Thierry CROUZET
anti-Hadopi ou l’incohérence morale
anti-Hadopi ou l’incohérence morale

anti-Hadopi ou l’incohérence morale

Je suis contre Hadopi parce que je suis pour la libre circulation des données numériques.

Si je dispose de films, de livres, de musiques ou d’autres données numérisées, je veux pouvoir les partager avec tous ceux que ça intéressent sans que personne ne se mêle de nos échanges. Ces biens sont devenus aussi fugitifs que les idées et ils appartiennent à tous les hommes curieux.

Au passage, je sais que je peux violer des droits d’auteur. Je suis donc pour une nouvelle forme de rémunération des auteurs. Plutôt qu’elle s’effectue a priori, j’achète puis je vois, elle doit s’effectuer a posteriori, je vois puis j’achète si je suis satisfait.

D’une société régie par la rareté (je dois avoir de l’argent qui est rare pour voir), j’entre dans une société de l’abondance (je peux tout voir et ne payer que ce qui m’intéresse vraiment). Modèle de l’open source.

Ma position anti-hadopi implique donc une position politique au-delà même du problème du piratage. Si la dématérialisation est possible, il faut développer des modèles open source : les créateurs investissent leur temps et ignorent le monde de la finance.

De la cohérence

Si je défends des modèles non open source là où ils sont possibles, je n’ai aucune légitimité morale de m’opposer à des lois visant à limiter les échanges numériques. Elles ont pour but de défendre la rareté, c’est-à-dire défendre l’ancien modèle économique. Je ne peux pas un coup défendre la rareté, un coup l’abondance, je dois choisir mon camp sous peine d’incohérence.

Si je demande aux créateurs de données digitales de basculer dans le modèle open source, je ne peux pas accepter que des entreprises Web ne choisissent pas ce modèle. En le refusant, en se plaçant dans le modèle de la rareté, celui du code propriétaire par exemple, elles affirment à leur façon qu’il faut des lois de type Hadopi. C’est le cas de 99 % des entreprises Web existantes : elles offrent leur service, créant une abondance d’un côté, maintenant la rareté de l’autre pour espérer une rémunération à l’ancienne.

Toutes ces entreprises ont un pied dans chaque monde, l’ancien monde nourrissant le nouveau. Notre objectif doit être de créer un nouveau monde viable et non plus de phagocyter l’ancien.

Changement de repère

Je viens peut-être de déplacer le débat sur un terrain incertain mais il s’est pour moi toujours joué là. Notre gouvernement défend un modèle de société, celui de la rareté, nous sommes un certains nombre à défendre celui de l’abondance.

Nous devons veiller à être clair sur nos positions. Il ne suffit pas d’utiliser des outils open source pour se placer dans la société de l’abondance, il faut soi-même travailler comme les créateurs des produits open source. C’est ce que nous faisons sur les blogs en diffusant nos productions sans barrière initiale. C’est ce que j’ai proposé pour les écrivains qui pourraient systématiquement diffuser une version électronique de leurs textes.

Cette approche doit valoir aussi pour tous ceux qui travaillent dans le domaine du dématérialisé. Marketeux. Communicants. Créateurs de services web. Journalistes. Pour tous ceux qui utilisent seulement leur temps pour produire de la richesse. Combien aujourd’hui d’anti-Hadopi se font payer seulement si leurs clients sont satisfaits ? Combien laissent leurs présentations circuler librement ? Vous n’avez tout simplement pas le droit d’être contre Hadopi si vous ne respectez pas l’esprit open source. Ne demandez pas aux autres de faire ce que vous-mêmes êtes incapables de faire.

Mon cas

Je ne suis pas plus clair que les autres, j’ai mes propres ambigüités. J’espère au moins être conscient de mes oscillations entre société de la rareté et de l’abondance. Je diffuserai mes prochains livres en ligne gratuitement. Je m’efforcerai à l’avenir de ne plus encenser des entreprises qui ne respectent pas la philosophie open source (Microsoft par exemple), même si pendant longtemps encore j’utiliserai leurs services. Mais je le ferai comme un pirate, sans jamais payer a priori. Le piratage devient un acte militant, une façon de pousser vers l’open source, de provoquer le changement.

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 13:02:22

anti-Hadopi ou l’incohérence morale http://bit.ly/RDwDG

Mickael Goasdoué @ 2009-07-31 13:06:01

RT @crouzet: anti-Hadopi ou l’incohérence morale http://bit.ly/RDwDG

Musique libre droit @ 2009-07-31 13:27:59

Le piratage devient un acte militant... http://bit.ly/BrWd2 #hadopi

Maxime Hurtrel @ 2009-07-31 13:37:40

Excellent billet de fond de @crouzet concernant #Hadopi et son extension à la société dans son ensemble http://bit.ly/RDwDG

Henri A @ 2009-07-31 14:57:52

Finement joué le dernier paragraphe !

000 @ 2009-07-31 15:36:19

OK pour la cohérence morale.

Reste qu’on est là dans un postulat moral, dont la viabilité sociale reste en suspens.

On ne sait toujours pas si suffisamment de gens paieront pour ce qu’ils aiment, à un niveau suffisant pour permettre la création.

Le financement repose alors sur les gens honnêtes intellectuellement, qui paieront pour les voleurs sans scrupules.

Est-ce que c’est vraiment tenable en tant que modèle social ?

-

Avec une posture morale semblable, on peut aussi décider de supprimer la police, en comptant sur l’honnêteté des gens...

-

Le risque c’est de revenir à une situation où seuls les rentiers peuvent consacrer suffisamment de temps à une vie artistique.

000 @ 2009-07-31 16:41:39

On pourrait imaginer le pari social suivant:

  • un homme laisse sa porte ouverte en partant en vacances

  • il suppose que certains en profiteront pour voler chez lui

  • mais il fait le pari que certains touristes profiteront de l’occasion pour dormir chez lui, et, s’y trouvant bien, laisseront de l’argent en partant

Notre homme pense que le pari peut être gagnant:

  • en fermant sa porte, on n’empêche pas complétement les voleurs d’entrer, ils déjouent les meilleurs systèmes de protection

  • mais en fermant sa porte on empêche les touristes de venir dormir et peut-être laisser de l’argent

On pourrait donc gagner en laissant sa porte ouverte quand on est absent. On fait aussi l’économie des systèmes de protection de plus en plus coûteux.

