Thierry CROUZET

Oublions la crise climatique

Supposons comme Ray Kurzweil que les nouvelles technologies réussiront très vite à convertir 1 % du rayonnement solaire pour satisfaire tous nos besoins énergétiques. Imaginons que les biotechnologies réussissent à produire des aliments en quantité illimitée sans nuire à l’environnement tout en maintenant nos corps dans un état de santé remarquable. Imaginons, imaginons… Je nous crois capables de toutes ces prouesses. Je suis sûr que nous les réaliserons.

Mais après ? Aurons-nous pour autant réduit la pauvreté ? Les écarts vertigineux entre les riches et les pauvres ? La solution n’est pas technologique. Nous avons déjà la technologie pour nourrir convenablement l’humanité et lui procurer des services de santé élaborés. Si nous ne le faisons pas, c’est parce qu’il nous manque un sens collectif, une raison spirituelle de le faire.

En l’absence d’un sursaut spirituel, je crains le pire, je crains le retour de la barbarie et de voir s’éloigner le rêve de Kurzweil. Si notre cher futurologue avait vécu dans l’Alexandrie du IIIe siècle avant JC il aurait pu aussi faire des prévisions faramineuses. Il aurait pu nous dire que nous devons penser exponentiellement notre évolution. Je crois que je me pense depuis toujours dans un temps exponentiel mais je n’oublie pas qu’une catastrophe est possible qui nous ferait perdre beaucoup de temps.

Nous avons besoin d’une raison, pourquoi pas d’une multitude de raisons, d’aller de l’avant. Nous avons besoin d’un sens (une signification et non pas une direction). Dieu a longtemps été le moteur. Il est insuffisant. Il ne nourrit pas l’athée que je suis. En plus la croyance en Dieu n’a jamais empêché les uns d’oublier les droits les plus élémentaires des autres. Nous devons inventer une spiritualité plus forte que la spiritualité religieuse.

Je n’imagine qu’une solution : la conscience collective. Créer la force qu’invoquent les chevaliers Jedi. Est-ce un rêve puéril ? Peut-être mais je suis ouvert aux autres propositions. Ben Goertzel évoque l’idée d’une TransReligion/UNReligion. Il croit aussi que le Net a déjà peut-être développé une forme de conscience. Francis Heylighen, lui, affirme qu’Internet sera bientôt capable de s’auto-organiser sans que nous ayons à intervenir. Il produirait par lui-même de nouvelles connaissances !

Ces perspectives peuvent paraître inhumaines mais je les crois seules capables de nous rendre humains. Quand je regarde le monde autour de moi, je le trouve tantôt sublime, tantôt abominable.

Notes

  1. Jeudi dernier, j’étais à Genève pour une conférence et j’ai passé l’après-midi avec Réda Benkirane. Il travaille à un livre sur l’Islam et la science. Il m’a fait remarqué que, aujourd’hui, plus personne ne crée rien de beau au nom des religions. N’est-ce pas un signe que leur temps est révolu et qu’il faut inventer une nouvelle spiritualité ?
  2. Surtout qu’on ne me rappelle pas l’existence ici de l’integral philosophy. C’est encore un machin trop orienté développement personnel pour que ça nous soit d’une quelconque utilité. C’est collectivement que nous devons nous développer, c’est ainsi que nous nous épanouirons individuellement.
  3. La nouvelle spiritualité ne fera pas la synthèse des religions existantes, c’est impossible, elle les laissera vivre leur vie, elle proposera quelque chose d’au-delà, peut-être pas contradictoire avec elle mais qui n’exigera pas le même ordre de foi.
  4. Le consumérisme nous a poussés à tous acheter la même chose. C’est absurde. Nous possédons presque tous une télé alors qu’il nous suffirait d’aller la regarder chez nos voisins et ainsi renforcer nos liens collectifs. Non, pour maximiser la consommation, il faut aussi maximiser l’individualisme. D’une certaine façon, la croissance économique matérielle implique l’individualisme, l’homme aliéné.
  5. La cohabitation est peut-être le seul moyen de réduire la vieille croissance et de la transformer en croissance spirituelle.
  6. Dans The Global Superorganism, Francis Heylighen montrent comment notre civilisation peut être considérée comme un organisme.
Thierry Crouzet @ 2009-05-20 06:51:39

Sur mon blog : Oublions la crise cimatique http://bit.ly/d7ztA

Martin Menu @ 2009-05-20 07:28:49

"Oublions la crise climatique", billet rafraîchissant de @crouzet -- http://twurl.nl/ulqli0

Urgence climatique @ 2009-05-20 10:22:08

Nous avons seulement 10 à 15 ans pour empêcher la crise climatique.

