Thierry CROUZET

C’est quoi un bon journaliste

Le plus simple est de définir le mauvais journaliste, espèce bien plus répandue. Cet animal vous pose des questions et connait les réponses à l’avance. Si vous lui dite ce que vous pensez, quelque chose qu’il n’a jamais lui-même pensé ou entendu, il ne vous écoute plus, il abrège l’interview car il veut produire un contenu, qui croit-il, intéressera ses lecteurs ou auditeurs.

J’ai souvent constaté ce genre de réactions en parlant du Peuple des connecteurs et du Cinquième pouvoir. Dès que j’avance l’idée que, grâce à la décentralisation des communications, une force transversale apparaît, les journalistes m’avouent qu’ils sont rassurés à titre personnel mais, à titre professionnel, ils n’en ont rien à foutre.

Eux, ils aiment bien le cinquième pouvoir comme empêcheur de tourner en rond, contre-pouvoir du contre-pouvoir qu’ils sont déjà sensés être. Quand je leur dis que cet aspect des choses n’est même pas réducteur mais tout simplement erroné, ils s’en vont car ils ne veulent surtout pas entendre un discours politique ni de gauche ni de droite. Dans quelle case le rangeraient-ils ?

Je reçois souvent les appels de jeunes journalistes stagiaires ou en fin d’étude. Ils réfléchissent tous à l’influence d’internet sur la presse. Ils sont pires que les mauvais journalistes expérimentés. Ils se sont construit un modèle et ne veulent pas en sortir. Ça se passe presque toujours mal entre eux et moi.

-- Croyez-vous qu’internet change le métier de journaliste ?

-- Non. Pour preuve, la presse, notamment généraliste, perd partout dans le monde de l’audience. Ça va mal et les journalistes écrivent toujours la même chose (ce qu’ils veulent entendre). Écrivez ce que les gens ont à dire, ayez des choses à dire vous-même, et vous trouverez un public. Les gens qui lisent ne sont pas très nombreux. Adressez-vous à eux et non pas à ceux qui regardent la télé. Parce que pour imiter la télé rien ne vaut la télé. Même internet est meilleur pour ça que la presse.

-- Que pensez-vous de la nouvelle formule de Libé.

-- Il y a une nouvelle formule ? Je ne savais pas. Après tout ce que je viens de dire, vous comprenez que je lis peu souvent la presse. Parfois dans le train ou le métro (mais comme je n’habite pas à Paris).

-- Libé introduit le participatif.

-- Super original. Ils font comme USA Today avec plus d’un an de retard qui lui-même imite HoMyNews avec cinq ans de retard. Ils font parler les internautes merveilleux. Mais comme ils leur font dire encore une fois ce qu’ils veulent entendre, ça ne change rien. La presse agonise à force de tourner en vase clos. Elle refuse de s’adresser à son véritable public, les gens qui lisent, qui ont envie de s’agiter les neurones. La seule presse qui ne s’en sort pas trop mal, je crois, est d’ailleurs celle qui veut détendre nos neurones, au moins elle ne perd pas de vue son objectif contrairement à l’autre dite sérieuse.

-- C’est quand même innovant cette approche de Libé.

-- Vous voulez que je vous réponde oui. Non, ce n’est pas innovant. Libé frise la banqueroute, le marché publicitaire migre vers le online, c’est un processus irréversible. Dans quelques années, le papier n’aura plus aucun sens pour la presse (il n’en a plus aucun depuis longtemps à mes yeux). Les éditeurs doivent accepter cette réalité. Ils doivent travailler en fonction des spécificités des médias et des lecteurs. C’est fatigant d’entendre tout le monde parler de la même façon.

Mon fils de neuf mois s’est mis à pleurer. J’ai demandé à la jeune journaliste, avec une superbe voix, elle fera de la radio, de me rappeler un autre jour. Elle s’en est bien gardée. Elle ne voulait surtout pas que je détruise le monde que ses profs lui avaient soigneusement concocté au cours de ses études.

Un bon journaliste est donc quelqu’un qui écoute les gens et leur fait dire ce qu’eux seuls peuvent dire. Il existe encore des bons journalistes. Mais j’imagine que leur vie doit être difficile dans un univers médiatique qui semble peuplé d’une armée de clones.

swimmer21 @ 2008-02-13 17:01:33

Ouais, tu demandes aux journalistes d’être compétents en +. Utopie ou réalité. Je pense aussi aux journalistes qui sont dans des canards d’entreprises, professionnels ou autres. Ceux là détonnent par leur écoute.

