Thierry CROUZET

Autorégulation vs auto-organisation

Si je parle toujours d’auto-organisation, mes interlocuteurs parlent souvent d’autogestion ou d’autorégulation. Et je ne sais vraiment pas ce qu’ils mettent sous ces vocables. Contrairement à mon habitude, je vais passer par le dictionnaire, le mien tout au moins.

Par auto-organisation, j’entends un ensemble d’agents autonomes qui interagissent suivant un jeu de règles sans recourir à une instance centralisée. Mon exemple canonique est celui des oiseaux qui volent en flotte en obéissant à une poignée de règles. La flotte est une structure émergente, un tout qui dépasse ses parties.

Les agents autonomes peuvent être des particules comme des hommes. Nous nous auto-organisons lorsque nous marchons sur le trottoir d’une ville, ville elle-même résultant d’une auto-organisation si on étudie son histoire au fil des siècles.

Les agents autonomes doivent être pris en compte individuellement. Ils ne sont pas réductibles statistiquement. La seule manière d’analyser un système auto-organisé est de le simuler numériquement et de regarder tourner la simulation.

De l’autogestion

L’idée de gestion est donc étrangère à celle d’auto-organisation. Personne ne gère l’auto-organisation, c’est cela qui est merveilleux, c’est aussi pour cette raison que nous avons attendu la fin du XXe siècle pour comprendre ce phénomène. Cet excès de merveilleux a mis du temps à nous pénétrer, brouillé jusqu’alors par des merveilleux de nature mystico-religieuse. Il nous manquait par ailleurs jusqu’à cette époque des outils de simulation. Nous ne disposions pas du microscope capable de nous révéler l’auto-organisation.

Dans une organisation autogérée, le groupe prend des décisions. Dans un système auto-organisé personne ne décide, surtout pas à l’aide d’un vote. La décision émerge comme consolidation des actions des agents autonomes à travers un jeu de règles (souvent évolutif).

Si je boycotte un produit, demande à mes amis de le boycotter, qu’ils font de même et que l’action se propage, le groupe auto-organisé décide de boycotter mais le groupe ne s’est jamais mis d’accord sur cette décision. Des agents ont individuellement pris cette décision, c’est tout. La décision globale émerge des comportements locaux. Elle ne se joue pas à la majorité. Elle devient effective lorsqu’un certain nombre d’agents agissent de concert.

Si je décide de boycotter et que personne ne boycotte, la décision effective pour moi ne devient jamais celle du groupe. Il n’y a décision que s’il y a propagation d’une ou plusieurs décisions locales. Personne ne peut décider s’il y aura propagation ou non. Voilà pourquoi un système auto-organisé ne peut-être contrôlé. Un système contrôlé, par autogestion ou tout autre mode de gestion, ne peut être auto-organisé.

De l’autorégulation

La théorie de l’autorégulation est née formellement avec la cybernétique mais elle était effective depuis l’invention des premières machines thermiques. Une locomotive à vapeur est autorégulée. Le pilote donne une consigne de température autour de laquelle la chaudière se stabilise. Si la température en sortie est supérieure à la consigne, la chaudière chauffe moins et inversement. On parle de feedback négatif ou positif. Il conduit à une régulation de la température.

On emploie la thermodynamique pour analyser les systèmes régulés. Dans ces systèmes, il n’y a pas d’agents mais des particules indifférenciées qui peuvent être réduites statistiquement. L’outil d’analyse reste les bonnes vieilles mathématiques. L’informatique aide bien sûr mais elle n’est en rien indispensable.

Si on étend la théorie de la régulation à d’autres objets que des particules, à des hommes par exemple, on aboutit à l’idée que les individus importent peu lorsqu’on traite des phénomènes de groupe. En conséquence, le comportement des systèmes sont plus ou moins prévisibles, tout au moins obéissent à des lois générales.

Depuis les années 1970, la systémique cherche à étudier les groupes humains comme des systèmes. Cela implique de prendre en compte toutes les interactions et de ne pas se limiter à une dimension. La systémique rejette le crédo cartésien de la simplification en sous-problèmes plus simples, en ce sens elle traite de la complexité. Mais j’ai l’impression qu’elle préserve toujours en sommeil l’idée de réductibilité des agents, autre facette du credo cartésien.