-

Henri A va commencer l’expérience, puis il nous racontera, si les honnêtes gens compensent les voleurs quand on cesse de protéger ses biens.

Henri A @ 2009-07-31 17:14:36

Cet exemple est débile, comme tout les exemples qui se basent sur quelque chose de "matérialisé", du style "je prends une baguette de pain sans la payer, nananère". Faux.

Imaginons, les ressemblances sont fortuites, qu’une très grosse boite invente et vend une machine à fabriquer du pain à un prix défiant toutes concurrences qui permet de fabriquer du pain pour une mie de pain, quid du lobby des boulangers ?. Cet exemple est minable je l’accorde, mais beaucoup moins que les exemples à base de choses "matérialisés", bordel !

000 @ 2009-07-31 17:38:05

Arrête Henri.

Ce qui est débile c’est l’éternel argument sur l’absence de vol de ce qui n’est pas matériel.

Le concept de vol doit s’adapter à l’économie de l’immatériel.

Concrètement:

  • un financier avance 1 million pour réaliser un film, il donne cet argent en comptant sur un modèle économique

  • si tu supprimes ce modèle économique, le financier ne rentre pas dans ses frais, et il cesse de produire de nouveaux films.

Il y a donc bien vol des conditions de réalisation du film, quand on pirate.

Quand tu supprimes le modèle économique permettant de réaliser des films, tu voles les conditions de création.

Ce n’est pas sans conséquence, de cesser de payer ce qu’autrefois on payait.

--

L’argument consistant à dire : "je ne te dépossède pas d’un bien" est faux, puisqu’on cesse de participer à un modèle économique qui finançait la création de ce bien.

On dépossède l’autre de son modèle économique, et au final on bloque la création du bien : on détruit un bien.

En piratant au lieu d’acheter, on a bel et bien un effet: on n’est pas neutre. Cet effet est réel et pas immatériel.

Il faut arrêter de faire croire que le piratage n’a pas d’effet au prétexte qu’il serait immatériel.

--

Quant à ta machine à fabriquer de l’art pour rien, on l’attend toujours.

La qualité a un coût.

Les trucs amateurs sur YouTube ça ne va pas très loin.

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 17:41:47

Y’a une différence entre matériel et immatériel. Dans les deux cas tu investis du temps. Mais dans l’immatériel tu peux travailler sans avance financière et sans investissement matériel notoire, sinon des outils réutilisables.

Si y’a des merdes sur Youtube c’est parce que les gens n’investissent pas du temps.

Pour rémunérer son temps, faut bcp moins que pour rémunérer du temps+du matériel. Voilà pourquoi l’open source est possible.

Un jour on aura la techno pour faire pareil avec le matériel.

000 @ 2009-07-31 17:58:01

Devoir investir du temps sans modèle économique, cela limite forcément les créations.

Le grand art est un métier à plein temps.

Et faire travailler une équipe sans la rémunérer c’est toujours très difficile.

L’argent permet de mettre de côté tous les problèmes de leadership et de cohésion qui divisent les hommes dès qu’ils sont plus de deux.

On voit très vite la différence entre un court métrage fait réellement sans argent, et un court métrage financé même à petit budget.

Ne parlons pas d’un long métrage !

-

Maintenir une équipe soudée pendant un an, à plein temps, sur un projet, sans argent...

Et recommencer la fois suivante... (Parce que c’est rarement du premier coup que ça marche...)

-

A ce compte-là, on peut aussi supprimer le droit du travail, le minimum syndical, les cotisations patronales, la retraite, la sécu...

Tout le monde se débrouille à l’arrache, il n’y a plus de protections...

"Marche ou crève"...

00 @ 2009-07-31 18:07:46

Ne nous y trompons pas:

renoncer au modèle du droit d’auteur, c’est aussi renoncer à la sécurité sociale, au droit du travail, et à la retraite:

tout ça c’est un bloc: l’encadrement économique du travail.

On aboutit à la libéralisation totale des conduites.

"A chacun de trouver son modèle économique, la société ne protège plus."

-

Ceux qui luttent contre le droit d’auteur doivent renoncer à la sécurité sociale et à toutes les protections juridiques du droit du travail garanties par l’Etat.

Il leur reste les assurances privées et les contrats libres.

-

Ce n’est pas un hasard si la France défend avec la même force le droit d’auteur et son modèle social: c’est un bloc:

l’idée que la société doit encadrer les échanges.

-

Si l’on renonce à l’encadrement des échanges, ça ne va pas se limiter au droit d’auteur. On aboutit à la société d’Edouard Fillias: chacun se débrouille.

Henri A @ 2009-07-31 18:50:33

A 00,00 :

Je n’ai pas la solution car en effet il y a un problème.

Mais tu fais des amalgames, des fautes de logique de première année ( il faudra m’expliquer un jour ce que cela veut dire ).

Il y a une production d’une chose, cette chose est mise dans un support qui est vendu. Ce support ne peut être utilisé qu’avec une machine adéquate qui doit être achetée à un moment donné.

Il se trouve que toute cette chaine appartient à une industrie.

Il existe un produit et ses dérivés qui peuvent remplacer toute cette chaine pour jouir de la chose.

Qui fabrique ce produit miraculeux et ses dérivés ? Cette même industrie.

Il faudrait prouver que les profiteurs de ce genre de produits mettent en difficulté toute cette industrie dans son ensemble, ce qui est loin d’être fait.

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 18:54:09

On ne peux rien faire pour empêcher l’abondance des biens dématérialisés. C’est même une chance pour la propagation de la culture. C’est stupide de généraliser hors du domaine du dématérialisable.

Rien n’empêche que le monde matériel fonctionne sur les règles d’avant et que de nouvelles règles s’appliquent à ce qui est nouveau.