Ecoutez Isabelle Delannoy:

http://www.dailymotion.com/video/x3oyj7_isabelle-delannoy-lurgence-environn_news

Ce n’est pas en 10 à 15 ans qu’une nouvelle technologie propre pourra prendre la place de toute la techno polluante, sur toute la planète.

Thierry Crouzet @ 2009-05-20 10:30:44

C’est justement pour ça que je crois que la solution sera d’ordre spirituel.

Phyrezo @ 2009-05-20 13:54:36

*"En l’absence d’un sursaut spirituel, je crains le pire," -

"Nous avons besoin d’un sens" -

"Je n’imagine qu’une solution : la conscience collective."*

Voilà. Ite missa est.

C’est pour cela que j’ai l’impression que par exemple jf Noubel est dans une démarche intéressante.

Bien sur, je lis Crouzet, et je sais qu’il n’y a de voie unique, la solution étant à l’opposé de la tentation d’universalisme comme l’annonçait deja Panikkar en son temps.

Il y a aujourd’hui des tentatives, ici ou là de syncretisme tentant à chercher le dénominateur commun des formes de spiritualités ou d’autre qui cherche la possibilité d’une spiritualité laïque

Cependant, sans le carcan d’une religion, comment forger cette spiritualité, sans qu’elle ne s’égare dans des dérives sectaires et/ou commerciales ou se retrouve vide de sens (comme la tentative New Age).

La philosophie integrale ne va prendre la place de la religion, j’ai plutot l’impression qu’elle essaye de décrire comment peut murir la conscience (ce shema résume plus ou moins l’ensemble de la pensée).

Qu’est ce qu’elle te dit : qu’après bleu, sa Vérité unique, sa tentation d’universalisme et donc ses grandes religions monothéistes, vient orange et la seule poursuite du succès personnel, la spiritualité disparait, l’homme se suffit à lui-même.

Comment la philosophie intégrale peut décrire les formes de spiritualité qui peuvent émerger ensuite:

dans vert se dévellope la recherche de la paix intérieure (attirance pour le Yoga, la méditation, ...)

dans jaunes la conscience se porte sur la santé de ses relations / interactions avec son entourage et environnement

enfin dans turquoise on trouve la conscience collective.

La philosophie integrale, c’est comme la pyramide de Maslow: ce n’est qu’un modèle, forcemment une simplification.

Quand Maslow te dit qu’après l’apppartenance tu recherche l’estime des autres il ne te dis pas comment gagner cette estime -- la philosophie integrale, te dis qu’après la conscience de ton environnement tu tends vers une conscience collective, ni plus ni moins, elle ne t’explique pas comment l’obtenir.

Par contre, je vois dans ce post une confirmation de ce modèle. Je t’ai toujours situé en jaune et cela correspond au modèle que tu évolue vers turquoise.

Cela ne nous dit pas encore qu’elle forme de spiritualité pourrait venir nous donner du sens, cependant de plus en plus se dessine une conscience de l’environnement ou dans l’hypothèse de Gaïa de la planète comme un organisme vivant (ce qui peut d’ailleur parfois déplaire au tenants des religions ’officielles’)

"Surtout qu’on ne me rappelle pas l’existence ici de l’integral philosophy."

Et ben si !!! juste pour t’emmerder ;)

Marc Tirel @ 2009-05-20 15:19:31

Je n’imagine qu’une solution : la conscience collective.

Pour ceux qui ont envie de se relier aux autres, à eux-même et à cette "conscience collective" il y a une journée sur Paris le 12 Juin prochain qui traitera sous différents angles la question assez proche je trouve de l’Intelligence Collective Globale avec notamment JF Noubel. cf ici: http://bit.ly/TKIYM

Encore un livre à lire ! (The Global Superorganism, Francis Heylighen) Thierry je n’arrive pas à suivre le rythme !

Thierry Crouzet @ 2009-05-20 15:25:10

C’est juste un article...

Je vais voir si peux être la le 12, mais pas sûr.

Sinon je crois que mon prochain livre ne va parler que de la conscience collective, c’est bien sûr la seule possibilité pour une nouvelle spiritualité.

Phyrezo @ 2009-05-20 16:36:51

Thierry Crouzet, le nouveau Monsieur Jourdain, qui fait de la philosphie integrale sans le savoir. Mais Thierry critique, voire condamne, l’approche integrale, critiquant par la sa propre approche.

Comme si Monsieur Jourdain, plutôt que de se rejouir, en découvrant l’art de la prose, de la pratiquer, préfererait relayer la prose au rang de simple exercice, espérant peut-être mettre en avant la singularité et la nouvauté de son style.