Le genre de situation que tu décris, j’appelle cela des myopies systémiques. On ne voit pas le système à l’oeuvre, seulement un petit bout, et toujours le même.

Alicia l’Américaine @ 2008-02-13 17:30:24

Oh Thierry. You’re so cruel to the poor journalism students! :) I love the way you never stop questioning the structure of our information.

TOTO @ 2008-02-13 18:14:53

@Alicia l’Américaine

Monsieur Crouzet a oublié qu’il a été un jour étudiant, c’est vrai pas en journalisme, cela se verrait. Mais il est vrai que les journalistes actuels ne sont pas de grands talents.

Mr Crouzet ne jugez pas le novice c’est trop facile, jugez plutôt les journalistes de métiers, les "qui se disent des"cadors" "

salut!

Thierry Crouzet @ 2008-02-13 19:36:42

Ce que j’ai écrit est valable pour tous les journalistes. Le plus surprenant est juste de constater que les jeunes ont le même travers.

Ax @ 2008-02-13 20:40:33

Le seul grand média innovant créé en 2007 c’est LePost.fr

Pourquoi ? parce que le contenu participatif est mélangé au contenu professionnel dans un système de tagging commun, sans aucune censure ni modération a priori.

Il n’y a plus de cloisonnement hiérarchique entre le contenu professionnel et amateur, c’est au lecteur de faire son marché.

(Il y a certes la page de Une avec des articles choisis par la rédaction, mais qui est facilement contournable grâce aux multiples pages de tags, qui sont autant de Une secondaires incluant le contenu amateur.

C’est très différent de ce qui se passe sur les blogs 20minutes où la frontière amateurs/professionnels avec la partie rédac est plus forte, avec toutefois, dans ce dernier cas, l’avantage de la reprise des contenus amateurs par Google News - reprise critiquée par versac, à tort je trouve.)

Pour le moment, si la forme du Post est passionnante, le contenu n’est pas toujours à la hauteur, le superficiel est privilégié par le public, mais c’est là un problème de lectorat.

Quand on a cessé de chercher des boucs émissaires à la tête des structures, on en vient à cette évidence: le public, les "citoyens", les "participants" ne sont pas meilleurs individuellement. Les diamants sont toujours rares, sinon ils ne seraient pas ce qu’ils sont.

Henri A @ 2008-02-13 20:55:31

"C’est quoi un bon journaliste ?"

La question ne se pose même pas. C’est quoi un bon voleur ? C’est quoi un bon escroc ? Un mauvais escroc ?

Je ne vais pas encore remettre Karl Kraus sur la table ( quoique si ), qui décrivait en 1900 le rôle des journalistes. Quand il y a des rotatives à faire tourner, de la distribution à faire, former des journalistes, etc...enfin bref, une industrie à faire marcher et des grosses bouches à nourrir, il n’est plus question de chercher quelque chose qui s’approche d’une vérité, et d’une certaine honnêteté.

Cela ne date pas de 8 mois, ni de 5 ans et 8 mois, mais plutôt depuis plus d’un siècle.

A Ax: Signé Henri "non sherlok" A.

Thierry Crouzet @ 2008-02-13 22:31:14

HoMyNews fait ce que fait lepost depuis des lustres... :-)

Ax @ 2008-02-14 01:22:03

ohMyNews c’est comme Agoravox, non ?

C’est à dire modération des articles a priori ?

LePost ne modère pas les articles, c’est la nouveauté.

Cela permet une très grande réactivité.

Et la fréquentation a été très forte très rapidement, du fait de l’implication du Monde dans le projet.

Par ailleurs, et c’est essentiel pour la visibilité des articles, je ne vois pas de circulation par tagging sur OhMyNews, à l’inverse du Post.

charlie @ 2008-02-14 01:31:55

"Le plus surprenant est juste de constater que les jeunes ont le même travers."

pas tant que ça vue la formation :(

Un des exercices de fin d’année de [je ne sais plus le nom de cette grosse école qui est LA grande école parisienne] c’est de réussir à faire... le même JT que le 20 heures de TF1.

