Thierry CROUZET

La fracture numérique

En écrivant Le cinquième pouvoir, j’ai constaté que, pour nombre de politiciens, internet est un outil de communication et non pas un espace de vie comme il peut l’être pour moi et de nombreux blogueurs. Beaucoup de politiciens ont une vision utilitariste du web.

Internet est apparu dans leur monde comme un trouble-fête qui change peu à peu les règles, donc qui effraie. Tous avouent ses bienfaits, tous mettent surtout en garde contre les risques de dérive.

Ils ont raison d’être prudents. Mais nous ne vivons pas dans une société idéale et internet n’a pas la prétention de contribuer à la construction de cette société. J’espère qu’il nous aidera simplement à établir plus de justice, plus de démocratie, plus de transparence, plus de liant social… et que, en donnant l’exemple de nouveaux modes d’organisation, il nous permettra de résoudre les grands problèmes auxquels fait face le monde.

Chaque révolution technologique éveille de la réticence chez ses réfractaires comme chez ses premiers usagers. Au XIXe siècle, le train était sensé nous désincarner car la vitesse risquait de déboulonner notre âme. Aujourd’hui, ça fait rire mais pas plus que certaines des craintes éveillées par internet.

Je rencontre de plus en plus de professeurs, d’éducateurs, de politiciens et de fonctionnaires dont le travail est de favoriser le développement des nouvelles technologies dans notre pays mais qui, eux-mêmes, ne les maîtrisent pas. Ils parlent d’autant plus facilement de la fracture technologique qu’ils sont justement du mauvais côté de cette fracture. Leur méfiance n’est alors guère objective.

Ils me font penser à ces mélomanes qui ont toujours écouté du classique et qui se permettent de juger le jazz. Comment connaître le goût de la cerise sans avoir jamais goûté de cerises ? Je crois que c’est impossible. On aura beau lire tout ce qu’on voudra sur les cerises, on ne connaîtra jamais leur goût. Des écrivains pourront nous donner l’impression de connaître ce goût, ils arriveront à le transcender, mais ils inventeront en nous leur goût de la cerise, un goût sans rapport avec celui que nous pouvons expérimenter.

Pour commencer à comprendre internet, pour avoir juste une chance de comprendre, il faut goûter la cerise, il ne suffit pas de la regarder ou de lire des discours à son sujet. Les théories n’ont aucune importance, il suffit de croquer le fruit à pleine dent. Il faut surfer, chater, bloguer, publier dans les forums, se faire de nouveaux amis, collaborer à des wikis, participer aux communautés web 2.0, éventuellement développer des logiciels open source, tout au moins jouer avec ces logiciels, expérimenter les idées qui les sous-tendent.

Si cette compréhension n’est pas indispensable à tous les citoyens, elle l’est tout au moins à ceux qui entendent penser et agir pour les autres, c’est-à-dire pour tous ceux qui font de près ou de loin de la politique au sens le plus noble. Ils n’ont pas le droit de clamer que les nouvelles technologies désocialisent les citoyens juste parce qu’eux-mêmes ne participent pas à l’aventure technologique.

Quand je vois tous ces jeunes adeptes de MSN Messenger, des Skyblogs et ou de MySpace, je n’ai pas l’impression qu’ils sont exclus. Au contraire, ils apprennent à communiquer et à participer. Ils vivent dans un monde d’interactions électroniques comme leurs parents vivent dans un monde d’informations télévisées.

Certes il y a des exclus. Certains par choix, d’autres par fatalité sociale. Ces derniers doivent être aidés. On doit leur acheter du matériel, on doit les former et, surtout, on doit leur donner envie de se joindre à la grande fête à laquelle nous sommes de plus en plus nombreux à participer.

Si j’écris Le cinquième pouvoir, c’est pour montrer qu’il se passe aujourd’hui des choses formidables. Tout le monde n’en profite pas encore mais notre devoir est de faire en sorte que demain tout cela soit à la disposition de tous. Il ne s’agit pas d’une histoire de mode mais d’une révolution que personne n’arrêtera. Une fois que nous avons goûté aux nouveaux outils technologiques nous ne pouvons plus être les mêmes car nos moyens d’action sont démultipliés.

Sugus @ 2006-12-07 14:23:05

"Internet n’a pas la prétention de contribuer à la construction de cette société."

Internet n’a aucune prétention, certainement aucune intention, et pourtant il construit bel et bien la société, et surtout celle qui se prépare.

