Thierry CROUZET
fleuve
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Nouveau business model de l'édition

Ou l’économie des propulseurs…

Le fleuve coule. Les gens qui vivent au bord du fleuve puisent de l’eau. L’eau restante finit à la mer. Elle s’évapore, puis pleut sur la montagne où le fleuve prend sa source.

Imaginez un autre scénario. Un immense barrage à la source. Quand quelqu’un veut boire, il paye et on lui envoie une bouteille ou on ouvre le barrage, laisse couler assez d’eau pour qu’elle arrive à l’assoiffé. Sur le cours d’eau, des riverains de plus en plus déshydratés se transforment en pillards (je pense aux Somaliens qui arraisonnent les navires). Il faut donc toujours lâcher de plus en plus d’eau pour satisfaire les consommateurs. Gaspillage, guerres, rareté de l’offre et engraissement au passage des maîtres du barrage. Leur business : maintenir la rareté.

Cette seconde fable est une métaphore du monde capitaliste, plus particulièrement du monde de l’édition numérique qui se cherche un modèle. Dans la logique des flux, ne vaudrait-il pas mieux s’inspirer des fleuves naturels ?

  1. Si le propulseur verrouille son missile par un prix de mise à feu, le missile risque d’exploser dans le silo de lancement (cas des ebooks vendus pour quelques euros).
  2. Il faut laisser fuser le missile, le laisser voguer, traverser le monde, c’est à l’arrivée, au moment de son explosion aux yeux du lecteur qu’il faut essayer d’être récompensé du travail fourni.
  3. Comment savoir que le missile arrive ? Pas nécessairement besoin de technologie. C’est au lecteur de se manifester. Plus il clique, plus il aime et donc plus il avance dans le livre.
  4. Avec les readers Wifi et GSM, il sera facile de savoir jusqu’où les gens lisent et donc de leur indiquer combien les autres lecteurs arrivés au même stade ont donné et combien idéalement l’auteur/éditeur aimerait recevoir (espérons au passage que nous n’allons pas devenir des lecteurs sous écoute).
  5. Le flux long implique un rapport fort et durable avec l’auteur, une forme d’intimité, qui peut-être facilitera le déclenchement du don par rapport à d’autres relations plus volatiles.
  6. L’éditeur aura un double rôle, celui de propulseur, celui d’accompagnement du lecteur. Il devra nouer avec lui une relation presque intime comme l’ont dans l’imaginaire l’auteur et le lecteur. Il devra se placer en début et en fin de la chaîne.
  7. C’est un véritable partenariat éditeur/auteur/lecteur qui s’installera car le lecteur devient aussi un propulseur. Il l’a toujours été avec le bouche-à-oreille toutefois il ne s’agira plus de faire vendre des livres mais de faire déclencher des dons pour les livres qu’on a fait aimés et poussé soi-même sur le réseau.
  8. Beaucoup disent que ce système n’a aucun intérêt pour le livre qui coûte peu par rapport au temps que nous passons à le lire. Vrai sans doute quand on achète un livre connu mais faux quand on batifole et qu’on explore la longue traîne à la recherche de pépites.

Je reste persuadé que remplacer « Payer puis voir » par « Voir puis payer si j’aime » est la véritable révolution en cours, initiée par le mouvement open source.

Quand un ami me présente un autre ami, je commence par discuter avec lui avant de l’inviter à passer les vacances avec lui1. Notre monde marchand a nié cette logique de la vie, mettant au même niveau les produits que nous avons déjà vus avec ceux que nous ne pouvons déjà avoir vus parce qu’ils sont nouveaux (ne peuvant que l’être dans le cas des biens culturels).

Pour être en accord avec ce que je pense, j’ai décidé de ne plus laisser mes livres publiés sur le papier. Comme beaucoup d’autres l’ont déjà fait, je les diffuserai sans doute au format ePub et PDF. Me reste à trouver le temps et le courage d’effectuer la conversion.

1 En juillet 1999, je suis parti au Mexique avec une inconnue dans le seul but d’écrire le journal de ce qui se passerait. Résultat : un livre appelé Turista qui dort dans mon disque dur.

Vendredi\_info @ 2009-08-27 09:40:17

RT @crouzet: Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/gaLrA Ou l’économie des propulseurs

Xavier Essonne @ 2009-08-27 09:41:35

ce que fait depuis longtemps wikipédia en faisant appel au dons

Christine Genin @ 2009-08-27 09:54:13

RT @crouzet: Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/gaLrA Ou l’économie des propulseurs

Luc Muller @ 2009-08-27 12:11:22

[LIEN] Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/3IuZsM

000 @ 2009-08-27 12:46:11

Ce serait intéressant pour commencer d’avoir un bilan du modèle économique des milliers de créateurs de logiciels qui font appel aux dons.