C’est aussi la structure économique des média qui en est la cause : l’information est une marchandise, le champ journalistique est structuré autour des JT de TF1 et France2, c’est ce qui y passe qui devient de l’information, du coup, pour informer, les quotidiens du lendemain traitent les mêmes sujets, de la même façon, ça devient plus homogène.

Comme ça se vend encore, pas de raison que ça se passe autrement.

Comme ça se vend moins bien, les nouvelles formules fleurissent et fanent, le "participatif" doit bien pouvoir faire vendre alors on le met dans le sous-titre, pas de raisons que ça marche.

charlie @ 2008-02-14 01:33:33

Sinon, c’est une vrai question ? Parce que la réponse qui vient, comme ça, là, bête et méchante c’est qu’un bon journaliste est un journaliste... [allez, Toto, devinez :)]

Ax @ 2008-02-14 01:38:58

Le journalisme façon JT c’est nul (y compris les JT 2.0 façon six35).

Cela tient beaucoup à la gestion du temps. Il faut faire court et cibler la masse, donc on supprime le plus intéressant.

En revanche, il y a des vraies productions de qualité à la télé avec les documentaires. On peut reprocher ceci ou cela dans le traitement, mais il y a de bons trucs.

Par exemple les documentaires animaliers. Le 5e pouvoir chez les crocodiles, rien à redire c’est bien traité !

charlie @ 2008-02-14 01:45:59

Ax : tu écris : "Par exemple les documentaires animaliers..."

Je ne suis pas du tout d’accord avec toi, je pense que tu as une vision idyllique et passéiste du documentaire animalier.

Trop souvent, le crocodile embusqué bouffe un zèbre vivant dans le Serengéti et c’est pas propre. Sinon, c’est le bébé tigre qui meurt et c’est triste. Même les requins se font mutiler par des pêcheurs et c’est pas propre non plus.

Même là, le sensationnel frappe.

:)

Ax @ 2008-02-14 01:54:32

Il est vrai qu’on reste piégé par l’introduction de la dramaturgie. Mais cela c’est propre à tout récit, à tout conte. Ce n’est pas une spécificité de la télé.

Même pour les Mille et Une Nuits ou l’Odyssée, l’auteur ajoutait des morts et des chagrins pour rendre le récit plus captivant.

L’introduction de la dramaturgie est presque aussi inévitable pour rendre un récit digérable par un humain, que l’introduction d’un instrument de mesure pour observer les atomes, même si dans un cas comme dans l’autre cela déforme la réalité.

Il n’y a que dans la police qu’on supporte d’attendre 95% du temps avant de passer à l’action.

Un spectateur ou un auditeur n’accepte pas ce taux d’attente énorme qui caractérise le monde vrai par opposition au récit.

L’homme est en attente de l’événement, il n’a pas attendu la télé pour ça. Il y a de beaux développements chez Heidegger sur cette attente de l’Ereignis.

charlie @ 2008-02-14 02:02:35

Passe pour le bébé tigre. Mais le zèbre, non. Ce n’est pas de la dramaturgie, c’est du racolage. Les plus bas instincts du téléspectateur sont sollicités, après, on s’étonne que l’insécurité augmente ! [et puis un documentaire doit-il obéir aux même règle qu’un récit ?]

Pour Heidegger, je ne sais pas, comme je n’ai pas la télévision, je ne connais pas cette émission.

TOTO @ 2008-02-14 02:26:21

Ah oui! j’oubliais! c’est quoi un journaliste?

Ax @ 2008-02-14 02:29:09

[et puis un documentaire doit-il obéir aux même règle qu’un récit ?]

Même dans le cinéma, il y a eu des expériences "vérité": temps réel, pas de dramaturgie.

Les expériences ne se sont pas bcp multipliées, faute de spectateurs.

Mon vrai désaccord avec les conceptualistes "gauchistes", c’est qu’ils pointent trop souvent du doigt les auteurs, producteurs et diffuseurs, responsables des déformations de la vérité et des sollicitations de bas instincts.

Alors qu’en fait c’est le "citoyen" spectateur qui est demandeur, quoi qu’on dise.

Au bout d’un moment, quand on bosse pour la vérité nue dans l’indifférence complète du spectateur, le découragement vient, et la tentation de la mise en scène & du trucage.