Je ne suis pas un expert de la systémique, je n’ai jamais aimé son langage, je ne la croise jamais dans la littérature scientifique, c’est à mon sens un outil qui n’intéresse plus que les gourous du marketing. J’ai l’impression que les sociologues la délaissent, en tout cas ceux de la nouvelle génération qui maîtrisent la programmation. À la suite d’Axelrod, ils font peu à peu entrer l’auto-organisation en sociologie. L’approche par agent autonome redonne sens aux individus, le groupe n’étant qu’une structure émergente parmi d’autres.

L’émergence du spirituel

Dans autorégulation, il y a régulation, il y a l’idée d’une oscillation autour d’une consigne, autour d’une valeur injectée par avance dans le système. Dans auto-organisation, il y a émergence, il y a apparition de l’imprévisible, de l’inconnu, de la nouveauté. D’un côté, on a la conservation, de l’autre la naissance.

Autour de cette idée du surgissement de l’autre, de l’altérité, de l’inédit, Stuart Kauffman propose avec Reinventing the sacred de fonder une nouvelle spiritualité.

Qu’y a-t-il de plus merveilleux que de voir jaillir un tout qui dépasse ses parties ? De voir sous nos yeux le processus créateur ? Jusqu’à aujourd’hui ce processus nous était caché. Les mythes l’avaient relégué à l’origine des temps, au moment de la naissance du monde alors qu’il se joue sans cesse avec toujours autant de force.

Je suis heureux quand je me sens connecté à cette source perpétuelle. C’est ici sur internet quand les idées fusent en tout sens, c’est en regardant mes enfants, en lisant, en écoutant de la musique, en somnolant dans la garigue. J’ai alors la sensation d’être moi-même un de ces surgissements improbables et de participer à une immense fête. Les mots n’ont alors plus beaucoup de sens. Seul l’art peut traduire cette sensation insaisissable. À ce moment, je sais ce que signifie être un homme.

Ces béatitudes ne durent jamais indéfiniment, sinon je ne serais pas en train de vous parler. Elles me donnent envie de créer, d’injecter à mon tour de la nouveauté dans le système et, chez moi, cette envie se manifeste souvent par des mots.

Pour autant, ce n’est pas parce que le surgissement de l’autre est toujours indicible que nous devons renoncer à le comprendre. Ce n’est pas parce que nous percevons une chose qui remonte loin dans le passé que nous devons nous recroqueviller sur nous-mêmes et trembler de peur.

Je ne mets pas à genoux devant le dieu de l’émergence. Je me sens le devoir d’être à mon tour une source d’émergence.

Ainsi l’autorégulation et la systémique sont des idées qui, en plus d’être privées d’une force explicative, manquent désespérément d’une portée spirituelle. Elles ne prennent pas en compte l’émergence.

swimmer21 @ 2008-08-19 14:38:11

Je pense que tu devrais jeter un oeil sur les chemins d’explications que proposent Maturana et Varela, selon que l’on mette l’objectivité en parenthèse ou sans parenthèse.

Je passe commande d’un post sur l’autopoïèse chère à ces deux compères.

J @ 2008-08-19 16:07:16

???????

il y aurait beaucoup à dire thierry...

en toute amitié et respect sincère pour toi, je me permets de te dire que tu joues à l’apprenti sorcier en défendant une mutation aussi profonde dans les modalités d’organisation sociale tout en ayant une vision des choses telle que tu l’écris ci-dessus.

juste pour info, ton combat nécessiterait peut être que tu considères plus les collectifs humains opérationnels comme liés de manière intime à la fois à l’autorégulation et optionnellement à l’autoorganisation.

Thierry Crouzet @ 2008-08-19 16:24:07

On est tous à l’écoute de ta science...

J @ 2008-08-19 16:46:29

je vais attendre d’écrire un livre sur le sujet de l’organisation pour pouvoir y renvoyer :)

pas un truc aussi pointu et ambitieux que toi, juste un truc pour des collectifs opérationnels avec objectif.

tu te fous de moi thierry, mais sérieusement tu joues à l’apprenti sorcier.

swimmer21 @ 2008-08-19 16:55:09

Je poursuis mon post un peu malingre. Je suis d’accord avec toi sur cette question de la spiritualité. Je la vis plutôt comme une connexion (ça tombe bien :) à la fois à moi-même, aux autres et aux multi-vers. Cette dernière a souvent été cantonnée aux religions ces derniers siècles et cela m’est insuffisant aujourd’hui. Je les respecte car elles fondent ma culture, notamment la chrétienne. Teilhard de Chardin m’a aidé à aller plus loin, comme Khrisnamurti, St Exupéry ou François Jullien. Pour aller jusqu’au tréfonds, en passant par les bas fonds, sans m’y arrêter. Pour découvrir ma vocation.