J’utilise DownloadHelper, entre dizaines d’autres logiciels gratuits sur mon PC. (=Sauvegarde des vidéos YouTube)

Régulièrement, DownloadHelper m’affiche un message type:

"Bravo, vous venez de télécharger votre 100e vidéo. Si vous êtes satisfait vous pouvez aider son développement en faisant un don..."

Combien reçoivent effectivement ces créateurs qui développement des applications qui, indéniablement, nous rendent service, mais qu’on a tendance à ne jamais payer puisque c’est gratuit ?

Wikipedia n’est pas un bon exemple, car trop connu, trop unique, trop mondialement répandu.

Il est toujours facile de trouver des exemples uniques de réussites économiques.

Ce qu’il faut étudier, c’est la moyenne, et pas les seuls exemples réussis, pour évaluer un modèle économique.

Il faudrait prendre le Top 1000 des applications logicielles gratuites les plus utilisées, et voir combien elles reçoivent en dons.

QuickSave @ 2009-08-27 12:49:09

Pour la conversion au format EPUB, Google Books le fait désormais sans problèmes :

http://booksearch.blogspot.com/2009/08/download-over-million-public-domain.html

zoupic @ 2009-08-27 12:53:11

Dans le mille. Entre ça, Chris Anderson sur free! et Gerd Leonhard sur le free vs paid, on est dedans.

Access, embodiment, experience.

Donner, et puis demander en retour, après, sans obligations, si ça plaît, tout en connaissant le risque.

C’était déjà le concept de la radio, celui du marketing, celui de la comm quand il faut faire connaître, donner des échantillons.. Faire aimer, faire découvrir.. Comme un dealer donnerait des produits gratuitement les 3 premières semaines, à la fin du mois il sait que le premier achat remboursera ses cadeaux.

Il est certain que cela entraînerait une augmentation du niveau de qualité des produits si chacun ne produisait que ce qu’il sait que les autres payeraient en toute âme et conscience (après avoir testé, essayé, utilisé le produit)

Tout revient à la question du "à quel moment on demande un retour?"

Gerd Leonhard dit qu’il faut sentir le moment, et attendre que les clients soient devenus addicts. Chris Anderson dit qu’il faut complémenter, vendre des services payants autour.

création - édition - production - distribution - consommation - destruction

A vous de placer le moment où vous souhaitez faire payer le client. En tant que client, où serait le moment idéal où vous préféreriez payer? A quel stade d’avancement du produit?

C’est comme la différence entre le macdo où on commande paye mange, et le restau ou on commande mange paye.

Où est le risque, qui le prend? Quelle est la différence? Qu’est ce que ce déplacement du risque implique? (j’ai déjà quelques idées)

000 @ 2009-08-27 13:17:09

"Il est certain que cela entraînerait une augmentation du niveau de qualité des produits"

Non.

Qualité, non.

Satisfaction immédiate du consommateur, oui, mais c’est souvent la merde qu’il aime.

Voir TF1. Voir Mc Donald.

dadavidov @ 2009-08-27 14:00:57

RT @crouzet: Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/gaLrA Ou l’économie des propulseurs

Hubert Guillaud @ 2009-08-27 17:34:51

La logique marchande semble avoir et vouloir dominer tous l’espace des échanges culturels, comme le dit Yochaï Benkler, dans la richesse des réseaux.

Reste que ce n’est pas vrai. Il y a toujours eu des logiques non-marchandes en oeuvre. Le numérique a tendance d’ailleurs à renforcer les perspectives non-marchandes (abondance, biens non rivaux) par rapport à la production physique de biens (rareté, biens rivaux).