Nous voyons déjà le réseau de plus en plus englober toutes les technologies, tous les protocoles de communication, par ex. le téléphone. Nous voyons déjà le besoin de vivre en réseau s’imposer, le téléphone portable est en train de devenir terminal multimedia qui nous gardera toujours et partout connectés. Pour les aînés c’est encore un choix, parfois un problème, pour les jeunes cela devient une nécessité évidente.

Nous assistons à une prodigieuse mise en réseau, mise en commun du savoir, de l’intelligence de l’humanité. Ce n’est pas une bibliothèque, aucun réel classement, la machine bouillonne dans une interaction continue. Que va-t-il émerger de la marmite internet? La société de demain et peut-être bien plus! L’évolution de l’intelligence et de la conscience a démarré avant nous et sans nous. Construisons-nous la société ou... sommes-nous conscruits?

Thierry Crouzet @ 2006-12-07 14:45:38

L’un et l’autre sans doute. La forme et le fond ne font qu’un.

iza @ 2006-12-07 15:11:48

J’aime beaucoup ta vision positive des possibilités offertes par internet. Je la partage et c’est pour ça que je suis devenue une lectrice assidue de ton blog (certaines mauvaises langues diront "une fan" et se demandent quel genre de gourou a pu faire que je fasse à ce point de la "mentionite";), je leur répond de venir participer aux débats...), mais je pense que je peux développer un peu la position des "frileux" et de certains de tes "opposants" pour en avoir pas mal discuté.

"Mais nous ne vivons pas dans une société idéale "

Une crainte de ceux qui n’ont jamais goûté la cerise, c’est je crois de délaisser en s’engouffrant dans le réseau, d’autres combats qui leurs paraissent plus importants, cruciaux. Ils ont peur que les merveileuses possibilités qui miroitent au loin nous aveuglent, nous fassent espérer, tenir, supporter l’insuportable...c’est le cas de nombreux "militants" par exemple de l’action sur le terrain et de l’action concrête. Ils craignent par dessus tout l’idéalisation d’Internet, et l’utopie anésthésiante.

Je pense pour ma part qu’Internet est une magnifique machine à relayer l’action concrête, à inventer des modes d’action innovants, et que ça ne demande pas tant d’énergie que ça (on peut continuer à vivre normalement et on ne passe pas nécessairement 15h/jour à surfer).

"jeunes adeptes de MSN Messenger, des Skyblogs et ou de MySpace"

Un autre truc qui frise mes nombreux petits camarades "professeurs, éducateurs, politiciens et fonctionnaires", c’est d’imaginer vivre des choses dans un monde où les "marchands" ont un tel pouvoir. Comme ils n’ont pas bien goûté la cerise, ils ont du mal à relativiser ce pouvoir (le devraient-ils?). Que les jeunes "s’expriment" et vivent des choses dans un espace cerné par les pubs, aux règles de fonctionnement parfois sujettes à caution (les questionnaires de Myspace encouragent par exemple particulièrement l’exhibitionisme..) leur hérisse le poil. Seule la galaxie des logiciels libres les rassure, et encore. Pour des gens qui se battent depuis fort longtemps pour lutter contre le pouvoir de la télé par exemple et contre la lobotomisation du citoyen par la pub, c’est comme si tu leur disais, ben maintenant, nos jeunes vont aller vivre et se développer chez l’ennemi, avec leurs règles. Ils omettent à mon avis bien des effets positifs, mais c’est ainsi.

"On doit leur acheter du matériel, on doit les former et, surtout, on doit leur donner envie de se joindre... "

On en a déjà parlé, les "former" ça va bien au delà d’une formation technique... il s’agit bien là de développer l’aptitude des gens à exercer leur sens critique, à faire des choix, à se contruire une vision du monde. Pour moi, Internet représente une chance pour ce combat, qui est mené depuis fort longtemps et qui est celui de l’éducation populaire, parce qu’il ouvre des possibles et que le combat sur le terrain en manquait singulièrement... J’ai tendance à penser que cet appel d’air là est plus fort, plus porteur que toutes les "menaces. Ceci dit, je pense que ce chantier là doit être investit plus vite, plus fort et plus pertinement que maintenant, par tous les gens qui ne souhaitent pas laisser trop "d’exclus" sur le bord du chemin.

Ce que tu laisses entendre, c’est que pour l’instant, dans le panier des "exclus" ne se trouvent pas forcément que ceux que l’on s’attendrait à trouver... et je suis sûre qu’on n’est pas au bout de nos surprises !!

Thierry Crouzet @ 2006-12-07 15:20:02

C’était déjà en partie grâce à toi que j’avais écrit ce texte... et tu le prolonges parfaitement. On a parlé il y a quelques jours d’exemples concrets. Le nouveau monde se construit, il ne sera pas idéal, on peut essayer de faire en sorte que les exclus y soient moins nombreux.

