Thierry CROUZET

Le retour des histoires

Plaçons-nous quelques années en arrière, lorsque les téléspectateurs n’avaient le choix qu’entre quelques chaînes. Le lendemain, quand ils retrouvaient leurs collègues au travail ou leurs amis au café, ils parlaient de ce qu’ils avaient vu, mais comme ils avaient presque toujours vu la même chose, ils perdirent l’habitude de raconter des histoires et se contentèrent d’échanger des impressions, parfois s’exclamant qu’ils aimaient tel ou tel personnage, ou plutôt tel ou tel acteur. Comme chaque soir ils vivaient tous plus ou moins la même chose, ils n’avaient plus vraiment besoin de converser. Leurs conversations tendirent peu à peu vers une médiocrité infinie.

Ce temps n’est pas si lointain. Je connais malheureusement trop de gens qui ressemblent à ceux que je viens de décrire, même maintenant que l’offre télévisuelle se multiplie. Souvent, j’entends les gens échanger des propos sans intérêt au sujet de leur série fétiche. Parfois, ils me donnent même l’impression que je manque quelque chose d’extraordinaire. Alors je télécharge quelques épisodes et ne comprends pas l’enthousiasme des fans. Je crois qu’ils se sont tellement habitués à la médiocrité qu’ils ne s’en rendent même plus compte.

Mais cette époque de médiocrité conversationnelle pour cause d’uniformité va peut-être s’achever maintenant que la longue traîne est en train de se développer dans tous les domaines. Lorsque les gens vont se retrouver le matin, ils auront très peu de chance d’avoir vu la même chose, encore moins de chance d’avoir fait la même chose dans leur univers virtuel préféré. Pour communiquer avec leurs amis, ils vont devoir réapprendre à raconter des histoires, aussi bien celles qu’ils auront vues que celles qu’ils auront vécues.

Nous allons à nouveau entrer dans une époque d’histoires… car ce sera pour nous le seul moyen d’échanger nos expériences originales.

PS : C’est pour cette raison que je vais reprendre mon roman sur Ératosthène et chercher à le publier dans les mois qui arrivent. C’est en écrivant ce texte que j’ai conçu la plupart des idées qui traversent Le peuple des connecteurs et Le cinquième pouvoir. Je veux juste en réécrire les interludes pour mieux montrer que notre époque de convergence ressemble par bien des points au troisième siècle avant Jésus Christ.

Sonia @ 2007-02-21 08:45:22

lol quel beau bouquet de fausse culture !

Thierry Crouzet @ 2007-02-21 09:09:19

@Sonia Vous qui avez tant de culture expliquez-vous ou ayez le courage de dire qui vous êtes.

~laurent @ 2007-02-21 09:19:46

Il y a en chacun de nous de la place pour de la "médiocrité", sinon Voici ou autre magazine people n’auraient pas tant de succès.

Nous entrons certes dans une démocratie "adulte", mais peu auront l’envie de devenir adultes. Les choses changeront, mais ce sera le fait d’un petit groupe (avec le soutient lointain d’une majorité).

Les systèmes en réseaux permettent simplement à une nouvelle élite d’émerger (et de prendre le pouvoir ?). Cette "nouvelle bourgeoisie" c’est celle du net. On peut espérer qu’elle fera quelque chose de meilleurs car la structure du réseau implique des valeurs positives (transparence, collaboration, partage, ... ).

Thierry Crouzet @ 2007-02-21 10:47:34

Je ne suis pas d’accord avec toi. Plus personne n’a le pouvoir sur quoi que ce soit sinon sur ce qui est très proche de lui... son jardin.

charlie @ 2007-02-21 11:41:55

Ton post me replonge dans des souvenirs du temps où j’avais la télé et où effectivement, il n’y avait que quelques chaines. C’est rigolo [ou pas] mais j’ai plutôt l’opinion inverse sur cette époque que les moins de 20 ans..., de quoi se poser des questions sur le pluralisme, télévisuel en tout cas : tout le monde voyait la même émission, ou presque. Jusqu’ici ça colle, mais justement, avec mes potes, on en profitais pour débattre du contenu. Pas besoin de se le raconter :) Médiocre, sans doute, mais parfois foisonnant, enrichissant, ... confrontations, échanges à partir du quotidien.

Maintenant, j’ai plus la télé depuis longtemps, je suis considérée par mes amis, les mêmes ou d’autres, comme une fasciste anti-télé. Du coup, je n’ai droit qu’à des récits d’émission, présentés avec beaucoup de précautions du style "j’ai vu un truc nul et pas intéressant, mais il faut que je te le raconte". Ca me laisse perplexe.

Je te trouve trop optimiste sur l’échange qui aura lieu pour cause de longue traine : on ne va pas s’échanger des histoires, des conversations, mais des nouvelles séries et des tuyaux pour télécharger le troisième épisode de la quatrième saison en avant-première...

François @ 2007-02-21 11:52:53

Pas vraiment d’accord pour ce qui concerne les séries télés puisqu’au contraire le phénomène actuel tend plutôt à faire émerger de nouvelles séries, qui vont devenir cultes et que tout le monde va regarder. L’offre n’étant pas extensible à l’infini, il n’est pas étonnant de retrouver toujours les mêmes.

Quant à la qualité des séries télés je ne sais pas ce que tu as pu regarder, ni quels sont tes gouts en la matière mais il y de vraies pépites (The West Wing, Studio 60 On The Sunset Strip, Battlestar Galactica...) qui sont bien meilleures que la grande majorité des films actuels.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 13:10:05

Alors, je me lance...

Pour ceux qui connaissent la Trilogie du Non-a, voici ce que j’ai écrit il y a déjà 1 an et demi, essayant de reconstituer ce qui s’est passé avant l’arrivée de Gosseyn et même de Crang.

Ce site m’a beaucoup aidé à mettre au point les structures des civilisations nexiales abordées dans ce qui pourra peut-être un jour devenir un projet sur grand écran .

Pour l’instant, je nai pas jugé nécessaire de poster les modifs au texte que j’avais originellement écris car je crois que les habitués de ce site le feront d’eux-mêmes les rapprochements...

vous me direz vos impressions :-)

"Histoire de la formation du monde de Vénus :

A l’orée du vingt et unième siècle, tous les regards que l’on portait sur l’avenir étaient tournés vers la planète Mars, un peu plus lointaine dans le système solaire que la Terre, mais suffisamment éloignée du soleil pour la mettre à portée des technologies humaines lorsque les prémices du programme éponyme de terra formation avait été socialement possible et envisageable.

Mais au vingt troisième siècle de notre ère, survint un bouleversement que les astronomes du vingtième envisageaient déjà comme scénario possible.

Les pluies successives de météorites sur certaines régions terrestres, au long des temps, avaient déjà donné un coup de pouce à l’émergence et l’évolution de nouvelles aptitudes à l’adaptation, façonnant les développements par l’apport de nouveau matériaux physiques et biologiques venus d’autres régions de la galaxie.

Une nouvelle fois encore, un météore d’une taille plus conséquente allait forcer, en réplique, une poussée d’adaptation supplémentaire des stratégies de la vie.

Retournant la menace à son propre avantage, l’intelligence humaine vit, au-delà de ses peurs reptiliennes, une nouvelle voie permettant l’élargissement de son champ d’expériences dans l’Univers.

Apprivoisant, à l’aide de l’outil nucléaire pleinement maîtrisé, les forces gigantesques à l’œuvre de notre destruction, elle mit son ingéniosité au travail et appela le nouveau projet « d’une pierre, deux coups ».