Même les femmes sont malheureuses sans des hommes pour les manipuler et les prendre de force. [/mode macho]

La vérité c’est comme la gentillesse , s’il n’y a pas plus de l’un et de l’autre sur terre, c’est qu’en fait vérité et gentillesse emmerdent tout le monde. L’homme a besoin de conflits, de mensonges, de mises en scène et de disputes.

Les couples avec conflits survivent plus longtemps que les couples sans conflits.

L’ennui est la source de tous les mensonges, plus que la manipulaton de super-structures capitalistes ou autres.

Comme l’ennui croît à mesure que les désirs sont réalisés, plus un monde satisfait de désirs, plus il génère du mensonge pour combler le vide laissé par la satisfaction du désir.

TOTO @ 2008-02-14 02:39:55

""""Les couples avec conflits survivent plus longtemps que les couples sans conflits""""

Là, vous dites une "connerie" cela m’étonne de vous, et puis il faut citer la source de l’enquête qui en est arrivée a ce postulat....

charlie @ 2008-02-14 02:40:09

Ax : Suis-je une "conceptualistes “gauchistes”" ou un prétexte ? :)

Ma phrase sur Heidegger était un indice que j’étais passée en mode/grosse blague...

Je crois que ta phrase en mode/macho dessert quelque peu ton propos. Relis-la. A mon avis, il faut corriger en mode/gros goret.

TOTO @ 2008-02-14 02:43:16

""Comme l’ennui croît à mesure que les désirs sont réalisés""

Mais sachez quand même que:

"Le désir s’accroit, plus les faits se reculent"

Ax @ 2008-02-14 02:43:35

"une “conceptualistes “gauchistes””"

"phrase en mode/macho"

C’était deux réponses à Heidegger, mode grosse blague aussi. Zen :)

charlie @ 2008-02-14 02:52:02

Désolée, je suis restée bloquée en mode/féministe énervée depuis un séminaire sur la psychanalyse hier soir... :(

charlie @ 2008-02-14 02:54:53

Mais en fait, je ne trouve quand même pas ça drôle.

Ax @ 2008-02-14 03:02:01

Cela dit, pour avoir discuté avec près de 500 filles sur la question, dans le cadre d’un scénario, le macho/salaud fait toujours recette, et le gentil/respectueux pas du tout.

Il est vrai que c’était des comédiennes. Pas forcément représentatives des autres femmes. D’où ma vision un peu déformée de la classe féminine, je ne fréquente que des femmes d’un certain type, de même que mes références intellectuelles sont surtout des artistes un peu "dérangés".

alainF @ 2008-02-14 10:00:57

rejoints assez votre analyse sur les journalistes , le fond du probleme venant du quasi monopole des groupes de presses qui freinent les vrais journalistes d investiguations.... qui n existent plus vraiement.

aujourd hui que nous sert on ..... les chiens écrasés, les avis de deces .... premier centre d interet des quotidiens nationaux et quelques articles savaments instruits par les directions de presse.... ou est donc cette fameuse liberté de la presse ? encadré aujourd hui pour etre bien lisse et bien propre sur soit!!!!!

alors oui internet sera sans aucun doute le cinquieme pouvoir mais avec le meilleurs et le pire..... sachons lire entre les lignes!!!

Henri A @ 2008-02-14 13:29:20

A Axisme :

"Cela dit, pour avoir discuté avec près de 500 filles sur la question, dans le cadre d’un scénario, le macho/salaud fait toujours recette, et le gentil/respectueux pas du tout.

Il est vrai que c’était des comédiennes. Pas forcément représentatives des autres femmes. D’où ma vision un peu déformée de la classe féminine, je ne fréquente que des femmes d’un certain type, de même que mes références intellectuelles sont surtout des artistes un peu “dérangés”."

Enfin un peu de lucidité. Cela dit tu pourrais changer les mot "filles, femmes" par "politique", "gauche", "sciences", "futurologie", "sarkozie", "ogm", "transhumanisme", etc...

Paul .ca @ 2008-02-14 15:44:19

C’est quoi un bon journaliste ?

Peut-être un(e) journaliste qui a reçu une récompense d’une Fédération professionnelle des journalistes.

Marie-Hélène Proulx a reçu la bourse Arthur-Prévost et au vu de son article "Visionnaires" paru dans Jobboom de janvier 2008, elle le mérite à mon avis.

