Thierry CROUZET
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Le réseau ne fait pas le beurre

À Marseille, lors des rencontres hackulturation, le philosophe Patrice Maniglier m’a fait une objection.

Tu avances toujours que l’organisation en réseau, opposée par toi à l’organisation pyramidale, suffirait à changer la société. Mais l’objet compte peu par rapport à son usage.

Tous les directeurs marketing savent que le produit fait l’usage. Ils réussissent à mettre sur le marché des produits dont personne n’a l’usage et qui vont engendrer un usage.

Prenez un marteau, on peut imaginer un certain nombre d’usages. Le marteau contient en lui-même ses usages possibles. Il y a ce que nous pouvons faire avec et ne pas faire. Par exemple, on ne peut pas visser avec un marteau (à moins d’être un tordu ou un artiste).

Il y a un objet plus intéressant qui règle le problème il me semble : le cerveau. Cet objet va jusqu’à se poser des questions étranges sur lui-même. C’est un objet qui s’use lui-même. Pour moi, le cerveau et le corps qui le porte constituent ce que nous sommes. Ce couple définit ses propres usages. Si l’objet n’existait pas, il n’y aurait pas d’usage. Si l’objet n’était pas tel qu’il est, les usages seraient autres.

Maintenant, il est sûr qu’affirmer de but en blanc que le réseau change tout est un peu simpliste. Je n’ai jamais défendu cette thèse. J’ai souvent discuté des différentes topologies de réseau et de leurs particularités, notamment dans Le peuple des connecteurs. Par exemple, certains réseaux décentralisés et hautement distribués ont quelques particularités remarquables : faible degré de séparation entre les nœuds, adaptabilité, résistance… qui leur donnent pas mal d’avantages sur les structures pyramidales... cela dans le contexte historique actuel.

Si la société humaine penche vers une organisation en réseau, elle profitera des avantages de cette structure. Une telle organisation implique des usages : le pair à pair par exemple. Sur internet, nous voyons exploser le P2P, version technique du pair à pair. La structure même du réseau pousse en ce sens.

p2p.gif
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Il ne s’agit pas de dire que le réseau est la panacée à tous nos maux. Il ne suffira pas d’organiser la société en réseau pour vivre dans un monde meilleur. Je crois simplement que ce monde sera plus durable qu’un monde pyramidal trop dispendieux en énergie de toute nature.

Un réseau distribué est robuste mais pas immortel. Notre cerveau dépend du cœur. Il a des points névralgiques. Internet est beaucoup plus résistant car il ne dépend pas d’une source énergétique unique mais cette résistance ne protège pas internet de tous les maux. La structure de pair à pair facilite la propagation des virus par exemple. Une structure pyramidale résiste mieux car elle est plus cloisonnée.

Une structure en réseau en facilitant la communication horizontale, donc la liberté d’expression, facilite aussi quelques modalités terroristes. C’est le prix à payer. Si l’évolution n’avait pas couru ce risque, nous ne serions pas là.

Une simple possibilité comme le P2P, la disparition de la nécessité d’un tiers, implique le retrait de l’État. C’est tout simplement logique. Cet usage ne s’est pas imposé mais il s’imposera.

Nos usages ne font pas internet, internet se laisse user de certaines façons, tout comme notre cerveau. En disant cela, je ne défends aucun déterminisme car l’objet peut s’affecter lui-même. Nous pouvons nous transformer comme transformer internet. Objet et usage sont pris dans une boucle de feedback positif. Les séparer n’a aucun sens.

Patrice m’a fait remarquer qu’un État centralisé pouvait contrôler un réseau. Il lui suffit d’opprimer une petite communauté pour terroriser l’ensemble des usagers.

C’est une possibilité théorique. Dans la pratique, je ne crois pas qu’elle soit applicable. Cette tactique a été adoptée pour lutter contre le téléchargement illicite. La courbe d’évolution du trafic P2P montre qu’elles n’ont eut aucun effet.