Tout en réduisant les longs voyages du projet Mars, elle plaça un monde entier à portée de notre orbite stellaire, là où la vie avait déjà été miraculeusement préservée au cœur de l’univers.

Chaque bouleversement cataclysmique eut son écho social dans l’histoire. Celui-ci ne fit pas exception. Pour mettre en œuvre un tel projet, les structures mondiales ont subies les profondes mutations liées à l’urgence d’un tel événement. Les stratégies de défense et de contournement de l’esprit humain nous évitèrent de justesse l’anomie et au sein même des mouvements, les perspectives et les enjeux que la réalité immédiate de la terra-formation nous permettait d’envisager, changèrent définitivement nos manières d’aborder et de préparer notre avenir. Le vœu de nos anciennes générations était exaucé, nous avions une nouvelle chance réelle de développer sur Terre un avenir commun.

Paradoxalement, l’idéal de Vénus, du nouveau monde, avait tellement poussé les peuples de la Terre à se rassembler que les échéances reculèrent afin de préserver la légende d’un monde paradisiaque. Le météore, de composition maintenant connue, avait transformé la radioactivité. Et le caractère ambigu de ses effets, sur Vénus, avait ajouté au nombre des raisons d’attendre, celle de la précaution…

Deux siècles suffirent à balayer les craintes et les préjugés. Avec la soudaine liberté de l’humanité, s’éveillaient de nouveaux courants d’idées. Un courant particulier prônant l’épanouissement des facultés d’adaptations et replaçant l’être humain au cœur des responsabilités sociales devint une alternative sérieuse au conservatisme des démocraties. Les possibilités qu’il offrit dans différents domaines le placèrent en première position dans la course au monde de Vénus. Instituée par les gouvernements unis sous la présidence mondiale, La Machine, cerveau virtuel autonome et objectif, centre des études mondiales rassemblant toutes les connaissances et les compétences des savoirs de l’humanité, est devenue le seul obstacle entre la Terre et Vénus. Les étudiants de la nouvelle culture fondent un institut destiné, avec l’aide de la Machine, à mettre au point une nouvelle pédagogie permettant une meilleure appréhension et un meilleur approfondissement des connaissances.

A la moitié du vingt cinquième siècle, l’Institut de Sémantique Générale fondé par les étudiants prend malgré eux, le rôle d’un contre-pouvoir. Les doutes et les oppositions commencent à naître vis-à-vis de ceux qui assimilent le mieux les connaissances et réussissent aux Jeux couronnant le terme de leurs études avec, pour récompense, la possibilité de partir peupler Vénus. La Machine, qui aide l’institut et décerne chaque année les prix, devient le symbole du nouveau monde en se faisant le relais, sur Terre, des découvertes vénusiennes.

Là bas, selon les valeurs de la nouvelle culture, une société sans état poursuit son évolution.

La stabilité étonnante de cette société place au rang de privilégiés ceux qui en font partie. Malgré l’avertissement de la Machine à l’égard des gouvernements qui punissent les tricheurs, les répressions pour fraude pendant les jeux deviennent plus sévères.

La cité établie autour de la Machine est rebaptisée Citée des jeux. Pendant la période des jeux où les étudiants viennent, la Machine obtient des gouvernements qu’aucune force de l’ordre ne pénètre dans la cité afin de ne pas compromettre en droit la bonne foi des participants, indice de leur intégrité future dans une société sans état .En retour, les gouvernements ont obtenu de pouvoir sélectionner parmi les meilleurs concurrents leurs futures élites. Des groupes s’organisent en réseaux pour promouvoir leurs propres concurrents. Les résultats des jeux sont suivis dans le monde entier.

La présence de personnel adapté à l’Institut de Sémantique Générale étant nécessaire, pour comparer les résultats de différentes recherches sur les deux mondes provoque le retour sur terre d’étudiants vénusiens et, parmi eux, des premiers natifs de Vénus…

Thierry Crouzet @ 2007-02-21 13:30:22

@François Je suis fan de Galactica :-) Mais la saison 3 part si mal que j’ai arrété de la regarder.

Axel @ 2007-02-21 13:38:01

Charlie a été traumatisée par J.R. dans Dallas. Depuis elle n’a plus la télé et soutient J.B. qui lui raconte des histoires d’un autre monde.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 14:09:30

qui c’est J.B.? James Bond, Jérôme Bonaldi ou Johnny Begood ? :-)

Enfant Terrible @ 2007-02-21 14:21:36

Pour ceux qui apprécient ce que j’ai écrit plus haut, un quatrième épisode est en cours où l’on verra les non-a de la Diaspora en confrontation avec les non-a de la Terre autour d’un enjeu archéologique...

Tataiza @ 2007-02-21 14:47:33

Enfant terrible : j’apprécie mais je ne comprend pas tout (comme d’hab, il faut croire que je suis un peu limitée ;-)).

J’ai compris que c’est un texte que tu as écris à propos de ce qui pourrait précéder le Monde des Non-A de Van Vogt ?? J’y ai retrouvé effectivement quelques trucs dont je me souviens mais ce n’est pas assez frais dans ma mémoire pour que je percute de quelle façon ça s’articule avec le roman.

Le "quatrième épisode" ? Tu a un projet d’écriture d’une suite aux trois bouquins du cycle des Non-A ??? waou... ce n’est pas rien.

Sinon je trouve que tu t’en tires très bien. c’est bien écrit et je retrouve les éléement qui rendent ce cycle inoubliable.

Henri Alberti @ 2007-02-21 14:51:28

Enfant Terrible, tu es terrible ! Je m’en doutais, que tu étais fan.

Le monde des non A et la suite était ma bible à une époque. J’ai cherché pendant des années "la sémantique générale" de celui qui a un nom imprononçable avec plein de "y", je me suis planté et j’ai lu la sémantique de Chomsky a la place.

J’ai tout lu de Van Vogt et je ne rechigne pas à relire les non A, mais je suis d’accord avec une critique qui le traitait de nain qui écrit avec une machine à écrire géante. Une idée par page, mais il n’écrit pas très bien.

Ton texte est bien mais un peu concentré.

Qui écrirait le quatrième volume ?

A Thierry,

Tu as pris le verre de Attal ?

A Axel,

C’est qui le cousin du judoka qui écrit des millions de commentaires sur ton blog ?

Enfant Terrible @ 2007-02-21 15:17:28

@Tataiza: Non, non, tu n’es pas limitée c’était un peu abrupte comme entrée en matière, je conviens aussi voici quelques éléments qui peuvent servir à comprendre...

je me suis toujours demandé pourquoi Van Vogt avait choisi Vénus au lieu de Mars qui semble depuis longtemps être une évidence pour tous (de K.Dick aux ingénieurs de notre époque). A part le fait que les terriens tournés vers vénus n’avaient aucune connaissance de la ligue(dixit patricia hardie) , ce choix n’avait aucune explication vraiment crédible. Comme par ailleurs il s’est expliqué sur bien d’autres choses (exemple la signification de Go Sane), j’avais, comme tout le monde je suppose, opté pour une métaphore sexuelle(Vénus, Mars...). Chose qui est très absente dans toute son oeuvre par ailleurs, et de manière volontaire.

J’ai donc, pour les besoins d’une réalisation, imaginé plusieurs thèses toutes plus ou moins plausibles. Dans la réalité, des découvertes et des éléments s’accumulaient qui commençaient à correspondre à ces thèses. D’où le résultat.

