Thierry CROUZET

Résistance passive

Sur un site au look rébarbatif, j’ai trouvé plusieurs citations extraites de la préface du Peuple des connecteurs avec des commentaires qui m’ont donné envie de répondre.

J’ai écrit dans la préface :

-- Je me souviens du temps encore pas si lointain où j’étais seul face à mon ordinateur : c’est une époque révolue, nous ne serons plus jamais seuls

-- Vit-on sur la même planète ? Combien de Terriens, même accédant à un ordinateur, n’ont pas internet, ou pas vraiment (bas débit...) ?

-- Nous ne serons plus jamais seuls, c’est du futur. Internet se propage, c’est ça qui compte. Que nous le voulions ou non, nous nous dirigeons vers une société hautement interconnectée. Et puis, tout au long de mon livre, je parle de connexion entre les individus, non pas seulement de connexion à internet. La révolution des connecteurs s’appuie sur les nouvelles technologies, mais ce n’est pas une révolution technologique.

Plus loin j’ai écrit :

-- Nous avons dit non à beaucoup de choses sans que personne ne s’en rende compte. Nous avons dit non à la nécessité de dire oui lors d’une élection, nous avons même mis en cause la pertinence du système démocratique.

-- Exemple de point sujet à caution ! Quel système remetez-vous en cause ? Le mot démocratique aura-t-il le même sens pour tous vos lecteurs ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?

-- J’ai horreur de jouer sur les mots. Tout au long du livre, je ne dis pas que la démocratie est un mauvais système mais que, maintenant que nos sociétés deviennent hypercomplexes, nous pouvons inventer une nouvelle démocratie distribuée (je m’explique plus loin dans le livre... dans la préface je ne fais qu’annoncer les thèmes). Dans une société qui s’auto-organise, les élections ne sont plus nécessaires, surtout les élections de niveau national.

Plus loin encore, j’ai écrit :

-- Ne pas manifester est devenu pour nous un principe.

-- Les ordinateurs seraient-ils le fruit d’une civilisation non démocratique dont l’histoire serait exempte de toute manif ?

-- Quel rapport ? Je dis et redis dans le livre que nous sommes arrivés où nous sommes grâce aux démocraties. La révolution des connecteurs ne se construit pas en opposition avec le passé qui lui a donné naissance. Voilà pourquoi elle est silencieuse.

Plus loin encore, j’ai écrit :

-- En fait vous [qui ne percevez pas la révolution des connecteurs] cherchez à nous juger avec des critères désuets. Des principes scientifiques plutôt qu’idéologiques ou philosophiques nous enseignent que faire beaucoup de bruit n’a pas beaucoup d’avantages, sinon de renverser des gouvernements de toute façon interchangeables et impuissants.

-- Tout en voyant bien l’idée, a-t-on absolument besoin de principes scientifiques pour y arriver ?

-- Je pense car sinon on bascule dans l’idéologie. Une fois qu’on a compris objectivement pourquoi la complexité n’est pas contrôlable, on comprend pourquoi un gouvernement ne peut que se planter (ou ne réussir que par un coup de chance).

association GONIC @ 2006-03-11 08:57:10

Nous sommes touchés de l\’honneur qui nous est fait de  recevoir une réponse directe de la part de l\’auteur lui-même du livre que notre association voudrait modestement contribuer à faire connaître.

Vous nous invitez en personne à nous exprimer directement sur votre site et nous espérons ici vous convaincre de ce que nous mesurons bien le rare cadeau que cela représente pour GONIC.  Nous voyons bien là un écho à l\’ à-priori de confiance que nous avons exprimé quant à la convergence de nos motivations communes.

Si la connexion entre nous est maintenant effective, cela ne peut être dû au hasard puisque vous avez pris la peine de nous lire malgré le «Â look rébarbatif » de nos pages Web, que vous citez.

La \’formation Scientifique\’ qui nous a été accordée et prodiguée, aussi modeste soit-elle, nous permet de dire que vous prêchez à des convaincus lorsque vous nous parlez de \’principes scientifiques\’. Dans l\’introduction à notre site Web nous rappelons notre vœux d\’équilibrer les motivations entre «Â esprit de géométrie et esprit de finesse » (selon la formule de Blaise Pascal)

Seul cet équilibre, nous en convenons, a des chances de conjurer la dérive des idéologies ...