Patrice m’a dit que les États n’avaient aucun intérêt à aller au clash sur ce sujet. D’accord mais alors nous sommes de plus en plus dans le théorique. Il ne faut pas oublier que les communautés internet ne sont pas localisées. Un État ne peut pas grand-chose contre elles (même s’il peut beaucoup contre des individus isolés). Il faudrait des mesures répressives planétaires pour impacter le réseau… et encore.

Dans leurs luttes contre les réseaux modernes, les États ont toujours perdu. Ils ont perdu la bataille du téléchargement, la bataille contre Al-Qaïda, ils perdront celle du droit d’auteur…

La complexité du réseau est telle qu’une puissance concentrée aura du mal à la circonscrire. Je vois deux possibilités toutefois.

  1. Centraliser le réseau. C’est malheureusement ce qui se passe avec Google, Second Life, Facebook, Wikipedia… En laissant apparaître sur internet des super nœuds, nous affaiblissons le réseau car il suffit de prendre le contrôle de ces nœuds pour commander à une bonne part du réseau. Par chance, la communauté Open Source maintient des relations alternatives qui laissent un « autre web » très vivant.
  2. Décentraliser l’État. Soit on transforme son ennemi en soi-même, soit on se transforme en son ennemi. Cette seconde stratégie est sans doute aujourd’hui la seule possible. Je la souhaite de tout cœur car l’État en se métamorphosant nous fera basculer de la société pyramidale à la société de pair à pair.
Paul de Montreal @ 2007-10-31 12:46:45

Mais l’objet compte peu par rapport à son usage.

Je suis plutôt d’accord avec ce philosophe, Patrice Maniglier.

J’aurrai sans doute pas dit "peu" mais il a sans doute réagit à tes propos et essayer de te faire entendre raison. Peine perdue au vu de ton billet. :D

Si je comprends bien Patrice, pour lui, que nous nous structurions en réseau ou pas ne change rien en soi.

D’apres sa phrase, changera "peu" de chose.

il faut bien voir que plus tu es optimiste plus tes contradicteurs par réaction peuvent devenir pessimiste.

Pour le marteau, tu peux ne pas t’en servir, c’est un usage "null".

Tu peux tuer une personne avec c’est aussi un usage.

Je n’exclu pas l’usage normal d’enfoncer un clou avec mais par "réaction" a tes propos, je me concentre sur d’autres possibilités.

Manuel Vila @ 2007-10-31 12:57:05

Attention aux positions extrêmes, même dans les réseaux P2P les plus décentralisés qui soient on a toujours besoin de créer des sortes de hubs ("concentrateurs") pour augmenter l’efficacité de certains processus (agrégation, indexation, ranking,...). Il ne faut pas voir ça comme une contrainte mais comme un avantage et ça n’est pas cela qui rend les systèmes plus vulnérables pour autant. En effet, les hubs sont en mesure de déménager automatiquement d’un client à un autre, chacun ayant le potentiel de tenir ce rôle alternativement. Je crois qu’on peut imaginer des mécanismes similaires dans le monde matériel, il faut permettre l’existence de systèmes centralisés quand ils sont bénéfiques, cela d’une façon peut-être temporaire ou en s’appuyant sur des personnes en mesure de passer la main le plus souvent possible.

http://jyte.com/cl/extreme-p2p-is-not-better-than-extreme-centralization

Thierry Crouzet @ 2007-10-31 13:02:50

Je n’ai jamais dit que la centralisation n’avait pas sa place dans notre monde. Que serions-nous aujourd’hui sans elle ? ;-) Je pense simplement que la centralisation n’est pas efficace à vaste échelle.

Paul tu ne réponds pas du tout à mon objection... tuer avec un marteau c’est contenu dans le marteau non ? Je n’ai pas dit le contraire. Je n’ai pas dit qu’un marteau ne servait qu’à planter des clous ! Tu m’aurais pris au piège en disant qu’un marteau servait à faire de photolithographie par exemple... cet usage là n’est pas contenu dans l’outil pour planter des clous que je sache.

