Thierry CROUZET

Les risques de la décentralisation

Le 5 septembre dernier, suite à mon article sur la crise de l’eau, un lecteur m’a posé quelques questions auxquelles je trouve enfin le temps de répondre (dans le TGV en rentrant de Paris). -- À trop décentraliser, ne risque-t-on pas de faire basculer le pouvoir ailleurs que dans les mains de l’État ?

-- Nous voyons souvent l’État comme un monstre centralisé. Il est sans doute possible d’imaginer un État décentralisé. Si la plupart des entreprises sont centralisées, certaines ne le sont pas comme Visa et Gore-Tex. Elles nous démontrent qu’il existe au moins deux modes d’organisation concurrentiels.

La décentralisation distribue le pouvoir, elle le met entre d’autres mains. En évitant la concentration du pouvoir, elle coupe le goulet d’étranglement que constituent les chefs : elle augmente la bande passante, donc la réactivité et l’efficacité. La décentralisation est d’autant plus efficace qu’un chef éclairé, qui pourrait avoir des avis éclairés sur toutes choses, n’existe pas. Il vaut mieux démultiplier l’intelligence en la distribuant (la nature a trouvé ce truc dans notre cerveau).

Un pouvoir distribué est par ailleurs plus solide car pour s’emparer du pouvoir il faut noyauter chacun des nœuds de pouvoir ce qui est une tâche d’autant plus difficile que la décentralisation est profonde.

Certes un nœud quelconque est plus fragile qu’un nœud unique au centre de la structure mais tous les nœuds ensemble sont moins vulnérables. Alors oui, quelques nœuds peuvent échapper à l’État mais jamais l’ensemble. Il faut accepter une petite faiblesse locale pour une plus grande solidité générale.

Et comme tous les nœuds ne peuvent être contrôlés simultanément, les nœuds non contrôlés peuvent remettre de l’ordre dans le système et en assurer l’équité.

Par ailleurs, la centralisation n’a jamais empêché le détournement du pouvoir. Les dictatures n’émergent et ne perdurent que dans des sociétés centralisées. Au fond du centralisme, je vois poindre un mépris de l’homme. Il y a derrière lui l’idée que seule une élite est compétente, une élite qui se place elle-même au centre du système. La décentralisation est un humanisme. Les gens de gauche adeptes de la centralisation ne sont pas socialistes.

Note : La décentralisation n’a aucun rapport avec le fédéralisme. Il ne s’agit pas de découper un pays en régions. La décentralisation doit être métalocale. Exemple : si l’éducation nationale se décentralisait, les profs constitueraient des réseaux à travers la France. Il ne s’agit pas de déléguer les responsabilités à des entitées de taille plus petite (les régions, les départements...).

-- Ne risquons-nous pas de voir s’effriter le rôle pondérateur et modérateur de l’État par rapport aux droits fondamentaux de chaque individus ?

-- Aujourd’hui l’État fixe les lois et une partie des règles sociales. Un État décentralisé pourrait toujours le faire parce que la décentralisation implique la communication étroite entre les entités. Gore-Tex bien que décentralisé réussit à fabriquer ses produits et à s’imposer des processus de fabrication stricts.

Mais la loi peut exister sans État, elle peut être écrite dans un texte de loi œuvre de tous les citoyens sur un mode wiki par exemple. Ce texte peut avoir valeur de loi sans qu’un pouvoir central ne l’approuve. Il suffit que les citoyens l’acceptent tacitement ou, éventuellement, par référendum.

Sur internet, notamment dans l’infrastructure du réseau, aucun État ne légifère et pourtant des protocoles se sont peu à peu imposés, faisant œuvre de loi. La loi peut émerger. Je crois d’ailleurs que toutes nos lois fondamentales ont ainsi émergé avant d’être fixées. C’est le cas pour la suppression de la peine de mort par exemple.

