Thierry CROUZET

Du capitalisme

Les connecteurs sont-ils des capitalistes ? J’ai envie de répondre avec un non appuyé. Je crois que nous ne croyons plus au capitalisme parce qu’il nous est imposé comme un intégrisme. Il n’y aurait qu’une façon d’entreprendre, il n’y aurait qu’une façon de juger de l’efficacité d’une entreprise : la marge, le profit, la croissance...

Imaginons que je crée un business respectueux de l’environnement (je pourrais aussi dire respectueux de la condition humaine). Si ce respect implique une diminution de la marge, il suffit qu’un concurrent moins respectueux se lance pour qu’il s’accapare mes clients qui n’ont pas une conscience écologique. Comme mon concurrent gagnera plus que moi, il aura bientôt les moyens de me racheter.

C’est ça le capitaliste. Nous sommes libres de faire ce que nous voulons, peu importe le prix, peu importe le coût pour l’ensemble de la biosphère. Or, aujourd’hui, c’est le coût d’ensemble qui devrait être comptabilisé (en tenant compte des externalités négatives).

L’économie qui ne vise pas à maximiser les revenus me paraît encore underground. Avec le web, nous avons commencé à changer les choses. L’open source nous montre qu’on peut entreprendre sans penser bénéfice. Il y a toujours du profit mais il ne se chiffre pas. C’est un profit qualitatif plus que quantitatif. Et les qualités me paraissent essentielles mais le capitalisme les a négligées. Hors de l’informatique, le commerce équitable montre qu’on peut entreprendre sans se focaliser sur le profit.

Je crois que dorénavant nous avons envie d’envisager les choses à notre façon, d’entreprendre avec les règles qui nous semblent justes et qui fonctionnent en relation avec d’autres hommes libres. C’est cela à mon sens le libéralisme. En comparaison, le capitalisme tel que je le perçois ne me paraît pas du tout libéral.

Dans Le peuple des connecteurs, j’ai essayé de montrer que le centralisme était un frein à la liberté. Mais le capitalisme n’est-il pas centralisé ? Il veut tout traduire en monnaie, tout aurait une valeur définie dans un grand registre central. Banque mondiale, bourse mondiale, fond monétaire international... sont autant de tentatives de centralisation, de prise de contrôle par le haut. Je crois qu’on peut construire un monde beaucoup plus divers, avec des milliers de monnaies, chacune spécialisée dans une activité. La technologie nous donne aujourd’hui ce pouvoir de faire du sur mesure, du totalement décentralisé.

loki @ 2006-05-19 13:41:41

Economie parallèle

Bonjour,

Je crois que des économies parallèles sont non seulement possibles mais déjà bien visibles.

Au lieu de chercher à gagner toujours plus d’argent pour pouvoir acheter toujours plus de "choses" et prendre toujours plus de crédits, nous avons décider de notre coté de trouver de multiples solutions (sans salariat) pour gagner seulement le nécessaire (notamment grâce à internet), tout en ne consommant que ce qui nous ne pouvons pas produire nous-même, et sans nous priver.

Pourquoi acheter de l’eau si on peut la récupérer des eaux pluviales, pourquoi acheter du chauffage si on sait construire des maisons bioclimatiques, pourquoi acheter de électricité si on la produit en partie soi-même, pourquoi acheter du transport si on travaille chez soi, pourquoi acheter une peinture toxique si je peux en fabriquer une naturelle et à moindre coût, pourquoi acheter des pommes si on a un pommier dans son jardin,...

Et aussi, au lieu d’acheter des services et des biens, on peut très bien les échanger avec ses voisins, avec ou sans système de S.E.L..

Au lieu d’acheter du neuf et jeter du vieux utiliser d’abord Ebay ou ses équivalents.

Il existe des extrémistes qui souhaitent sortir complétement du système en vivant en autonomie totale, je pense personnellement que nous pourrions déjà devenir moins dépendant très simplement en faisant des économies sur le long terme (récupération, autonomisation de l’habitat, recyclage, échange de savoir-faire,...)

Les gens sont en attente de ce genre de changement, ils ont en marre d’acheter de mauvais produits (dont ils n’ont pas besoin) qui les rendent malades et qui polluent inutilement.

Surtout, l’internet permet aux informations de circuler à une vitesse incroyable et les conversations se remplissent de "et tu savais que" destructeurs pour les produits des grosses firmes de la consommation mondiale... Les gens ne sont plus dupent, ils commencent à douter.

Encore plus prometteur : les pays du tiers monde seront bientôt les premiers utilisateurs d’énergies alternatives, car plus économiques et donc écologique (LED, solaire, moteurs à eau, récupérateurs d’eau,...).

Alors oui, l’économie s’oriente déjà vers autres chose grâce... au peuple.

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