Il n’est pas question là de supprimer l’état, les lois... mais de trouver une nouvelle méthode pour ce qui est nouveau. Bien sût le reste en sera modifié. Mais pas forcément immédiatement.

zoupic @ 2009-07-31 19:02:37

Thierry je te rejoins complètement et j’ai déjà pensé et adhéré à ce modèle et essaye de l’applique dans plusieurs domaines.

Je souhaite organiser une conférence sur paris en appliquant ce modèle avec une transparence complète des coûts, avec deux niveaux : un niveau 1 prioritaire pour rembourser tout le matériel et un niveau 2 répartissant le reste aux auteurs, contributeurs et immatériel.

En accès libre avec donation tout en tenant compte de la transparence, cela consiste à inverser le jeu, sans capital, on donne en espérant en retour et pas l’inverse.

Ce modèle de société déjà bien décrit par Marc_Luyckx_Ghisi trouve le beau nom de société de la connaissance (knowledge society) et est décrit dans ce beau pdf :

http://www.leseditionsromaines.com/?pg=getfreebook&SID=ceed666e8e6a2438af8de60b72fd41e2&refcode=ed12847

Si on veut pousser la donation jusqu’au matériel, cela revient à retirer le droit de la propriété privée de la terre est de dire que ce bois ou cette eau sont offerts par la terre à qui les utilise avec respect tout en assurant leur renouvellement.

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 19:08:22

Je participe à ta conférence quand tu veux :-)

000 @ 2009-07-31 19:12:41

Si vous n’aimez pas les biens immatériels produits par l’industrie culturelle, cessez de les consommer, et il n’y aura pas piratage.

Consommez uniquement ce qui est sous licence libre !

Pourquoi consommez-vous des produits sous droit d’auteur, en crachant sur le modèle économique qui les rend possibles ?

Créez votre propre circuit de production culturelle.

Mais n’imposez pas à tous les créateurs la licence libre.

La licence libre convient dans certains cas, pas dans d’autres.

-

-

Pour ce qui est de la facilité de voler, il est aussi facile de dégazer au milieu de l’océan.

Les navires qui dégazent au milieu de l’océan sont très difficiles à repérer, et en plus on est en zone de droit international, compliqué tout ça.

Donc on laisse les navires dégazer au milieu de l’océan, et on renonce à la course du chat et de la souris ?

-

Il me semble que les écolos prônent une autre solution:

on renforce les moyens aériens pour détecter les dégazages, et on sanctionne TRES TRES DUREMENT.

Plus la sanction sera lourde, plus on hésitera à dégazer au milieu de l’océan, même si souvent on échappe aux contrôles.

Voilà ce que disent les écolos, quand il s’agit de lutter contre la pollution de l’océan.

Ils veulent la police, ces écolos.

Il y a plein de cas où sanctionner une conduite illégale est difficile. Mais renoncer à sanctionner n’améliore pas.

Geoffrey Dorne @ 2009-07-31 19:18:16

Le crédit de l’image ? :-p

Très bon article ceci dit, tu soulèves un point important

dans la complexité de la chose.. j’avoue que je me reconnais un peu

dans ton propos.. ^^

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 19:25:37

Tout le monde sait que c’est toi qui a fait toutes ces images :-) Mais je vais rajouter ton nom.

@000 J’explique dans mon billet pourquoi nous devons pirater. C’est un acte politique pour que les choses changent. Mais je te promets que je donne beaucoup d’argent aux auteurs.

Geoffrey Dorne @ 2009-07-31 19:26:51

@thierry > lol pas tout le monde hélas :-D mais merci ^_~

000 @ 2009-07-31 19:42:11

Pourquoi ne pas simplement développer la culture libre ?

Ce que je n’aime pas c’est que vous voulez empêcher les artistes de choisir leur modèle économique.

Firefox s’est développé sans inviter à pirater Internet Explorer.

Développez vos artistes Firefox, sans pirater les artistes Microsoft.

Henri A @ 2009-07-31 20:10:32

"Pourquoi ne pas simplement développer la culture libre ?"

Parce que c’est impossible et/ou insuffisant. ( lire la suite le pourquoi )

"Ce que je n’aime pas c’est que vous voulez empêcher les artistes de choisir leur modèle économique."

Ça tu l’as rêvé.

"Firefox s’est développé sans inviter à pirater Internet Explorer."

En effet mais par contre du code libre a été "piraté" pour IE.

"Développez vos artistes Firefox, sans pirater les artistes Microsoft."

Tagada n’a pas attendu lui pour pirater Firefox. Je ne parle pas des bâtons dans les roues et des procédures mit sur le logiciel libre.

Ce n’est qu’un exemple imaginaire, mais l’industrie en général a tout fait pour marginaliser la culture libre.

000 @ 2009-07-31 20:29:34

Je suis sans doute un de ceux qui passent le plus de temps ici, dans les lieux où se développe la culture libre.

A la différence de pas mal de geeks qui ont parlé d’Hadopi sans rien connaître de l’économie de la culture.

Qu’est-ce qui bloque le plus le développement de la culture libre ?

Et bien c’est quand le public pirate les artistes des majors, au lieu de s’intéresser aux artistes libres proposant du gratuit.

-

Au fond, le piratage ne fait que renforcer l’addiction du public aux produits des majors.

En excusant les pirates vous les maintenez dans les bras de l’industrie et de ses produits.

J @ 2009-07-31 21:12:41

Hola.

Que je sois sûr de bien comprendre ta position thierry.

Tu préconises de télécharger pour accélérer le changement disons de paradigme.

Soit, pourquoi pas, c’est un avis qui doit se défendre (en justice je veux dire, enfin je veux dire en justice dans les geôles de la haute autorité où comme il a dit par la ministre les pirates seront incités à avouer - rires).

Mais il me semble avoir compris que tu soutenais un modèle à l’arrivée où la diffusion des oeuvres est gratuite, les "consommateurs" (désolé pour le terme...) pouvant a posteriori et s’ils le souhaitent payer pour l’oeuvre, et donc rémunérer le créateur. Est ce bien ça?