Je serais très heureux que tu me dises ce qui te parait incompréhensible dans certains passages, pour pouvoir les améliorer. En tout cas merci de l’attention que tu y témoignes.

Pour ce qui est du 4, oui sur toute la ligne.

Axel @ 2007-02-21 15:21:00

J.B. c’est José Bové. Pour plus d’infos voir sur le blog de Charlie

@ Henri.

Eric Douillet ? je sais pas. Au début j’ai cru que c’était un pseudo unique cachant une armée de cybermilitants sarkozoïdes. En fait c’est une seule IP tele2.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 15:38:08

@Henri Alberti: Je suis sur que tu as découvert les sites français et américains qui ont suivi le mouvement de Korzybsky de près. Une personne de l’institut situé en europe à rédigé pour Wikipédia un article sur la sémantique générale (je reconnais son style pour l’avoir lu sur un site). J’avais à l’époque fait une recherche à la Bibliothèque françois Mittérand où il n’y a, je crois que deux exemplaires, en cours de traduction, des duex livres qui ont été écrits d’après les conférences qu’il avait faites.

Tout comme Musil, je pense qu’il a fait partie d’un noyau de réflexions autour de la connaissance qui appartient à une pépinière de penseurs situés à l’époque dans les pays de l’est. J’aurais aimé que la seconde guerre mondiale, puis la dictature communiste n’aient pas éteint ce courant qui promettait, comme tout ceux de cette époque, de nous faire découvrir beaucoup de choses.

Sinon, si je concentre, c’est parce qu’il y avait énormément de concepts et d’idées qui s’entrecroisent. Toutes tes remarques sur n’importe qu’elle d’entre elles sont les bienvenues.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 15:40:07

Anecdote: Les sémanticiens généralistes américains étaient dès le départ contre ce que nous voyons aujourd’hui en Irak.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 16:07:45

autre anecdote: Il y a eu entre 1998 et 2001 un débat extrèmement virulant entre les sémanticiens généralistes et une certaine secte d’un certain R.H. qui voulait faire de la sémantique générale un courant mineur de la scientologie.

Pour clarifier les choses, les sémanticiens ont fait une simple comparaison qui détermina 50 points de différences (et elles étaient de taille) entre un courant de pensée à vocation philosophique et une idéologie sectaire.

Les cellules de travail françaises qui luttent contre les sectes et leurs abus auraient du s’en inspirer. Ce qu’elles ne feront pas, tellement les structures partisanes et les structures sectaires se ressemblent. Cela reviendrait à repenser tout ce que nous connaissons au sujet de la politique.

Henri Alberti @ 2007-02-21 16:58:07

A Enfant Terrible:

Mes recherches du bouquin de Korzybsky ( merci de l’avoir nommé, je ne me rappelais plus ), datent de plus de vingt ans, à l’époque je ne risquais pas de trouver dans mon patelin, après je suis passé à autre chose. J’ai vu récement sans l’avoir cherché l’article en français sur Wikipédia ( pas mal ) ou je me suis promis à moi-meme de me renseigner sérieusement un jour.

Mais tout compte fait tout ce que j’ai fais depuis cette époque lointaine à toujours touché de près ou de loin "L’esprit" dans le sens "mind". Donc tout cela se rejoint et est cohérent. J’ai fini un bouquin de F. Varela intéressant et une demie douzaine de bouquins en stock sur le sujet ( philosophie de l’esprit ) m’ attendent.

Donc c’est Van Vogt qui a déclenché cette obséssion de connaitre le fonctionnement de la pensée chez moi.

Pour ton texte, je le trouve concentré comme le texte de Van Vogt lui-même. Et puis tout dépend à quoi cela correspond: un synopsis ? un extrait ? une intro ?

// @ 2007-02-21 17:09:14

Oui , des belles histoires, mais pas pour dormir debout!

JC n’est pas encore là? Vous êtes sûr Thierry?

Ce n’est pas grave, mais il est l’heure de se réveiller!

Debout internaute, le combat ne fait que commencer.

DDV a besoin d’une petite leçon.

Le 5° c’est maintenant…

Enfant Terrible @ 2007-02-21 18:19:01

@Henri Alberti:

On peut le voir comme un synopsis et une intro au monde des non-A qui met en lumière certaines zones d’ombre sur le décor dans lequel arrive Gosseyn lorsqu’il se met en jeu.

Je suis touché que tu me dises que j’ai su rester dans le même ton. C’est effectivement ce que je voulais. J’avais trop peur de dénaturer pour d’autres oreilles la musique singulière qui m’a fait apprécier ce cycle.

Enfant Terrible @ 2007-02-21 19:29:51

Houla, que s’est-il passé sur le Blogroll ?

Enfant Terrible @ 2007-02-21 19:30:33

Aaaah! c’est revenu

Henri Alberti @ 2007-02-21 22:01:51

« Histoire de la formation du monde de Vénus :

A l’orée du vingt et unième siècle, tous les regards que l’on portait sur l’avenir étaient tournés vers la planète Mars, un peu plus lointaine dans le système solaire que la Terre, mais suffisamment éloignée du soleil pour la mettre à portée des technologies humaines lorsque les prémices du programme…[…]

…..Apprivoisant, à l’aide de l’outil nucléaire pleinement maîtrisé, les forces gigantesques à l’œuvre de notre destruction, elle mit son ingéniosité au travail et appela le nouveau projet « d’une pierre, deux coups ».

Tout en réduisant les longs voyages du projet Mars, elle plaça un monde entier à portée de notre orbite stellaire, là où la vie avait déjà été miraculeusement préservée au cœur de l’univers. »

Ce que j’entends par écriture compressée:

Pour comprendre du premier coup cet extrait, il faut connaître l’ordre de Mars, Terre, Venus dans le système solaire et leurs distances respectives les unes par rapport aux autres. Pourquoi « d’une pierre , deux coups »?

« là où la vie avait déjà été miraculeusement préservée au cœur de l’univers. » Pourquoi ? Comment ?

La suite aussi est compressée, mais pas plus que Van Vogt.

Un auteur comme Asimov par exemple aurait développé, pour rendre le tout assimilable par la majorité, en multipliant le nombre de signes par dix au moins.

( en multipliant le nombre de signes par mille au moins: Henri Verneuil )

Enfant Terrible @ 2007-02-21 22:27:40

Heu,...Thierry? Henri?

Vous avez subi une attaque ou vous avez modifié vos blogs?

Attends Henri, je te réponds mais j’aimerais savoir ce qui se passe...

Enfant Terrible @ 2007-02-21 22:47:39

sinon Thierry, peux-tu nous parler un peu plus de ton roman sur Eratosthène? Juste pour nous mettre l’eau à la bouche :-)

Henri Alberti @ 2007-02-21 22:49:57

C’est rien, une petite erreur de programmation probablement, ou deux messages qui sont arrivés presque en même temps, à vérifier parmi une centaine d’autres minuscules possibilités de problèmes.

Thierry Crouzet @ 2007-02-21 22:57:30

Quelques problèmes sur le serveur... mais tout est rentré dans l’ordre.

Quant à mon roman... je vais bientôt ne faire que parler de ça... donc patience.

Axel @ 2007-02-21 23:28:03

Excellent pour le roman ! :-)

voilà qui nous changera un peu du ronron de la politique actuelle.

Carlo lui va se mettre à la poésie.

Il écrit une ode à Marie.

Enfant Terrible @ 2007-02-22 00:04:49

Ah, ok.