Dans ce cas là, la légitimité de l’achat entre alors plus en compte : on rechigne à payer une musique sur iTunes dont on ne sait pas ce qui revient à l’auteur, on hésite moins à payer un album sur le site de Radiohead car on est fan et qu’on sait que l’ensemble va leur revenir. On est prêt à mettre la main à la poche pour Publie.net qui propose de partager 50 % de ses revenus avec des auteurs plus que YouTube qui essaye de ne rien nous dire de ce qu’il va donner aux auteurs : http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39705195,00.htm

Pierre Tran @ 2009-08-27 18:18:56

Nouveau business model de l’édition : et si l’on s’inspirait de l’open source ? | Thierry Crouzet (@crouzet) http://bit.ly/WjSGI

EricMainville @ 2009-08-27 18:23:23

RT @PierreTran Nouveau business model de l’édition : et si l’on s’inspirait de l’open source ? (@crouzet) http://bit.ly/WjSGI

Chantal V. @ 2009-08-27 18:40:54

C’est très bien, cette pensée que vous développez pour rappeler le rôle de l’émotion qui préside à toute relation. Vous prenez l’exemple de la relation auteur/lecteur ou auteur/éditeur. Et vous avez raison de dire qu’il s’agit là d’une toute autre relation, aujourd’hui, qui devrait être autre... Le flux de la relation "intime" qui représente un merveilleux désir va malheureusement à contre-courant de ce qui a lieu depuis quelques décennies, au nom d’une économie, celle de l’édition qui nécessairement engendre et fait circuler des flux, tout autres que ceux de l’émotion, gérés par le rôle de l’argent et pas seulement çà. On pourrait évoquer le pouvoir de l’ego de l’auteur "je veux qu’on parle de moi" ce désir là va à l’encontre de l’écriture, de la pensée, de la littérature...

BlogonetFeed @ 2009-08-27 19:22:31

Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/kZwh1

small•talks @ 2009-08-28 06:31:43

BookMark: Nouveau business model de l’édition http://ow.ly/15MLea

tewfiq @ 2009-08-28 16:04:03

Nouveau business model de l’édition http://bit.ly/kZwh1

eBouquin @ 2009-08-28 18:14:22

RT @leckto: Nouveau business model de l’édition - http://bit.ly/rzOjP

Jean-François Gayrard @ 2009-08-28 20:17:45

Vous ne venez que de conforter une fois plus avec ce post l’idée que la révolution du livre numérique est en marche et qu’il y a des belles choses à inventer et surtout un rapport Auteur/éditeur/lecteur qui va naître de tout ça !

Lionel @ 2009-08-31 18:20:02

Je me demande quelle sorte de loi sera réclamée par les professionnels de l’édition si les sites comme celui-ci se multiplient : http://pdfpirate.net/

Thierry Crouzet @ 2009-08-31 18:22:47

Des sites comme ça vont se multiplier comme ils se sont multipliés pour la musique et le cinéma… et ils sont beaucoup plus simples à réaliser car un livre ne pèse rien. Les copies pirates circuleront par mail. Tout simplement. Ça va être terrible pour le monde de l’édition.

000 @ 2009-08-31 18:46:37

"les sites comme celui-ci se multiplient"

Les sites comme ça sont très faciles à bloquer au niveau des fournisseurs d’accès.

Dès qu’ils deviennent un peu connus, hop ils sont bloqués.

Ce qui maintient le piratage au niveau tolérable économiquement des petits groupes qui passent leur temps à chercher de nouveaux sites.

On s’en fout qu’il y ait 100 000 pirates dans un pays.

L’essentiel c’est qu’il n’y ait pas 60 millions de pirates.

-

Pour les mails c’est un peu plus compliqué, mais gérable selon le même principe que l’envoi de drogue par la poste ou l’évasion fiscale. Le tout est de limiter les flux, sans pouvoir les empêcher totalement.

Thierry Crouzet @ 2009-08-31 18:57:17

@000 Un site est facile à détruire, pas un réseau P2P qui transporte des fichiers à signature dynamique.

000 @ 2009-08-31 19:59:28

Dailymotion est déjà capable de supprimer automatiquement des vidéos portant la signature numérique de l’INA ;

il y a plein de techniques pour bloquer le piratage massif.

-

Tu crois que le boulot de la police est facile, quand il faut lutter contre le trafic de drogue ?

Tous les jours, la police s’adapte aux techniques criminelles.

-

A vous entendre, il faudrait abandonner dès que c’est difficile.

-

Internet, c’est simple : tout passe par une poignée de gros tuyaux officiels, les fournisseurs d’accès.

Suffit de filtrer à ce niveau-là, d’interdire le cryptage, et voilà.

La Chine se débrouille très bien pour bloquer tout ce qu’elle veut.

ça n’empêche pas les Chinois d’être très créatifs, d’ailleurs.

On peut bloquer les échanges dans un domaine donné, et permettre une grande créativité par ailleurs.

--

La liberté tout azimut n’est pas la condition de la plus grande créativité.

Toi-même tu en viens à t’imposer la contrainte des 140 caractères de Twitter, pour fuir le vide de la trop grande liberté.