Ps. bien ton nouveau thème blog

Ps2. je me demande si tu irais jusqu’à oser télécharger l’album du saint père à venir, mécréant! :)

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 21:29:41

@J Tu as bien décrit ma position.

@Ax Tu as raison quand tu dis que nous devons nous préoccuper de développer la culture libre. C’est ce que je fais à mon niveau. Isa doit se réinventer après son départ du grand méchant Microsoft et elle se demande de plus en plus sérieusement si elle va pas lancer une maison d’édition sur les principes que j’ai décrit. C’est sûr que si on essaie pas on n’y arrivera pas.

En vérité je consomme très peu de trucs piratés (moins qu’un mec qui regarde la TV - ce qui est ni plus ni moins que du download). La plupart des choses que je lis sont libres. Classiques, articles scientifiques, blogs...

Ce qui me gêne dans Hadopi c’est que ça n’a pas d’autre but que de nous maintenir dans la société de la rareté et donc gêner les projets que nous pourrions avoir.

000 @ 2009-07-31 21:49:28

Voilà.

Il faut suivre la voie de ceux qui ont lancé les logiciels libres.

Ils ne se sont pas emmerdés à défendre les cons qui voulaient pirater Microsoft.

Ils ont proposé leurs propres produits en parallèle.

Au lieu de dire : "autorisons le piratage de Word", ils ont proposé un produit gratuit qui le remplaçait.

Maintenant plein de boites passent à Open Office.

C’est très bien si ta femme crée une maison d’édition alter. Cela aidera bien plus à comprendre les enjeux et les problèmes, que 50 000 pétitions contre Hadopi.

Pourquoi défendre les cons qui téléchargent le dernier Luc Besson sans payer ? Plus Besson sera cher, plus ils regarderont ailleurs.

Henri A @ 2009-07-31 22:24:34

Ce qui est gênant dans ton discours double 000, c’est le coté binaire.

Créer un monde parallèle libre sans se soucier de l’ancien monde, le reste n’a aucun intérêt. Évidement tu crées de toute pièce l’inverse, critiquons et soucions nous de l’ancien monde sans rien faire dans le libre. C’est caricatural.

Les extrêmes et toutes les nuances entre ces extrêmes existent, et tant mieux.

Se méfier de ceux qui disent ce qu’il vont faire, qui font quelque chose, et de ceux là même, qui ne disent pas exactement ce qu’ils ont fait, est une bonne chose.

Mais ne mets pas trop vite à la trappe les râleurs anti état, etc..( même si il y en a trop ).

Ce que l’on appelle "les trente glorieuses" avec nostalgie n’avait pas ses "râleurs", ce qui explique un peu ce "paradis perdu" fantasmé qui pourtant a été l’époque qui a conçue et préparée la notre. Une époque répugnante en barbaries, injustices, dont les conséquences nous tombent dessus depuis deux décennies.

arvic @ 2009-07-31 22:44:52

Le relifting de ton blog est très réussi. ;-) Mise en page moins complexe et couleurs moins agressives... Ça va peut-être adoucir un peu tes trolls...

Thierry Crouzet @ 2009-07-31 22:50:22

Je supportais plus depuis longtemps le jaune :-)

Mais je bricole... air de vacances... ça me soulage de Starglider :-)

Iza @ 2009-07-31 23:22:23

en verité, je vous le dis, 0000 est notre ami le plus fidele.

En effet, il ne s’agit pas spécialement de défendre les pirates... (Thierry le fait il vraiment, je ne suis même pas sûre ...). En ce qui me concerne, j’ai dit il y a deux ans déjà, et devant témoins (mais tu dormais déjà ;), ce que j’en pense.

En revanche, je souhaite qu’autre chose voie le jour, et que cette autre chose pertube un système que je déplore (même si je reconnais ses vertus que tu défends si bien.

A mon avis, nous pouvons y gagner. Mais une fois de plus, il nous faudra sortir de la caricature. (les anti et les pros, ... pff quels tissus de lieux communs ....). Et pourtant, je suis prête à suivre une Jaoui au bout de monde et bien entendu, je suis souvent d’accord avec Thierry .... ya donc sans doute moyen de dire des trucs pas trop .... enfin .... supportables (j’aime aussi le toute fin du billet, bien entendu)

000 @ 2009-07-31 23:29:11

"Ce que l’on appelle “les trente glorieuses” avec nostalgie n’avait pas ses “râleurs”"

Le Parti Communiste Français faisait 20 % pendant les Trente Glorieuses.

C’était pas des râleurs ?

-

Si l’on râle sans créer une alternative sérieuse, on râle pour rien.

-

Heureusement que les mecs des logiciels libres ont fait les choses, et se sont pas contentés de râler sans fin contre Microsoft.

Henri A @ 2009-07-31 23:50:12

"Le Parti Communiste Français faisait 20 % pendant les Trente Glorieuses.

C’était pas des râleurs ?"

Anachronisme. Pas de chance !

De quels communistes tu parles ?

La cellule centrale ? Les députés ? Journalistes ( ha ha ha )? La base ?

Ceux qui détournaient le regard devant le néo colonialisme, entre autres ?

000 @ 2009-08-01 00:01:29

Sur Hadopi, un des articles les plus équilibrés sur le sujet est celui-ci:

Monique Dagnaud (Directrice de recherche CNRS)

Exception culturelle: Hadopi nous a désunis

http://www.slate.fr/story/3907/exception-culturelle-hadopi-nous-d%C3%A9sunis

Elle commence par rappeler à quel point la culture s’est développée contre la liberté, contre le libre échange, rassemblant toute la gauche pour défendre la culture contre le libéralisme américain.

Puis vient la génération Internet, qui n’a pas connu ces combats pour l’exception culturelle, qui ne se rend pas compte de ce que culture et liberté ne vont pas forcément bien ensemble, que la culture passe par des quotas et des contraintes, des exceptions à la liberté:

"Nous l’avons tant aimée. Et oui: «l’exception culturelle» nous valorisait comme des êtres d’exception d’abord attachés à l’être et non aux logiques marchandes.

Des sentinelles du sens, encore embrasées par Les Lumières.

