Thierry CROUZET

La politique comme jeu de rôle

Je voudrais être franc avec vous, essayez de respecter mon idéal de transparence. Je ne crois pas une seconde que les candidats à la présidentielle aient la capacité de changer quoi que ce soit à la face du monde, pas même à celle de la France.

Cette position vous la connaissez mais il y en a une autre sur laquelle j’ai maintenu un certain flou ces derniers mois. J’aimerais remettre les choses au clair au sujet de mon engagement politique au sens traditionnel en commençant par un retour en arrière.

  1. Je ne supporte pas la mainmise des grands médias sur l’opinions des citoyens. Je crois que les médias sont responsables de l’immobilisme français. Dans leur volonté de simplification pour plaire au plus grand nombre, ils négligent ce qui est neuf dans le monde pour se complaire dans les affaires. C’est pareil dans tous les pays mais, ailleurs, aux États-Unis par exemple, les entrepreneurs, les scientifiques, les philosophes… tous ceux qui font et pensent le présent sont plus visibles, parce que les Américains ont compris que ces personnes étaient les forces vives de la nation. En attentant, en France, on nous bassine avec les BHL ou les Attali.
  2. Quand, en septembre 2006, Bayrou a tapé sur ces médias, j’ai tendu l’oreille. J’ai même décidé d’interviewer Bayrou dans mon nouveau livre car, quand on tape sur les médias dominants, c’est pour se tourner vers les médias émergeants. Avec Carlo Revelli d’Agoravox, nous étions aux anges. Nous nous sommes dis que nous pouvions nous battre contre le duel Sarko-Ségo imposé a priori.
  3. Lors de ma rencontre avec Bayrou, j’ai apprécié l’homme. En acceptant mon invitation à la république des blogs, il m’a fait comprendre qu’il savait que quelque chose de fort bougeait de ce côté. Dès lors, il s’est mis à reprendre à son compte l’émergence d’un cinquième pouvoir.
  4. J’ai découvert à cette occasion l’idée centrale de Bayrou : le gagnant-gagnant, son refus des vieux clivages. Cette idée je la partage, je crois que nous ne règlerons les problèmes du monde, pas seulement ceux de la France, que par une telle approche.
  5. À partir de là, aussi suite à des rencontres comme celle de Quitterie Delmas et Virginie Votier, je suis devenu un supporter de Bayrou plutôt que d’un autre.

Mais attention, je suis loin d’être devenu un militant. Mon engagement a tout de suite été intéressé.

  1. La campagne présidentielle était l’occasion de tester l’influence du cinquième pouvoir. Serions-nous capable de casser le duel imposé par les médias ?
  2. Pour vivre de l’intérieur la campagne, je devais choisir un camp.
  3. Je suis joueur, il était donc impensable de choisir un des deux favoris poussés par les médias. Si je voulais avoir la preuve que le cinquième pouvoir avait une quelconque influence, je devais participer à l’ascension d’un outsider, pour ne pas dire d’un looser. J’en avais choisi deux en fait, aidant aussi Rachid Nekkaz.
  4. Se ranger dans le camps d’un outsider présentait pas mal d’avantages. En septembre Bayrou était seul, donc à l’écoute de toutes les voies. Nous autres blogueurs pouvions nous adresser à lui, il répondait à nos mails. Nous avions une influence infime mais une influence tout de même. D’une certaine manière, nous pouvions faire bouger les lignes. Du côté de Sarkozy ou de Ségolène la marge de manœuvre aurait été plus réduite, surtout en quelques mois.
  5. Je ne suis pas sociologue donc me placer à l’intérieur du système observé ne m’a jamais posé de problème. Je suis un activiste du cinquième pouvoir pas son théoricien extérieur.

Le scénario était parfait mais il ne s’est pas déroulé comme prévu.

  1. À partir de janvier, suite au travail de l’automne, Bayrou est monté dans les sondages. Au même moment, j’ai senti qu’il devait inventer quelque chose pour provoquer un électrochoc dans l’opinion. J’ai alors publié quelques articles critiques. Je voulais souffler quelques mesures à Bayrou, c’était très prétentieux, ça n’a pas marché.
  2. Les sondages continuaient à monter, mon idée réitérée de dissoudre l’UDF ne pouvait pas passer. Pire, le canal de communication ouvert en direction des blogueurs se ferma peu à peu (seuls Nicolas Voisin et Jean Véronis réussirent à passer un peu de temps avec Bayrou… mais pour l’interviewer pas pour penser avec lui sa politique). Avec sa popularité croissante, Bayrou focalisa son attention sur ces mêmes médias rejetés quelques mois plus tôt.
  3. La vague initialisée à l’automne finit par déferler en mars sans que jamais n’arrive la seconde vague qui aurait du être déclenchée en janvier. Tout ça était prévisible, évident, mais les stratèges de la campagne de Bayrou prenaient le jeu trop à cœur pour être lucides.
  4. Après son échec du 22 avril, Bayrou ne renvoya pas l’ascenseur au web. En 2002, le président Sud Coréen avait été plus fairplay, accordant, la primeur de son premier interview d’élu au web. Bayrou aurait pu l’imiter pour son premier discours de perdant. Non. Il a encore une fois manqué sa chance, préférant l’audimat à la construction d’un véritable mouvement de fond.
  5. Sarko et Ségo se retrouvèrent au second tour. Nous avions échoué à casser le duel. La partie était terminée. Pour moi, battre Sarko ou Ségo n’était pas un objectif en soi. Je n’ai rien contre eux parce que j’estime qu’ils seront inoffensifs (à grande échelle ce qui n’empêchera pas certains de concitoyens d’en pâtir… nos élus nationaux ne conservant à mon sens qu’un pouvoir de nuisance).

Je vais maintenant passer aux aveux.