;) sans rancune Thierry, mais la perche était trop tentante...

Je me suis inscrit à la journée de jf, ce serais intéressant de t’y voir.

Thierry Crouzet @ 2009-05-20 17:08:05

Pour moi la spiritualité à laquelle je pense se situe dans une autre direction que la spiritualité religieuse. Elle la laisse vivre mais elle ne lui doit pas grand chose. Je ne vois pas là un processus d’intégration et de transcendance, à moins que ça signifie tout et n’importe quoi.

Je commence à avoir lu un peu les integral philosophes ils ne m’ont rien appris, rien apporté, aidé en rien... c’est ce qui me fait peur chez jf qui se réclame de cette doctrine, à mon sens très XXe et postmoderne alors même qu’elle prétend se placer après.

C’est un danger d’avoir la prétention d’être au-delà dans l’histoire, surtout quand on n’apporte rien de neuf et qu’on ne répond à aucune question. Quelle est la fécondité de l’integral philosophy. J’ai lu un texte où un mec l’applique à la politique c’est affligeant. Une véritable philosophie doit nous apprendre à voir des choses jusqu’alors invisibles.

Phyrezo @ 2009-05-20 19:01:31

"J’ai lu un texte où un mec l’applique à la politique c’est affligeant."

par contre pour accompagner la fin de l’apartheid, ou aujourd’hui pour réfléchir à la construction de la société Afghane, ca à plutôt l’air de bien marcher...

Après il ne faut pas faire dire à ce modèle plus qu’il n’en contient. On se retrouve exactememnt dans le meme cas que notre toute première conversation, sur la systèmique.

Ce modèle étant, il difficile de dire le contraire, assez pertinent et fait échos, tout plein de gens essayent de s’en réclamer et de le servir à toute les sauces et de vendre n’importe quoi (si tu savais le nombre de liens adsense que j’ai sur ma boite mail, me proposant je ne sais quel enseignement spirituel de bas étage).

Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas une spiritualité (peut-être même pas une philosophie).

Ce que je trouve rassurant chez jf, c’est qu’il a intégrer le modèle, mais qu’il ne s’en sert pas comme un outil marketing, ni comme d’une vérité absolue.

je ne sais pas très bien c’est quoi la spiritualité que tu évoques. Avant tu disais que c’etait la connection (juste pour te titiller: jaune typique), maintenant tu dis ’une conscience collective’ (un pas vers le turquoise). C’est un peu faible non ? Pourquoi tu veux rejetter 40 siècles de recherches spirituelles ? Tu veux réinventer la poudre ?

Bon grès, mal grès, ma spiritualité doit beaucoup au catholiscisme et au protestantisme dans lesquels j’ai été éduqué, mais aussi au peu de ce que j’ai compris de l’islam, j’aimerais approfondir le bouddhisme, mon passage à Sydney m’a permis de toucher du doigt le Dreamtime enfin dans mon entourage j’ai pu mieux comprendre l’atheisme. C’est toutes ses briques qui constituent ma spiritualité.

Je ne les exclue pas pour recommencer un chemin à zero, elles sont forcemment incluent. Eventuellement j’essaye de les transcender.

Tu veux une energie nouvelle, le solaire, mais tu prétends qu’il ne devra rien à la science énergetique précendente !! C’est absurde.

Thierry Crouzet @ 2009-05-20 19:19:49

Je crois que je vais totalement réorienter le fil du livre que j’écris... parce que je veux traiter cette question et qu’il me faudra 150.

Henri A @ 2009-05-20 23:11:07

Cela commence à sentir le souffre ici !

C’est le moment ou les athéniens s’atteignirent ?

Phyrezo @ 2009-05-20 23:27:04

:D

peer @ xell911 @

la prochaine fois que tu passes a genève,

informe Maurice ou moi-même.

Ce serais pour nous très honorable que nous nous voyons le temp d’un repas au moins :)

axel, un pote directe a Maurice,

et moi je suis ex-informaticien et aspirant mathématicien.

Pour ce qui est du sujet de la spiritualité,

tu n’est pas passé loin du CERN,

la vérité est ailleurs :)

a++

Ali baba et sa caverne sans les 40 voleurs @ 2009-05-21 03:09:50

Non, c’est là que les athéniens s’éteignirent...

"Une véritable philosophie doit nous apprendre à voir des choses jusqu’alors invisibles."

c’est comme si on disait " Une véritable méthodologie doit nous apprendre à prouver des choses jusqu’alors improbables" ou encore " un véritable rasoir doit nous apprendre à couper des choses jusqu’alors indissociables".

