Thierry CROUZET

Des commentaires en couleurs

Je viens de colorer les commentaires postés par les gens qui cherchent à cacher leur identité (c’est un bricolage qui ne sera sans doute pas exhaustif). Il me semble que ce code couleur sera une information utile à tous les commentateurs. C’est un élément à prendre en compte dans les discussions. La franchise me paraît une qualité. Avoir le courage de ses opinions en est une autre. Personnellement, je n’ai pas envie de discuter avec les gens qui avancent masqués. Je ne dis pas qu’ils ont systématiquement tort mais leurs méthodes me déplaisent.

phyrezo @ 2008-09-20 17:57:37

techniquement je suis dépassé. Je ne sais pas ce qu’est un anomyzer.

Mais sans anomyzer, ça t’avance à quoi mon adresse IP ? Tu sais que je viens de Paris, et encore...

Contrairement à Humbold, Mutatis, Auguste, et autre pseudo derrière il ne semble se trouver qu’une seule personne, il me semble important de cultiver une identité numérique. Cela permet d’être plus cohérant d’aller plus loin dans le débat et la réflexion.

C’est pourquoi j’ai créé l’identité phyrezo. Tout au long des post, on sait qu’il y a une personne, on peut poursuivre la conversation. Et si on veut aller plus loin, comprendre ce qui guide ma réflexion, on peut aussi cliquer sur le pseudo...

C’est vrai que pour moi Auguste et le toutim envoie des coup dans l’eau, car je ne peut pas aller plus loin. Pas tant à connaitre son IP, mais peut être ce qui l’interesse, ce à quoi il croit, etc...

Paul .ca @ 2008-09-20 17:58:34

Ça me distrait et attire davantage mon attention ce fond rouge.

[via anonymyzer] à côté du pseudo me semble bien et suffisant.

Pierre @ 2008-09-20 18:11:29

La démocratie a inventé le vote caché, contre le vote à main levée qui n’est jamais franc.

L’avancée d’Internet serait justement de pouvoir débattre du fond, sans rester prisonnier des autocensures qui s’attachent à la personne découverte.

C’est le b à ba de la psychologie qu’on se censure quand on est à visage découvert.

La discussion anonyme sur Internet, c’est l’équivalent du bulletin caché qu’on met dans une urne, dans une démocratie : on peut discuter du fond sans aucune autocensure, sans pression, sans terrorisme de la pensée.

Enorme progrès dans le débat de vérité.

Vouloir revenir au vote à main levée c’est une régression, pas un progrès comme vous l’imaginez dans votre idéalisme.

Paul .ca @ 2008-09-20 19:03:04

Pour ce qui est du courage qu’il faut pour exprimer ici ses opinions à "visage découvert" il faut relativiser. ;)

Je tiens a saluer le grand courage de Roberto Saviano, 29 ans, auteur à succès de «Gomorra». Depuis son roman-document qui parle de la camorra (mafia napolitaine) il est sous protection policière.

http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/notizie-italiane/lauteur-de-gomorra-a-mantoue

Un film est tiré du livre avec le même titre.

http://www.imdb.com/title/tt0929425/

Thierry Crouzet @ 2008-09-20 19:20:34

J’ai aucun problème avec les identités numériques. Phyrezo par exemple ça me va très bien. Ne pas connaître mes interlocuteurs je m’en fiche. Ce qui me dérange c’est les gens qui se cachent, prennent plusieurs identités, se répondent à eux mêmes et font croire qu’ils ont raison... Et surtout lancent des arguments qu’ils n’auraient jamais le courage de défendre en face à face.

Le Web permet à tout le monde de s’exprimer, c’est ça l’avancée... pas de pouvoir se cacher comme un truand. Quand au vote caché, ce n’est pas un acquis pour moi mais bien au contraire un des signes divers que nous renonçons à nos responsabilités. Je ne porte pas le vote très haut dans mon coeur.

Bon je vais virer le fond rouge et laisser la ref anonymyzer.

J @ 2008-09-22 11:14:25

Gomorra : pas lu le livre, mais le film j’ai trouvé ça très très bien, à tous points de vue. Ca fait un moment que j’avais pas vu un film européen aussi dense.

ocarbone @ 2008-09-24 14:59:08

Bonne idée !

J’aimerai bien pouvoir disposer du script permettant d’ajouter le Tag [via anonymyzer] ... pourriez-vous m’indiquer où le récupérer ?

D’avance, merci !

Thierry Crouzet @ 2008-09-24 15:40:36

J’ai juste introduit un filtre IP dans mon template. Le tout à la main. C’est pas un plug-in. Pas le temps de le faire.