  1. Par le passé, quand il m’est arrivé de voter, il y a longtemps, j’ai toujours donné ma voix à la droite. Ma raison était simple : je croyais que la droite privilégiait les solutions proposées par les citoyens plutôt que celles proposées par l’État. Pour moi, l’État est un monstre déshumanisé. Aujourd’hui, ma vision idyllique de la droite s’est dissipée. Je ne me sens pas de droite, pas plus du centre, pas plus de gauche. Je pense que nous devons nous positionner sur de nouveaux axes.
  2. Je n’ai jamais lu le programme présidentiel de François Bayrou, pas plus ceux de ses adversaires. Je me fous de leurs positions car elles sont archaïques. C’est comme les livres d’Amélie Nothomb, je ne les lis pas parce que je sais qu’ils ne survivront pas au siècle. Idem pour la presse que je ne lis pas. Je n’ai lu qu’un programme, celui de Bové parce qu’il est radical (et pas moins archaïque par bien des points).
  3. Je me contente de m’informer sur ces sujets au travers du bruit de fond ambiant. Il est si puissant qu’on peut facilement donner l’illusion d’être au courant de tout (d’ailleurs il n’y a rien d’autre que ce bruit).
  4. Quand je lis, je préfère me consacrer aux penseurs lucides de notre temps comme Anderson ou Wolfram ou me plonger dans les classiques.
  5. Je suis un joueur, je ne l’ai jamais caché. Pour moi, cette campagne fut l’occasion d’une magnifique partie de jeu de rôle en grandeur nature. J’ai retrouvé des sensations que je n’avais pas connues depuis vingt ans. J’ai rencontré de nouveaux amis, nous avons passé de superbes moments. C’était grisant. S’il fallait recommencer, je referais le choix de Bayrou. Je continue de penser que c’était le bon cheval parce qu’il a défendu une idée essentielle pour l’avenir de l’humanité.
  6. La vie n’est pas une affaire sérieuse en elle-même. En revanche, la survie de la vie et son épanouissement sont autrement plus capital car la vie est une fête magnifique pour qui l’éprouve. La politique traditionnelle est trop sérieuse. Toutes ces personnalités politiques sont graves, tristes à mourir, elles se sont assignées une tâche absurde et ennuyeuse.
  7. Dans la vie, il y a un temps pour les loisirs, la campagne en fut un pour moi, il y a un temps pour les engagements profonds. Je suis persuadé que nôtre monde est en danger et que nôtre devoir vis-à-vis des générations futures est de le sauver.
  8. Nous avons de vrais combats à mener : pour la liberté, pour la transparence, pour l’auto-organisation, pour l’action locale… Autant de sujets qui n’ont jamais été évoqués par nos élus et qui seront pourtant au centre des préoccupations du siècle à venir.
  9. Je ne désespère pas d’éveiller nos politiciens à ces thèmes. Ils sont de merveilleuses machines à faire circuler les idées. Il faut utiliser leur force mais il ne faut pas se leurrer quant à leur pouvoir. Dans notre monde complexe, le pouvoir s’émiette, d’où la nécessaire montée en puissance d’un cinquième pouvoir.

Pour moi la partie est terminée. Il est temps de revenir aux choses fondamentales. Je me fiche bien de savoir qui sera élu dimanche prochain. Quoi qu’il advienne, j’espère que nous arriverons à travailler ensemble.

lény @ 2007-04-30 11:24:38

Comme toi je suis joueur (un enfant diraient d’autres) sauf que je ne gagne jamais parce que ton "coming out" je l’aurais fait dès le départ. La différence c’est que tu es joueur oui mais de carte, donc tu ne dévoiles pas ton jeu tout de suite, tu ne fais pas de la transparence. A la fois j’ai un goût amer, celui d’avoir été manipulé durant ces derniers mois et à la fois, joueur, j’accepte et te suis reconnaissant de ce post ... malgré tout.

Ton positionnement à droite, il y a des années, n’est pas le mien. Ce que j’en retire c’est que du chemin est à faire ensemble pour ceux qui ne veulent ni pouvoir ni soumission mais vivre ensemble contre les dogmes, l’injustice, pour la pensée échangée et les solutions pour un autre monde ...

Thierry Crouzet @ 2007-04-30 11:35:37

Je n’ai cherché à manipuler personne. Tu sais, pour moi tout était clair et c’est parce que je me rends compte que ce n’était pas clair pour certains que je me suis expliqué.

Oui, maintenant nous devons faire un chemin ensemble.

Cette aventure m’a appris qu’il ne faut jamais faire de présupposés sur ce que comprennent les gens. Il faut tout dire quitte à avoir l’impression d’être trop didactique.

C’est en faisant qu’on apprend.

Thierry Crouzet @ 2007-04-30 11:37:09

Précision. Je n’ai jamais écrit des choses que je ne pensais pas. J’ai choisi Bayrou parce qu’une de ses idées me paraît capitale. J’ai joué parce que je ne peux pas prendre au sérieux une élection présidentielle qui a mon sens tient de l’ancien régime.

lény @ 2007-04-30 11:40:20

Pour moi la force et le jeu c’est accepter d’être nu et d’avoir comme seule défense 1,5 killo de matière grise quitte à se faire bousculer, s’obliger à affuter sa pensée, avec le secret espoir de trouver plus fort pour être soi même plus fort. C’est de se glisser dans les interstices libres, en toutes transparence, car c’est comme ça qu’on apprend à être libre tout en se laissant atteindre de la pensée des autres.

Garbun @ 2007-04-30 11:53:51

En parlant de politique et de jeu de rôle (ou presque) :

http://jesrad.wordpress.com/2006/09/14/le-poulailler-libre-et-le-renard-libre/

Voici une fable qu’on devrait raconter aux enfants, et aux plus grands.

...surtout aux plus grands.

lény @ 2007-04-30 11:54:38

"Précision. Je n’ai jamais écrit des choses que je ne pensais pas"

J’en suis persuadé Thierry.

Tu sais il y a longtemps que je viens tous les jours sur ce blog, j’ai été dès le début très défiant. Puis petit à petit j’ai compris le fond de l’histoire, j’ai appris. Ce blog et les commentaires de certains bien plus brillants (pour ne pas dire intelligents) que moi on suent déplacer le regard de ma pensée et à dévelloper mon champs cognitif. C’est le réseau tel que je crois que nous l’entendons. Apprendre ce qu’on ne connait pas.

Continuons.

Je ne serais pas juste si je ne mettais pas dans le lot le blog de José et ceux qui y commentent ...

lény @ 2007-04-30 12:37:50

Garbun > excellent ! je fais suivre

jugurta @ 2007-04-30 16:24:05

"les hommes poitiques n’ont plus que le pouvoir de ralentir les mutations" MG Dantec dans Nomenclatura de NO One Is Innocent...

Marc @ 2007-04-30 16:42:38

Beaucoup d’orgueil dans votre position - avec le goût du paradoxe. Ca ne manque pas de sel. Sur certains points, vous faites penser à Sollers (le joueur ?...)

Bonne continuation

Paul de Montreal @ 2007-04-30 19:15:44

Quand on est joueur, il faut bien connaitre les regles de jeu.

Aux Echecs, c’est la base mais ce n’est pas suffisant pour devenir un tres bon joueur. Il faut un mentor ou lire la théorie pour apprendre sinon on reste un simple amateur qui croit connaitre le jeu mais qui en réalité ne connait que le superficiel. Quand on a ce niveau on commence à apprecier les raffinements du jeu sinon on s’endort comme spectateur devant une longue partie de maitre. La politique c’est comme les échecs il faut lire sinon on reste à la surface des choses.

Effectivement sur le net, bcp de gens parlent de domaines qu’ils ne maitrisent mais c’est aussi le cas chez les journalistes de la presse écrite généraliste ou des presentateurs-journalistes TV.