~laurent @ 2006-12-07 16:15:04

Encore un post avec lequel je me sens totalement en phase (et il y en a pas mal par ici ;-).

On a encore quelques petits réglages sur le linutop mais ce sera très bientôt prêt. C’est un projet qui va tout à fait dans cette direction et j’aimerai que l’on puisse en reparler :-)

stefbac @ 2006-12-07 16:28:28

Internet est un nouvel espace d’expression accessible à celles et ceux qui possèdent un ordinateur et internet. Chacun utilise ces outils suivant ses envies et ses passions... Il est vrai que les politiques voient leurs intérêts et essaient de les instrumentaliser comme l’UMP qui envoya des mails un peu partout au petit bonheur la (mal)chance.

Iza @ 2006-12-07 16:43:52

:)

Casabaldi @ 2006-12-07 18:21:38

Salut Thierry,

Je ne sais plus qui te prenait la tete récemment sur l’auto organisation et citait en exemple Sarko et la sécurité routière, qu’il fallait bien que quelqu’un s’en occupe etc. J’ai pas le temps de retrouver le post, sorry.

Je viens de tomber là dessus :

http://fr.news.yahoo.com/07122006/5/les-routes-nues-un-nouveau-concept-experimente-en-europe.html

ça t’intéressera surement (à mettre avec ta video du carrefour en Inde !)

ciao

Carlo Revelli @ 2006-12-07 18:39:19

Salut Thierry,

Un titre de l’Express qui va te faire plaisir:

"Enquête sur le cinquième pouvoir"

http://www.lexpress.fr/info/high-tech/dossier/websphere/dossier.asp?ida=454336&p=3

Heureusement ils parlent d’AgoraVox :-)

Carlo Revelli @ 2006-12-07 18:40:08

Au fait le dossier démarre ici

http://www.lexpress.fr/info/high-tech/dossier/websphere/dossier.asp?ida=454336&p=1

Thierry Crouzet @ 2006-12-07 18:49:21

@Csabaldi J’ai parlé de toute ces expériences dans Le peuple des connecteurs, notamment celles d’Ipswich et de Londres.

Henri Alberti @ 2006-12-07 19:04:34

"PS : J’avais écris ce texte pour Blog Power mais je l’ai supprimé car il m’éloignait de mon sujet central."

Dommage, cela me parait tres important et plus profond que cela en a l’air. D’un coté, la technologie et la science ou une connaissance et de l’autre les individus pas obligatoirement informés. Entre les deux, une interface, les vulgarisateurs qui font rarement leur boulot correctement.

charlie @ 2006-12-11 15:40:31

En lisant le dernier n° du Plan B, je tombe sur quelques statistiques de l’Observatoire des inégalités qui me font penser à cet article :

% des gens connectés chez eux : cadres et professions intellectuelles supérieures : 79 ; ouvriers : 31 ; retraités : 14.

% de connectés titulaires : au mieux d’un Certificat d’études primaires : 11% ; de diplômés du supérieur : 71 %

[et les vieux sans diplômes, j’imagine pas...]

Du coup, je me dis que ton paragraphe sur les exclus ["certains par choix, d’autres par fatalité sociale"] est peut-être un peu court. Je me dis aussi qu’internet est pourtant l’outil -presque- idéal pour enfin rendre la parole à ceux qui n’en n’ont plus à force de s’en faire déposséder. Que c’est là qu’on pourrait enfin entendre les exclus, plutôt que [et c’est déjà pas mal vu l’état des media classiques] d’entendre parler "sur" l’exclusion.

Et je ne crois pas que ça s’éloigne de ton sujet : au contraire, c’est en plein dedans : Blog Power, ok, mais l’expression [comme 5° pouvoir] ne dit pas de qui il est question. C’est comme quand on parle de l’Etat : l’Etat fait ci, pense ça, etc. On réifie, on institutionalise, les choses finissent par exister par elles-mêmes et on ne se pose plus la question de QUI détient le pouvoir dont il est question.

Henri Alberti @ 2006-12-11 20:03:52

J’ai remarqué plusieurs fois qu’il y avait deux sortes de post: 1) textes courts et précis 2) textes à la Chateaubriand. Indépendement de la pertinence du propos.

Pour charlie:

je vois plus ou moins ce que sont les retraités et cadres, par contre qu’est-ce que l’on entend exactement par " professions intellectuelles supérieures" et "ouvriers" ?

"% de connectés titulaires"; il est évident qu’une personne ne sachant pas lire aura des problèmes avec internet ( entre autre ).