-- Qui fera respecter les droits de l’homme demain s’il n’y a plus d’État ? La décentralisation à outrance renforce l’idée de profits et d’abus en tout genre, car il y aurait moins d’instance de veille ?

-- Pierre Rosanvallon explique que c’est le contraire qui se produit. Les citoyens sont de plus en plus vigilants. Les nouveaux outils technologiques comme les blogs renforcent cette vigilance. La décentralisation n’implique pas la suppression de l’État, elle n’implique pas plus la disparition du judiciaire.

On peut imaginer une police décentralisée. Schématiquement, il y aurait la même différence entre cette police et la police traditionnelle qu’entre Al-Qaïda et l’armée américaine. Les deux modes d’organisation sont très efficaces… et vous devinez peut-être celui qui est le plus puissants dans la durée.

-- Comment comptez-vous inscrire le respect de la liberté, de l’équité et les droits fondamentaux de l’Homme dans une mise à plat de la hiérarchie ? À mon sens, il n’est pas viable de déstructurer tous les acquis concernant ces valeurs, car il y a un fort risque d’implosion au niveau de la société.

-- Ces valeurs dont vous parlez sont aujourd’hui inscrites dans les principes d’organisation de nos sociétés. Pourquoi voudriez-vous qu’elles soient effacées ? Restructurer ne veut pas dire détruire l’existant mais construire au-dessus de lui.

Et puis je ne désire pas restructurer par plaisir mais parce que j’estime que c’est une nécessité vitale pour faire face aux problèmes du monde. Les structures hiérarchiques ont longtemps été efficaces, elles perdureront dans les situations simples mais pas dans nos sociétés hypercomplexes.

Nous devons impérativement nous restructurer. Ce travail doit commencer en chacun de nous, en restructurant notre façon de voir le monde. C’est sans doute l’étape la plus difficile.

Il nous faut arrêter de dire que les choses ont toujours été comme ça et qu’il ne peut en être autrement. 1/ C’est faux, d’autres sociétés ont existé. 2/ Nous n’avons pas le choix.

PS : En France, personne n’a jamais rien décentralisé. On s’est contenté de découper en morceaux. Décentraliser, c’est passer d’une organisation pyramidale à une organisation en réseau décentralisé/distribué.

Dilbert @ 2006-10-27 09:51:41

"À trop décentraliser, ne risque-t-on pas de faire basculer le pouvoir ailleurs que dans les mains de l’État ?"

Ce genre de question me stupéfie... C’est comme si on demandait : "si on libère les esclaves, que deviendront les esclavagistes ?" ou bien "si on me libère de ma prison actuelle, quelle autre prison pourrais-je bien trouver ?" Il y a une confusion entre pouvoir légitime (celui qui résulte de l’échange et qu’on accepte librement parce qu’on y trouve bénéfice) et pouvoir coercitif (celui qui est imposé par quelqu’un d’autre, comme l’Etat). Le pouvoir n’est pas un mal en soi : j’ai un pouvoir sur mes enfants, etc.

iza @ 2006-10-27 10:05:04

Ce que je trouve chouette sur ton site, c’est la systématique déconstruction des représentations. j’ai déjà bien apprécié de me faire chahuter sur mes représentations à propos du concept de "libéralisme", voilà donc la "décentralisation", sujet qui me plait bien aussi.

le travail est à faire précisément là dessus en insistant sur l’aspect "décentralisation métalocale" et la nécessité de "communication étroite entre les entités".

En effet, ceci ne coule pas de source, bien au contraire. Voilà des années que la "décentralisation" est en marche dans notre pays, on nous rabat les oreilles du fait que ce serait "le sens de l’histoire". pourtant ce qui s’est passé a parfois produit des effets exactement inverses à ceux que tu décris. par exemple, certaines missions de services public "centralisées" permettaient à des réseaux de collègues d’échanger et de mutualiser en profitant justement de "regroupements" permis par le pouvoir central. Une fois "décentralisées", ces missions (et les moyens correspondants), aux mains des régions, ont pu parfois contribuer à renforcer des petits pouvoirs locaux (dans la catégorie "profits et abus en tous genres").