Reste que pour celui qui sait faire le tri un enrichessement incroyable et quasi-gratuit. J’ai appris et découvert des choses bien plus vite grace à l’internet. Bien sur, il y a les scories mais c’est normal.

Quand à Rachid Nekkaz, quel consigne donne t’il pour le second tour ?

Ne sois pas étonnez si c’est Sarkozy car il semble être à l’UMP.

Ce qui me désole, c’est qu’on puisse passer autant à côter de cette élection et de ces enjeux pour un intellectuel qui réflechit et y consacre autant de temps. D’ou vient le probleme, la formation initiale ou le manque de temps ?

Bonne continuation Thierry, tu a compris déja bcp de choses et avec un peu d’experience et de lectures tu trouvera j’en suis sur les puzzles qui te manque. ;)

André Gunthert @ 2007-04-30 20:00:29

"Je me fiche bien de savoir qui sera élu dimanche prochain."

Tu dis ça parce que tu penses savoir qui va être élu. Ecrirais-tu la même phrase dans l’hypothèse inverse? ;-)

Thierry Crouzet @ 2007-04-30 20:06:53

Non, franchement... je m’en fiche. Je n’aime pas Sarkozy car c’est à mon sens le moins libéral de tous les candidats mais s’il est gagnant, comme c’est probable, nous en sortirons de toute façon.

Iza @ 2007-04-30 20:10:03

bah, sans doute parce qu’on s’est rencontrés... ton coming out n’en est pas un pour moi. Il m’a semblé tout le long comprendre comment tu te situais.

Ta position m’a encouragée à croire (un peu) à la candidature Bayrou, sans toutefois l’idéaliser. j’ai fais un sale calcul, finalement au bout du compte assez loin de nos discussions ici. J’ai voté Bayrou parce qu’il me semblait qu’il était le seul à pouvoir battre Sarkozy.

J’ai fait beaucoup rire (parfois jaune) tous mes copains.... (pour mémoire, j’ai toujours voté Arlette par principe et Basancenot en 2002, puis Chirac). Mon aimé tiens maintenant de quoi me chambrer pendant 10 piges avec cette histoire d’UDF... il nous restera au moins de quoi rire un peu encore quand on n’aura plus que les yeux pour pleurer dimanche.

Le seul point de grand désaccord avec toi, tu t’en doutes, c’est la fin. Je suis bien plaçée pour savoir comment un gouvernement fait la différence. De l’intérieur c’est... comment dire, criant !

Je ne crois en aucun cas au PS et au programme de Madame Royal. Mais j’ai peur de Sarko qui peut nous nuire plus que tu ne le penses.

Un seul exemple : le travail que je décrivais sur l’autre discussion ne sera sans doute plus possible demain... ou alors vraiment caché. la liste est longue comme un jour sans pain de toutes les vilenies qu’il pourra faire.... sans aucun résultat vraiment positif, tu l’as dit toi même.

L’autre est inopérante, mais infiniment moins dangereuse. un commentaire lu sur Avox résume à mon avis parfaitement le sens du vote Sarkozy: la nana disait : "on s’en fout de la méthode, seuls comptent les résultats. Sarko nous promet un monde plus efficace, il faut y aller quelqu’en soit le prix".

Or, d’une part, il n’arrivera à rien (sauf de la poudre aux yeux et de la com comme il sait si bien faire), d’autre part il fera ce rien au prix de bien des accrocs à nos libertés et nos valeurs.

Quoi que tu en dises, tu ne peux pas t’en foutre réellement.

Iza @ 2007-04-30 20:12:47

c’est marrant, nos messages se sont croisés.

nous en sortirons sans doute Thierry, mais tous ceux qui vont trinquer vont en baver des ronds de chapeau. Et toi aussi tu verras, tu l’auras mauvaise plus d’une fois. Nous en reparlerons à ce moment là... hélas !

Thierry Crouzet @ 2007-04-30 20:14:28

Je sais bien que les politiques ont un pouvoir de nuisance... surtout pour des gens qui travaillent sur le terrain comme toi... mais quant à changer la donne globale ils en sont incapables... Je suis sûr qu’ils peuvent emmerder mais pour rien, gratuitement, pour marquer leur passage.

Iza @ 2007-04-30 20:23:52

Oui, tout à fait ok.

Celui là va nous emmerder un max pour marquer son passage, affirmer sa virilité à la con (ce nain) en se montrant brutal... et j’en passe.

Bref, j’adorerais qu’elle passe la madame Royal, rien que pour voir sa fiole déconfite... et ne pas nous cogner 5 ans de démonstrations de force débiles.

Le seul espoir, parce que franchement, ça me déprime, c’est que ces 5 ans nous permettent de construire autre chose, vraiment.

Alors oui pour bosser ensemble, plutôt deux fois qu’une (si ce taré ne nous fout pas le feu au pays avant).

Iza @ 2007-04-30 20:24:49

j’ai insulté un peu pour me soulager mais je suis moi même de très petite taille, que tous mes semblables se rassurent.

Swimmer21 @ 2007-04-30 20:27:05

Contrairement à Leny, je trouve le post de Thierry sincère. Je ne suis pas il est vrai très attaché au fait qu’il ai voté à droite. En revanche, j’apprécie le processus : le dire au vu et au su de tous. Qui serait prêt (près?) à le faire ? Je le dis d’autant plus que j’ai fait pareil que Thierry avant (voter à droite, oups, désolé leny !).

Je partage l’ensemble de ce qu’écrit Thierry, sauf sur la vie quand il dit que ce n’est pas une affaire sérieuse en elle-même. Ben, ce n’est pas mon opinion mais peut être y a-t-il un problème sémantique. Pour moi la vie, c’est ce qui nous a permis d’arriver là où nous sommes ici et maintenant. Depuis la multitude de reproduction d’Homo Sapiens Sapiens (voire avant) jusqu’à la seconde où je vous écris. Cela mérite un peu (pas trop) de sérieux. On peut aussi être sérieux et détendu, humoristique, drôle. Ce n’est pas incompatible et même autorisé.

Pour le jeux, cela m’évoque que dans la politique comme dans le développement durable, une part de notre être n’est pas mobilisé. L’Enfant Libre (terme Analyse Transactionnelle) siège de la créativité, de l’énergie, du désir et de l’envie (je caricature pour faire court). C’est lui qui aime jouer. En politique, on ne joue plus, les enjeux sont trop gros ("les français, "mes" chers concitoyens" dont le poids moyens augmente régulièrement du fait de la junk-food). Et surtout, les règles doivent rester implicites, brouillées par les médias malgré un Bayrou qui lève un peu le voile.