Concrètement, la connexion, maintenant établie entre nous grâce à l\’Internet d\’aujourd\’hui, nous permet en tout cas d\’enfreindre ici l\’injonction à cette humilité langagière, elliptique, trop souvent attendue de leurs contradicteurs, par les plus beaux parleurs ... Être humble, ne saurait à notre avis réduire à la contrainte de ne devoir essayer de se faire comprendre que par des slogans ... (et bientôt, par onomatopées pendant qu\’on y est !)  Les moins illogiques et les plus tolérants admettront au contraire que si les plus doués doivent développer leurs idées dans de longs ouvrages afin d\’étayer et de crédibiliser leur synthèse auprès du grand public, on ne peut s\’attendre à ce que la plèbe sache faire preuve de davantage de concision dans la communication de ses état d\’âmes ou de ses alertes : ils souffriront certainement l\’espièglerie d\’une réponse un tantinet étoffée.

C\’est peut-être, paradoxalement, à cause de cette \’connivence\’ de pensée, plus ou moins réfléchie entre nous, que nous devons prendre davantage le temps, ici, d\’argumenter les nuances qui pourraient  éclairer des lecteurs peut-être moins \’complices\’, mais sainement curieux de nos réelles visées.

Bien qu\’admirateurs des vrais faiseurs de logiciels Open Source,  nous osons partager avec vous certains risques, comme celui de nous attirer les foudres binaires de tous ces faux défenseurs de logiciel libre qui font une allergie rien qu\’en voyant les mots «Â Microsoft Press Edition » ...

De nos communs aïeux, nous héritons d\’une éducation de la vieille école (non soixante-huitarde), qui faisait dire :«Â Qui aime bien châtie bien ». Pour ceux qui ne l\’auraient pas vu, précisons donc que ce n\’est ni par \’amour vache\’, ni par masochisme que, comme vous, nous ne ménageons pas les provocations ou les critiques, utiles à chacun pour préciser ses messages.

Il faut approfondir la lecture de votre livre pour comprendre comment ceux qui ont «Â mis en cause la pertinence du système démocratique » peuvent «Â inventer une nouvelle démocratie distribuée ».

Cela suppose alors de dépasser les apparences et la provocation qui habillent le titre,  la présentation éditeur, et l\’introduction de votre ouvrage ... Nous osons espérer que des visiteurs de nos pages Web sauront pareillement, comme vous-même, voir que nos pages se défendent déjà de toute prétention aux lois du paraître ou de la mode.

Nos aïeux disaient aussi : «Â Des goûts et des couleurs on ne discute point ». Nous citons par exemple Rabelais dont les écrits, côté look, ont pu bénéficier du bon goût des enluminures; mais quand il écrivait : «Â Science sans conscience n\’est que ruine de l\’âme », les sages ne s\’avisaient pas d\’y voir des paroles rébarbatives, car ils avaient lu les aventures de Gargantua ... et savaient lire entre les lignes .. (Pour revenir encore à nos aîeux, ils auraient certainement glissé ici la maxime bien connue : «Â On ne prête que ce que l\’on a » ).

Enfin, trêve d\’états d\’âmes, venons-en à vos questions et à des considérations plus pratiques.

Vous avez noté que nos citations de votre livre n\’en couvrent que l\’introduction. Ce simple fait a pu vous laisser deviner beaucoup de choses.  Vous savez, par les pages que vous citez de notre site Web, d\’accès libre et gratuit, que nous sommes particulièrement concernés par le chômage.  Connaissant particulièrement bien le métier d\’informaticien et la situation vécue par la grande majorité de nos collègues dans les SSIIs françaises, il ne vous aura pas échappé qu\’un nombre grandissant de ces \’connecteurs\’ potentiels par excellence, sont laissés sur la touche. Ce que vous mesurez apparemment moins c\’est la réalité et l\’expérience vécue que représente cette déconnexion de fait, dont votre introduction, tout au moins, ne fait pas grand cas.