Ce dont tu parles ici, c’est l’objet de la métaphysique au sens Kantien du terme (l’oiseau qui s’imagine pouvoir mieux voler sans l’air qui semble le freiner) et non des philosophies.

Les philosophies permettent à l’homme de comprendre. Une fois qu’il a compris, il est en mesure de trouver, ou produire, l’outil qui assistera le mieux sa progression.

Une philosophie qui se mettrait à apprendre à l’homme sortirait de son rôle. Elle s’interposerait entre l’homme et ce qu’il perçoit.

Le philosophe n’intervient qu’après le stade de la perception. Pas avant.

Alors effectivement, on peut à la lumière de la compréhension rattraper les failles de perception subsistantes (par déduction). Mais à notre époque on a un peu tendance à oublier qu’il s’agit de rattrapage et non du produit de notre propre perception.

Même pour les philosophes platoniciens, l’homme doit avoir d’abord perçu le monde des idées AVANT de commencer son travail philosophique.

Sinon Platon n’aurait jamais écrit "le Menon" s’il pensait qu’un philosophe était d’emblée un enseignant. Le monde des idées est situé à l’intérieur du savoir pratique (techné) de la caverne (physis). Non en deça ou au delà. Socrate n’enseigne pas au Menon. Il lui permet de travailler sur les souvenirs de ce que cet esclave maintenu dans l’ignorance a perçu. Il met en évidence que ce sont les résultats d’un contact antérieur et non des dispositifs pour remplacer son attention.

Il y a beaucoup de retheurs et de politiciens, qui se placent toujours entre l’homme et ce qu’il perçoit pour professer leurs intérêts et empêcher que le travail philosophique se fasse en l’homme. On comprend ainsi qu’il y ait peu de philosophes.

Si le philosophe se mettait, comme font tous ces gens, à percevoir ce qu’il doit comprendre au lieu de devoir comprendre ce qu’il perçoit, son monde d’idées serait très limité. Limité à la répétition systématique des schémas, des modèles du monde compris, mais pas de celui qui reste à comprendre.

Thierry Crouzet @ 2009-05-21 08:23:17

@peer@xell911 Je reviens le 17 juin. Conf le 18. Le 19 on organise un brain storming dans la montagne pour refaire le monde.

@Ali Je ne pense pas le contraire. Je ne parle que de ce que je renifle. Mais quand j’ai découvert la théorie de falsifiabilité de Popper, j’ai pu percevoir des tonnes de choses que je n’avais jamais perçues avant. Idem après avoir lu Proust ou vu Roublev. J’ai un faible pour les initiateurs.

Et si je te suis jusqu’au bout (je suis pas sûr de tout comprendre) tu discrédites les scientifiques qui montent des expériences pour observer le monde. Ils veulent souvent observer une chose dont ils supposent l’existence mais pas toujours... et même dans le premier cas ils découvrent des choses inattendues.

Ali baba qui sait comment ouvrir la caverne @ 2009-05-21 11:06:13

" tu discrédites... " Tu as eu raison de ne pas en être sur, car tu m’as fait faux bond tout au bout. :-) Si c’était le cas, ce serait de la théorie mal comprise.

L’important est que pour supposer l’existence de quelque chose il faille en avoir observé les effet sur d’autres choses, voire avoir observé l’émission de quelque manifestation de cette chose que l’on ne peut attribuer aux autres.

Pour l’inattendu, ils finissent toujours par se souvenir de la partie de leur observation qu’ils mirent de coté pour un temps, ne parvenant pas à l’expliquer. Ce qui renforce leur théorie par la suite.

C’est leur observation qui leur sert à corroborer les propriétés qu’ils essayent tour à tour sur la chose, puisqu’ils ont déjà observé sur d’autres choses les résultats de ces propriétés.

C’est, du moins, ce que j’ai observé jusqu’à maintenant... :-) La falsification est falsifiation de la théorie tirée l’observation et non de l’observaion elle même.

peer @ xell911 @

yaaaaeh !!!! yheepeekey

je suis sur un wifi collateral,

debout dans couloir d’une EMS a geneve,

j’ai donc noted le 17

entre-temps je preparifie le filmage couvrable

de 2009.linuxdays.ch en debut juin à Genf.

merci,

je suis trop fouxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Un Individu @ 2009-05-22 15:01:02

" Progresser plus loin, aller plus vite, avec le support d’un groupe..."

Cette idée a été émise il y a 2 ans déjà par une personne dans le cadre d’une comparaison entre Psychanalyse et analyse de personnalité tout en tenant compte "d’un temps culturel spécifique, du contexte et de l’environnement".