Personnellement, je suis généralement contre les combats. Pas glop, pas glop ! Et si précisément le combat était l’arme de la perte du 5ème pouvoir ? Je pense qu’il n’y a rien à combattre et (ce n’est pas un "mais") des choses à fonder. Les deux se concrétisent simplement dans des projets à mener et qui peut être n’aboutiront pas. Finalement, il n’y a peut être rien à faire pour que rien ne soit pas fait. Laissons les grandes idées de côté, faisons ce que nous avons à faire avec la satisfaction de l’oeuvre bien faite. C’est plus vers cela que je tends aujourd’hui. Je laisse à ceux qui le souhaitent les combats et autres formes de jeux de pouvoir. Je préfère que personne "ne paie le prix fort" comme c’est le cas aujourd’hui. Et je fais ce que j’ai à faire pour que cela se réalise. Au delà, je ne sais pas. Et ce n’est pas pour cela que je ne me sens pas puissant, agissant effectivement sur ce qui m’entoure.

En fait, le pouvoir disparaît (il agit dans le champ ou domaine cognitif des idées) et la puissance émerge (elle agit dans le champ ou domaine cognitif de l’observ-acteur).

Dernière remarque, plus un feed-back qu’une remarque. Je suis agréablement surpris du tour (sans jeux de mots !) que prend ton blog Thierry. Plus profond, centré sur la personne et moins dans la réaction. Beaucoup de changements comme le note aussi Paul. Vas-y doucement !

Thierry Crouzet @ 2007-04-30 21:23:17

Depuis vingt ans je travaille à des carnets destinés un jour à être publiés... mon but est de raconter l’histoire de la pensée d’un homme cet homme étant moi-même (pas possible de faire autrement puisque je n’ai accès qu’à mes pensées). Dans le blog, j’ai quelque peu délaissé cette facette de mon travail. Penser sans oublier la penser qui se regarde penser. Je crois que c’est aussi utile pour relativiser (et pas se prendre trop au sérieux).

lény @ 2007-05-01 11:05:55

SWIm21 > j’ai dû mal m’exprimé, je ne reproche pas à Thierry d’avoir peut être vôté pour Bayrou ou d’avoir été à droite quand on sent chez lui et plein d’autres le gout non pas de la force brutale, du pouvoir mais le goût à faire ensemble pour l’émancipation de tous ... j’ai juste dit, au contraire, que je me rendais, une fois de plus, que de droite ou de gauche par culture, beaucoup peuvent travailler ensemble.

Quand au jeu, il y en a deux à la lecture de tous ces commentaire et non je ne suis pas un joueur comme Thierry, Paul et d’autres contrairement à ce que j’ai dit. Mon jeu est naïf ... quand tous se passe bien. Et ma violence peut être inversement ... bref ... quand tous se passe mal. Ce que je n’aime pas dans les commentaires sur le jeu, c’est cette idée de niquer l’autre aimablement, avec des règles. Pour ça il y a des exutoires qui n’embarque personne dans leur sillage. Dans la chose publique, la politique, le vivre ensemble on ne joue pas pour niquer l’autre, on joue pour rigoler. Ce que je raconte doit en faire rire plus d’un mais je n’aime pas le point de vue de Paul par exemple qui consiste encore à générer du pouvoir sur les autres.

Le combat doit s’exprimé en auto-défense, avant y a rien, que de la vigilence.

Thierry Crouzet @ 2007-05-01 11:34:01

Oui, j’ai voté Bayrou tout de même... quoi que j’ai hésité avec Bové, pour le côté révolutionnaire.

Pour moi, jouer est la meilleure façon de travailler ensemble. Quand on sait qu’on joue, on ne se prend pas au sérieux, on n’est pas grave, ce qui n’empêche pas de faire les choses sérieusement, tout en sachant que si on ne réussit pas il n’y a pas mort d’homme.

C’est dans cet esprit que j’ai abordé la campagne.

Sinon ce n’est pas parce que j’ai voté à droite quand j’avais 20 ans que je suis aujourd’hui à droite. Je ne me sens plus de droite mais je ne me suis pas approché de la gauche pour autant (car je ne crois pas aux méthodes de la gauche pour régler les problèmes qu’elle identifie et qui sont bien là).

Donc loin de moi l’idée de niquer l’autre. Je suis joueur mais joueur de jeu de rôle, pas de cartes. Dans le jeu de rôle, il n’y a pas de perdant, le but est que tous les joueurs et le maître du jeu passent un bon moment. C’est purement du gagnant-gagnant.

Paul de Montréal @ 2007-05-01 13:17:33

Oui, j’ai voté Bayrou tout de même… quoi que j’ai hésité avec Bové, pour le côté révolutionnaire.

C’est pas la bonne réponse dans un QCM mais davantage la qualité du raisonnement qui aboutit à la bonne réponse qui est le plus interessant et éclairant.

Dans le jeu de rôle, il n’y a pas de perdant, le but est que tous les joueurs et le maître du jeu passent un bon moment. C’est purement du gagnant-gagnant.

Oui entre les joueurs de l’équipe mais pour les monstres c’est plutôt du perdant-perdant.

Certaines méthodes sont médiocres mais il y aussi des gestionnaires ou politiciens médiocres qui appliquent mal une méthode donnée. Alors vient ensuite la question du meilleur couple méthode-candidat. Si on est partisan d’une méthode car elle favorise davantage ses interets privés mais que le candidat est médiocre (incompétent ou tres corrompu), faut il ainsi risquer l’interet general et donc au final sans doute aussi son interet privé ? Le clivage politique amene une fixation trop importante sur la méthode et oublie la valeur du candidat et son équipe rapprochée issu d’un parti composé de plusieurs courants de pensée.

"Peu importe que le chat soit noir ou blanc pourvu qu’il attrape la souris" disait Deng XiaoPing.

Le bilan passé et le résultat probable futur doit nous guider au delà de la méthode ou de la couleur du chat.

Dans le principe c’est la voix du milieu qui me semble le meilleur garant de l’interet general. Encore faut il pour la choisir que le candidat qui l’applique soit suffisament bon à l’appliquer.

Paul de Montréal @ 2007-05-01 14:56:54

la voiE du milieu.

désolé pour les fautes qui peuvent changé le sens de mon propos.

lény @ 2007-05-01 16:22:55

;) ...

Jean-Luc Pesce @ 2007-05-01 16:43:09
  1. Par le passé, quand il m’est arrivé de voter, il y a longtemps, j’ai toujours donné ma voix à la gauche. Ma raison était simple : je croyais que la gauche privilégiait les solutions à l’attention des citoyens plutôt que celles à l’attention du capital et de ceux qui le détiennent. Pour moi, l’État est un monstre déshumanisé. Aujourd’hui, ma vision idyllique de la gauche s’est dissipée. Je ne me sens pas de gauche, pas plus du centre, pas plus de droite. Je pense que nous devons nous positionner sur de nouveaux axes.