On y découvre entre autres que l’inventeur du téléphone ne serait pas Graham Bell qui a déposé le 1er le brevet mais Antonio Meucci, immigrant italien qui ’protègea son invention par un "avertissement de brevet", formule renouvelable, plus économique qu’un brevet’.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Antonio_Meucci

jugurta @ 2008-02-14 20:00:04

Qu’est ce qu’un bon journaliste? La réponse à cette question est très simple. C’est quelqu’un qui cherche une réponse qu’il ne connaît pas a priori à une question qu’il s’est posée.

C’est quelqu’un qui enquête, qui détruit ses certitudes, qui ne sait pas à l’avance ce qui va sortir de ses entretiens, de ses recherches.

Alors que dans la presse français, le hic c’est que les journalistes, trop souvent partent avec un a priori et veulent arriver à ce q’ils avaient déjà imaginé en amont. Quitte parfois à tronquer ou faire dire n’importe quoi et son contraire à celui qui passe sous la moulinette de leur ITW.

Si l’objectivité n’existe pas, l’honnêteté elle existe, Hubert Beuve Merry.

L’objectivité est une fin vers laquelle il faut tendre, René Raymond.

Paul .ca @ 2008-02-14 20:42:37

@jugurta

Une interview ça se prépare, s’il arrive comme un béotien il risque de faire de la publi-information. beurk !

Je suis d’accord qu’au départ de l’enquête, il doit pas avoir d’apriori mais il doit finir par connaitre le domaine un minimum et savoir diriger l’interview sinon il va se faire mené par le bout du nez comme certains présentateurs/journalistes.

Si un interviewé dit des inexactitudes voir des mensonges, c’est au journaliste par ses questions de le montrer au spectateur/auditeur sans froisser son interlocuteur. Sinon y qu’a demander à l’invité quelle question il veut et voilà. Ne riez pas ça c’est déjà vu.

Maintenant l’erreur à éviter c’est quand le journaliste parle autant voir plus que l’invité.

:D

Henri A @ 2008-02-14 20:53:31

A jugurta:

Ce que tu décris pourrait s’appliquer à un « bon » philosophe, un « bon » sociologue, un « bon » historien, un « bon chercheur ».

Le problème qu’en on parle de journalisme, c’est de mettre dans le même sac des choses qui n’ont rien à voir entre elles. L’information ( neutre, ni pour ni contre, ni vrai ni faux ), le vrai, le faux, l’honnêteté, la pertinence. Seule, l’information et sa mise en forme à un rapport direct avec le journalisme.

Le reste a un rapport directe avec « la personne » en tant que personne quelque soit son métier.

L’exemple de Paulo dit « le peau rouge blanc », est le travail et la recherche d’une personne ( honnêteté ou pas, vrai ou faux ), c’est quand la personne couche son travail sur le papier ( ou un autre média ) qu’elle le fait en tant que journaliste.

jugurta @ 2008-02-14 21:25:06

@Paul.ca

Bien entendu qu’il faut potasser son sujet ou son interlocuteur. Mais de là à partir avec une idée préconcue et vouloir à tout pris la mettre en forme en guidant l’interviewé vers ce que l’on souhaite écrire, il y a un monde..

@henri,

Un journaliste est un chercheur du présent...une enquête journaliste se doit d’être rigoureuse autant que celle d’un historien qui lui va tavailler sur le temps long.

Un bon journaliste, peut être pris par la rapidité de l’actualité, et faire des erreurs mais s’il revient sur ses erreurs, c’est déjà une bonne chose. Un mauvais continuera lui de nier celles-ci.

Iza @ 2008-02-15 23:05:13

"Alors qu’en fait c’est le “citoyen” spectateur qui est demandeur, quoi qu’on dise."

Axel, j’ai franchement pas le temps, mais note moi celle là dans un coin, et je reviens me facher tout rouge... disons, dans quinze jours ;-))

PS : le spectacle en direct, c’est les 20 et 21 février à 21H, sur http://stagedereal.com, venez nombreux !!!!

Ax @ 2008-02-16 03:13:59

Iza il doit y avoir un bug. Les phrases horribles sont de Charlie. Tout s’est mélangé pendant la nuit.

balladur @ 2009-01-31 03:27:32

C’est vrai tout ça le vase clos est le pire qui soit. Vous avez mille fois raison!!!

Marianne @ 2009-08-19 04:46:49

Bonjour à tous,

Dites moi M. Crouzet, j’ai une faveur à vous demander.