Pour revenir aux textes courts: "Ces derniers doivent être aidés. On doit leur acheter du matériel, on doit les former" Cette phrase implique un développement et une réflection très longue, mais qui est censée se dérouler dans notre cerveau. C’est ce que fait d’ailleurs Iza qui se doute que le sujet mériterait un livre de 500p à lui tout seul.

Iza @ 2006-12-12 11:17:59

Ben évidemment, moi je pense que le nerf de la guerre est là. Je crois au prosélytisme, parce que je vois bien autour de moi que bien des gens ne perçoivent pas ce que nous, connecteurs, nous percevons. Du coup il y a vraiment besoin de transmettre cette intuition (c’est plus que ça, c’est déjà un constat), pour donner envie, pour inciter les gens à participer réellement. ça Thierry le fait très bien.

Mais je pense qu’il faut aussi réflechir les fameuses 500 pages, parce que "former" c’est bien compliqué. Il s’agit pour nous, pédagos et militants de tout poil, d’inventer réellement de nouvelles façons d’intervenir auprès des publics, en phase avec ce qui se passe. Et c’est ça qui est sacrément compliqué.

Quand on a pensé par exemple que c’était le défaut d’équipement qui allait créer la "fracture", on a ouvert des espaces publics numériques. Evidemement, on a assez vite compris qu’il fallait que des animateurs soient présents pour "former" les utilisateurs. Mais le poids de la technique était encore trop lourd, et bien des aimateurs se sont focalisés là dessus, sur cette absolue nécessité d’être au niveau et de se tenir au courant. Vu la vitesse d’évolution des techniques, ceci leur a consommé par mal d’énérgie.

On est désormais passé à autre chose. On a un peu de recul, les animateurs ont bien compris qu’il ne suffit pas de montrer comment ça fonctionne (un moteur de recherche, un blog...), il faut aussi que la personne en ait l’usage. Or, la plupart des gens ne voient absolument pas l’intérêt d’avoir un blog, parce qu’ils ne voient pas l’intérêt de s’exprimer, ou qu’ils ne s’en donnent pas le droit, ou qu’ils ne pensent absolument pas que leur parole aie une quelconque valeur.

Le travail qu’il y a à faire est donc bien plus profond, plus "politique" aussi, qu’il n’y paraît ; il s’agit bien de réapprendre à ceux qui en sont très loin, quelle valeur ils possédent, parce qu’ils sont libres et uniques et que ceci leur donne autant de droit à s’exprimer que n’importe quel autre puissant de ce monde.

Internet change tout parce qu’il permet une visibilité impossible à imaginer auparavant, et un possible pouvoir encore plus inimaginable. Il ouvre donc des possibles autrement plus motivants que quand il fallait faire ce travail (et bien sur nous le faisions) quand bien peu d’ouvertures existaient.

ça reste malgré tout un chantier compliqué... mais passionnant !!

Henri Alberti @ 2006-12-12 14:23:37

CQFD

Je vous invite à jeter un coup d’oeil intensif sur le site: http://spoirier.lautre.net/

Avertissement : C’est un scientifique, on peut avoir l’impression que c’est une machine qui écrit; être d’accord ou pas du tout - n’empêche pas de se rendre compte du travail intensif de réflexion de cet individu.

charlie @ 2006-12-12 14:51:13

@ Henri Alberti : pour les catégories, ce sont celles de l’INSEE, on peut en discuter la pertinence, mais en attendant, ce sont eux qui font les stat... Pour "de connecté titulaires", il y a deux points après, ils sont donc titulaires ou bien d’un certificat d’étude ou bien d’un diplôme du supérieur, c’est marqué après. Ils savent donc lire. Et écrire. Je sens bien que mon commentaire vous a agacé, je ne comprends pas très bien pourquoi... ?

Bien sûr qu’il faut réfléchir, "dans nos cerveaux" ou ensemble aux questions de formations, de disponibilité du matériel, etc. Je suis d’ailleurs tout à fait ok avec Iza, la maitrise des technologies ne suffit pas. C’est cela que j’évoquais, en soulignant que quand on parle de pouvoir, il s’agit de s’interroger sur les structures, mais aussi sur les détenteurs du pouvoir en question. C’est pour ça que j’avais l’impression que ce n’était pas éloigné du "sujet central" de Thierry.

Henri Alberti @ 2006-12-12 16:08:34

Charlie

Je ne suis pas agacé; je suis plus ou moins d’accord sur le fond. C’est la forme qui me gêne.

L’histoire des analphabètes était une boutade juste pour montrer lapalissade de ces stats.