  2. Je n’ai jamais lu le programme présidentiel de François Bayrou, pas plus ceux de ses adversaires. Je me fous de leurs positions car elles sont archaïques. C’est comme les livres d’Amélie Nothomb, je ne les lis pas parce que je sais qu’ils ne survivront pas au siècle. Idem pour la presse que je lis peu.

  3. Je me contente de m’informer sur ces sujets au travers du bruit de fond ambiant. Il est si puissant qu’on peut facilement donner l’illusion d’être au courant de tout (d’ailleurs il n’y a rien d’autre que ce bruit).

  4. Quand je lis, je préfère me consacrer aux penseurs lucides de notre temps comme Jacquard ou me plonger dans les classiques (Tolstoï, Stendhal).

  5. La vie n’est pas une affaire sérieuse en elle-même. En revanche, la survie de la vie et son épanouissement sont autrement plus capital car la vie est une fête magnifique pour qui l’éprouve. La politique traditionnelle est trop sérieuse. Toutes ces personnalités politiques sont graves, tristes à mourir, elles se sont assignées une tâche absurde et ennuyeuse.

  6. Dans la vie, il y a un temps pour les loisirs, il y a un temps pour les engagements profonds. Je suis persuadé que nôtre monde est en danger et que nôtre devoir vis-à-vis des générations futures est de le sauver.

  7. Nous avons de vrais combats à mener : pour la liberté, pour la transparence, pour l’auto-organisation, pour l’action locale. Autant de sujets qui n’ont jamais été évoqués par nos élus et qui seront pourtant au centre des préoccupations du siècle à venir.

  8. Je ne désespère pas que nos politiciens s’éveillent à ces thèmes. Ils sont de merveilleuses machines à faire circuler les idées. Il faut utiliser leur force mais il ne faut pas se leurrer quant à leur pouvoir. Dans notre monde complexe, le pouvoir s’émiette, d’où la nécessaire montée en puissance d’un cinquième pouvoir....

Thierry Crouzet @ 2007-05-01 16:49:46

:-)

Hugues2 @ 2007-05-01 18:16:50

Merci Thierry pour ton honnêteté et ta transparence.

C’est tout à ton honneur et je n’en espérais pas moins de ta part.

Amitiés ;-)

lény @ 2007-05-01 19:00:55

tout à l’heure mon clin d’oeil était adressé à Thierry .... >jean luc> :)

Iza @ 2007-05-01 19:33:22

@Paul : attention à la fixation sur la fin. La méthode importe au contraire. Parce que dans la méthode il y a "le prix à payer" (il y en a toujours un).

Certes la valeur d’une équipe compte, son efficacité. Mais si elle arrive au but en piétinant moults bestiaux... ou moults choses chères à ces bètes là. Ce n’est pas égal, non non non.

Dans les choses qui me sont chères, il y a certaines valeurs (Henri ou Enfant terrible nous donneraient certainement une définition rigoureuse de ce que chacun peut mettre dans ce panier là).

Par exemple quand j’entends Yzokras comme dirait les autres, prononcer dans sa campagne officielle (à l’instant sur Inter) : est-il normal qu’un assisté touche plus à la fin du mois que quelqu’un qui travaille ??, je tremble. Parce que sous la forme anodine, sous l’apparente évidence, se cache à peine (c’est dingue !) une vision du monde bien précise, que j’abhorre. le bénéficiaire d’allocations est désigné, cash, sous le vocable "assisté". Si j’ajoute à cela "travailler plus pour gagner plus", se dessine un tableau qui a été mille fois commenté, et qui est redoutablement clair: Si tu gagnes peu et que tu touches des allocs, c’est bien de ta faute, et tu es certainement une grosse feignasse.

Bref Paul, la méthode, les moyens comptent... cet homme nous promet le plein emploi. En admettant qu’il y arrive (hum hum), le prix à payer sera de nier que derrière les désordres, les dysfonctionnements, les employabilités tout à fait relatives.... se cachent des injustices, filles d’injustices et d’encore d’autres injustices cumulées...

brrr

Iza @ 2007-05-01 19:34:21

Oups Thierry. J’ai posté et je regrette. Ce billet nous soulageait un peu de nos débats remachés, et j’en remets une couche.

@tous. Désolée.

Henri Alberti @ 2007-05-01 20:49:57

Je vais donner mon avis ( classer 265e à Bonvote, je ne sais pas si vous arrivez à imaginer ), ce que je fais d’habitude aux mouches, je le fais au gars de la finale pour une raison suffisante :

Il méprise la logique, la rigueur et la précision.

D’ailleurs c’est ce que je fais à tout ceux qui méprisent la logique, la rigueur, la précision et qui sont en adoration devant l’interprétation vague, la lecture rapide, la synthèse à la volée, et l’utilisation abusive de concepts et mots qui ont une multitude de sens, voire pas de sens du tout.

Garbun @ 2007-05-02 00:13:09

Tu dois adorer Royal...

Garbun @ 2007-05-02 00:26:10

A Jean-Luc: Jaquard, un penseur lucide? C’est un blague non?

Garbun @ 2007-05-02 05:08:21

Justement, cadeau pour Henri:

http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070501.WWW000000113_la_france_neuve_de_segolene_royal.html

On peut y lire:

  • Devant des dizaines de milliers de supporteurs réunis au stade Charléty, la candidate socialiste a [...] appelé centristes et antilibéraux au rassemblement.

"Je vous salue peuple de France ! Peuple libre, peuple fier, peuple insoumis et qui veut la victoire"

Elle fait exactement ce que tu dis dans la seconde partie de ton post. Alors tiens parole et fais lui comme aux mouches. :D

cesidio @ 2007-05-02 10:47:04

Bonjour,

Je trouve ça incroyable que nous soyons tant dans de le même cas à ne pas savoir pour qui voter. Etre centriste aujourd’hui, ça vaut des voix ! Plusieurs magazines politiques publient ces derniers jours pour qui voter entre Ségo et Sarko... même les Inrockuptibles s’y mettent avec en prime un extrait du rapport sur Sarkozy qui avait été écrit par Besson quand il était encore au PS.

Tataiza @ 2007-05-02 10:47:30

Hum hum, soyons honnête. En écoutant la dite campagne officielle à la radio d’où je tirais mon extrait précédent, je n’ai pu m’empècher d’entendre également le spot de madame la france présidente.

Hélas, je l’ai trouvé consternant (des gens qui geignent mollement, donnant le baton pour se faire battre, du grain à moudre à ceux qui pensent que les gens de gauche sont des faineants dans la plainte perpétuelle). Voilà pour toi Garbun.

Effectivement, le redoutable hanri n’a que l’embarras du choix...