Paul de Montreal @ 2007-10-31 13:30:54

tuer avec un marteau c’est contenu dans le marteau non ?

Ne vous choquez pas. Thierry raisonne comme programmeur objet.

Le marteau a été concu comme objet/outil pour enfoncer des clous pas pour tuer des personnes. On a découvert cet usage apres lorsqu’un fou furieux l’a fait.

(La massue est concue pour tuer pas pour enfoncer un clou bien que tu dois y arriver avec un peu d’habilité.)

Un avion ca sert à transporter rapidement des voyageurs, c’est merveilleux.

On a découvert le 9/11 que ca pouvait aussi faire écrouler des gratte-ciels.

J’arrête ici avec les catastrophes.

Henri A @ 2007-10-31 14:08:43

A Paul :

Congratulations : Je suis souvent d’accord avec ses commentaires et j’apprécie son ton, voilà c’est fait.

Exceptionnellement tes deux commentaires se contredise.

« Mais l’objet compte peu par rapport à son usage. »

Il me semble que cette proposition n’a pas de sens ou plutôt est fausse. « objet » et « son usage » ne sont pas synonyme mais sont les deux faces de la même chose.

Si dans notre société avec son contexte et l’éduction standard, il est évident de savoir à quoi sert un marteau en général et potentiellement ce que l’on peut faire avec, en dehors de cette société c’est autre chose.

Donnons un marteau à un jeune enfant ou à un individu qui n’aurait jamais entendu parler de marteau ou de choses ressemblante et il faudra attendre longtemps avant qu’ils plantent un clou avec.

Un être humain n’existe pas sans son environnement. La pensée n’existe pas sans l’être vivant et son environnement.

Je suis plutôt d’accord avec Thierry malgré sa manie de s’arrêter juste un poil en dessous de la précision nécessaire pour ne pas mésinterpréter.

Thierry Crouzet @ 2007-10-31 14:17:47

@Paul Henri a répondu pour moi... Qu’on découvre un usage a posteriori ne contredit pas le fait que cet usage soit contenu dans l’objet. Usage et objet sont inséparables. Poser une question sur le seul usage, c’est absurde (et essentialiste en plus).

@Henri Je cours toujours et je n’ai pas le temps pour la précision... je pense d’ailleurs que cette précision est là, dans la logique de tout ce que j’écris... si tu prends tout en block, je suis précis sans doute... j’ai juste pas envie de repréciser sans cesse. Ce qui consumerait un temps astronomique. J’aime la logique floue. Voilà pourquoi je préfère me dire artiste plutôt qu’intello.

Paul de Montreal @ 2007-10-31 14:48:06

Merci Henri pour le compliment. :)

Nous sommes souvent sur la même longueur d’onde avec parfois des nuances.

L’objet est inerte, sans vie. Il ne prend vie et "un sens" qu’avec l’usage qu’on en fait. Le contexte bien sur est très important puisqu’il conditionne le choix de cet usage de l’objet. Objet et usage sont étroitement liés.

Le philosophe a parlé aussi avec des raccourcis, des sous entendus.

Sans doute qu’il pensait :

L’objet en soi avec son ensemble d’usages possibles compte peu par rapport au choix effectif de l’usage qui en est fait. Le choix est plus important.

Je prolongerai en disant que plus l’objet a un ensemble important d’usages possibles plus le choix est important et déterminant.

Thierry Crouzet @ 2007-10-31 14:51:48

@Paul Tu fais quoi du cerveau... ce n’est pas un objet par hasard ? Pour moi si. Il est ni inerte, ni sans vie... et qui en fait un usage sinon lui-même ? Je signale en passant que c’est mon argument central et que tu l’éludes.

swimmer21 @ 2007-10-31 15:37:59

Oui, je suis TC dans son argumentaire. Pour les hubs, il n’y a qu’à regarder comment on fonctionne. Nous contenons aussi des hubs : coeur, cerveau, poumons, squelette. A la différence du web, ces hubs sont hologrammiques : les unités de bases, les cellules contiennent aussi des hubs : noyau, squelette, ribosomes, mitochondries. Tout n’est pas totalement distribué. Il en est de même à l’échelle macro : répartition des ressources naturelles, répartition du pouvoir, répartition de la richesse...