A chaque tentative de dérégulation des biens culturels, nous répondions «présents» avec nos oriflammes et nos pépites juridiques. Nos convictions étaient contagieuses.

(...)

Qui est le tombeur de l’exception culturelle? La nouvelle génération, internaute dans l’âme, invoquée par tous les détracteurs de Hadopi. Elle est née avec les dispositifs législatifs en faveur de la création française et européenne, fin des années 80 et débuts des années 90, mais cette mobilisation lui parle peu.

Elle ignore la batterie de quotas qui barde tous les médias au service du cinéma et de la musique, des dispositifs qui lui sembleraient sûrement aussi liberticides que les barbelés des DRM.

Son territoire de prédilection, le Web, ne connaît pas les frontières. Nourrie à la sève de MTV et des blockbusters américains, mêlant allègrement idéaux du partage et pratiques du piratage, elle perçoit mal l’enjeu du combat mené par les artistes hexagonaux."

J @ 2009-08-01 00:41:11

pathétique cette universitaire, monique...

la lie de l’intelligentsia française, poussiéreuse et sclérosée, à courte vue, bouffie d’amour propre franchouillard anti américain blockbuster etc, et n’ayant bien entendu rien saisi de ce que le Net porte comme ruptures.

des boulets...

000 @ 2009-08-01 00:57:54

"n’ayant bien entendu rien saisi de ce que le Net porte comme ruptures"

@ J

elle est spécialiste de l’exception culturelle française.

Elle sait tout ce que ce système de lois rigides a permis de sauver, dans le domaine culturel,

par rapport à l’Italie par exemple, qui a perdu son cinéma.

-

Maintenant, à vous de prouver qu’Internet permet aussi de créer une culture.

-

Côté cinéma par exemple, on attend le premier film produit par les Internautes, autre chose que les trucs de YouTube.

J @ 2009-08-01 01:27:12

que le cinéma français ait été sauvé reste à prouver!

personnellement, je le trouve depuis bien longtemps absolument complètement stérile, bouffi de suffisance qui plus est, comme cette universitaire... :)

000 @ 2009-08-01 02:06:38

C’est parce que tu es "nourri à la sève de MTV et des blockbusters américains" :-)

Ta culture musicale : James Brown... MTV quoi.

--

Le cinéma français c’est tout de même pas mal.

Si je prends les productions depuis 1980:

Robert Bresson,

Sautet,

Rohmer,

Jacquot,

Blier,

Chabrol,

Truffaut,

Lelouch,

Becker,

Pialat,

Rivette,

Miller,

Tavernier,

Téchiné,

Resnais,

Jaoui,

Mouret,

Bonitzer,

Brizé...

Tout ça pour un petit pays comme la France.

Si tu n’es pas sensible à l’approche humaine des films de ces réalisateurs, et si tu ne vois pas la différence avec les films américains, alors effectivement c’est un dialogue de sourds.

Même Mulholland Drive de Lynch n’existe que grâce au système de financement français.

J @ 2009-08-01 11:25:36

je tiens à te faire remarquer que les 2/3 de tes exemples viennent des 60s.

pour le reste, pas le temps de discutailler, mais à part les français, personne ne pense plus que le cinéma français est encore créatif de quequechose de notable en termes artistiques.

c’est ça la suffisance boursouflée du genre de celle de monique dont je parlais.

malsain.

000 @ 2009-08-01 13:19:19

"viennent des 60s"

Ils ont réalisé des films depuis 1980.

Il faut du temps pour porter un regard sur des créateurs donc citer les plus jeunes est difficile.

On a maintenant des jeunes très formés, qui à 30 ans sortent tout juste de l’école. Il faut attendre pour voir les fruits de la jeune génération.

Bresson réalise son premier film à 42 ans.

Il a 50 ans lorsqu’il réalise "Journal d’un curé de campagne", le premier film qui retient vraiment l’attention du public.

--

"créatif de quequechose de notable en termes artistiques"

Le cinéma, ce n’est pas que de la créativité formelle.

Ce qui est intéressant dans le cinéma français, c’est que justement il maintient le souci d’un contenu humain: raconter une histoire avec des personnages "vrais", qui ne sont pas uniquement des créatures dramaturgiques efficaces, des éléments formels.

-

A Hollywood, le cinéma c’est du divertissement, une mécanique.

Il y a des créatifs très talentueux, mais on reste le plus souvent dans une approche artificielle.

En France, le cinéma c’est une étude humaine et sociologique.

Le cinéma d’auteur français regarde davantage du côté du roman et de l’étude, que du côté de la bd. Il cherche une vérité humaine et pas seulement une façon de passer le temps dans une salle pendant 1 h 30.

-

Cette approche est importante.

Certains ricanent parce qu’ils ne comprennent pas cette approche, comme Sarkozy ricane de la Princesse de Clèves, qui l’ennuie.

-

L’exception culturelle française, cela consiste justement à maintenir cette approche, contre le goût du divertissement pur du public.

Contre le darwinisme grégaire qui élimine ce qui ne plait pas au plus grand nombre.

--

Après, pour ce qui est de la créativité formelle, un pays de 60 millions d’habitants à moins de chance de faire émerger un grand créateur de formes, qu’un pays de 300 millions d’habitants.

C’est normal qu’on trouve plus de créatifs aux USA ou en Asie.

Henri A @ 2009-08-01 14:30:54

Mais c’est pas possible ?

Thierry, ou as tu mis ta blogroll ( connexions ) ?

Thierry Crouzet @ 2009-08-01 14:43:07

Je l’ai pas mise à jour depuis 3 ans :-)

Tu dois être le seul à consulter cette page http://blog.tcrouzet.com/blogroll/

Henri A @ 2009-08-01 15:23:58

Merci.

J @ 2009-08-01 16:55:14

**J**

Hola.

Que je sois sûr de bien comprendre ta position thierry.

Tu préconises de télécharger pour accélérer le changement disons de paradigme.

Soit, pourquoi pas, c’est un avis qui doit se défendre (en justice je veux dire, enfin je veux dire en justice dans les geôles de la haute autorité où comme il a dit par la ministre les pirates seront incités à avouer – rires).