Tataiza @ 2007-05-02 10:49:05

@Cesidio : euh, pardon, moi je sais quoi faire. Je suis consternée, mais je sais quoi faire dimanche (à la différence du 22 avril où j’étais paumée)

Henri Alberti @ 2007-05-02 17:30:57

A TaIzaTa:

Certains peuvent avoir envie de m’appeler Hans, enri, Ritonas, Ritougne pour les intimes, mais mon véritable prénom est Henri.

A Garbun:

Comme le dit Zaza, je n’ai que l’embarras du choix et il t’arrive d’en faire partie.

Mais aussi comme je le dis dans le post, je donne mon avis et je choisis le petit gars.

Je laisse tomber l’histoire des mouches et le remplace par l’absorption d’huile de ricin.

100% des politiciens, 98% des médias, 95% des "intellectuels médiatisés", méritent leur dose d’huile de ricin. Cela va de la cuiller en passant par la baignoire ( pas celle du mouton ) jusqu’au camion citerne pour le pti gars de la finale.

Garbun @ 2007-05-02 17:54:46

"Comme le dit Zaza, je n’ai que l’embarras du choix et il t’arrive d’en faire partie."

Objection votre honneur!

Je ne crois pas mériter un tel châtiment, et bien qu’on ne se connaisse pas, je pense d’ailleurs pouvoir affirmer tous ces gens qui méritent leur huile ou leur mouchage m’exaspèrent autant que toi.

Henri Alberti @ 2007-05-02 18:14:14

A Garbun:

J’ingurgite une cuiller d’huile de ricin tous les matin ! Donc nous sommes quitte.

Garbun @ 2007-05-02 18:44:54

:)

Je pense d’ailleurs que c’est là la grande différence entre nos politiciens et des gens qui mériteraient vraiment le pouvoir (si celui-ci était légitime) : nos "représentants" prétendent tout savoir, et pire, agissent comme si c’était le cas.

Le jour où l’un deux admettra qu’il est faillible est travaillera en conséquence (par exemple en prenant des mesures locales et réversibles), peut-être irai-je voter pour lui, peut-être.

Iza @ 2007-05-02 19:47:31

oups, bien désolée votre grandeur ... (pas folle la guèpe ;-))

Garbun @ 2007-05-03 00:43:13

Si Royal passe, je crainds que l’avenir soit bien pire.

MORT AUX RICHES!

Dilbert @ 2007-05-03 07:52:26

Meuh non, tous les riches sont partis (sauf Hollande, mais il est socialo, donc bien à sa place en Soviétie française). Aujourd’hui, en France, celui qui est riche, c’est celui qui a une voiture ET Internet chez lui. L’une étant hypertaxée, on ne devrait d’ailleurs pas tarder à taxer l’autre...

Tataiza @ 2007-05-03 08:44:37

bah ma foi, comme si Sarko passe, c’est :

MORT AUX PAUVRES

(qui sont bien feignants les salauds, et pis qui sont génétiquement programmés pour être pauvres, bêtes et méchants en plus, et puis aussi mort aux racailles - les mêmes- et morts aux étrangers, et aux fonctionnaires, et aux gens de gauche....)

on n’est pas sans rien, on aura de la place en France dès lundi, c’est bien cool...

sophie @ 2007-05-03 09:00:31

Bravo tataiza, enfin une analyse politique sensée, mesurée, reflechie et modérée.tu as saisi la substantifique moelle et tu porte la participation citoyenne a un haut niveau d’analyse, tout en finesse et en impartialité.très intéressant comme point de vue, ceux qui voteront pour mademoiselle sego sont eclairés avec ça. mdrrr

Garbun @ 2007-05-03 09:31:46

Exact Iza, c’est ça la politique, découper les gens en inombrables groupes plus ou moins arbitraires et décider desquels ont tels ou tels droits sur les autres.

Donc:

Mort aux individus.

Allez, et maintenant, tous à vos urnes ! Ouéééé !

Nathalie @ 2007-05-03 09:46:29

Alors Thierry, pas de commentaires sur hier soir!

Il est curieux qu’une situation commune déclenche tant d’interprétations différentes: où est la réalité? Quelle est la vérité?

Choisissons-nous de dépendre du pouvoir de l’information?

Il y a déjà une telle différence entre l’observation d’une situation et son interprétation par les mots: nous faut-il encore subir cette influence extérieure?

J’espère que chacun votera dimanche en fonction de ses croyances, de ses espoirs, et non de désespoir et de ses rêves.

Thierry Crouzet @ 2007-05-03 09:52:37

:-)

Hier soir, je n’ai pas écouté longtemps le débat. Ma femme a eu des contactions, on a filé à la maternité, elle a accouché à 0h15 d’un petit Émile.

Bon j’y retourne après m’être occupé de mon fils ainé et avoir envoyé quelques mails à la famille.

Nathalie @ 2007-05-03 09:55:03

FELICITATIONS ET QUELLE COINCIDENCE¨!!!!!

Garbun @ 2007-05-03 10:36:59

Ah les femmes, toujours le sens du timing... ;)

Michel @ 2007-05-03 10:41:40

EMILE ET UNE NUIT

Iza @ 2007-05-03 21:47:38

Félicitations !!! Thierry, et à Madame Isabelle aussi et des bises à tes deux garçons. Il n’y a bien que ça qui compte, le reste c’est pipi de chat...

@Sophie : menfin, vous perdez vos nerfs....

trève de plaisanterie, mon com est assez second degré, et s’adressait plutôt façon private joke à mes petits camarades qui ne sont pas du même bord avec qui je discute pourtant régulièrement.

Vois tu ma chère, en me faisant cette réponse sans savoir, c’est toi qui simplifies, qui manque de finesse et qui finalement tapes à côté. C’est parfaitement représentatif de ce qui nous occupait lors de notre dernière discussion : nous avons des représentations, elles nous aveuglent, brouillent notre jugement.

Allez Henri, vite une cuillère d’huile de ricin :-)

Garbun @ 2007-05-03 22:03:18

En parlant de ça, baladez-vous sur les forums qui causent du débat d’hier. C’est édifiant d’observer à quel point chaque "camp" trouve que son favori a laminé l’autre...

Encore une preuve qu’on ne voit souvent que ce qu’on veut bien voir.

Henri Alberti @ 2007-05-03 22:40:30

A Thierry et sa famille:

Bon boulot !

A Iza:

Pas mal le coup de la guêpe !

A Sophie qui meure souvent:

Tu aimes les mouches ?

A Garbun:

J’ai fais le tour de certains Blogs et médias et j’ai fais des calculs.

Le constat est plus désespérant que je croyais : nous allons manquer de pétrole, de gaz, d’eau, de nourriture, le climat deviendra fou et tout ça dans les décennies prochaines.