Donc j’explique:

Voilà, une thèse astrophysique (et des kirielles de bouquins ont été écrits à ce sujet) nous explique que la vie n’est pas seulement le résultat de la première boucle d’ARN répliqué pour engendrer le processus cellulaire (ADN que nous connaissons).

Il a aussi fallu pour cela que des conditions astronomiques deviennent stables. Car si une infime variation d’un des facteurs astronomiques venait à se produire, changement orbital par exemple, sa répercution physique modifierait de manière mortelle, pour la vie que nous connaissons, les conditions d’existence.

Certains astrophysiciens d’ailleurs, racontent qu’ils se sentent, à ce sujet, raccomodés avec leurs convictions métaphysiques intimes (même Kant, à la fin de sa vie...).

Le projet s’appelle "d’une pierre deux coup" parce qu’il s’agissait de dévier la trajectoire du météore afin qu’il percute Vénus. Tout cela pour amener la planète sur une orbite où les conditions de vie commenceraient à se stabiliser: l’une des deux hypothèses qui aurait fait abandonner le trop coûteux projet Mars.

Voilà, c’est capillotracté mais il peut y avoir pire en matière d’imagination ;-)

Enfant Terrible @ 2007-02-22 00:07:47

anecdote: ces derniers temps, j’ai appris qu’une partie de mon imagination commençait à se réaliser...

Henri Alberti @ 2007-02-22 01:00:30

Enfant Terrible:

Mais comment diable, bordel d’acier, le lecteur peut deviner tout ça !!!!

Faire d’urgence un stage de vulgarisation et de descriptions compréhensibles et explicites chez Thierry !!!

Garbun @ 2007-02-22 04:03:56

J’avais acheté le monde des non-A il y a quelques temps, je suppose que je vais devoir m’y mettre... trop de mystères là...

charlie @ 2007-02-22 11:15:50

Pfuit ! Avec les discussions Enfant terrible / Henri Alberti, j’ai passé deux heures à me promener dans wikipédia, en cliquan sur chaque lien qui m’interressait ou m’amusait. Une version moderne de la lecture du dictionnaire :)

Du coup, je crois que je vais faire comme Garbun !

lény @ 2007-02-22 14:27:51

il y a longtemps que je n’ai pas posté ici, les post mis en ligne par Thierry sur ces X interwiews ont finis par me fatiguer.

Thierry, j’ai lu ton bouquin, c’est bien, ça donne envie d’établir des réseaux entrecroisés avec les autres etc etc.

Mais quand même, là, sur ce dernier post, tu dis un peu des conneries;)

J’ai travaillé 5 ans en usine et je prenais le café avec mes collègues plusieurs fois par jours. Je n’avais pas encore internet eux non plus. Mes potes qui l’avaient étaient des geeks. Bref, les discussions que nous avions autour de la machinemauvaiscafé, étaient parfois intéressantes car, comme je l’ai lu dans un des commantaires, nous dévellopions, nous brodions et pour faire l’idéaliste popu, nous créions nos propres pensées à partir de 6 chaines TV, la radio ...

Ceux avec qui j’avais de bonnes discussions était déjà des gens plus intéressants que les autres et ce sont des gens comme eux que l’on peux peu être retrouver sur les blogs. Les autres restent là où ils étaient...

Alors oui le net est un outils génial mais on y retrouve ceux s’informaient autrement avant. Qu’à l’avenir la prise de conscience citoyenne, la responsabilisation de chacun, via le net se généralise... peu être mais pour ça l’outil ne reste qu’un outil il ne sera peu être qu’une coïncidence avec une urgence à changer les choses. On ne décide pas que le jour d’une révolution est arrivé, mais c’est elle qui s’impose (je ne sais plus qui a dit un truc dans ce genre, on s’en fout). L’outil, lui, sera utilisé mais juste parce qu’il sera là au bon moment.

D’autre part, j’ai aujourd’hui la chance de ne plus bosser à l’usine et donc d’avoir du temps pour lire les centaines de lignes sur les blogs. Mes anciens collègues eux surement pas, et tout le monde n’a pas le courage de le faire en rentrant fatigué, plein de pressions et de soucis le soir chez lui.

Je ne remet pas en cause la possibilité du net d’influer petit à petit sur notre monde mais il ne fera rien si ce n’est pas la culture qui change. Malheureusement je crois que les gros appareils du pouvoir s’adapterons plus vite que les citoyens.

Et puis de toute façon j’suis même pas sûr de ce que je viens de dire.... mais oui ça vaut le coup d’essayer pas de deviner l’avenir ;)

Enfant Terrible @ 2007-02-22 15:40:38

Lény, avez-vous lu le chapitre sur "la bataille de Borodino"?

lény @ 2007-02-22 16:53:53

oui et ... ?

lény @ 2007-02-22 17:08:14

Le hasard ... écoutez l’émission d’aujourd’hui de

"là bas si j’y suis" sur france inter, elle illustre en partie ce que j’essaie de dire maladroitement dans mon post précédent ....

Enfant Terrible @ 2007-02-22 17:20:36

@Charlie et Garbun:

Je vous souhaite une bonne lecture...

Juste deux ou trois petites précisions que vous ne trouverez pas dans wikipédia:

-La traduction, malgré les multiples éditions (la 1ère en 1945), date de 1953 (Age d’or de la SF). A cette époque, un PC aurait rempli tout votre salon. La high Tech de l’époque est faite de tubes et de diodes implantés sur des circuits. Attendez-vous donc à un peu de poussière.

  • C’est le moment où Van Vogt atteint sa maturité (qui culmine avec le deuxième "Les joueurs du Non-A"), le point de convergence de tous les thèmes de ses autres romans.

-A l’époque, le projet "oulipien" de tous ces générateurs de SF était de s’amuser à rendre compte de l’inconnu avec un langage qui ne parle que de choses que l’on connait. De provoquer un exotisme. Et à part "chroniques Martiennes", jamais exotisme n’avait intégré aussi intimement le monde dans lequel nous vivons. C’est la caractéristique la plus marquante qui distingue Van Vogt , d’un Asimov ou d’un Philip K.Dick. Là où ces derniers reconstruisent le réel et les lois sociales, lui recherche l’exotisme dans la psychologie et la perception qu’ont ses personnages des situations qu’ils vivent.

Ces précisions apportées, je vous souhaite à nouveau bonne lecture :-)

Tataiza @ 2007-02-22 18:18:51

Hello, je passe en coup de vent (pas le temps en cemoement de rester trop longtemps, amis j’essaye de suivre).

@Henri, Enfant Terrible : oui c’est vrai, certains passages m’avaient laissée perplexe (je vais essayer d’en pointer d’autres si j’ai le temps enfant terrible, comme tu me le demande) ... mais je n’aurais pas songé à demander des eclaircissements, parce que je suis une vraie lectrice de SF (même si ça fait bien longtemps). c àd que dans tout ce que j’ai lu, il y a souvent ces petits trucs que la compréhension effleure à peine, voire moins... mains plus on avance dans la lecture, plus ces petites touches sans queues ni têtes se relient... et plouf, on y est.

Tout ça pour dire que ça ne m’a pas choqué...mais que peut être un chouïa de précisions ne nuirait pas effectivement.

ça me donne bien évidemment envie de relire les non-A....