Votre livre, que nous avions tout de même pris le temps de parcourir, coûte 20 € là où nous l\’avons  découvert. Savez-vous que c\’est un investissement considérable pour quelqu\’un qui doit se contenter de 400 € par mois pour vivre à Lyon, et qui, dès qu\’il sera radié de l\’ASS ne pourra subsister qu\’au crochet de sa famille ? ...  Bien sûr, puisque vous considérez que tout le monde est appelé à être «Â connecté », vous n\’auriez pas la méprisable idée d\’un «Â VAE VICTIS » facile, qui écarterait à priori des incapables sous le seul prétexte qu\’ils n\’auraient pas les mêmes exigences graphiques que vous.  Non, ce que nous voulons souligner, c\’est juste la bonne foi qui était la nôtre quand nous avons écrit que notre critique est «Â amicale, mais sérieuse ».  Loin de nous d\’avoir la prétention de vous donner des conseils : nous constatons simplement que la lecture de votre introduction, après la lecture de la présentation donnée par votre Éditeur,  ne nous avait pas incités à investir en un achat et une lecture approfondie, qui ne pouvaient se réaliser qu\’au détriment de la prise de connaissance d\’autres ouvrages récents (ou réédités) à grand tirage comme, entre autres (et en vrac) :

 «Â penser dans l\’urgence / Parcours critique d\’un humanitaire », par Rony Brauman 

« Comment réussir dans un monde d\’égoïstes / Théorie du comportement coopératif », par Robert Axelrod

 «Une vie en plus / La longévité, pour quoi faire ? », par Joël De Rosnay, Jean-Louis Servan-Schreiber, François De Closets et Dominique Simonnet

 «Â Le krach des élites » par Emmanuel Lemieux

 «Â La doctrine des bonnes intentions/ Entretiens avec David Barsamian », par Noam Chomsky

 «Â Immigration positive » par Jack Lang et Hervé Le Bras

 «Â l\’homme européen », par Jorge Semprûn, Dominique de Villepin

 «Â Le Marchand de sable », par Sophie Coignard / ...

 «Â Pour un nouvel imaginaire politique », par Delmas-Marty, Morin, Passet, Petrella, Viveret

« la France en faillite / La vérité sur l\’explosion de la dette publique», par Rémi Godeau

« Révolution! / Pour en finir avec les illusions françaises », par Gérard Mermet

« Le sang nouveau est arrivé / L\’horreur SDF », par Patrick Declerck

« Plaidoyer pour le mensonge », par Laurent Lèguevaque

« Éthique comme philosophie première », par Emmanuel Levinas

« Le Choc de 2006 / Démographie, croissance, emploi / Pour une société de projets », par Michel Godet

« Justice pénale, le tournant », par Jean Danet

« Skull and Bones / La vérité sur l\’élite secrète qui dirige les Etats-Unis », par Alexandra Robbins

« faut-il brûler le modèle social français ? » par Alain Lefebvre et Dominique Méda / Margueritte Binoix

« Voulez-vous changer de vie ? / consommation, travail, environnement, argent ... », par Christilla Pellé-Douël

Â...

Ou encore, cet investissement nous aurait, qui sait ?, détourné d\’une réflexion approfondie sur ce terme de «Â fracure temporelle » que nous évoquons dans la pge Web :

http://gonic.lyon.free.fr/fractureTemporelle.html

Ceux qui ont (eu) l\’expérience du chômage prolongé, ou encore les retraités, savent à quel point il est indigne de considérer que, de toutes façons, il faut bien occuper les inactifs, et qu\’il serait saugrenu de se préoccuper de ne pas leur faire \’perdre leur temps\’ inutilement ...

Nous entendons bien que vos réseaux de \’connecteurs\’ n\’ont pas pour vocation à exclure des sous-castes de \’ratés\’ qu\’il serait sans conséquence de laisser priver de moyens et de libre-arbitre. Mais il reste important, par ailleurs, que ces réseaux sachent prouver qu\’ils ont une conscience claire et lucide de certaines inepties à \’débugger\’.