Thierry Crouzet @ 2008-08-19 16:55:47

ça m’a toujours amusé...

Henri A @ 2008-08-19 17:31:28

A J:

Il faut dire que ton discours n’est pas clair. Je ne vois pas pour ma part ou tu veux en venir. Le billet plus haut utilise tout compte fait les définitions standards de l’auto régulation ou organisation. Tu utilises un fond psychologisant mélangé à de la sociologie avec une espèce de jargon plus ou moins sortie des sciences de la complexité, ce mélange est incompréhensible. Le seul moment ou je te suis, c’est en géopolitique.

J @ 2008-08-19 18:17:57

hé ho HA :)

moi je passe juste pour appuyer par touches où il y a je trouve problème voire apprenti-sorcellerie, voir si TC a réponse, et dans le meilleur des cas apporter un ou deux trucs utiles à lui et la micro-communauté.

pas pour tenir un discours un peu abouti de 20 pages sur des sujets aussi complexes et emboités que autoreg/autoorg.

Thierry Crouzet @ 2008-08-19 19:47:24

Donc tu joues pas le jeu et je vais cesser de te lire...

J @ 2008-08-19 19:52:42

?

c’est ta façon de voir thierry.

ma façon de jouer n’a pas été trop stérile pour toi j’espère...

amicalement.

Thierry Crouzet @ 2008-08-19 20:50:58

Il n’y a pas que moi qui lis tes commentaires. Ce n’est pas à moi de juger de leur intérêt. Je te dis juste ce que moi je fais. Quand on dit qu’un truc est nul, on s’explique ou oui c’est stérile. On dirait que tu as un truc à vendre... et que tu veux le monnayer. J’ai écrit ce billet pour répondre notamment à tes questions et tu bottes en touche.

Paul .ca @ 2008-08-19 20:57:48

Intéressant cet article comme mise au point et qui demande réflexion ...

Je suis assez content de cet effort de clarification. :)

réaction à chaud

Maintenant les systèmes complexes peuvent intégrer ces deux groupes de caractéristiques dans des registres différents. Je pense par exemple à la Bourse. Auto-régulé ou auto-organisé ? Auto-organisé j’imagine selon tes définitions.

L’aspect viral dont tu parles s’y retrouve avec la spéculation & les effets de mode mais en même temps on trouve plusieurs règles strictes d’autogestion et d’auto-régulation. Ces règles strictes d’auto-régulation (autonome du pouvoir politique) ont aussi pour objectif d’éviter un crack boursier tel qu’en 1929 et les effets viraux de panique.

Concernant "la nouvelle spiritualité", disons qu’une (voir plusieurs) religion nous a caché en occident cette alternative par intérêt. Ce qui est nouveau pour nous ne l’est pas nécessairement pour d’autre si ça existait avant notre découverte.

J @ 2008-08-19 21:11:36

cool thierry.

je n’ai jamais dit au sujet de quoi que ce soit tu aies écris que c’est nul! je t’ai au contraire laissé comprendre que j’y trouvais de l’intelligence, des idées, des ouvertures intéressantes, du sens éthique, et tout le toutim.

simplement j’ai émis des réserves sur plusieurs points concernant l’application de ces principes d’autoorganisation dans le cadre de l’organisation sociale, en pointant vers des points assez précis je crois.

tu m’as permis d’avancer dans mes réflexions avec tes écrits, souvent, sur papier et ici.

j’ose espérer que toi aussi tu as peut être retiré un peu de mes remarques, et de celles d’autres ici.

je suis même certain qu’à écrire ce billet ci-dessus tu as affiné ta pensée, comme on le fait tous quand on écrit et qu’on se retrouve dans le besoin de structurer.

mais je comprend si entre autre tu as fais ce billet suite à un commentaire que tu puisses dire que je botte en touche.

excuse si je t’ai vexé par ma fainéantise notamment.

Thierry Crouzet @ 2008-08-19 21:48:41

@J pas de pb

@Paul L’approche par régulation a été employée avant celle par auto-organisation pour décrire des systèmes... et aussi pour les contrôler.

Elles ne sont pas incompatibles mais je trouve la systémique inadaptée lorsque les variables sont irréductibles. Un des grands échecs de l’IA aura été à mon avis de tenter une approche systémique à ses débuts.

En théorie, on peut décrire tout système avec des agents autonomes. Mais pour un gaz l’approche statistique reste la plus efficace. Avec des agents, la puissance de calcul nécessaire est faramineuse mais sans doute qu’elle nous apprendrait des choses.