Ce que tu décris est bien différent effectivement.

iza @ 2006-10-27 10:10:14

@Dilbert : pendant que j’écrivais tu as écris ce mot. Je ne suis pas d’accord. c’est plutôt: "je connais cet esclavagiste là, certes il me déplaît, mais j’ai peur que le prochain esclavagiste soit pire, bien pire". voilà la reformulation correcte de la question que tu cites.

C’est pas le pouvoir légitime que les gens craignent (ils n’y croient tout simplement pas... ils considérent que c’est une utopie), c’est une coercition plus violente, plus injuste.... parce que non "contrôlée".

es gens ont peur de lâcher la proie pour l’ombre, ça me paraît clair... il faut entendre ce souci... on ne peut pas se contenter de le balayer.

Sterne @ 2006-10-27 16:41:30

Bonjour à tous,

"Ce travail doit commencer en chacun de nous, en restructurant notre façon de voir le monde. C’est sans doute l’étape la plus difficile."

Dès qu’il s’agit de faire des efforts, un réel travail sur nous-mêmes et de se remettre en question, peu de gens franchissent ce cap. C’est en effet l’étape la plus difficile, car elle impose de l’abnégation. La majorité du monde préfère se laisser vivre et être empêtrer dans les problèmes plutôt que d’opter pour l’inconnu du changement. L’inconnu fait peur, car elle ne permet pas d’avoir de prises dessus. C’est un saut en avant comme se jeter à l’eau lorsque l’on ne sait pas nager. Pourtant, il faut essayer d’anticiper les choses pour mieux les appréhender. L’auto-organisation est peut-être le principe de fonctionnement d’une société qui a déjà atteinte une certaine forme de paradis des relations humaines. La question est quelles sont les solutions d’y arriver, d’y parvenir.

C’est pourquoi, il est nécessaire de trouver d’autres solutions qui favoriseront justement l’émergence de l’auto-organisation comme forme espérée d’organisation humaine.

Amicalement et Bien à Vous,

Sterne

Thierry Crouzet @ 2006-10-27 17:12:54

@ Sterne Tu parles souvent d’autres solutions. À quoi tu penses ? L’auto-organisation est déjà grandement à l’œuvre, il suffit d’ouvrir les yeux. Là où elle est à l’œuvre, ça marche plutôt bien.

espérance @ 2006-10-27 20:52:37

Bonjour Thierry Crouzet,

Je vous remercie de m’avoir répondu.

J’opte tout comme vous pour la décentralisation

qui laisse un meilleur espace de libertés et d’initiatives.

Je cite votre phrase:

"Ces valeurs dont vous parlez sont aujourd?hui inscrites

dans les principes d?organisation de nos sociétés."

Si elle semble vraie aujourd’hui dans une certaine mesure, cela n’a pas toujours été le cas dans le passé et peuvent mêmes être remises en question avec l’avènement de lois dites soient-disantes patriotes de G.W. Bush (Patriot Act I et II).

Ainsi, les grands ensembles représentent malheureusement des pseudos-démocraties. Le dernier exemple en date après les lois liberticides du Patriot Act de Bush est l’affaire de la journaliste russe assassinée qui se nommait Anna Politkovskaïa. Il est clair que nos démocraties laissent une part de libertés tant que la gêne n’est pas trop grande et qu’elle ne prend pas des proportions d’affaires d’état. La liberté est pour ainsi dire muselée.

Tant que la contestation est informelle et n’attaque pas directement le pouvoir,

alors il est possible de vivre dans la liberté d’expression. Dans le cas contraire, on fait pression sur vous par un contrôle fiscal inopiné jusqu’à ce que l’on vous fasse taire. Si les dictatures montrent directement son visage cruel, les démocraties opèrent de façon plus subtiles, insidieuses et cachées pour arriver à leurs fins et au même résultat que les dictatures.