@Thierry : je viens peut être par chez toi bientôt... je veux bien prendre prendre mon tour dans la longue liste des prétendants au fameux "verre" dont on parle si souvent ;-))

@Leny... c’est mon doute affreux effectivement, que seuls ceux qui déjà avant avaient une autre lecture des médias profitent d’Internet... mais l’optimisme de Thierry emporte finalement mon adhésion. La réalité se trouve sans doute en chemin entre ces deux pôles. Il y a une porte qui s’ouvre, indiscutablement... à savoir où elle mène, c’est une autre affaire...

lény @ 2007-02-22 19:32:45

oui nous sommes bien d’accord Isa, Il y a une porte qui s’ouvre, indiscutablement… mais ce que j’adore chez Thierry en plus de son optimisme débordant c’est qu’il ne répond jamais à mes questions... va savoir pourquoi.

Henri Alberti @ 2007-02-22 20:33:17

Leny,

Tu parles de fracture numérique et de fracture sociale. Je n’ai jamais entendu parlé de nouvelle technologie qui par leur seule existence soit capable de régler ces fractures.

Il existe une différence avec le temps, elles se démocratisent un peu plus. Je ne vois pas comment une technologie pourrait d’un coup de baguette magique transformer un individu, son intelligence, sa curiosité, son humour, etc... On parle d’outil qui facilite quelque chose d’existant. L’éducation malgré les travaux de Garbun reste quand même une transmission d’humain à humain.

Si tu me mets une double mitrailleuse jumelée entre les mains, potentiellement je pourrais éliminer pas mal de gens, mais je sais que je ne tirerais pas, voir je partirai en courant.

Enfant Terrible @ 2007-02-22 20:56:16

séquence humour:

Attendez, mais dites-moi svp avec quoi d’autre que real player vous avez pu lire l’émission France Inter pointée par Lény?

C’est pour mes économies... :-)

Iza @ 2007-02-22 21:05:49

si tu vas là : http://www.la-bas.org/, tu trouveras bien d’autres possibilités... en plus c’est non officiel, tenu par des auditeurs qui font de la résistance sur le net depuis la décision de France Inter de reprogrammer "là bas" à un horaire impossible....

très 5ème pouvoir en somme... ç’aurait été imposible avant...

Iza @ 2007-02-22 21:06:55

dingue !!! ça fonctionne de cette bécane bien que déatataizée... waou... vais-je redevenir moi même??

Thierry Crouzet @ 2007-02-22 21:20:54

@Lény Je te snobe pas... je suis juste un peu short... Au moins mon post a provoqué des réactions... N’oublie pas ma méthode qui est souvent d’exagérer... Mais j’ai cet espoir que la fin de la TV implique le début d’autres choses... peut-être de nouveaux cycles romanesques. Et heureusement que les gens se parlent… il y en a sinon nous ne serions pas là… mais il y en a beaucoup trop qui ont renoncé.

lény @ 2007-02-23 01:03:32

bon là il bien trop tard, je me lève dans 5h30, je répondrai demain.... bonne nuit.

Enfant Terrible @ 2007-02-23 02:57:29

Merci Iza détataizée, j’ai écouté.

J’ai trouvé l’anecdote du journaliste russe particulièrement pertinente.

Quelque chose de fondamentalement différent entre la position de Lény et celle de l’émission m’a troublé. Je ne sais pas encore ce que c’est, mais demain j’aurai trouvé. Poour une fois je vais rendre son autonomie à mon esprit et le laisser travailler cette nuit.

lény @ 2007-02-23 12:05:38

henri A > en fait je ne comprends pas bien ton post. Je l’ai relu plusieurs fois ainsi que le mien et nous disons bien la lême chose, à savoir que ce n’est pas une technologie qui d’un coup pourrait tout changer.

enfant terrible > le lien que j’ai encapsulé hier faisait référence aux dernières lignes de mon post. Prévoir l’avenir est inutile en plus d’être idiot surtout par des spécialistes. Vouloir des changements dans nos sociétés est avant tout un "combat" quotidien et moral. Que Thierry s’utopise à le faire ... pourquoi pas. Je faisais à son égard un peu de provoque en tentant de pousser un raisonnement. Puisqu’il a une influence, que c’est un spécialiste international des nouvelles technologie ! il devrait se garder d’extrapolations. Mais je le répète je voulais juste titiller et lancer un petit débat, au fond c’est pas très grave, j’lui en veut pas. Par contre la propagande Crouzet en tournée ... pffff . D’aiileurs à ce titre on voit comment un système peut anhiler le xX (5°pouvoir j’peux plus, désolé Thierry). Thierry est en promo et ne peut légitimement pas poster des choses qui vont lui demander trop de temps. S’il écrit un second livre dans la foulée, même chose, promo et le blog en patiera. Il ne s’agira que d’un vaste forum avec quelques post en point de départ. Pourquoi pas mais le xX peut jouer son rôle si les posts sont détaiilés, argumentés et ça ça prend du temps. Conclusion on ne peut pas tout faire et le système médiatique promotionnel empèche Thierry de faire un bon boulot sur le xX.

ps: j’ai mis deux heures à taper ce commentaire parce que je suis au boulot, je n’ai pas le temps de le relire alors excusez moi pour les fautes et s’il est décousu.

Henri Alberti @ 2007-02-23 15:50:31

A Leny

Pour nos posts respectifs, tu as raison. J’ ai synthétisé en quelque sorte, je ne sais plus pourquoi.

Pour le "cinquième pouvoir", il faut bien se mettre dans la tète que c’est le titre d’un bouquin, que des médias ont utilisés ces termes et voilà.

A la limite on peut faire abstraction de ces termes et utiliser x à la place comme tu le fais, mais tu penseras "cinquieme pouvoir".

Le mieux il me semble c’est de penser "sixième banane" quand j’utilise explicitement les termes "cinquième pouvoir". L’important c’est de se concentrer sur UNE définition d’un mot et d’ UN usage que l’on en fait. Le mot pouvoir a une quantité industrielle de définitions et d’usages, cinquième ; autant de définitions que de termes que l’on peut mettre derrière.

Pour ce qui est de la futurologie, c’est toujours pareil, ce sont les non scientifiques qui en parlent le plus et ce sont eux qui sont médiatisés.

Enfant Terrible @ 2007-02-24 00:04:02

Oui, ça y est, je me souviens. Je me suis senti en décalage complet avec la réaction de Lény parce que depuis un certain nombre d’années je me suis affranchis de l’illusion que représente le terme de décision et de tous les mots de la même famille. Je pense sincèrement, à l’instar du Zen, qu’il n’y a que des choix. Pour moi, la décision, tout comme le pouvoir, est une illusion subordinatrice.

Encore une fois le mot "responsabilité" reviens sur le tapis.

De plus en plus souvent, dans notre société où tout le monde peut avoir accès au moyen de repenser ses choix, on assiste à des guerres d’opinions. Ce qui peut être jugé le bon moment varie en fonction du "responsable" que l’on met en place. Ce n’est pas parce qu’il a choisi de s’autoproclamer "décideur" que nous devons à tout prix renoncer à rester des êtres humains et ne pas prendre nos responsabilités vis a vis de nos propres choix.

Mais il faut bien entendu s’assurer que ce sont bien les notres (de choix). C’est ici que le plus dur du travail est à faire, c’est à dire de débusquer les obligations qui se sont subrepticement introduites au milieu des choix que nous avons fait. Ce sont elles qui nous mettent à la merci de n’importe quel monstre animé d’un désir de pouvoir.

Dans l’émission radio à laquelle fait référence Leny, je me suis rendu compte que tous les extraits de l’époque avaient ceci de commun qu’une lourde censure bien maîtrisée règnait au sein de tous les médias. Pour être sur que cette maîtrise ne s’échappe pas à l’occasion d’une référence faite à un autre média, les mêmes formats on été adoptés et calqués sur le moule de l’écrit (Mac Luhan a écrit quelque chose la dessus il me semble).