Remarque. La régulation et l’auto-organisation sont opérantes dans la nature. Il fait chaud, l’eau s’évapore, le soleil frappe moins fort... la terre régule sa température. Voir Lovelock. De même, l’auto-organisation est partout à l’œuvre. Une société humaine évoluée doit pouvoir employer ses deux mécanismes... mais comme nous sommes irréductibles, la régulation passe par un jeu de règles et de contraintes.

Marc Tirel @ 2008-08-20 11:11:10

Merci pour ce billet qui m’éclaire et m’inspire. Complètement en phase, comme souvent, avec ce que tu écris. UN véritable régal que de te lire quand tu es inspiré.

Tu as un double talent: celui de détecter (intuition) et de vulgariser.

Merci aussi pour les sources... "Reinventing the sacred" me semble particulièrement intéressant.

Marc

Manuel Vila @ 2008-08-20 13:46:45

Et bien, Thierry, tu devrais changer plus souvent tes habitudes car cet exercice d’auto-définition m’a été très profitable. Bien qu’ayant lu Le peuple des connecteurs, ton dernier billet m’a donné à comprendre des choses, qui jusqu’alors, m’avaient complètement échappé !

La distinction entre auto-organisation et autorégulation/autogestion est on ne peut plus claire et le parallèle avec la spiritualité est très intéressant. Cependant, je ne vois pas bien à quel moment tu échappes à la matérialité. S’abandonner à l’émergence n’est pas suffisant, me semble-t-il, pour atteindre la spiritualité. Certes, cette émergence est surprenante, imprévisible, magnifique. On peut la contempler, s’en émerveiller, mais on n’accède pas véritablement à un autre monde. Reconnaître notre incapacité à comprendre ou à anticiper les phénomènes complexes ne nous fait pas quitter le monde matériel pour autant. C’est comme un tour de magie, bien qu’on sache qu’il y ait un truc quelque part, on ne le connaît pas et on se laisse charmer.

Je veux croire en l’existence d’un autre monde qui est ailleurs, parallèle, autonome, indépendant du monde matériel. Les deux mondes ne peuvent pas communiquer directement, ils sont séparés, il n’y a pas d’interaction possible de l’un vers l’autre. Quand on est dans un monde, on est pas dans l’autre, on ne peut même pas l’imaginer ou se le représenter. Toutefois, il existe une interface entre les deux, une couche intermédiaire. Les chrétiens l’appellent le Saint-Esprit, d’autres l’Amour et les informaticiens peuvent se la représenter grâce au paradigme MVC, en considérant la Vue comme le matériel, le Modèle comme le spirituel, tandis que le Contrôleur sert d’interface entre les deux.

Cette interface est un cadeau du ciel (c’est le cas de le dire), car à travers elle, on devrait, finalement, être capable d’accéder au monde spirituel. Il suffit de s’y connecter, d’émettre et regarder pour instantanément recevoir quelque chose en provenance de l’Au-delà.

Voilà, je débute sur le chemin de la spiritualité mais je vis cela véritablement. Je perçois quelque chose qui est, je crois, ni dans ma tête, ni dans mon coeur, ni dans mon corps, c’est dans un autre monde.

Thierry Crouzet @ 2008-08-20 15:32:05

@Manuel Je te répondrai par un billet qui ne sera pas forcément tendre car tu tiens des propos à mon sens très dangereux et qui évoquent pour moi les heures les plus noires de notre histoire. Lis ça en attendant http://wilberwatch.blogspot.com/2006/06/materialistic-spirituality.html

Lamarck @ 2008-08-21 01:03:59

"Nous nous auto-organisons lorsque nous marchons sur le trottoir d’une ville"

"Personne ne gère l’auto-organisation, c’est cela qui est merveilleux"

  • Lorsque nous marchons sur le trottoir d’une ville, nous obéissons à des règles qui sont dictées par un pouvoir politique, gérées par une administration, surveillées par une police des routes, sanctionnées par une structure judiciaire.

C’est cela qui dicte le moindre de nos pas, et notre comportement à l’égard des passants.

Sinon, cela s’appelle marcher dans la jungle, avec des conséquences assez immédiates, lorsqu’aucune police ne sanctionne les comportements:

possibilité d’agresser le passant, comme fait l’animal sauvage dans la jungle: possibilité de le tuer, de le manger, de le violer...