Certes, nous ne nous connaissons pas mais vous m’êtes sympathique surtout lorsque vous appelez les journalistes -surtout les jeunes, l’avenir- à l’originalité.

Académiquement, je suis une étudiante en droit et en science politique mais j’oriente ce qui est pour l’instant mon temps libre au journalisme d’investigation, s’il faut donner un nom à mes recherches.

Je ne crois pas qu’un bon journaliste est un journaliste neutre et objectif. Pour moi, un bon journaliste est un journaliste précautionneux dans ces assertions, détaillé, passionné et compétent. Et je dirais tant mieux si de surcroît, il défend un point de vue.

Bref, je suis actuellement en train de monter un projet qui m’aidera-je l’espère- à trouver des financements mais j’ai un grand besoin de conseils de toute sorte, notamment pour faire attention à ne pas m’écarter de mes objectifs. J’aimerais savoir si vous pouvez m’aider, ou si vous connaissez quelqu’un qui pourrait m’aider. Je préfèrerais détailler mon projet dans un mail personnel.

J’ai grandement besoin de votre soutien !

Cheers- Marianne

Thierry Crouzet @ 2009-08-19 08:14:31

Lis les livres de Krakauer et des nouveaux nouveaux journalistes américains

http://blog.tcrouzet.com/2009/03/01/narrative-nonfiction/

ET n’hésite pas à m’envoyer un mail, voir http://blog.tcrouzet.com/informations/#mail

Sarah Ben Hamadi @ 2010-01-07 09:18:38

C’est quoi un bon journaliste? Le plus simple est de définir le mauvais journaliste, espèce bien plus répandue: http://bit.ly/6ormvT

dobo @ 2012-01-31 21:49:09

je suis etudiante en journalisme je pense ke les journalistes doivent etre respecter pas tout un chacun on ne di pas tu n importe quoi on dis juste ce qui ce passe dans le monde non ce qui intersse les gens tout ce qu’on dit c’est realite pas facile a digerer mais vrai

S. @ 2013-06-01 19:27:11

Bonjour,

J’ai atterri par hasard sur votre site, en cherchant les critères -pour différents points de vue, qui font qu’un journaliste est ’’bon’’. J’ai parcouru deux, trois articles et me voilà sur votre blog. Vous avez écrit ’’bon journaliste’’, mais vous semblez critiquer dans tout votre article le mauvais journaliste lors d’une interview, c’est vrai que souvent ils manient les mots de manière à les faire rentrer dans le cadre qu’ils veulent, les jeunes peuvent aussi être répétitifs -avec la question : presse et internet-... mais qu’en est-il du journaliste qui doit écrire un article ? Celui à qui on attribue un sujet et qui doit garder pour lui son opinion personnel car il est le maître à penser de personne. Qu’est-ce qui fait de lui, pour vous, un bon journaliste ou mauvais, car j’ai vu que vous avez su décrire avec précision ce type ? Je me permets de vous rappeler qu’un journaliste n’est pas censé donner son point de vue dans son article.

Voyez-vous, je suis jeune et passionnée par ce métier, peut-être que je suis naïve, mais j’aimerai savoir pourquoi les journalistes sont de plus en plus considérés comme des gens qui ne cherchent qu’à vendre du papier et se contentent d’éviter les sujets qui fâchent ? Ils existent, malheureusement, je ne peux le nier, mais peut-être qu’une nouvelle génération arrive, dans quelques années ? Sauriez-vous reconnaître un bon journaliste à travers un article, sans que celui-ci n’ait écrit quelques mots de son avis au sujet du dit article ?

J’attends votre réponse avec impatience,

S.

Thierry Crouzet @ 2013-06-01 19:49:01

Extrait de J’ai eu l’idée :

361

J’ai eu l’idée qu’un journaliste écrivait ce que n’importe quel autre journaliste aurait pu écrire.

362

J’ai eu l’idée que quand un journaliste écrivait ce qu’aucun autre journaliste n’avait pu écrire avant lui il devenait auteur. Je pense à Jon Krakauer, à Tom Wolfe, à bien d’autres.

363

J’ai eu l’idée que tous les auteurs sont journalistes puisqu’ils effectuent des enquêtes dans leur propre tête.

=>Dis je et tu deviendras un grand journaliste... ceux qui se cachent derrière les news au nom de l’objectivité sont des nains de jardin. L’objectivité est un leurre.

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