Les expressions verbales bien formées pour passer à une large écoute ne sont pas uniquement dues à la rigueur d’un système scolaire.

Il s’agissait d’avoir une tenue et une expression qui ne détonait pas avec les annonces faites par le gouvernement. Et ceci n’était surement pas un choix, mais bien une obligation. L’expression même de ce journaliste Russe de l’anecdote indiquait une retenue et même un encryptage destiné a n’être compris que des médias libres d’émettre des objections sur la manière dont les gens de pouvoir peuvent changer le passé et réécrire l’histoire.

Si à l’époque effectivement, une entreprise de futurologie arrosée du haut par les médias existants ne pouvait que relever du ridicule; Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui il en soit de même, car l’on sera plus prompt qu’hier à en accepter la valeur contestataire et imaginative. Et ceci parce qu’un autre art s’est développé entre temps: Le cinéma.

Peu à peu populaire, il a effectivement initié un basculement des histoires de la vie de tous les jours vers celles que nous racontaient les aventures filmées à l’occasion des "sorties événement". Il faut savoir que le petit écran a essayé et cherche toujours à lui voler la vedette. L’amélioration des séries y a grandement contribué, se calant de mieux en mieux dans le rythme pendulaire (houla la, il faut bien rentrer à l’heure pour ne pas louper son émission enfantine préférée).

Je m’arrête ici car tout le monde , je crois, connait la suite...

Enfant Terrible @ 2007-02-24 01:09:12

Toute projection,Lény, devra de toute manière s’appuyer sur des découvertes au sujet de l’enchainement des événements du passé. Et nous savons que certaines d’entre elles détonnent et nous apprennent, en tant que sociologie, quelque existant dont nous ne nous doutions pas au sujet de notre évolution. Là où ton raisonnement est très fort, et je te suis à fond à ce sujet, c’est que parfois certaines d’entre elles sont plus animées par la curiosité de tester notre mémoire collective (charlatanisme en tout genre) que par un véritable désir d’apprendre ce que donnera la conséquence de nos choix. Et cela, il faut fermement le combattre !

Henri Alberti @ 2007-02-24 01:27:18

Enfant Terrible:

Heureusement que tu as sortie ce post, qui explicite ce qui m’échappait dans le précédent. Ah ces écrivain , ils sont pénibles !!

Enfant Terrible @ 2007-02-24 01:43:42

Oui effectivement, une coquille s’est glissée dans le dernier paragraphe:

il faut remplacer "arrosée" par "arrosant".

Toutes mes excuses, mes doigt essayaient de rattraper ma pensée...

lény @ 2007-02-26 13:18:06

enfant terible > désolé mais je n’ai pas tout compris à ton post du 24/02 à minuit .... ;)

pourtant je l’ai lu et relu mais y a rien à faire j’comprends pas tout. :)

Enfant Terrible @ 2007-02-26 18:35:17

Alors, je reprend paragraphe par paragraphe en n’exposant que les idées:

1)En observant les acteurs d’une révolution on peut distinguer une différence fondamentale de responsabilité entre celui qui "décide" et celui qui "choisit."

2)Cette différence a creusé un écart considérable entre :

  • Le "décideur" qui monopolise, par désir de pouvoir, l’attribution et la définition des responsabilités de tous.

  • l’"émancipé" qui reprend, par volonté de puissance, la maîtrise de ses propres choix.

3)Savons-nous voir en quoi nos choix peuvent être déterminés par ce qui nous est présenté? Comment sait-on que l’on s’est fait dépossédé de notre responsabilité?

4)Le ton surétudié et formaté des textes écrits a éduqué dominé et tronqué, dès leur naissance, les autres médias. Pire encore, il en a déterminé le contenu. On n’entendait pas à la radio le monde vu par les médias, mais bien au contraire l’adaptation des médias au monde.

5)Les "décideurs"ont profité de cette similitude à leur proverbial manque de transparence pour diviser l’opinion publique en classes (réponse à la question: à qui s’adresse l’information)dont on peut noter l’évolution au cours des années de communication.

La typologie des régimes et des gouvernements a pu pendant un temps, estomper l’observation de cette division et de son évolution.

6)Par l’inclusion puis la domination du travail artistique, le cinéma est le premier média a avoir reconquis ses moyens d’expression. Ce n’est plus le média qui formait le monde, mais le monde qui formait le média. Un décloisonnement des classes d’opinion s’est opéré.

La télévision, enfant des médias et du cinéma, essaye de s’inscrire et de créer de nouvelles classes, elle, dans la temporalité; tout en développant un arsenal d’expressions cinématographique.

Conclusion: on ne pouvais donc pas juger des questionnements sur le monde, en s’appuyant uniquement sur l’exemple de leur traduction par les médias. Aujourd’hui on peut se faire une idée plus claire de cette déformation.

Internet, lorsqu’il s’est ouvert à autre chose que la recherche, a donné un modèle de décloisonnement des classes d’opinion inédit, qui fait peur aux autres médias, et qu’il nous faut apprendre à maitriser avant eux si l’on veut connaitre les libertés qu’il nous donne.

Si nous n’avons pas conscience que les "décisions"sont un pur produit du pouvoir, imposé à notre imagination, alors nous nous ferons, encore une fois, déposséder de nos responsabilités. Et nos choix vont se restreindre en conséquence.

MAINTENANT tu peux faire semblant de ne pas me comprendre... ;-)

Henri Alberti @ 2007-02-26 19:27:35

Enfant Terrible:

Sur ce coup, j’étais du coté de Leny, sauf que j’ai fais semblant de comprendre...

Mais il faut avouer que si je suis tout le temps ( ou presque ) d’accord avec le fond, la forme m’échappe de temps en temps. Ce n’est pas le style de ce misérable Lacan, n’exagérons rien, mais il m’arrive de rester bloqué et de me persuader que tu as oublier d’écrire un mot sur cinq.

Enfant Terrible @ 2007-02-26 21:21:05

Henri Alberti:

Oui, Je peux à nouveau noyer ces idées/thèses dans le monde d’où je les ai abstraites et écrire un livre au sujet de chaque paragraphe.

Mais en voulant faire simple et en laissant au lecteur le soin de relire le monde avec chacune de ces lunettes, j’ai choisi de lui laisser la part de réflexion qui lui était due.

Et, ce faisant, j’ai évincé le million d’idées qui me trottaient dans la tête sur les sujets évoqués...Beaucoup de choses à dire, trop peu de temps en une vie.

Alors, j’essaye de trouver le moyen terme. Aussi ,parfois, je saute les étapes les plus simples, privilégiant ce qui n’a pas été vu ou ce qui a été oublié par les habitudes de perception dans toute cette complexité naturelle.

Le meilleur service à me rendre dans ce cas est DE NE PAS faire semblant de comprendre. Je reprendrais patiemment, je développerai ou, au besoin, vous laisserai développer sur une exposition décontextualisée des idées articulées de mon commentaire. (comme je l’ai fait aujourd’hui)

Iza @ 2007-02-26 22:25:28

je passe par là ... si je puis me permettre, j’ai parfois moi aussi du mal à comprendre, soit enfant terrible soit (moins souvent) Henri. Bon généralement je le dis, comme Leny.

Le truc difficile, c’est de percevoir en quoi ce qui est exposé fait sens, lien avec ce que nous avons dit.

Ici, je pense que Leny peut comprendre tout ça... mais le lien avec le contexte de l’apparition de cette démonstration reste flou... du moins dans l’articulation précise.