Quand il s’agit alors de trouver des éléments de preuve, ceux-ci disparaissent

comme par hasard. Vous êtiez alors une épine dans l’échiquier politique qu’on

su éliminer sans que l’on puisse trouver de réels coupables, car on aura tout fait pour diluer les responsabilités. C’est pourquoi, les valeurs humaines ne sont pas forcément garanties pour tous devant l’ego inouï de certains dirigeants. Seul le Temps favorisera une amélioration quant à une possible évolution future. C’est pourquoi, ces valeurs ne sont pas totalement acquises. Le jour où elles le seront, ce sera l’avènement d’un monde meilleur et inespéré que nous nommerons peut-être paradis... En tout cas, ce n’est pas pour tout de suite...

Mes meilleures salutations,

espérance

Jérôme @ 2006-10-27 21:44:41

Excellentes questions. Les risques de la décentralisation que tu évoques méritent d’être réfléchis. Néanmoins, jusqu’ici la décentralisation en France, n’a pas été que transfert de compétences de l’Etat vers des collectivités locales sans pour autant clarifier les missions de chacun des acteurs.

Thierry Crouzet @ 2006-10-28 08:02:27

En France, personne n’a jamais rien décentralisé. On s’est contenté de découper en morceaux. Décentraliser, c’est passer d’une organisation pyramidale à une organisation en réseau décentralisé/distribué.

espérance @ 2006-10-30 22:34:35

Bonjour Thierry Crouzet,

Un autre exemple qui a démontré que nous vivions aussi en France dans une pseudo-démocratie est l’affaire de Tchernobyl où l’on a fait croire au peuple français que le nuage radioactif s’arrêtait aux frontières si bien qu’aucune précaution n’a été prise concernant l’alimentation. Ainsi bon nombre de gens ont été contaminés entre autre par des produits laitiers au niveau de la tyroïde. En effet, ces personnes ont subit un dérèglement de cette glande suite à l’ingestion de tels aliments contaminés. Même l’eau de certaines sources subit encore à l’heure actuelle les effets radioactifs de Tchernobyl. Il aurait fallu se prémunir avec des doses d’iode.

En outre, une autre affaire souligne les méfaits de l’état concernant l’approche contestataire dans la démocratie. Cet autre exemple fait référence au "Rainbow Warrior" où la contestation démocratique menaçait soi-disant le pouvoir de l’État français. Pour quel résultat final? De toute façon, les essais atomiques furent abandonnés sous la pression des opinions publiques dans le monde. Mais, il a fallu tout de même un mort pour que les choses changent. Ce sacrifice n’a pas été vain, mais il aurait pu être largement éviter. C’est pourquoi, il est nécessaire de se poser la question du réel bien-fondé de la raison d’État au sein de nos démocraties qui tendent à réfléchier bien souvent à courts termes.

Mes meilleures salutations,

espérance

Jean Pouch @ 2006-10-31 00:37:20

C’est ma première connexion et franchement, j’en reconnais l’efficacité, passé un certain temps de perplexité devant, "on va dire", cet exposé brut de décoffrage d’idées ou de raisonnements. L’article "comment je blog" m’a rassuré sur l’emploi omniprésent du "je", du "moi", du "mon", du "mes" alors que pour le dire directement, il n’y a vraiment rien de bien "destructurant" dans le fond. Et c’est peut-être tant mieux car on retrouve dans les articles et les commentaires une vrai tentative de discussion de philosophie politique. Je parle de tentative car comme pour toute recherche, ce blog semble constamment hésiter entre approche scientifique et projection historique. Bref, l’intérêt me pousse à y aller de mon commentaire. Merci Thierry Crouzet !