Mais le pire c’est que maintenant, tout de suite à l’instant, nous sommes déjà en pénurie d’huile de ricin. La demande est trop vaste !

Michel @ 2007-05-04 02:13:10

Bonjour

@ > Henri Alberti

Tu veux dire qu’un grand nombre de personne consomme des laxatifs ?

Je savais pas que la population mondiale était aussi constipée ;-))))))))

@+

Garbun @ 2007-05-04 07:51:22

A Henri : En plus avec le printemps, les mouches reviennent...

Mag @ 2007-05-04 07:51:57

C’est quand même plus important un enfant qui naît que la campagne présidentielle. Bienvenue à Emile!

sophie @ 2007-05-04 08:27:58

on reste dans le constructif et dans le respect. MDRR

Tataiza @ 2007-05-04 08:43:09

@Henri : :-)

@Sophie : bah, on ne peut pas plaire à tout le monde. Faut croire que tu n’aimes pas mon genre d’humour. je ne t’en veux pas. contente qu’au moins ça te fasses beaucoup RRRR

@Garbun, t’as raison, c’est le printemps ;-)

Tiens au fait, j’ai adoré ça, dites moi ce que vous en pensez (c’est lié à notre discussion):

http://formation-cooperation.viabloga.com/news/petit-exercice

@Thierry :

j’ai pas manifesté suffisamment mon enthousiasme : youhou youhou yeepppeeeeee pour vous quatre! Bienvenue Emile !

Garbun @ 2007-05-04 12:04:47

Attirer l’attention ailleurs, c’est la technique des illusionistes (et des politiques).

Quand c’est une feinte extérieure, ça peut se contrer, suffit d’ignorer ce que la personne nous agite devant les yeux, mais quand c’est personnel et dù à notre inconscient, comme une position idéologique bien ancrée en laquelle on VEUT croire, c’est bien plus dur, et on a vite fait de mériter sa dose d’huile.

Dans le 1er cas c’est son attention qu’il faut remettre en question, dans le second c’est sa logique et son raisonnement.

Tataiza @ 2007-05-04 12:46:22

Tout à fait. Mais pour mettre en cause sa logique et son raisonnement, il faut identifier sa (ses) représentation(s), consentir à convenir que ce qui nous parait être frappé au coin du bon sens est peut être déjà le produit d’une telle construction (en vérité c’est TOUJOURS le cas, et c’est bien ça qui est complexe), en bref, il faut se voir faire (et dire).

C’est ce qui est le plus dur. interroger son propre avis, exercer et affiner son esprit critique....

Je trouve Garbun qu’on ne s’en sort pas si mal, même si Henri nous gronde dès fois un peu.

Tataiza @ 2007-05-04 16:52:42

Pour ceux qui aiment mon humour (noir, toujours) ;-), allez voir ici:

http://tataiza.viabloga.com/news/pourquoi-j-irais-voter-madame

Garbun @ 2007-05-04 17:19:23

A Iza, tant que c’est de l’humour ça va. ;)

Henri Alberti @ 2007-05-04 18:21:10

Sur la discussion et l’expérience Iza:

Un extrait de discussion quand je critiquais le texte de métaphysique de sylvain en 2004.

[ Dieu a fait un choix (non nécessairement exclusif) d’une forme, un point de vue, un type de perception, une structure particulière sur le monde inerte, suivant laquelle il fut donné à la vie une possibilité de l’explorer. Cette structure s’appelle "les lois de la physique". ]

J’imagine que cela ne doit pas être prit au premier degré, quoique? Je ne critique surtout pas ! Mais je pense à un truc idiot, une spéculation de ma part, qui n’a rien à voir, ou pas directement avec tes énoncés. Imaginons que Dieu n’est pas le choix, dans le même sens que «Dieu fait un choix » , par rapport au sens que tu lui donnes et que je ne peux qu’approcher.

Il me semble que la vie, les lois physiques et le monde inerte seraient la même chose ? Je ne sais pas, je spécule gratuitement.

Commentaires d’un athée :

Tu m’as fais deux fois la remarque que je chipotais sur les mots et le sens, ce qui a le don de m’exaspérer. Ce que je viens de lire est écrit avec un choix extrêmement précis sur les mots. Les mots colossaux que sont Dieu, Ame, Vie, etc.. sont définis très précisément. Il est difficile de faire des confusions, tout est expliqué, définis, présenté de façon précise. Je ne vois pas pourquoi, je chipoterai. L‘énoncé de ta métaphysique est irréfutable en ce qui me concerne, que j’adhère ou pas aux postulats.

Je m’explique :

Tu donnes une définition intellectuellement compréhensible de Dieu, du monde inerte qui correspondrai à un platonisme mathématique en simplifiant, du monde vivant ( âme ), du monde physique. Je prendrai comme exemple, la définition de Dieu. Pour toi, c’est une évidence, mais comme tu le dis toi-même, cette définition est réductrice, puisque Dieu échappe aux descriptions.

En tant qu’athée, je comprends ces mots, mais rien d’autre. Et la, on pourrait se demander ce que veut bien vouloir dire, comprendre. Je comprends le raisonnement ( rationalité ). Je comprends que Dieu échappe aux descriptions ( irrationnel ). Mais je ne crois toujours pas. Ce que je veux dire par la, c’est que moi, Henri, athée, considère la rationalité comme un outil ( mon principal, à mon niveau ) et tout ce que cet outil ne peut pas faire est irrationnel. Exactement de la même façon que je pourrai choisir la couleur rouge, et tout ce qui n’est pas rouge, serait le reste du monde. On ne peut pas parler d’irrationalité sans faire automatiquement référence au rationnel.

Imaginons que nous éliminions le mot rationnel ( avec tout ce que cela représente ) du vocabulaire. Le mot irrationnel n’a plus de sens et doit disparaître aussi.

Et Dieu dans tout ça ?

Pour moi, le clivage rationnel/irrationnel n’a rien à faire avec Dieu. En simplifiant, le rationnel serait dans le monde inerte et l’irrationnel dans la vie. Donc, je te contredis, vu que je ne vois pas de dieu, la dedans. C’est normal, je suis athée. Tu dois te demander ou je veux en venir, et si ce que je dis a un intérêt quelconque.

Je vais prendre un exemple : Imaginons que tu as une énorme rage de dent. Que je n’ai aucune expérience de ce phénomène. Pourrai-tu rationnellement m’expliquer ce qu’est une rage de dent ? Oui.

Pourrai-je, irrationnellement, par tes cris, mimiques incontrôlées de ton visage, sueur, etc…, ressentir quelque chose sur ta rage de dent ? Oui, par empathie et interprétation je sentirai une petite partie de quelque chose ( ta souffrance .) Est-ce qu’après cela, je saurai exactement ce que c’est d’avoir une rage de dent ? Non.