Généralement c’est cela qui me manque : mais comment diable ce qui est dit plus haut peut déclencher cela ??? il manque sans doute l’énonciation de quelques évidences pour faire les transitions...

Henri Alberti @ 2007-02-26 23:02:55

Enfant Géant Terrible:

Pas besoin d’utiliser un 38 tonnes pour transporter une enveloppe. Éclaircir quelques détails peut suffire.

Paragraphe A:

« Si à l’époque effectivement, une entreprise de futurologie arrosée du haut par les médias existants ne pouvait que relever du ridicule; Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui il en soit de même, car l’on sera plus prompt qu’hier à en accepter la valeur contestataire et imaginative. Et ceci parce qu’un autre art s’est développé entre temps: Le cinéma.

Peu à peu populaire, il a effectivement initié un basculement des histoires de la vie de tous les jours vers celles que nous racontaient les aventures filmées à l’occasion des “sorties événement”. Il faut savoir que le petit écran a essayé et cherche toujours à lui voler la vedette. L’amélioration des séries y a grandement contribué, se calant de mieux en mieux dans le rythme pendulaire (houla la, il faut bien rentrer à l’heure pour ne pas louper son émission enfantine préférée).

Je m’arrête ici car tout le monde , je crois, connait la suite… »

C’était ce paragraphe qui m’échappait. Je ne voyais pas trop ou tu voulais en venir. Maintenant j’y vois plus clair mais cela ne m’empêche pas de demander un exemple, parce que ce qui est dit reste à prouver, ou au minimum à montrer.

« Toute projection,Lény, devra de toute manière s’appuyer sur des découvertes au sujet de l’enchainement des événements du passé. Et nous savons que certaines d’entre elles détonnent et nous apprennent, en tant que sociologie, quelque existant dont nous ne nous doutions pas au sujet de notre évolution. Là où ton raisonnement est très fort, et je te suis à fond à ce sujet, c’est que parfois certaines d’entre elles sont plus animées par la curiosité de tester notre mémoire collective (charlatanisme en tout genre) que par un véritable désir d’apprendre ce que donnera la conséquence de nos choix. Et cela, il faut fermement le combattre ! »

Ce paragraphe est en quelque sorte un résumé et un éclaircissement du post précédent ( sauf le paragraphe A ).

« 4)Le ton surétudié et formaté des textes écrits a éduqué dominé et tronqué, dès leur naissance, les autres médias. Pire encore, il en a déterminé le contenu. On n’entendait pas à la radio le monde vu par les médias, mais bien au contraire l’adaptation des médias au monde. »

J’y vois une contradiction ou une erreur. « Une adaptation des médias au monde » mérite une discussion, je n’y vois pas d’exemples pouvant montrer cela.

« 6)Par l’inclusion puis la domination du travail artistique, le cinéma est le premier média a avoir reconquis ses moyens d’expression. Ce n’est plus le média qui formait le monde, mais le monde qui formait le média. Un décloisonnement des classes d’opinion s’est opéré.

La télévision, enfant des médias et du cinéma, essaye de s’inscrire et de créer de nouvelles classes, elle, dans la temporalité; tout en développant un arsenal d’expressions cinématographique. »

Je comprends ce que tu veux dire mais tant qu’on ne me le démontre pas, ce que tu dis ne tient pas.

« Conclusion: on ne pouvais donc pas juger des questionnements sur le monde, en s’appuyant uniquement sur l’exemple de leur traduction par les médias. Aujourd’hui on peut se faire une idée plus claire de cette déformation.

Internet, lorsqu’il s’est ouvert à autre chose que la recherche, a donné un modèle de décloisonnement des classes d’opinion inédit, qui fait peur aux autres médias, et qu’il nous faut apprendre à maitriser avant eux si l’on veut connaitre les libertés qu’il nous donne.

Si nous n’avons pas conscience que les “décisions”sont un pur produit du pouvoir, imposé à notre imagination, alors nous nous ferons, encore une fois, déposséder de nos responsabilités. Et nos choix vont se restreindre en conséquence. »

Je comprends, je suis d’accord, mais pour moi l’argument ne tient pas ( il faudrait un autre argument ). J’ai l’impression qu’il y a une confusion entre les raisons et les causes.

Enfant Terrible @ 2007-02-27 01:23:34

@ Iza: Citation de Leny "Qu’à l’avenir la prise de conscience citoyenne, la responsabilisation de chacun, via le net se généralise… peu être mais pour ça l’outil ne reste qu’un outil il ne sera peu être qu’une coïncidence avec une urgence à changer les choses. On ne décide pas que le jour d’une révolution est arrivé, mais c’est elle qui s’impose (je ne sais plus qui a dit un truc dans ce genre, on s’en fout). L’outil, lui, sera utilisé mais juste parce qu’il sera là au bon moment."

Je voulais lui expliquer pourquoi mon point de vue était différent du sien à ce sujet particulier.

Enfant Terrible @ 2007-02-27 02:36:08

@Henri Alberti:

pour le paragraphe A on pourrait citer l’exemple comparatif de l’impact qu’a eu le film d’Al Gore par rapport à l’impact qu’ont eu les différentes interventions radiophoniques ou télévisuelle d’experts sur le même sujet. Ces moyens techniques d’un art consommé mis en oeuvre ne sont pas venu de la radio, et pourtant ils ont su faire mouche là où d’autres communications avaient échoué.

L’avertissement parental, les tranches horaires des émissions, le développement de la psychologie des personnages au cours de la vie dans des séries à saisons, la rediffusion des films du cinéma peuvent aussi être des exemples de la conquête temporelle de la TV sur le Ciné.

4) Pour les arts, par exemple, le point de vue du praticien avait beaucoup plus de mal à passer que l’opinion de celui qui faisait l’émission, on ne pouvait pas mettre cote à cote les frasques de Dali et les interventions du général de Gaulle ou alors il fallait les traiter sur le même ton. Même pour passer à la radio, c’était le "garde à vous" et le cheveu qui dépasssait devait très vite être maîtrisé. Un tas de comportements culturels étaient censurés pour ne pas "affoler" l’auditeur. C’était de la dissertation mise en radio. Ce ton, avec l’arrivée de courant musicaux nouveaux à mis un certain temps à se dégeler. Ce n’est pas la variété musicale qui s’est imposée, c’est bel et bien la radio qui s’y est adaptée avec l’émergence de radios dites (et là encore le mot est frappant) libres.

6) Les premières émissions de radio avaient très vite pris le pli de la presse, alors que le cinéma commençait dés le début à mettre en scène des morceaux de la vie quotidienne. Pendant la guerre le cinéma à bien pris le tournant de la propagande, mais les concepts artistiques ont très vite pris le pas parce que plus percutants que la communication pure. Là où l’on se contentait pour la radio de lire des communiqués (bien écris je vous l’accorde), se développait au cinéma tout un language artistique autour de la mythologie du héros militaire, plein de métaphores, d’allégories, partie de l’écrit inexploitée ailleurs. La radio malgré toutes ses tentatives n’a jamais réussi à rattraper le cinéma sur ce plan là.

A la radio, l’économie du pays était la chasse gardée, des économistes, du patronat et du gouvernement. Les manifestations et les réunions des partis de gauche étaient uniquement résumées. Alors que par ailleurs tout le monde, du patron au plongeur de restaurant pouvait avoir une opinion sur le dernier film sorti en salle.

Voilà, ce sont des choses qu’on peut expliquer, qui existent, mais qu’on ne peut pas rigoureusement démontrer.