J’ai par exemple été surpris par l’opposition quasi systématique de références très hexagonales ("Nous voyons souvent l’État comme un monstre centralisé") avec de pseudo utopies renvoyant à un imaginaire chimérique ("Il est sans doute possible d’imaginer un État décentralisé" et plus loin "On peut imaginer une police décentralisée"). A mon sens il ne suffit pas de créer des oppositions artificielles pour caractériser des modèles soit de démocratie, soit de décentralisation. Il n’y a d’ailleurs pas lieu d’imaginer car ces modèles "alternatifs" existent et appartiennent à la tradition démocratique britannique et américaine (même si depuis le 11 septembre 2001, il devient plus difficile d’en accepter l’exemplarité). L’organisation locale de la justice, de la police, et de nombreux exécutifs locaux datent évidemment de l’ancien régime et leur insertion dans le champ démocratique, malgré certaines déviances (exemple l’introduction de la carte d’identité au Royaume-uni) présentent de très intéressant précédents, bien antérieur aux lois de décentralisation (quel horrible terme technocratique) de 1982 en France. Cet ancrage du pouvoir à l’échelon local renvoit aux racines de la démocratie, qui ne se fondent pas dans la révolution, mais dans la limitation du pouvoir central (la grande charte de 1215). Dire que la dilution au plus proche du citoyen d’une part de responsabilité et de proximité avec le pouvoir "décentralisé" fait effectivement toute la force d’un système. Je préfère de loin cet référence à une "base" et un réseau démocratique à une comparaison (déplacée) avec la base "Al-Qaeda".

Il est à ce titre révélateur que la tendance jacobine et centralisatrice pousse presque naturellement le citoyen (ou sujet?) français à adopter le langage de l’état central et de son administration : décentralisation, déconcentration, SDF, RMI... Sans formulaire officiel CERFA, la réalité ne semble pas exister... A ce titre, ce blog présente sa par de désespoir (métalocal ?) mais aussi d’espoir, à condition de ne pas prendre plaisir à enfoncer des portes ouvertes, à entretenir une théorie du complot ou à évoquer la facilité de dire "nous ne sommes pas une vrai démocratie".

Là encore, la réalité est complexe et vous avez au moins le mérite de l’affronter.

Pour finir sur ce billet relatif à la décentralisation, j’ajouterais deux dernières remarques :

1) le titre de l’article concerne les risques de la décentralisation ce qui pose effectivement la question du pouvoir et de sa répartition, ce que vous avez abordé dans votre première réponse, sans toutefois apporter de réponse sur cette "peur" du pouvoir. Attention à ne pas assimiler le pouvoir à l’oppression. Il faut définir ce pouvoir dans une perspective démocratique. Celui-ci a aussi pour objet de défendre le droit de la minorité. Pour certains, c’est même l’unique objet d’une constitution !

2) Votre tâche est effectivement ardue ! Que penser de la question relative au pouvoir pondérateur et modérateur de l’Etat par rapport aux droit fondamentaux de chaque individu ? Sans revenir aux fondamentaux et au pacte social, si tant est qu’il ait existé, la question se pose en terme d’acceptation de la norme. Celle-ci ne résulte absolument pas du seul ETAT central ! La norme commence d’abord par les règles qu’acceptent les individus ("la loi du contrat" qu’il soit de "franchise" avec Gore-text ou de droit pénal "tu ne tueras point"). La seule vision du droit positif comme source normative est extrèmement réductrice et le phénomène d’émergence sociologique des normes n’en est qu’un exemple (évolution des moeurs, révolution technique, lobbies...). Naturellement, la décentralisation du pouvoir n’a rien à voir avec la disparition de l’Etat, mais plutôt avec la mutation des pouvoir qu’il a entre les mains et qui passe par une redéfinition des compétence des différents acteurs. Le choix n’est pas binaire (tout Etat ou rien) mais complexe (je vous rejoins sur ce thème). Les commentaires font largement état d’une peur ou d’un désenchantement face au pouvoir (violence illégitime, faillibilité...), c’est pourquoi, il faudrait recentrer le débat sur la question du partage des compétences , sur l’identification des acteurs pertinents et sur leur régime d’interactions hiérarchique et concurrent.