Mais cette idée aurait pu être (en réalité, a déjà été) émise pour d’autres types de progression...avant que ses auteurs s’aperçoivent, voire même dans certain cas ne s’aperçoivent pas, deux ans après, de ses limitations puisqu’elle magnifie les 3 slogans les plus caractéristiques et surement les plus vagues et indéfinissables du mythe de la performance.

Comme elle a généré, dans notre société, l’énergie d’accomplir des objectifs tous aussi contradictoires les uns que les autres (dont la contradiction n’a rien ou si peu eu à voir avec des oppositions d’opinions), ce la pourrait fournir un sujet d’étude (voire même de satire) assez passionant.

On se félicite, on se congratule, une fois l’objectif atteint...l’important étant qu’il ne doit sous aucun prétexte parvenir à son aboutissement le plus complet. Sinon, gare à la dépression et à l’inactivité "mère de tous les vices" qui suivraient la question : "nous y sommes parvenus...et ensuite que faire d’autre ?".

Cette fameuse question qui plonge le "champion" dans le difficile apprentissage de la victoire et de l’accomplissement... parce qu’on lui demande de se répéter, donc de se dépasser.

Cette fameuse question qui le conduit à remettre en cause ces "plus loin", "plus vite" jusqu’au "support" même de ce fameux "groupe" pourrait finalement gâcher toute une vie, tout un environnement, toute une nation et, en fin de compte, tout un monde dédiés à la finalité de ces slogans.

Cette idée selon laquelle nous devrions nous interdire cette question participe de la plus incroyable attaque de tous les temps, coordonnée orchestrée et menée depuis des siècles contre ce que ses éloges appellent avec dégoût : L’individualisme.

Pourtant, en observant attentivement la réalité dans laquelle évolue ce monde, nous serions bien avisés de comprendre que nous ne devrions pas interposer entre la réalité et l’homme qui perçoit cette réalité, ces slogans.

Et bien nous en viendrait d’admettre, sans en avoir honte, que Oui! Nous sommes des êtres individuels ! Que la rapidité avec laquelle nous progressons n’a rien à voir avec celle du groupe ! Et enfin, que notre mémoire collective, justement, s’accomode très mal, voire même se dilue et se perd totalement, dans ces mythe de la performance qui n’appartiennet qu’au groupe et non à l’individu.

Car là où un individu peut revenir en arrière, entre autres dans ses réflexions (relisez vos articles d’avril et mai 2007), un groupe ne le peut pas.

Se priver de son individualité revient à se priver de sa mémoire et à s’exclure définitivement de toute améloiration possible du groupe.

Ce n’est donc pas l’individualisme qui est à mettre en cause, mais bien plutôt ces slogans de groupe qui conduisent à une radicalité de position nuisible à l’espèce humaine et à son environnement !

Carole\_Fabre @ 2009-05-23 10:05:26

@crouzet très intéressant ton dernier post, je m’y retrouve dans tes réticences http://tinyurl.com/pq7mv9

AntiBuzz @ 2009-05-23 13:38:51

"Ce qui m’intéresse avec twitter c’est de saisir le bruit de fond de la conscience globale"

Bruit de fond... Conscience globale... Intelligence collective...

Méthodologie de marketeux qui s’intéresse au plus petit dénominateur commun de la collectivité.

Le résultat est toujours très décevant. C’est la négation de l’intelligence et de la culture, qu’on retrouve chaque fois dans ce qui anime les buzz collectifs.

Quand le Web 2.0 rejoint l’idéologie TF1, avec le culte du bruit du fond qui réunit la masse... La communion solennelle autour de la médiocrité et de la démagogie virale. Si c’est ça le progrès... L’orgie du monde du marketing viral, berk.

Nessy Lupino @ 2009-05-23 18:15:13

@crouzet a peut-être trouvé où est la force des Jedi ! http://u.nu/7z37 bon, faut encore savoir comment l’utiliser du côté clair

Phyrezo @ 2009-05-25 16:52:41

@Thierry De la conscience collective

Une petite citation de la si profonde Simone Weil, qui peut-être t’inspirera dans cette nouvelle quête que tu entame :

"Il n’y a pas à choisir entre les opinions: il faut les acceuillir toutes mais les composer verticalement et les loger à des niveaux convenables. Ainsi hasard destin et providence."

La conscience collective Thierry, ne pourra se faire dans l’opposition et la negation, ni même dans la tolérance ou la compréhension, mais dans l’integration.

Cela me rejouis que tu t’engage dans cette recherche, on se croisera sur le chemin...

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