Je pense que la clé se trouve dans la manière dont le processus se déroule et s’adapte à la situation : les hubs sont plus ou moins sollicités selon la situation. Pensée pour résoudre un problème, course pour chasser un animal ou activité physique pour utiliser un marteau (quelque soit l’usage). Je suis d’accord sur fait qu’il ne faille pas raisonner uniquement sur un usage ou un objet. Il me semble plus opérationnel de prendre un objet, un usage, une situation. C’est l’interaction d’ensemble qui conduit à l’efficacité.

Pour ma part, je pense qu’aujourd’hui, le regard évolue et l’usage du pyramidal se réduit alors que l’usage du réseau se développe dans une situation global (un contexte) qui est celui qui se présente à nous. Et puis demain, il y aura peut être autre chose (voir ce que Manuel Vila propose pour un web "hypersémantique"). Pour moi, c’est la situation qui guide, le processus conduit à l’action de ensuite de lui-même. Cela passe par un examen minutieux de la situation : comment en est on arrivé là, quels sont les déterminants de la situation, ceux qui l’ont fait évoluer, sont ils encore d’actualité, quels processus a guidé jusqu’à la situation d’aujourd’hui, y a-t-il des choses que je ne vois pas, quelle est mon intention, mes leviers d’actions, sont-ils efficaces, quelle est ma stratégie A, le plan B si ça foire, qu’est ce qu’à minima je souhaite en retirer, quelle est la situation à laquelle je souhaite arriver... Il me semble possible de multiplier à l’envie les questions. Nous avons tous notre grille de lecture situationnelle, nos stratégies (préférées, pas préférées, c’est peut être cela les usages) et ce dont on a disposition pour agir : un marteau, une massue, une enclume, une tonne de briques... Le passage à l’action cristalise tout cela. Et crée ainsi une nouvelle situation.

Par exemple, centraliser le réseau peut aussi être une stratégie efficace. Ainsi, il peut être donné en pâture quelques noeuds qui permettent de gagner du temps et prendre à revers ensuite, derrière les défenses des attaquants.

Concernant l’Etat, je suis plus radical que Thierry. Je pense qu’il faut tout faire pour le garder pyramidal. Dans un monde vivant, celui qui n’évolue pas est mort. Gardons l’Etat pyramidal, surtout qu’il n’évolue pas. Je n’en veux plus donc je le conserve intact en lui demandant de se transformer ! Quoiqu’il fasse, je suis gagnant. il s’agit d’une stratégie de double contrainte qui fait jouer deux systèmes, l’un (le monde vivant) incluant l’autre (la répartition des pouvoirs en France). Les injonctions dans l’un (transformez vous dans le monde des vivants) ayant un sens opposé dans l’autre (restez tel que vous êtes dans le monde de la répartition des pouvoirs en France). Bon, je ne sais pas si vous avez tout suivi, pour moi c’est hyper clair. Si vous voulez bien comprendre, lisez Watzlawick. Je n’en dis pas plus et me retire dans ma TAZ.

Paul de Montreal @ 2007-10-31 15:42:25

Le cerveau vu comme un objet deviendra inerte et sans vie privé de son usage c’est à dire la mort ou la mort cérébrale quand le cœur continue de fonctionner. Il est sinon en permanence actif même dans le sommeil profond. il est initialisé une fois et s’éteint une seule fois. Qui fait usage de cet objet ? C’est l’être vivant qui l’alimente et aussi le groupe d’humains qui en se reproduisant lance son activité à chaque fois via un nouvel individu. Une fois lancé, il fait tout de sorte de choses qui sont conditionné par l’environnement dont a parlé Henri. il fait des choix sur son propre comportement. L’être vivant et la collectivité humaine peuvent l’orienter, lui limiter son champ d’information (aveugle et prison) et l’éteindre (décès et peine de mort).