Vous oubliez qu’un passant civilisé, dans une ville, marchant sur le trottoir, a intégré dans ses faits et gestes, depuis son enfance, la présence d’un Etat gérant la Cité et sanctionnant les comportements déviants, lui indiquant qu’il faut marcher sans bousculer le voisin.

Enlevez l’Etat, laissez les hommes en liberté, ils ne vont pas s’auto-organiser pacifiquement: ils seront des prédateurs les uns pour les autres.

Vous ne pouvez pas observer l’homme tel qu’il est après des années d’éducation par l’Etat, puis enlever l’Etat, et vous attendre à ce que l’homme reste tel quel, aussi civilisé envers son prochain, qu’il l’est quand il a la peur du gendarme.

Thierry Crouzet @ 2008-08-21 08:11:14

@Lamarck Votre pseudo est parfait. Appliquez la logique qu’il véhicule. Ce n’est pas parce que certaines choses ont été mise en place par un pouvoir centralisé, qu’elles ne peuvent pas en suite s’auto-organiser.

Quand un informaticien programme un système auto-organisé, c’est bien un genre de pouvoir centralisé qui fixe les règles mais l’auto-organisation se produit tout de même.

Dans la nature, les règles évoluent... certaines mènent à des auto-organisations, d’autres pas. Tout ce qui fait évoluer les règles est bon à prendre.

Si tu veux développer :

http://blog.tcrouzet.com/2008/08/21/invitation-a-la-conversation-audio/

Equilibrium @ 2008-08-21 11:29:57

Monsieur Lamarck, là je m’amuse:

Lorsque nous marchons sur le trottoir d’une ville, nous savons que les règles qui sont dictées par un pouvoir politique, gérées par une administration, surveillées par une police des routes, sanctionnées par une structure judiciaire et que ce qui dicte le moindre de nos pas, et notre comportement à l’égard des passants ont une origine bien moins apparente et immédiate que l’effet de telle ou telle décision politique.

  1. TOUTE DECISION, quelle soit politique ou autre, n’est qu’un leurre destiné a donner l’illusion d’une maîtrise.

Exemple : Vous avez décidé de nous convaincre pour être sur de pouvoir maîtriser la situation, mais vous vous aperçevez, lorsque les réponses ne sont pas telles que vous les attendiez, que cette décision n’est pas optimale et correspond simplement à une idée que l’on vous a inculqué, qui elle-même provient d’un choix qui, en fait, fait partie d’une des autorégulations possibles que les différents acteurs du monde urbain ont inspiré, lorsque bien entendu la fonction attribuée à une route est de circuler.

La preuve en est que le moindre petit attroupement qui contrevient à cette fonction choisie parmi tant d’autres, déstabilise les "décisions" qui ont été prises à ce sujet.

  1. Les exemples pris (la route et la jungle) sont issus de paradygmes totalement différents. Un autre indice qui fait apparaître les valeurs inculquées, donc sédimentées sur un organisme antérieur, est que vous avez une définition un peu occidentale de la jungle.

:-) un jour peut être, le monde urbain attribuera une fonction déterminante à la jungle : CE jour là, alors, vous pourrez songer à une comparaison possible :-)

Et ce jour là, j’ose espérer que les mythes anthropophages, qui ne se pratiquent que pour des raisons bien particulières, auront cessé de vous impressionner...

J @ 2008-08-21 16:41:31

J’espère thierry que les retours que tu as eu sur ta définition plus que discutable sur autoreg/autoorg après avoir posté ton papier sur agoravox ont été nourrissants pour toi, même s’ils venaient probablement de personnes n’ayant pas lu ton intégrale.

J’ai noté que flo meichel t’a répondu d’ailleurs.

Thierry Crouzet @ 2008-08-21 18:31:40

C’est pas moi qui ai posté sur Agoravox... c’est une reprise automatique, je suis pas aller voir et j’ai pas regardé les comments.

Cet article n’a pour moi aucun sens hors contexte...

J @ 2008-08-21 18:41:26

?

attend, éclaire moi et tout le monde ici par la même occasion, il y a quelquechose que je ne comprends pas.

je ne connais pas ce "process" de publication sur agoravox.

Paul .ca @ 2008-08-21 19:03:04

Bon nous avons je pense la preuve quasi-certaine que J n’est pas Revelli. ;)

@J

Agoravox récupère automatiquement le flux RSS avec l’autorisation de l’auteur.

En passant, ça fonctionne mal avec mon blog après mon inscription ?!?