Henri A @ 2008-09-24 20:01:27

Au gourou :

Je ne sais pas dans quel fil mettre ce truc :

Nassim Nicholas Taleb : "Plus la finance est mathématisée, plus c’est du baratin"

Nassim Nicholas Taleb est l’auteur du "Cygne noir" (Les Belles Lettres, 2008)

les gens qui font du risque mathématique, qui appliquent des méthodes d’ingénierie mathématique aux risques des marchés (...) pensent pouvoir donner une mesure de risque comme on mesure une température, et ils sont convaincus de la pertinence de leur modèle. Votre grand-mère pourrait faire aussi bien sur les mêmes instruments financiers !

En décembre 2007, l’Ecole supérieure de commerce de Paris vous a engagé pour parler devant le comité exécutif d’une grande banque française. Vous ne voulez pas la nommer, mais ses couleurs sont rouge et noir. Que s’est-il passé ?

J’ai exposé ma thèse, puis j’ai demandé à l’assistance, au comité exécutif combien d’entre eux utilisaient les méthodes charlatanesques comme le ratio de Sharpe et la valeur en risque ("value at risk"). Ils ont presque tous levé la main. Après leur avoir donné mon avis, j’ai senti une certaine hostilité envers ma personne. On voyait facilement qu’ils pensaient maîtriser leur risque. C’est le symptôme classique d’une organisation qui ne comprend pas ses risques. Lors du dîner, personne ne voulait s’asseoir à côté de moi.

Existe-t-il des méthodes permettant aux banques de contenir le risque ?

Oui. Avant le krach de 1987, les gens étaient plus prudents et pragmatiques. Ils ne se basaient pas sur des estimations d’événements rares, et cela marchait très bien. En 1987, on a commencé à donner aux traders des méthodes basées sur une évaluation des probabilités. En octobre, on a eu un krach.

Comment qualifier la gestion des risques dans les banques ?

C’est un mirage. Les gens font des projections théoriques à partir d’événements qui doivent n’avoir lieu que tous les mille ans ou les dix mille ans, alors que la finance moderne n’a que quinze ans d’existence ! Dans les produits dérivés, 90% du compte de résultat d’un trader peut être réalisé en un jour. Les banques ont 2 comptes de résultat : celui qui vient de la marge d’intérêt du compte courant de votre belle-mère et celui qui vient de la gestion du risque. En 1982, les banques américaines ont perdu en un seul mois tout l’argent gagné dans leur histoire. Elles l’ont encore fait en 1990-1992 et elles viennent de perdre 1.400 milliards de dollars, soit beaucoup plus que ce qu’elles ont gagné au cours de toute leur histoire...

Il a déjà vendu 700.000 exemplaires de son dernier ouvrage "the Black Swan"

Jérôme Kerviel, qui a fait perdre tant d’argent à la Société Générale ? C’est un "Black Swan". La quasi-faillite de la banque d’affaires américaine Bear Stearns ? un "Black Swan". Celle de Lehman Brothers ? un "Black Swann". La déconfiture de Fannie Mae et Freddie Mac ? un "Black Swan"

phyrezo @ 2008-09-24 20:23:30

Au gourou

j’ai lu sur une source pas fiable sur internet (et j’ai chercher en vain une source fiable), qu’on avait fait trader des singes, et qu’ils s’en sortaient en moyenne aussi bien que les traders les plus aguérris.

La finance, c’est finalement assez simple, quand les marchés montent, tu peux passer autant que coup de fil que tu veux, tu gagnes plein de fric, et à la fin de l’année tu t’achète une ferrari. Quand les marchés chutent, tu passes autant de coup fil que tu veux, tu perds plein de fric (surtout maintenant que la vente à découvert n’est plus autorisée, ce qui était soit dit en passant une totale absurdité, car on pouvait dès lors faire le marché tout seul), et tu demande au contribuables de casquer.

Paul .ca @ 2008-09-24 21:00:53

Merci Henri :) je pensais justement au "Black Swan". le lien ?

Il faut interpréter son propos avec son contexte et le milieu financier ou il intervient.

phyrezo,

Les singes ne savent pas tout. Quand les marchés chutent, tu peux gagner de l’argent avec la vente à découvert. Ils ont fermé vendredi cette possibilité jusqu’à début octobre pour une enquête sur des rumeurs fausses émises.

phyrezo @ 2008-09-24 21:33:17

@Paul

bien sur d’un point de vu micro, à l’échelle de l’individu, tu peux tirer ton épingle du jeu grâce a la vente a découvert, qui je persiste me semble être une abération pour la finance; mais en macro, les institutions financières dans leur ensemble vont perdre du fric.