Je n’ai aucune confiance aux stats de l’INSEE, voir au stats tout court ( à condition de donner les résultats avec la méthode de calcul, tout les paramètres, etc...). La moyenne est une abstraction que l’on doit manipuler avec prudence. Regardez comment Thierry Crouzet présente ses stats. Ce qui m’agace finalement, c’est le manque de précision en général qui n’est pas dirigé spécifiquement contre vous Charlie.

charlie @ 2006-12-12 16:34:28

Henri,

tout à fait d’accord avec vous, je me méfie autant des statistiques que des catégories [notamment celles que vous moquez, ces CSP qui englobent différentes réalités sous un même terme]. Pour l’imprécision, pas grave, je ne me sens pas visée j’ai mis mes sources, et mon post plaidait en fait pour plus de précision justement ;)

C’est bien pour lancer une discussion sur le fond d’ailleurs que j’ai posté ce commentaire.

Iza @ 2006-12-12 18:14:46

Finalement, nous sommes d’accord sur l’essentiel, à savoir que nous trouvons tous les trois que la question donc de la "fracture" est bien liée de très près au sujet de Blog Power. C’est logique parce parler de l’émergence de ce nouveau pouvoir, c’est aussi à un moment se poser la question de savoir qui va l’exercer (Tous ? ou seulement quelqu’uns ?).

Henri : j’ai sans doute jeté un oeil trop rapide, mais j’ai eu le temps de voir des choses qui m’ont fait froid dans le dos. Une belle illustration de ce que je disais au sujet de l’esprit critique... j’exerce le mien tous les jours et tous les jours je dois mettre en question mes représentations. Il faudra que j’affine en ce qui concerne ce monsieur, mais pour l’instant, je frémis plus que je n’admire la reflexion..

Henri Alberti @ 2006-12-12 19:37:23

"C’est logique parce parler de l’émergence de ce nouveau pouvoir, c’est aussi à un moment se poser la question de savoir qui va l’exercer (Tous ? ou seulement quelqu’uns ?)."

Qui a le pouvoir en ce moment ( je parle des quatre premiers ) ? Personnellement je n’en sais rien. Je me demande même si la question a un sens ? Cela serait une espèce de structure qui s’est élaboré et renforcé avec le temps.... Par qui ? Je dirais par un peu tout le monde à des échelles différentes, un peu comme un réseau.

Imaginons que du jour au lendemain tout les chômeurs, rmi, ces, etc, du pays partent dans la montagne en communauté hippie en autarcie, et ne consomment plus de produits manufacturés ou autres, et gardent le peu d’argent qu’ils perçoivent. L’économie tombe en ruine. Qui aurait le pouvoir ?

Pour le 5e pouvoir, je vois des gens qui se promènent ( c’est une métaphore ), et par autorégulation et la loi des grands nombres; certains passeraient aux mêmes endroits et s’en le vouloir façonneraient un chemin, plusieurs chemins, etc... Il y a-t-il un sens à ce poser la question de savoir qui exerce un pouvoir sur les chemins ?

Iza, j’avais avertie qu’à première vue, Sylvain pouvait faire peur, mais il faut laisser ses préjugés à l’entrée.

frederic @ 2006-12-14 16:05:46

La fracture numérique n’est pas basée que sur l’argent elle est aussi basée sur l’age.

Beaucoup de seniors s’excluent d’Internet par méconnaissance, par peur ... Le web 1 leur est passé sous le nez, le web 2 cela risque d’être pareil.

Frederic bibliothècaire et formateur de seniors aux NTIC

Henri Alberti @ 2006-12-14 17:08:54

C’est vrai et heureusement qu’il y a des individus ( pas assez ) comme toi pour y remédier.

Personnellement, j’ai formé ce que tu appelles des séniors, des enfants, des cas sociaux, des milliardaires arrogants, tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à des humains ( Cela ce passait à Saint Barthélémy, Antilles ), et j’en suis venu à une conclusion: Le tout c’est de connaitre et comprendre son sujet sur les bouts des doigts, ce qui permet de s’adapter à la personne. Si on ne maitrise pas complètement, on arrive à faire une véritable escroquerie ( certaines formations très onéreuses, une majorité des vulgarisations écrites, les experts...).

Malix @ 2007-01-08 16:14:01

Pour se donner bonne conscience ?!

La XIe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le Français en partage s’est tenue à Bucarest les 28 et 29 septembre = Création d’un fonds mondial de solidarité numérique. Nouveau mécanisme financier, le FSN repose sur la contribution volontaire de l’ensemble des États et gouvernements signataires et doit contribuer à la réduction de la fracture numérique.

Ouf, nous sommes sauvés, il existe un fonds ...

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