Mais en définitive, décentraliser pour décentraliser, cela a-t-il un intérêt si aucun objectif bénéfique pour la collectivité n’est défini ? On sent bien l’attachement indéfinissable (mais bien illustré par Tocqueville dans "de l’ancien régime à la révolution") des Français pour le recours à l’Etat central contre les abus (seigneur local, corvée, conseil régional somptuaire, féodalisme de proximité) et le sentiment corollaire d’un éloignement du pouvoir, de fait porteur d’injustice et d’iniquité. Le mot "liberté" fait-il aussi peur ? (vous pourrez traduire par "auto-organisation si vous le souhaitez !)

Bon TGV

Thierry Crouzet @ 2006-10-31 08:58:14

Vous posez beaucoup de questions. Me faudra un prochain voyage en TGV pour vous répondre. :-) J’ai juste l’impression de ne faire que ça pour la dernière en tout cas. Voir le dernier lien de l’article sur le pourquoi. Hier soir, je lisais Ayerdhal et je suis tombé sur cette phrase "Première prescription : ici, tu n’as pas de données, tu n’as que des malades et tout le monde est malade. Les placebos n’existent pas, la gériatrie n’existe pas, et ce que nous faisons n’est pas utile, mais vital." Voilà où nous en sommes. Il ne faut pas avoir peur d’exagérer les problèmes pour mieux les voir.

best manager @ 2008-04-27 23:23:06

j vous saluent tous le monde;)faut il centraliser le pouvoir décentralisé en cas de faillite?est il toujours vraie que la déconcentration créé un dysfonctionnement relationnel entre les acteurs en interactions!!! je suis un manager sportif et j m’intéresse a cette problématique ;merci de bien vouloir me répondre

NB:si vous avez des documents qui peuvent m’aider dans mon mémoire de recherche portant sur la décentralisation dans le sport veuillez contacter mon msn:gaderali@hotmail.fr

TIRILLY @ 2010-03-12 13:00:28

Ce sujet fait débat depuis des années. Quel bénéfice pour la vie des citoyens. A ce jour on ne voit pas le type de bénéfice, sur l’économie, sur l’emploi,sur l’égalité des droits.

La véritable décentralisation consisterait à déplacer certaines administration en dehors de la région parisienne.

Il y a trop d’activité à Paris. Il faut développer les villes de province.

Il ne faut pas oublier que les députés et les sénateurs sont aussi des élus locaux, rien n’interdit d’augmenter leur nombre.

Il faut décentraliser les universités.

Il serait de créer une haute commission des lois, constituée de d’éminent juriste (chercheurs en droit), car certains élus n’ont les connaissances suffisantes en science juridique, pour écrire un texte de loi qui sorte de la subjectivité.

jaonary nerapide @ 2010-12-10 15:29:57

la décentralisation est une méthode efficace pour le developpement plus rapide des collectivités locales mais il faut établir des contrôles plus strictes, et des sanctions plus sévère pour les autorités locales de mmauvaise foi!

merci

Nessy Lupino @ 2011-05-22 17:35:05

"Nous devons impérativement nous restructurer." @crouzet http://bit.ly/l2vJ8S Les risques de la décentralisation

Mike @ 2011-11-29 15:02:42

Article simple clair convaincant. Je vous conseille les livres de P. Kropotkine "La morale anarchiste", ou si vous avez un peu plus de temps "La conquête du pain" : plein d’autres arguments.

frigouret @ 2011-11-29 18:53:45

Pourquoi ne poursuivre vous pas votre raisonnement jusqu’à une décentralisation du législatif et d’une subsidiarité montante ?

Thierry Crouzet @ 2011-12-05 09:33:50

Cf Le peuple des connecteurs, 2006

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