Mais il me semble avoir compris que tu soutenais un modèle à l’arrivée où la diffusion des oeuvres est gratuite, les “consommateurs” (désolé pour le terme…) pouvant a posteriori et s’ils le souhaitent payer pour l’oeuvre, et donc rémunérer le créateur. Est ce bien ça?

**TC**

@J Tu as bien décrit ma position.

**J**

Je pense que ce système peut marcher dans certains cas, mais je ne crois pas qu’il soit le système général sur lequel appuyer l’ensemble du grand bidule.

Comme nous sommes dans le sujet Hadopi/téléchargement, et que ton système est basé sur le don, je suppose que tu ne soutiens pas l’idée de licence globale, me trompe-je? Il y a peut être le mécénat global qui pourrait se rapprocher un peu plus de ta philosophie...

Thierry Crouzet @ 2009-08-01 17:51:25

Exactement. Le don n’est qu’une possibilité comme les revenus indirect. Le but n’est pas de construire un système où les gens vont faire fortune mais où ils vont pouvoir travailler et être reconnus.

J @ 2009-08-01 19:29:52

tu as conscience tout de même que de facto le principe du don librement consenti et non obligatoire tel que tu le défends ramènerait les créateurs (musique, littérature, etc) à la situation antérieure aux systèmes de règles élaborés par Jefferson là bas et Beaumarchais ici?

les faits incontournables sont que le numérique permet d’une part la copie et l’échange (sauf à valider un dangereux système policier tel que Hadopi, si tant est qu’il soit applicable), d’autre part que la production de contenus se trouve dédouanée du besoin d’intermédiaires tels que journaux/maisons de disque/studios/éditeurs.

à partir de ces faits, il y a une réflexion plus profonde à mener je crois que la simple philosophie du don libre comme principe d’organisation général.

Geoffrey Dorne @ 2009-08-01 19:39:20

^^

Libre échangisme 2.0 @ 2009-08-01 19:48:14

Faut arrêter de parler de la lune maintenant.

Passons aux expériences !

Thierry va donner sa maison,

Charlie va donner son corps, son intelligence, et ses gants de boxe,

Henri son matériel audiophile,

expérimentons le libre échangisme global !

Thierry Crouzet @ 2009-08-01 20:30:51

Payer après coup ça veut pas dire nécessairement don... Un maçon tu le payes en général à la fin des travaux, si tu es satisfait. Cette façon de faire n’est pas si extraordinaire.

Tu payes avant le matériel, après le temps.

000 @ 2009-08-01 20:54:10

Le fascisme des pirates, ces mecs sont à gerber et leur modèle de société est à vomir, avec constitution de dossiers et délations collectives:

"La Ligue ODEBI publiera une liste des condamnations pénales ou civiles de tous les députés qui ont voté pour l’HADOPI. Nous y ajouterons "les casseroles", qui selon des critères communément admis, ont aussi un caractère potentiellement "immoral" , afin que les députés qui votent en faveur de cette loi sachent qu’ils verront ressurgir irrémédiablement sur Google leurs fautes actuelles ou passées. La Ligue utilisera son réseau pour associer les noms des députés et leur condamnations en les "google bombant" de fait. Connaissant la pérennité de ce type d’association sous Google, il est certain que ces résultats de recherche seront préservés bien au delà du débat de l’HADOPI. Une opération sera organisée également sur les plus gros forums français pour publier ces condamnations afin que le maximum d’internautes en soit informé.

En attendant, la ligue Odébi continue à collecter les informations nécessaires à la constitution des dossiers contre les députés Pro-hadopi, forte du dynamisme de son armée numérique, qui s’agrandit d’heure en heure."

Thierry Crouzet @ 2009-08-01 21:00:29

Tu trouveras toujours des imbéciles si tu en cherches.

000 @ 2009-08-01 21:11:32

Un truc assez marrant:

ils se rendent compte qu’ils ont besoin du respect du copyright pour défendre le logiciel libre:

"Richard Stallman : Pourquoi les propositions du Parti Pirate suédois se retournent contre le logiciel libre"

http://www.odebi.org/content/richard-stallman-pourquoi-les-propositions-du-parti-pirate-su%C3%A9dois-se-retournent-contre-le-l

"En effet, la GNU General Public License [ou licence GPL, NdT] et d’autres licences copyleft se servent du copyright pour défendre la liberté de tous les utilisateurs."

-

En somme, selon leurs intérêts, ils demandent un respect des licences ou non.

Maintenant, que feront-ils si on viole leurs licences libres ?

Est-ce qu’ils porteront plainte auprès des tribunaux, alors qu’ils refusent à la justice le droit de défendre le droit d’auteur ?

Il faudrait faire l’expérience, et voir quels moyens ils utiliseront pour défendre une GNU violée.

J @ 2009-08-01 21:47:09

"Payer après coup ça veut pas dire nécessairement don… Un maçon tu le payes en général à la fin des travaux, si tu es satisfait. Cette façon de faire n’est pas si extraordinaire.

Tu payes avant le matériel, après le temps."

Bon thierry, je laisse tomber là, tu délires complètement avec cet exemple. :)

Il me semble que comme pour l’autoorganisation appliquée aux sociétés humaines, et à la politique, tu traites un peu à la légère le cas qui nous intéresse ici.

Ces choses là demandent plus de précaution "intellectuelle" et de rationnalité dans l’analyse à mon avis.

000 @ 2009-08-01 23:57:39

"rationnalité"

Comme Henri A l’a expliqué plus haut:

"C’est parce qu’il n’y avait pas assez de rêveurs irrationnels pendant les Trente Glorieuses que Dalida est morte".

Faut suivre !

Rêvons et libre-échangeons !

(On n’a pas encore partagé les dons de Charlie au libre-échange global : son corps, son intelligence, et ses gants de boxe.

Henri, je pense que tu es interressé par les gants de boxe ?)

J @ 2009-08-02 01:38:29

un peu facile triple0!

il s’agit ni plus ni moins tel que ça a été déclamé par thierry de :

  • remplacer une organisation sociale et politique pyramidale par une transversale et qui est plus autorégulée, allons y gaiement!