Voilà ce que ca m’inspire Thierry. Je ne pense pas que ca fait vraiment avancé le débat mais je t’ai répondu.

swimmer21 @ 2007-10-31 17:23:12

J’ajouterai à Paul que l’on utilise seulement quelques % de notre cerveau. On en a peut pas trouvé l’usage efficace ?

Henri A @ 2007-10-31 19:42:19

A Swimmer21 :

Congratulations: Je suis souvent d’accord avec ses commentaires ( un peu trop longs ) et j’apprécie son ton et sa compréhension ( patience ), voilà c’est fait.

"on utilise seulement quelques % de notre cerveau. "

Heureusement !

Imagines dire : j’utilise 100% de mon logiciel, 100% de ma voiture ( ce qui voudrait dire, tout les régimes moteur en même temps, marche avant et arrière, accélération et freinage, coffre ouvert et fermé, etc...).

C’est un mythe, cette histoire des 10 ou 20% du cerveau utilisé. On utilise selon le besoin. N’oublions jamais ce détail ; quelque soit notre pensée, profonde ou pas, émotive ou pas, voir même orgasmique, une simple mouche posée sur le nez détruit tout. La mouche devient l’obsession.

A Paul:

"Une fois lancé, il fait tout de sorte de choses qui sont conditionné par l’environnement"

Je vais plus loin, son lancement, sa construction et son existence même est conditionné par l’environnement.

Paul de Montreal @ 2007-10-31 20:30:12

A Henri

Sais-tu pourquoi mon cerveau a une image de Tintin avec les Dupond et Dupont ?

  • "Et je dirai même plus ..."

;)

pour la mouche: n’oublie pas le grand maitre Zen qui sait contrôler ses pensées et réactions.

Tu n’as qu’à voir par ex. combien de temps ils peuvent rester sans bouger dans une position inconfortable.

Hein non je suis très loin d’avoir atteint ce niveau mais ca me fascine ce qu’ils arrivent à faire avec le contrôle de leur pensées. Thierry parlerait sans doute de « dopage ». Et un sacré « dopage » de ce que j’ai vu et lu !

Le psychologue Daniel Goleman en parle dans un livre « Surmonter les émotions destructrices » que j’ai commencé sans l’avoir terminé.

(mon lien ne passe pas avec l’antispam du blog)

A swimmer21

on utilise seulement quelques % de notre cerveau

Tu penses à quelqu’un en particulier en disant cela ?

:D

Ah, ’tout le monde’. Oui oui je plaisantais.

Enfin de compte c’est simple il suffit d’élever ce % d’utilisation comme on pousse un processeur à fond ! On a bien avancé là je crois. ;)

Sinon dans mon précédant propos on peut changer l’être vivant par le corps vivant.

Ce corps qui interagit avec notre cerveau. Un corps malade ou simplement une fatigue physique a des répercussions sur l’activité du cerveau. C’est évident mais il y a des philosophes qui l’isolent un peu trop. Je siffle donc je suis.

Christiane Coste @ 2007-11-01 03:15:55

je viens de découvrir ce blog: vous êtes tous très cultivés et aussi très intelligents.

des têtes bien faites et bien pleines avec quelques % de votre cerveau!

alors réseau P2P ou Pyramide? tout dépend peut-être du nombre d’or qui sert à la construction de la pyramide. ;))

Quant aux réseaux, ils se développent comme un Mandelbrot. Pas de paradoxe d’Olbers!

Mais qui possède une dimension de Hausdorff non-entière ne constituant à proprement parler ni un objet à une dimension, ni un objet à deux dimensions (la fameuse côte de Bretagne). alors quoi? un développement auto similaire.