Enfant Terrible @ 2007-02-27 02:56:38

Le changement de ciblage et l’évolution ces ensembles d’opinions est une révolution silencieuse qui ne s’est pas imposée d’emblée. A chaque fois qu’un média est né la remise en cause possible de ces ensembles à fait peur, mais s’est lentement modifiée. Entre temps nous y avons perdu en expression. C’est pourquoi, dans ce domaine, nous nous sommes tournés vers internet où les ensemble d’opinions ne sont pas encore étiquetés à outrance. Ils contiennent encore des gens d’horizons divers qui ne revendiquent pas (à part les militants) bêtement leur appartenance à un groupe en particulier (ce n’est pas parce que je suis philosophe que je ne regarde pas Buffy contre les vampires à la télé).

Henri Alberti @ 2007-02-27 03:57:45

Je répondrais sérieusement demain, parce que je ne suis plus lucide, par contre Buffy est la femme de ma vie ( dans le feuilleton ). petit bonhomme jaune souriant plus ou moins en coin avec clignotage de l’oeil gauche.

Henri Alberti @ 2007-02-27 18:35:40

Enfant Terrible:

J’apprécie certains films, peintures, musiques et la littérature pour commencer et je subis les médias comme tout le monde.

J‘ai un problème avec les analyses et/ou réflexions sur ce que l‘on appelle l‘art, dans une moindre mesure les médias.

Les théories scientifiques ou la philosophie des sciences ont un avantage, tout est censé être défini et le langage utilisé est strictement codifié : pourtant c’est loin d’être simple.

En sociologie et tout ce qui touche de près ou de loin l’humain, les choses se compliquent exponentiellement ou… sont triviales. Nous devrions nous comporter plus prudemment.

En caricaturant, en sciences dures décrire est facile, faire est difficile - dans la vie faire est facile, décrire est difficile.

Un exemple:

« A chaque fois qu’un média est né la remise en cause possible de ces ensembles à fait peur, mais s’est lentement modifiée. »

Il y a combien de médias, trois ? Quatre ? Sur quelle durée ?

Peut-on sérieusement argumenter par induction avec trois ou quatre éléments ?

« Les premières émissions de radio avaient très vite pris le pli de la presse, alors que le cinéma commençait dés le début à mettre en scène des morceaux de la vie quotidienne. »

Que l’on prenne un film, un feuilleton, une photo, un roman voir une autobiographie, j’ai l’illusion d’y voir des morceaux de vie. Toutes ces choses sont très codifiées. Si on prends un acte de violence ou de tendresse dans un film par exemple, on les interprète comme tel, mais c’est au mieux une traduction pour certains ou un effort d’imagination pour d’autres.

Iza @ 2007-02-27 22:45:37

j’ai un peu raté des subtilités de votre discussion (je vais, je viens et du coup un peu de mal parfois à raccrocher les morceaux).

Sur la fin en tous cas, Henri tu touches à un matériau que nous travaillons, moi et mes semblables, à défaut de le maîtriser.

Nous appelons ça "éducation à l’image". ce sont des actions supposées apprendre aux uns et aux autres à décrypter les messages véhiculées principalement par la télé et le cinéma. Ou au moins à les sensibiliser ... euh... au fait que leur interprétation justement, pour reprendre la dernière expression d’Henri, est le fruit de nombreux facteurs, allant de l’intention de l’émetteur du message jusqu’à leur cadre d’analyse à eux.

Bien entendu, nous nous bornons à accompagner la prise de conscience qu’il y a peut être "autre chose" que ce que je crois voir et comprendre instantanément. Généralement par des méthodes actives (souvent en faisant fabriquer des images aux gens) qui permettent de mettre du sens sur les choses "de l’intérieur".

Je trouve savoureux qu’Enfant terrible prenne comme exemple la radio (c’était le sujet de départ) que nous négligeons trop souvent.

Bref, c’est très intéressant mais complexe ..; comme tout le reste.

Ce qui me tue chaque fois qu’on bosse là dessus , c’est de voir combien les personnes les plus aguerries, à priori les plus critiques, sont elle mêmes soumises à la ronde des illusions et peu critiques (cela rejoins le post de Thierry d’aujoud’hui).

Je garde toujours en mémoire un exemple. Il y a une dizaine d’années, j’ai travaillé pour la rédaction de France 2. Le journal télévisé.

Je ne vous fais pas un dessin avec des flèches, voir les choses de l’intérieur vidait singulièrement le produit fini (le journal) de son sens. Aucun d’entre nous n’aurait pu le regarder vraiment à l’époque. Nous regardions pour surveiller des trucs techniques ou juger des performances des copains mais jamais nous n’accordions de crédit à ce que nous entendions. Pour être au courant de l’actu nous lisions les dépêches de l’AFP. Les journalistes faisaient la même chose, ajoutaient des images achetées au pool international (très peu de choix) et faisaient leur sauce. Très peu de reportages étaient réellement tournés par nos équipes, et quand cela était le cas, nous savions que souvent le gars était arrivé sur les lieux la veille... donc avait lu les dépèches pour faire son papier... and so on.

Deux remarques :

  • Je rigole doucement quand j’entends ceux là (parfois les mêmes, au sens propre) parler de la "dérive" représentée par le journalisme citoyen, le journaliste bien formé ayant lui, une déontologie, de vraies pratiques professionnelles....pfff foutaises !!!!!

J’ai rencontré peu de gens malhonnêtes c’est vrai. Mais 95% de braves gens aveuglés par le pouvoir et l’audience, persuadés de faire un boulot bien carré alors que la plupart produisaient des petits ramassis de reproduction sociale et de politiquement super bien correct... dans le meilleur des cas.

C’est eux auprès desquels il aurait fallu faire de l"éducation à l’image" un peu à l’envers, pour leur montrer à quel point leur sens critique et leur libre arbitre avait délaissé depuis longtemps les lieux.

(restait tout de même 5%, peut être moins, de vrais gens, très intelligents et capables encore d’agir... chapeau bas !!!)

  • alors que cela était très présent... que je l’ai vu et vécu..... très vite après mon départ... mon cerveau à oublié. J’ai pu à nouveau regarder les infos et y croire... c’est inoui !!!! il fallait que je pince consciemment pour penser à tout l’envers du décor... et avec le temps il m’est arrivé d’oublier pendant longtemps. D’absorber le flux d’infos sans broncher...

ça m’arrive encore.

Alors je m’oblige à penser à ça. Parce que je mesure à quel point c’est sournois, insidieux et puissant...

Pensez y la prochaine fois que vous écoutez ou que vous regardez les infos......

Enfant Terrible @ 2007-02-28 14:35:23

@Henri Alberti: Nous ne sommes pas en dictature, je ne suis pas le dictateur qui voudrait comprendre à votre place. J’exprime mon point de vue, il n’y a pas quelque chose que vous seriez "à tout prix "dans l’obligation de comprendre ou de démontrer.

Pour vous placer au point de vue de l’enfant que je suis, lisez le titre, fermez les yeux et écoutez ce qui se dit, cela parle des démélés que le cinéma à eu avec la télé et de ses interactions avec les documentaires tournés sur la réalité...

Pour la suite, libre à vous de relier ou non ce contenu à la discussion (ce n’est malheureusement pas encore un dialogue) que nous avons eu.

Henri Alberti @ 2007-02-28 15:46:43

Je vous présente mes excuses Enfant Terrible pour ma rudesse de ton et mon empressement.

J’attends de lire vos points de vues sur votre blog en construction, si je n’ai pas compris de travers.

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