Soyons plus précis. Nous savons anatomiquement, physiologiquement que la douleur n’est pas ressentie par une dent. Je ne ferai pas la description complète de ce phénomène qui passe par des nerfs, le cerveau, etc.. et qui a été étudié et n’a plus de secrets pour nous. Mais la douleur, la sensation, d’ou vient-elle ? Même, si elle peut s’anesthésier, se contrôler chimiquement, cela ne nous explique toujours pas, la « sensation » !

J’irai encore plus loin ; même si à mon tour, j’avais une rage de dent, je ferai l’expérience de cette douleur, mais comment pourrai-je comparer ma douleur à la tienne ? Puis-je être sure que ce que je ressens, ressemble à ce que tu as ressentis ( je parle de douleur ) ? Nous sommes dans le domaine de la croyance vécue.

Je ne peux pas me faire, ne serais-ce qu’une petite idée de ce qu’est la foi. Le contraire, pour toi est vrai aussi.

Je comprends et ressens absolument cette «évidence », cet absolu, comme toi, mais sur une conviction contraire à la tienne. Donc, je ne comprends pas la foi, mais je comprends que ta foi soit inébranlable.

Bon je finis le commentaire de ta métaphysique :

[ Inversement, dire que nous sommes réels n’a pas lieu de signifier autre chose que le fait que nous sommes des personnages de l’imagination de Dieu, qui nous conçoit totalement et ressent lui-même par nous ce que nous ressentons. ]

La, je me rapporte à ce texte et au début «Dieu a fait un choix ».

Et je me pose une question naïve, qui angoisse pas mal de gens. Pourquoi ( le pourquoi est débile à ce niveau, mais je continue ) Dieu a fait le choix, de pousser la vie ( qui est plus intéressant, ou tout ce passe !), dans le monde inerte ( ou il ne se passe jamais rien !) ; Et la, je me place au niveau des être vivants ( homme par exemple ) qui doit vivre avec une étincelle ou beaucoup plus, de vie ( âme ), enfermé dans ce monde inerte et pénible ( rationalité ), mourir, repartir dans la vie, libéré du monde inerte ?

Donc, revenir de la ou il était parti, endroit qu’il n’aurait jamais dut quitter, d’ailleurs, en utilisant un bon sens paysannesque !

Ce que je viens d‘écrire est simpliste et bête, et presque insultant par rapport à la qualité et la profondeur de ton texte. Cette bêtise, que ce soit bien clair, est la mienne. Mais je vois une analogie très grossière, entre ma question simpliste et ce fameux « choix » : Une espèce d’anthropomorphisme.

Pourquoi, il y aurait-il obligatoirement une raison, une cause, un sens de la vie, autre que sa pente ?

Conclusion :

J’insiste sur les mots et leurs sens, qui provoquent des confusions. Je ne chipoterai pas, par exemple, chez le boucher, ou dans un repas de famille. Mais en science, philosophie, ou métaphysique, on doit souhaiter un maximum de précision. Quand tu me réponds « chacun perçoit ( interprète ) les expressions, suivant son intelligence, son expérience, sa philosophie, etc » , je suis d’accord dans un repas de famille, pas d’accord pour ta métaphysique ( par exemple ). Là on doit vider les mots de « notre histoire personnelle » et de l’ « histoire » tout court.

Tu utilise le mot « âme » dans un contexte que tu as décris et expliqué. Si tu ne l’avais pas fait, il faudrait se débrouiller avec les sens multiples qui ont été utilisés depuis que le mot « âme » existe, et qui ne rentreraient pas dans une encyclopédie en 10 volumes ( j’exagère à peine ). D’ailleurs, c’est ce qui se passe, souvent, en littérature, ou un livre peut s’interpréter de cinquante façons.

Si je prends le mot « croyant » ( verbe croire ), en revenant sur un exemple que j’ai utilisé plus haut ; la phrase « crois-tu en ta rage de dent ? » a-t-elle un sens ? Et celle-ci ; « ne crois-tu pas en ta rage de dent, que tu n’as pas en ce moment ? »

Le mot « croyant me gène, je le trouve « trop faible » par rapport à ce qu’il est censé symboliser. Les mots « non-croyant » me gênent aussi. Cela impliquerait que je nie quelque chose. Dans mon esprit, je ne nie pas quelque chose qui n’existe pas ! Dans les définitions de « foi » on fait référence à la croyance. Pour « athée », la référence est non-croyant. Ce qui, quelque part est logique, l’athéisme est apparu, il n’y a pas si longtemps.

Le langage, lui-même est une machine à produire des confusions. Pour revenir aux mots spiritualité, croyant, athée ( qui pour moi, n’ont aucuns rapports avec les mots rationnel et irrationnel ) ; le sens qu’on leur donne, en général, m‘étonne.

Si je comparais Dieu à un océan, le mot spiritualité flotterait dessus, le mot croyant se trouverait sur la plage, en regardant fixement la mer, et le mot athée se cacherait derrière une dune, en fixant l’intérieur des terres. Les trois mots, en tout cas, impliquent explicitement ou implicitement l’existence de dieu.

Notre langage nous freine d’un coté, pour exprimer l’inexprimable, et nous impose une direction vers l’inexprimable, qui ne peut s’exprimer.

Ce que je pourrai dire, en résumant, de la spiritualité, les religions, et l’athéisme, par rapport à un vide existentiel : pour la spiritualité le vide n’existe pas, dieu pour le nommer est tout. Les religions ( en ajoutant le rationalisme déchaîné ) essaient de combler le vide. L’athée vit avec le vide ou comme moi, considère que le vide n’existe pas. Mon monde ( mental ) est tout. A ma mort, mon monde disparaîtra.

Iza @ 2007-05-04 18:58:06

Garbun :

"Love Love Love

Dit-on en Amérique

Lioubov

Russie ex-soviétique

Amour

Aux quatre coins de la France"

;-)

Henri :

Waou !

Iza @ 2007-05-04 19:44:03

"Si je comparais Dieu à un océan, le mot spiritualité flotterait dessus, le mot croyant se trouverait sur la plage, en regardant fixement la mer, et le mot athée se cacherait derrière une dune, en fixant l’intérieur des terres. Les trois mots, en tout cas, impliquent explicitement ou implicitement l’existence de dieu.

Notre langage nous freine d’un coté, pour exprimer l’inexprimable, et nous impose une direction vers l’inexprimable, qui ne peut s’exprimer."

j’ai extirpé le truc qui me parle. Re waou.

Henri Alberti @ 2007-05-07 21:58:34

A Tous, en particulier à l’anti-collectiviste Garbun:

http://increvablesanarchistes.org/articles/1914_20/monatte_demis1914.htm

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