"en indiquant ici l’adresse de votre fils RSS, l’équipe éditoriale d’Agoravox analysera automatiquement tout article de votre fil contenant dans le titre ou le corps le code agoravox"

Peut être ce qui manque dans mes articles. Cozop fonctionne sans cela.

Bah ces réactions à chaud (jusqu’à Rétif 19H45) confirment un peu le méta-discours de Thierry sur la nécessité de connaitre mieux les textes d’un auteur pour mieux sauter les barrières de la communication écrite.

D’une manière générale, on peut s’efforcer de les diminuer au minimum de hauteur avec un travail assez laborieux sur la communication écrite mais on ne maitrise pas le contexte du lecteur qui interprète.

Sinon j’y trouve pas beaucoup d’intérêt d’autant qu’il a fait ici l’effort de clarification en proposant ses définitions.

J @ 2008-08-21 19:21:27

???

si l’alimentation par flux rss était automatisée, tous les billets de thierry seraient transférés vers agoravox, ce qui n’est pas le cas.

si le choix de les transférer ou non vers agoravox se fait par thierry au moment où il publie un billet, la remarque de thierry un peu plus haut est étonnante, dans la mesure où c’est lui qui aurait fait ce choix.

désolé, mais pour moi le mystère de ce process reste donc entier...

par ailleurs, paul.ca, il semble que vous viviez une histoire d’amour passionnelle avec thierry.

c’est beau : )

mais celà vous aveugle quelque peu.

en effet, nul besoin de connaitre toute l’oeuvre de thierry pour par exemple rechigner sérieusement au sujet de ce papier sur autoreg/autoorg.

Paul .ca @ 2008-08-21 20:53:00

@J

Ce qui est automatique n’est pas nécessairement systématique ou globale.

Je connais pas bien Agoravox mais Cozop permet à l’inscription d’indiquer ce qui ne devra pas être publier avec le filtrage ("nocozop"). Au contraire le code "cozop" force la publication. J’imagine que c’est pareil sur Agoravox.

De l’amour passionnelle

Pour être franc je suis davantage attiré par une jeune Silvana Mangano sans vouloir offenser personne. :D

Vous êtes nouveau ici car des anciens du blog m’ont parfois fait le reproche inverse d’être trop critique. J’essaye de soutenir modestement sa démarche quand elle va selon moi dans le bon sens.

Thierry Crouzet @ 2008-08-21 21:32:59

@J Si tu veux comprendre comment AV marche va sur AV... C’est pas mon business. AV a une équipe éditoriale qui sélectionne des articles. Ils ont pris le mien et voilà. C’est pas sorcier.

Sur coZop c’est l’auteur qui décide seul. Tous les billets sont a priori repris. C’est les amis qui feront le comité éditorial.

J @ 2008-08-21 21:57:46

ben dis donc...

je te pensais plus ’’consistant". comme quoi!!!!

no more comment.

phyrezo @ 2008-09-03 22:46:54

"Je ne suis pas un expert de la systémique, je n’ai jamais aimé son langage"

C’est étrange au vu de tes idées et dommage à mon avis, tu perds toute une approche scientifique (et j’insiste sur scientifique, non pas marketing ni sociologique) qui permet de mieux appréhender les systèmes complexes.

Cependant tu fais, comme monsieur Jourdain, de la systémique sans le savoir, quand tu parles régulation, d’émergence, que le tout est plus que la somme des parties, etc...

Personnellement, c’est au cour des mes études d’ingénieur (et non de marketing) que je l’ai rencontrée dans les cours de Systèmes d’Information de Marc de Fouchecour. Cela m’a passionné et influence aujourd’hui encore ma manière de penser. C’est d’ailleurs peut être cela qui m’a indirectement mené sur ce blog.

Aujourd’hui la systémique est un peu obsolète et a été remplacée par les théories de la complexité plus englobante, qui sont son prolongement. La systémique propose une approche des systèmes complexes, en affirmant que le tout est plus que la somme des parties, et que les parties peuvent être tout aussi complexes que le tout (donc pas de postulat de "réductibilité des agents" à mon avis) ce qui rends le reductionisme cartésien innaplicable.

Le concept de systémique comme une "science", n’a jamais été acceptée par la communauté scientifique, parce que Ludwig van Bertalanfly était un peu présomptueux de vouloir pondre une "Théorie générale des systèmes", mais si l’on considère la systémique, non pas comme une sciences en soi, mais une approche, dans la lignée des études menées par les cybernéticiens, c’est une manière (et pas l’unique, l’analyse statistiques par exemple dans les gaz est peut-être meilleure) d’appréhender un système complexe.

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