  • remplacer le système dont vivent les créateurs depuis plus de 2 siècles par un modèle général "je te donne si je veux"!

oui... rêvons, et ne pesons surtout pas les "systèmes" alternatifs avec tout le sérieux nécessaire, ça suffira largement de rêver...

et pendant ce temps les "autres" utilisent le manque de sérieux comme argument repoussoir face aux indécis ou aux craintifs, et proposent et installent leurs règles à eux, rien qu’à eux.

je trouve ça un peu inconséquent, ceci dit sans méchanceté.

et il me semble pas faire le troll en disant ça ::))

000 @ 2009-08-02 02:57:49

Allez, c’est moi qui fais le troll:

pendant ce temps, au café d’en face,

le grand prêtre du Web Social 3000.0,

tombe en pâmoison devant la conférence du PDG de SKYROCK :

http://www.nuesblog.com/2009/08/01/le-code-est-media/

"Communiquer sur Internet quand on a quelque chose à vendre."

qui explique comment gagner beaucoup d’argent en prenant d’assaut les réseaux sociaux avec la société de consommation.

-

Vous avez aimé TF1 et Universal ?

Vous aimerez SKYROCK SUPERONANISME INTERNETIQUE.

-

(Et avec le mot de passe TROLLIMUS 000, Nicolas Voisin vous offre un supplément de 120 % sur votre facture de formation à Friendfeed. Pendant le rêve, les affaires continuent.)

J @ 2009-08-02 13:15:12

000, le sujet était Hadopi et le modèle qui le sous tend, et les modèles alternatifs...

que skyrock fasse son job, je n’y vois aucun problème ; d’ailleurs j’avais vu cette conf, très bien menée et intelligente.

là où il y a question, c’est au niveau politique, et quel modèle les ’’lois et droits’’ doivent favoriser.

et là, il y aurait à dire, notamment sur paradigme hadopi, ou celui du don, ou licence globale, ou mécénat global, ou autres.

mais bon, puisque nous sommes dans l’incantation pour ou l’incantation contre...

000 @ 2009-08-02 15:26:21

"le sujet était Hadopi et le modèle qui le sous tend"

Non.

Le sujet était l’incohérence morale de certains anti-Hadopi.

Relisez le titre et le billet.

Certains anti-Hadopi,

qui d’un côté reprochent au système de production artistique d’être trop orienté business,

et réclament un accès à la culture émancipé de la course à l’argent,

le partage gratuit, etc.

Et de l’autre côté, se pâment devant de nouveaux géants d’Internet dont le seul objectif est de faire du fric, et de contaminer Internet avec la société de consommation.

-

Ils s’insurgent quand des artistes réclament leur argent,

et ils vantent un patron de Skyrock pour qui Internet est juste fait pour vendre et gagner de l’argent.

-

-

-

On a un transfert des sources de revenus:

  • créer du contenu ne rapporte plus rien

  • diriger les tuyaux, former à l’utilisation des tuyaux, faire du marketing, exploiter les utilisateurs bénévoles, rapporte beaucoup.

Thierry Crouzet @ 2009-08-02 15:56:01

Ax a raison, on peut pas se féliciter du succès de Skyrock et être contre Hadopi. C’est incompatible.

000 @ 2009-08-02 16:27:44

Disons que pour eux la cohérence c’est que le patron de Skyrock vante le partage gratuit.

Mais ils refusent de voir l’incohérence morale que représente un business modèle où le créateur de contenu est exploité bénévolement par des marketeux qui eux sont très interessés par l’argent.

C’est intenable sur le plan humain et social.

Le modèle de partage gratuit n’est pas tenable moralement, si on voit qu’il ne profite qu’à certains, toujours les mêmes: ceux qui exploitent les créateurs de contenu.

C’est encore pire que la maison de disque qui ne reverse qu’un petit pourcentage à l’artiste. Ici le pourcentage se réduit à 0. Skyrock ne reverse rien.

On ne peut pas vanter le partage gratuit, quand soi-même on gagne beaucoup d’argent avec ce système.

"L’argent pour soi, la pauvreté pour les autres".

J @ 2009-08-02 16:44:19

oui, bien entendu, je n’ai jamais dis le contraire.

simplement, on peut ne pas se féliciter du succès des skyblogs tout en admettant que ça existe car c’est leur business, et faire la part des choses en considérant que Hadopi c’est tout à fait autre chose car c’est une loi, une politique de société, qui de plus au passage porte atteinte à quelques piliers de nos sociétés tels que la justice (preuve, défense) et le maintien de l’ordre (délégué au privé).

mais la question n’était pas là.

dur de suivre le fil des argumentations.

la question était de oui ou non proposer comme modèle général pour les créateurs de contenus celui du don.

tu as dis oui.

j’essayais de creuser un peu ce point, qui n’a rien à voir avec la morale.

et c’est pour ça que j’évoquais Beaumarchais et Jefferson et la raison pour laquelle ils avaient écrit leurs règles, ou encore licence globale ou mécénat global comme candidats possibles tout comme l’option don librement consenti que tu prônes, etc.

bref, j’essayais de, ici :)

00 @ 2009-08-02 16:56:36

Par ailleurs, au-delà d’Hadopi,

cela fait pas mal de temps qu’on perçoit les dangers de la société de consommation,

qui détruit la planète peu à peu par un modèle reposant sur une croissance folle.

On ne peut pas s’inquiéter de la crise climatique,

et vanter un système, celui de Skyrock, où la société de consommation envahit par la pub les réseaux sociaux, pour vendre encore plus de cochoneries.

-

Le patron de Skyrock vante une marque de cosmétique à la con, qui a réussi une formidable opération de marketing viral avec une vidéo sur YouTube.

Comment être cohérent contre la crise climatique, en faisant la promo de la société de consommation qui nous pousse à consommer des trucs inutiles ?

-

Twitter, Facebook, Friendfeed, vont être envahis par des SPAM viraux, par des marques faisant le jeu du réseau social pour vendre encore plus.

Et il faut trouver cela bien ?