Quand j’ai commencer à travailler pour le monde financier, j’ai chercher à comprendre le mécanisme. Je me suis dit, si dans ce processus de s’échanger des bouts de papiers qq’un gagne de l’argent, forcement qq’un de l’autre coté en perd. Mais à l’époque (en 2005), ce n’était pas ce que j’observais, quelque-soit la banque les traders touchaient des grosses primes. Comme si par le simple fait d’échanger des bout de papiers, il y avait de la valeur créée (comme dans l’industrie).

C’est la que j’ai compris que les marchés montaient. Donc, qu’on échange son papier ou pas, on pouvait tous gagner de l’argent, qui correspondait grosso modo, à ce que je comprenais, à la valeur créée par l’économie "réelle". Du coup tous les traders était content et pouvais s’acheter des ferrari.

Seulement cet état de grâce ne pouvait pas durer, et la je me rends compte qu’il y a aussi des moments ou tous perdent de l’argent (bien sur certain hedge fund on peut être réussit à profiter de la crise et a gagner de l’argent, mais en globalement ils ont perdu). Seulement on ne leur demande pas de rendre la ferrari.

"Les singes ne savent pas tout"

Et jen’ai pas réussit à vérifier la source de cette expérience. L’idée serait de dire que justement, que dans le trading les savoirs, les gammas et autres grecs, les VaR et autre produit de Monte Carlo, finalement ne te sont pas d’une grande aide, et ne change pas les gains moyens.

Enfin pour revenir à la vente à découvert, ce principe m’a toujours semblé étrange. Quelle est l’idée derrière vendre quelque chose qu’on pas, a part transformer la bourse en un énorme jeu de roulette.

Le risque systémique que je vois, c’est àque tu peux faire le marché dans le sens qui justement te conviens.

A partir du moment ou tu n’as pas besoin d’avoir le stock pour vendre, tu peux vendre autant que tu veux (admettons que tu sois quand même, mais uniquement limité par ta capacité de t’assurer à une chambre de compensation, mais que tu ai de grosses liquidités). Il te suffit alors de mettre progressivement de gros volume en vente sur le marché, mécaniquement par la loi de l’offre (devenue plus importante de part tes ventes) et de la demande (constante), le marché va se mettre à baisser. Et c’est tout benef pour toi... CQFD (je me demande si ce n’est pas la méthode avec laquelle Soros avait fait chuter la livre Sterling)

Henri A @ 2008-09-24 22:23:05

Je n’ai rien lu de Taleb, à part ce qu’en a dit Thierry.

Je n’y connais rien en économie et en bourses ( financières ).

L’intérêt de mon commentaire plus haut est que j’ai copié coller le truc dans un fil de traders.

Paul .ca @ 2008-09-24 22:29:35

@phyrezo

J’ai failli travaillé à la bourse de Montréal comme informaticien mais j’ai investi en bourse il y a qq années. Je me suis intéressé un peu à l’analyse technique et je comprend ce qu’en dit Taleb. il veut en relativiser l’intérêt.

la vente à découvert, ce principe m’a toujours semblé étrange

Oui c’est étrange si on le sort de son contexte. Je t’apprendrai rien en te disant que la bourse c’est de l’investissement mais aussi une prévision ou un pari sur la valeur futur. Tu joues à la hausse quand tu prévois que ça va monter et à la baisse quand tu prévois une baisse. Vu ainsi ça devient logique et utile au marché. Tu disais en substance quand "les gens gagnent c’est que d’autres gens perdent" et de la même manière quand "des gens perdent c’est que d’autres gens gagnent". C’est loin d’être aussi simpliste et mécanique mais je voulais juste indiquer la réciproque.

de mettre progressivement de gros volume en vente sur le marché

Oui c’est tout un art de gagner sans trop effrayer les autres détenteurs. Ça me fait penser à la pèche au très gros poisson. De temps en temps il faut lâcher du leste et repartir sans en avoir l’air. A l’usure on va l’avoir. :D

....

pour la complexité je suis plutôt situé à équidistance entre ton avis et celui de ce journaliste financier :

"Plus généralement, des produits devenus trop complexes pour être compris par le management d’une banque devraient attirer l’attention et, en conséquence, ne plus être utilisés”.

http://laplumedaliocha.wordpress.com/2008/09/22/quand-la-finance-echappe-aux-financiers-eux-memes/

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