Savez-vous qu\’aux yeux de l\’ANPE, un chômeur de longue durée n\’a, bien sûr, aucune chance de recevoir des réponses à une quelconque lettre de candidature; mais aussi que, officiellement, s\’il ne passe pas tout son temps à quémander un CDI (qu\’il ne peut donc pas obtenir!),  il est naturel qu\’il soit radié de l\’ASS ?!! ( C\’est à dire qu\’il est désigné à la société,  - et au seul entourage familial éventuellement susceptible d\’assurer bénévolement sa survie,- comme un fainéant ou comme un incapable !  Savez-vous que dans ce cas, le chômeur, qui ne peut pas se payer une connexion Internet à haut débit, n\’est pas en position d\’entretenir un quelconque lien avec des collègues «Â connecteurs » en activité, et fatalement \’surbookés\’ ? ...

Savez-vous que, face à ce chômeur (donc raté), aucun «Â connecteur » n\’a jamais de temps à perdre pour une tentative spontanée de projet Open Source visant à une dynamique d\’auto-apprentissage, et d\’entretien des compétences solidaire ? Savez-vous que ce genre de projet est activement dénigré par les professionnels de l\’ANPE, chargés d\’orienter les \’prétentieux\’ vers la recherche d\’un travail \’alimentaire\’ ?!

A ceux qui, sans raison, malgré leurs diplômes, leur parcours professionnel irréprochable, et leurs efforts de bonne volonté, sont ainsi contraints à vivre cette absence de perspectives, pensez-vous faire comprendre que seuls des \’principes scientifiques\’ vont les tirer d\’affaire ??

Ce n\’est qu\’en économisant, l\’hiver, sur le chauffage que dans ces conditions on peut éviter une dérive trop rapide de ses ressources, mais il faut bien vous douter que si la santé de fer qu\’on met ainsi à l\’épreuve finit par (dé)rouiller, la société de connecteurs ne met pas encore à disposition une médecine gratuite ! ...   

On pourrait suspecter l\’idée sournoise d\’une euthanasie \’en douce\’ organisée, sous couvert de méritocratie, pour accélérer la Sélection Naturelle et ne permettre qu\’aux plus méritants de survivre et s\’épanouir dans la Cité Future (des \’connecteurs\’ ?) ... Mais qui oserait braver l\’interdit de \’paranoïa\’ et de \’psychose\’ qui plane sur toutes le têtes pour imaginer que l\’idée de démocratie puisse un jour être éclairée de lumières aussi machiavéliques ? Les mieux planqués de notre Monde auraient-ils besoin qu\’on joue de démagogie auprès d\’eux pour les convaincre d\’adhérer à cette vision ?  «Â La loi du plus fort est toujours la meilleure » disait le loup de La Fontaine ...

mais alors, pourquoi les plus forts auraient-ils besoin de confondre «Â mérite» et «Â compétence » ?

Combien de partisans de la «Â méritocratie » accepteraient de comprendre que s\’il ne s\’agissait que de mérite, on devrait payer l\’idiot qui fait des efforts plus cher que le PDG de multinationale qui s\’endort devant une assemblée ? Il faudrait sans doute, pour mieux traduire la véritable idée que recouvre cette «Â méritocratie », inventer le terme de «Â compétençocratie » !

Pourtant, nous restons convaincus, que cette «Â compétençocratie » resterait elle aussi irrémédiablement incompatible avec la démocratie que nous défendons. 

( La vraie démocratie ne saurait mépriser le Français dit \’moyen\’ ! En démocratie, être dans la moyenne est une fierté : c\’est l\’intérêt de la moyenne qui prévaut et non pas celui des élites ou des \’ministres\’ qui, par définition, ont pour mission de servir et non pas d\’asservir l\’intérêt général revendiqué par le peuple, comme le dit l\’étymologie même du mot \’démocratie\’.  Ce mot devrait d\’ailleurs se suffire à lui même : les masques qu\’on y accole, comme «Â démocratie représentative » ou «Â démocratie participative »  sont des aveux significatifs ...)