Les seuls qui s’en félicitent, sont les marketeux qui touchent de l’argent de ces marques, en les formant aux réseaux sociaux.

-

Ils gagnent de l’argent en nous spamant sur Twitter.

-

En plus le marketing viral ne rapporte même pas aux créateurs de contenu.

Au lieu de payer pour la diffusion d’une bannière, les marques vont maintenant nous ajouter en ami sur Twitter: on ne gagne rien, on se fait juste envahir. On fait leur pub gratos.

-

Le marketing viral et social c’est la pub + l’esclavagisme.

-

Au moins la pub à la télé finance les films.

La pub virale sur Twitter finance quoi ? Les agences de marketing et rien d’autre.

J @ 2009-08-02 17:20:53

impossible d’avancer dans un échange sur un problème particulier de manière centrée et argumentée, à savoir cette histoire du Don comme paradigme oui ou non et pourquoi.

pfffffffft, bye.

000 @ 2009-08-02 17:26:52

J, le truc du don doit faire l’objet d’un sujet à part.

Ici le sujet central c’était "l’incohérence morale".

Et puis le don, il faut essayer. On ne peut pas en dire grand chose sans essayer.

J @ 2009-08-02 17:37:41

extrait du texte : "Je suis donc pour une nouvelle forme de rémunération des auteurs. Plutôt qu’elle s’effectue a priori, j’achète puis je vois, elle doit s’effectuer a posteriori, je vois puis j’achète si je suis satisfait.

D’une société régie par la rareté (je dois avoir de l’argent qui est rare pour voir), j’entre dans une société de l’abondance (je peux tout voir et ne payer que ce qui m’intéresse vraiment). Modèle de l’open source."

non 000.

le sujet du Don est bien présent dans ce texte.

et je trouve même qu’il en constitue l’épine dorsale.

mais bon, tout ceci n’est qu’un détail...

000 @ 2009-08-02 17:42:09

Le sujet du don est introduit dans une perspective d’alternative, oui.

Mais pour en discuter sérieusement, il faut un nouveau sujet qui l’étudie plus en profondeur, qui soit centré sur cette thématique; qui chiffre les besoins de financement, qui relate des expériences (comme celle de Grébert etc)...

Avec par exemple pour titre :

"le don source de financement des oeuvres ?"

--

Parce qu’ici le sujet était multiple, donc c’est normal que les commentaires partent dans tous les sens du sujet, et pas seulement sur la question du don.

J @ 2009-08-02 18:19:39

oui, vraiment dans tous les sens, par exemple avec le maçon comme argument pour le don librement consenti et post consommation :)

a ciao

meriem @ 2009-08-02 19:02:51

Thierry, j’aime beaucoup la gueule de ton site.

Je suis revenue te lire et lire les commentaires: très intéressant.

Je te suis bien sur ce sujet, même si ça va demander un moment pour que le poids du piratage et l’absence de moyen de lutter contre le piratage finisse par obliger le changement de moyen de rémunération des auteurs...

Houlà ma phrase est très alambiquée, désolée.

Classe de rhétorique avec Louvrier @ 2009-08-22 10:47:20

Les Iraniens ont manifesté ... pour défendre HADOPI :

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/08/21/internet-et-son-potentiel-democratique-par-franck-louvrier_1230562_3232.html

Il est fort en rhétorique, Franck Louvrier, conseiller com de Sarko :

"Ainsi il en va de même pour l’étudiant révolté des rues de Téhéran que pour l’artiste qui enregistre sa chanson à Paris : l’enjeu est de s’assurer que la vaste diffusion de son message n’étouffe jamais le lien qui l’unit à chacun de ses destinataires. Que la reconnaissance de la source soit partie intégrante de la construction du sens.

Notre société doit reconnaître la dette que nous avons tous envers celui qui a la générosité de partager avec nous son témoignage le plus précieux - quel que soit son support. Faire comme si celui-ci n’existait pas reviendrait à briser le sens du partage, qui est au coeur de l’expérience artistique comme de la vie démocratique. Reconnaître le caractère inaliénable d’un témoignage personnel, tel est le sens profond de la réflexion en cours dans Hadopi, qui rayonne bien au-delà de l’industrie du disque, jusqu’au sens de notre vie en commun dans une démocratie."

000 @ 2009-10-09 22:13:37

Selon nos informations, Frédéric Mitterrand est actuellement l’objet d’une attaque en calomnie orchestrée par la ligue ODEBI qui met ses menaces précédentes à exécution :

“La Ligue ODEBI publiera une liste des condamnations pénales ou civiles de tous les députés qui ont voté pour l’HADOPI.

Nous y ajouterons “les casseroles”, qui selon des critères communément admis, ont aussi un caractère potentiellement “immoral” , afin que les députés qui votent en faveur de cette loi sachent qu’ils verront ressurgir irrémédiablement sur Google leurs fautes actuelles ou passées."

-

La mise à mort politique de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, semble avoir été décidée par ODEBI.

Ce soir une nouvelle casserole sur Mitterrand sort.

Ce genre de pratiques des pirates est extrêmement grave.

Les pirates ODEBI donnent raison à Finkielkraut.

C’est du fascisme populaire. Ils sont en train de tuer toute la dignité de la liberté sur Internet.

000 @ 2009-10-10 04:37:16

Même les pro-pirates le reconnaissent :

http://fr.readwriteweb.com/2009/10/09/a-la-une/mitterrand-mise-mort-annoncee

Ils ont soulevé des ordures contre Mitterrand pour se venger d’Hadopi.

La ligue ODEBI vient d’assassiner la dignité d’Internet.

Ces pratiques sont abjectes.

Jeter aux chiens l’honneur d’un homme, le calomnier en mentant, en déformant les faits, en inventant un amalgame avec la pédophilie, tout cela pour mener un combat politique pour la liberté d’Internet est infâme au plus haut point.

Thierry j’espère que tu feras un billet dénonçant cette pente fasciste des pirates.

C’est le plus grand coup de poignard porté à Internet depuis sa naissance.

Ces pirates sont la honte de l’humanité.

Si c’est ça Internet, quelle honte...

Visibilité
Newsletters Me soutenir