Thierry CROUZET

CPE : victoire ou défaite ?

Avoir fait abroger une loi inutile n’est pas une victoire.

Avoir fait plier un gouvernement n’est pas une victoire, car un gouvernement n’a aucun pouvoir.

Tout ce que l’affaire du CPE prouve c’est que notre gouvernement ne tient pas la route, mais pas plus qu’un autre. Nos gouvernements ne tiendront plus jamais la route car notre société est devenue trop complexe pour qu’ils puissent y jouer un rôle.

Pour moi, les jeunes n’ont pas dit non au CPE mais non au canular politique. À mon sens, ils doivent continuer de lui dire non, mais pas en lui demandant de faire marche-arrière : au contraire, ils doivent lui prouver qu’ils peuvent aller de l’avant sans lui.

PS : Les gouvernements ont encore un certain pouvoir, surtout de nuisance, car la société n’est pas encore hyper-complexe. Ils s’efforcent d’ailleurs de simplifier cette société, de la borner par des lois, de restreindre toujours plus les libertés au nom de la sécurité (sur la route, dans les rues, dans les écoles…). Au contraire, nous devons être des créateurs de complexité. Nous le faisons en dialoguant sur le net, en nous interconnectant. Faire abroger une loi est donc un pas vers la liberté. J’ai envie de dire peu importe la loi.

casabaldi @ 2006-04-19 17:01:34

aucun pouvoir...

Je me reconnais assez dans ce que tu dis (et j’étais, moi, dans la rue avec eux). Je ne te suivrais néammoins pas totalement sur "un gouvernement n’a aucun pouvoir".

Aucun pouvoir "réel", je suis ok.

En aucun cas le pouvoir nécessaire à s’attaquer vraiment à des enjeux qui le dépassent totalement (voir, petit exemple parmi des milliers, le récent rapport parlementaire sur le changement climatique. Même si celà va dans le "bon sens", le niveau des objectifs (et des moyens pour les atteindre) fixés est sans commune mesure avec l’ampleur du problème).

Mais je pense qu’il conserve encore aujourd’hui un "certain pouvoir".

En gros et de manière très schématique (et un peu peu betasse, je l’avoue), il conserve le pouvoir de :

  • renforcer toujours plus l’intégrisme capitaliste (et je veux bien qu’on appelle ça du "libéralisme", ça ne change pas grand chose pour moi) et détruire peu à peu l’humanité et la planète quand il gouverne "à droite" .

  • financer sans en avoir les moyens des systèmes de protection sociale qui mettent en danger, à terme et dans une économie en concurrence, l’ensemble de l’économie ; et générer de ce fait du chômage qu’il faut à nouveau financer, quand il gouverne "à gauche".

OK, OK , c’est caricatural, mais je n’ai pas trop la place et franchement, il y a de ça , non ?

Tout ça pour dire qu’il conserve tout de même un certain pouvoir de nuisance (principalement) et qu’il ne me semble pas innoportun de lui mettre quelques batons dans les roues de temps en temps (ou à l’inverse de le soutenir de temps en temps, tout n’étant pas totalement noir).

On pourrait considérer que c’est du temps et de l’énergie perdue, qu’il aurait mieux fallu passer à autre chose. Théoriquement, c’est juste. Mais dans les faits, sincèrement, je ne sais pas. Nous avons aussi à gérer une question de timing qui n’est pas si simple.

Mais nous en reparlerons sans doute.

tcrouzet @ 2006-04-19 17:22:03

Tu as raison… Les gouvernements ont encore un certain pouvoir car la société n’est pas encore hyper-complexe. Ils s’efforcent d’ailleurs de simplifier cette société, de la borner par des lois, de restreindre toujours plus les libertés au nom de la sécurité (sur la route, dans les rues, dans les écoles…).

Nous devons être des créateurs de complexité. C’est ce que nous faisons en dialoguant sur le net, en nous interconnectant.

Faire abroger une loi, c’est donc un pas vers la liberté. J’ai envie de dire peu importe la loi.

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