Mais nous avons vu que vous savez déjà fort bien tout cela ! Puisque vous rêvez d\’une société qui «Â s\’auto-organise », et dans laquelle les «Â élections ne sont plus nécessaires ». Puisqu\’il est exclu que cette harmonie ne soit due qu\’au triomphe d\’une pensée unique, c\’est qu\’il n\’est pas question pour vous, pas davantage que pour nous, de chercher à s\’aligner derrière un chef omniscient et \’omni-compétent\’.  Vous détestez vous aussi l\’idée de gaspiller votre temps dans la prétention à faire aligner des têtes devant ou derrière vous : «Â Dieu soit loué » auraient dit nos grand-mères !

Il ne faut donc pas davantage abuser de votre précieux temps, puisque vous allez justement nous aider concrètement à (re-)joindre ce monde des «Â connecteurs » que tout le monde est voué à rallier.

( Si notre appréciation scientifique des statistiques du chômage n\’est pas trop faussée, la probabilité devrait être grande pour que vous ayez, dans l\’un de vos réseaux, un chômeur compétent et bénévole capable de relooker une ou deux de nos pages Web selon les canons de la mode actuelle ;-)

Car en fait, à quoi bon se connecter si ce n\’est pas pour approfondir des contacts humains, n\’est-ce pas ?

P.S. :

Vous pourrez trouver, sur notre  site, des images de la manif anti-CPE du 7 mars 2006, à Lyon, sur notre page WEB :  http://gonic.lyon.free.fr/diaporama/ANTI_CPE.HTM

Voilà un exemple de «Â connexion » humaine ne passant pas par la science, et pourtant plutôt \’enrichissante\’. On y apprend au moins «Â factuellement » qu\’on n\’est pas si anormaux ni si seuls que certains raisonnements voudraient nous le faire paraître, et que certaines voies de communication et d\’ouverture lucide ne pourraient être déclassées par aucun manuel ni aucune technologie.

Quant à ceux qui prendraient le parti de rire des déboires de leurs copains, on disait autrefois:

«Â Rira bien qui rira le dernier » .

Thierry Crouzet @ 2006-03-11 10:48:38

J’ai écrit un livre pour essayer de montrer qu’on pouvait développer une attitude différente de celle que vous exprimez. Vous constatez que le système ne tourne pas rond et vous vous entêtez à essayer de la faire changer de l’intérieur, en manifestant notamment. Cette méthode ne marche pas ou ne marche plus parce que la structuration de notre société n’est plus adaptée à sa nouvelle complexité. Imaginez que les étudiants, plutôt que manifester, aient décidé d’aller rendre visite à une personne âgée. Ils auraient injecté du positif dans le système plutôt que du négatif. Ou alors ils auraient dû manifester pour autre chose, pour une autre loi, pour une de leurs propositions et non contre celle du gouvernement. J’ai exprimé ma position sur le CPE là et là.

Quand au look de votre site, désolé. Je ne connais pas en ce moment de développeur au chômage même si tour à tour presque tous mes amis, et moi-même, avons connu des périodes de flottement. Nous en avons profité pour apprendre de nouvelles choses (moi la philosophie) et pour rêver à l’avenir. Mais pas besoin d’être un expert pour créer un site avec un look moderne. Il y’a des tonnes de solutions gratuites, et même open source.

association GONIC @ 2006-03-11 10:49:12

Vous écrivez :

J\’ai écrit un livre pour essayer de montrer qu\’on pouvait développer une attitude différente de celle que vous exprimez.

Nous ne savions pas qu\’il suffisait de quelques lignes pour \’exprimer une attitude\’ ... et sans nous inquiéter vraiment de savoir si le fait de \’développer une attitude\’ relèverait du behaviourisme ou d\’un marketing visant à la mode d\’on ne sait quel éventuel futur «Connectisme», nous nous entêterons au contraire à garder la plus grande ouverture possible devant vos écrits.

Vous écrivez :

Vous constatez que le système ne tourne pas rond et vous vous entêtez à essayer de le faire changer de l\’intérieur, en manifestant notamment.