Souvent en me baladant dans ce monde qui semble immatériel et pourtant si matériel car sans les machines, rien serait possible, j’ai souvent l’idée que nous ré-inventons une communication sans "les canaux historiques". Cela permet à la révolution birmane avortée et pas très soutenue d’être connue de tous sans pour autant créer de réactions efficaces. Et que dire de ce journaliste chinois emprisonné avec l’aide de Yahoo pour avoir communiqué sur le non-anniversaire de Tian-ammen. (Mince j’ai cité Yahoo! vous pourrez floutez le nom de la marque avant la diffusion si mon message passe le modérateur)

Pour autant rien a changé dans les destins de ces humains, connecteurs potentiels. Pourtant les conditions initiales sont simples : des humains derrière des machines qui se parlent, qui "communiquent". Un chat, un forum, c’est aussi la discussion au café du coin, des coups de fil pour trouver une solution à un problème.Nous avons élargi notre champ de recherche et ajouté des outils mais la méthode. Je regarde juste autour de moi le rapport à l’internet. Les sites? une base de données. Les blogs alors là, tout à chacun pourrait devenir "journaliste" et émettrait un commentaire sur l’actu. Super mais attention aux chevaux de Troie. Alors la tentation d’enfermer le net dans des systèmes, des modèles d’analyses supposent leurs perpétuelles MAJ. La seule permanence étant le changement.

satured de la politique @ 2007-11-01 06:25:12

Alors?...Finalement ? Qui de la poule ? Qui de l’oeuf ? Je vous vois bien partis pour trouver enfin la réponse :-)

Paul de Montreal @ 2007-11-01 13:11:05

Bienvenue Christiane Coste :)

Le blog permet à certains de dépasser en qualité et exactitude les commentaires d’un journaliste de la presse "généraliste" papier/web ou d’un animateur de JT qui sont parfois décevant pour un spécialiste du domaine abordé.

Ensuite le blog permet à un auteur de s’exprimer et communiquer directement sans passer par un intermédiaire comme le journaliste qui peut + ou - déformer le sens de ses propos, même en le citant par le choix et les extraits qu’il publie.

Pour autant rien a changé

Si vous aimez sourire alors consultez les archives des JT français qui parlaient de l’internet en 1996.

A l’époque ca m’agaçait l’image qu’il donnait de l’internet centré sur les sites nazis et pédophiles.

Regardez maintenant comme ils en parlent. Y a t’il un changement ?

Paul de Montreal @ 2007-11-01 13:57:35

Pour revenir au billet de TC.

Le graph en % peut laisser croire que le Web browsing diminue en trafic.

il croit mais moins vite que le volume de trafic que génère l’échange de vidéo, programme et musique du p2p bien plus volumineux en taille que du texte et des images qu’on retrouve principalement sur le web.

C’est pertinent pour l’utilisation de la bande passante des FAI.

Quel est la source de ce graphe Thierry ?

Thierry Crouzet @ 2007-11-01 14:42:03

Lien sur l’image... données de http://www.cachelogic.com/

Paul de Montreal @ 2007-11-01 15:34:55

Merci.

Au passage l’article complet est payant.

utremager @ 2007-11-01 16:32:22

D’abord bienvenue Christiane et restez surtout - la junte féminine est loin ici d’avoir pris le pouvoir.

A swimmer d’accord sur la stratégie / à l’Etat.

Dans outil j’entends utile, dans instrument j’entends instrument (?) entendez là ce que vous voudrez

Il y a au départ un usage grossier et un outil grossièrement confectionné. Puis l’outil se décline (voir les nombreux types de marteau selon l’usage spécialisé ex. marteau de charpentier asymétrique et qui permettent de planter dans la couverture lisse en cas de glissade). IL y a donc l’outil brut et son développement dans des différentes directions selon les contextes d’utilisation) Si l’on ne construisait plus de toits en pente en charpente le marteau précité disparaîtrait.

Où est-ce que je veux en venir? Exactement je ne sais pas mais le champ des possibles d’un outil (ici instrumentalisé par les uns et autres pour justifier un contrôle pour faire miroiter une plus grande liberté dégagée justement des pouvoirs de contrôle) et le champ réellement investi s’établit je crois hors de lui (sauf accident ou anecdote type ready made) dirigé, conditionné décidé par l’homme pour que l’outil se conforme à l’usage qu’il veut lui donner - c’est la sortie de son état d’invention grossière pour s’affiner à ces usages spécialisés et efficients répondant au doigt et à l’oeil de l’utilisateur.

Bon voilà mon commentaire faites en (bon) usage!

PS je n’ai cité aucun philosophe ou physicien aux consonnances germano-slaves veuillez m’en excuser (je blague).

Thierry Crouzet @ 2007-11-01 16:37:55

C’est du Wittgentein que tu fais sans le dire... ;-)

Iza @ 2007-11-01 21:06:11

Mes amis, je ne trouve rien de si intelligent à dire... je lis dans tous vos interessants commentaires des petits éclats, petites lumières qui m’interpellent mais... je ne sais vraiment pas me positionner.

Tout en ayant malgré tout la conviction qu’on n’est pas bien loin du noeud du problème. Cette objection Thierry que te fait ce gars, je la reconnais bien. Dans mon champs bien entendu, tu penses bien que nous ne parlons que d’usages, d’usages et encore d’usages.

Bien sûr aussi, je suis portée à penser qu’il y a là une grande partie de ce qu’il y à faire, intervenir là où vous mettez le doigt (le "champ reellement investi", affiner les usages...)...

Pour autant, plus ça va plus ton discours sur la technique, rejoint ici par ton propos sur l’outil, vient donner corps à des intuitions, des choses que je sens et qui rendent mon appréhension de tout ça bien moins binaire... par rapport à ce qui se dit et se fait dans mon milieu par exemple.

Tout ça par contre est bien moins abouti dans ma reflexion que ce que je peux lire.

Concrêtement, je travaille à populariser, développer et améliorer certains usages de l’outil, évidents pour nous, bien moins pour le grand nombre.

De notre côté, nous cherchons à reflechir et inventer de nouveaux usages, tout en reflechissant necessairement à modifier l’outil en conséquence (ce que j’ai lu plus haut je crois).

Bien sûr tes contradicteurs Thierry ont tendance à simplifier ton propos, comme tu as toi même parfois tendance à grossir le trait, par réaction au discours ambiant (hem, ça ne veut plus trop rien dire ça, "discours ambiant").

Pour autant, il y a autour de ce sujet tout ce qui m’intéresse, sachant que mon boulot, c’est en théorie l’intervention éducative auprès du plus grand nombre. Quelle stratégie adopter ? la réponse dépend en partie du débat que nous avons là....

Iza @ 2007-11-01 21:08:42

Au fait : congratulations, tous.

C’est plutôt dans le prochain post que je dois le redire mais, swimmer, Paul, Christiane (bienvenue), utremager qui commence à s’acclimater, Univers... mes potes du canal historique ;-) ... bravo à tous et merci d’être là. J’apprécie de vous lire, vraiment.

Alexis @ 2007-11-09 17:24:32

Vous semblez regretter la présence de noeuds sur le réseau (centralisation) du type de Wikipedia. Je suis assez d’accord avec vous concernant les intérêts de la structure en réseau par rapport à la structure hiérarchisée, néanmoins des noeuds de rencontre / d’échange s’avèrent utiles. Tout dépend bien entendu de la façon dont le noeud est organisé (structure d’administration).

Si l’on souhaite que les avantages introduits par le réseau (Internet) se concrétisent en pratique dans le monde réel, il me semble indispensable de créer des plate-formes permettant la discussion. Se limiter à la connexion de points de vue personnels (type réseau de blogs), c’est se priver des possibilités qu’offrent la rédaction collective d’articles.

Thierry Crouzet @ 2007-11-09 17:53:07

La connexion passe par les nœuds... mais il faut des nœuds mais prendre garde à ne pas trop en réduire le nombre sinon nous réinventons la dictature.

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