Vous prenez là des libertés d\’interprétation de nos écrits que nous ne cautionnons pas : où parlons-nous du « système » à changer ? ( Si nous insistions sur l\’importance des nuances qui nous distinguent, c\’était justement pour éviter les quiproquos et les malentendus ...) .

Qu\’on le veuille ou non, nous sommes tous à l\’intérieur du système solaire par exemple. A propos de complexité, tout le monde a entendu parler du battement d\’aile de papillon susceptible de déclencher un typhon ... : quoi qu\’on fasse, (ou qu\’on s\’abstienne de faire), rien n\’empêchera, d\’un point de vue strictement scientifique, que cela influe sur l\’enchaînement des changements d\’états de ce système ! ...

Nous croyons en revanche, avec Jean-Jacques Rousseau, que si l\’on vise à une entente démocratique, l\’intérêt bien compris de chacun est de s\’évertuer à remplir le devoir de devenir acteur à part entière en ce qui concerne la chose publique.

Vous écrivez :

Imaginez que les étudiants, plutôt que manifester, aient décidé d\’aller rendre visite à une personne âgée. Ils auraient injecté du positif dans le système plutôt que du négatif. Ou alors ils auraient dû manifester pour autre chose, pour une autre loi, pour une de leurs propositions et non contre celle du gouvernement.

Inutile d\’imaginer puisqu\’en ouvrant les yeux, on rencontre des manifestants qui rendent aussi visite à des personnes âgées ! Ensuite, nous ne voyons pas les arguments permettant de juger du caractère positif ou négatif de ce qui serait \’injecté\’. D\’autre part, nous ne voyons pas en quoi répondre au devoir de se montrer concerné par ce que propose le gouvernement devrait nécessairement empêcher d\’attendre des réponses à nos propres propositions !

Vous écrivez :

Je ne connais pas en ce moment de développeur au chômage ...

Si vous consultez les statistiques publiées par exemple sur le site Web de l\’INSEE , (www.insee.fr/fr/indicateur/indic_conj/donnees/chomrev.pdf )

vous découvrirez qu\’en janvier 2006, la France comptait 2 628 000 « chômeurs au sens du BIT » ... Ou encore, plus de 700 000 chômeurs de longue durée en 2006 ,

d\’après « les echos.fr», citant comme source : le ministère du Travail !

Si vous avez la curiosité de consulter le site de nos collègues communs du MUNCI, vous pourrez y trouver (entre autres !) ce témoignage qui évoque des chiffres du chômage variant entre 35 000 et 40 000 chômeurs informaticiens !! ...

( Que de monde dont l\’existence même est déniée par vos « connecteurs » !! )

En la matière, nous considérerons donc que le fait que vos amis et vous-mêmes soyez à ce point mal renseignés sur la situation de nos collègues communs ne vous autorise pas à priori à leur donner des leçons de conduite pour apprendre à rêver/philosopher leur avenir !

Plaise à Dieu que vous ne connaissiez jamais aussi bien le chômage que vous êtes convaincu de maîtriser la philosophie rémunératrice !

Quand au « look moderne », si chacun s\’attend à ce que l\’autre adopte sa propre mode, nous risquerions là de tomber dans le « dead lock » (ou, en français, l\’« étreinte fatale ») abhorré des développeurs temps-réel ! ...

Enfin, le titre de votre réponse nous laisse perplexes : lorsqu\’on se dévoile (ou qu\’on se démasque ?), il est assez singulier d\’annoncer que l\’on va déplaire!

Mais nous avons retenu votre façon très particulière d\’avoir « horreur de jouer avec les mots ». Soyez rassuré, nous commençons à deviner l\’étendue de votre humour.

Vous avez appris la philosophie dites vous ? \’J\’en suis fort aise\’ aurait dit la fourmi laborieuse, \’heureuse et productive\’ (cf http://perso.wanadoo.fr/fourmis.lenoir/Homme_fourmi/Image_fourmi/petite_histoire_de_fourmi.htm). Et bien, puisque vous lisez nos réponses avec autant d\’attention que vous en exigez de vos lecteurs , nous allons confirmer nos entêtements respectifs en méditant chacun cette maxime :

« on ne prête que ce que l\’on a » !

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