C’est faux de croire qu’en filtrant les échanges on tue la créativité.

-

Gmail scanne tous les mails pour cibler du contenu publicitaire.

On peut scanner tous les mails pour traquer les signatures numériques de fichiers sous copyright.

Appliquer aux mails la technique de filtrage de Dailymotion.

-

La police connait des combats bien plus difficiles que ce qui vous semble insurmontable.

Vos arguments ressemblent à la phrase du duc de Saint-Simon sur Maulevrier :

"ignorance ou panneau..."

Soit vous ignorez que la police n’est pas arrêtée par des combats beaucoup plus difficiles, soit c’est un panneau, de l’intox pour décourager toute repression :-)

Thierry Crouzet @ 2009-08-31 20:14:03

140c = contrainte choisie, c’est pas mal différent d’une contrainte imposée (mais c’est vrai que toute contrainte pousse à la créativité).

Mais le monde reste rempli de contraintes? Celles de la vie et de la mort? Des ressources matérielles limitées. Des imbéciles. Nous ne cherchons pas à supprimer toutes les contraintes mais celles qui empêchent les choses numérisables d’êtres accessibles par tous les hommes alors que techniquement rien ne l’empêche.

Le piratage est d’ailleurs un peu hors sujet dans cette histoire. Ce n’est pas le piratage qui nous pousse à inventer un nouveau système mais le passage aux flux.

Dans la logique des flux, les propulseurs rendront eux-mêmes les flux libres et tenterons d’imposer d’autres modes de rémunération. Deux systèmes s’affronteront. Et si le monde devient de plus en plus flux, ceux qui brideront les flux seront de plus en plus à la traîne.

On se retrouve comme au temps du capitalisme contre le communisme. On verra bien quel modèle l’emportera, celui qui maximisera la créativité. Tu es déjà en train de nous dire que c’est l’ancien système, moi je pense que rien n’entravera le passage au flux. Pas besoin de révolution, de changer quoi que ce soit à notre monde, le changement est en cours.

000 @ 2009-08-31 21:43:14

Je ne crois pas à la victoire de l’ancien modèle, mais à une preservation de certaines de ses composantes, mixtées à de nouvelles.

C’est comme ça que l’évolution fonctionne. Les révolutions sont rabotées par des contre-révolutions, et on aboutit à des systèmes mixtes.

On aura un système mixte, pas un monde nouveau complètement différent de l’ancien.

Le nouveau monde auquel tu crois est trop radicalement différent de l’ancien.

Je ne crois pas à ces alternatives radicales.

On coupe vite la tête des Robespierre et l’Ancien Régime copule vite avec le nouveau pour faire un régime mixte.

On évolue toujours vers la mixité, alors que les révolutionnaires rêvent de purisme.

Lionel @ 2009-08-31 22:52:18

On a bien compris le message, avec Hadopi et al.: "certaines composantes" seront préservées, en effet, à toute force, jusqu’à la toute fin. La "révolution" ou l’écroulement adviendront alors, justement parce qu’on aura cru pouvoir les éviter, les rendre impossibles.

Je ne pense pas que l’objectif d’une société fonctionnelle doive être d’inventer sans cesse les conditions les plus à même de démontrer les hautes capacités de ses services de police.

C’est dans le flot des flux que se trouvera l’évolution. Ça retirera leur gagne-pain du moment à pas mal de gens, moi inclus, mais la continuation "préservée" du modèle actuel aboutira au même résultat de toute manière. L’une des seules chances pour une société évolutive, pour essayer d’échapper au chaos ou à la thrombose, c’est la prise en compte et le respect des flux, du partage, de la redistribution. Personne ici n’a dit que ce serait facile, ni que ça réglerait tous les problèmes.

000 @ 2009-08-31 23:31:20

"le respect des flux, du partage, de la redistribution"

On peut déjà partager librement tout le patrimoine du domaine public : c’est beaucoup !

Au lieu de chercher comme des gloutons à tout avoir gratuitement, acceptez qu’il y ait des choses qu’on puisse partager, et d’autres qui sont à financer par le paiement.

Et personnellement je ne supporte plus d’entendre des mecs qui, par exemple, sont PDG de sociétés gagnant leur vie avec les réseaux sociaux, nous expliquer que les artistes doivent perdre leur gagne-pain.

Dans cette affaire, il y a des "pirates" qui ne négligent pas leur gagne-pain,

qui trouvent normal de facturer 80000 euro la construction d’un réseau social pour un parti,

mais qui voudraient que les artistes offrent tout gratuitement.

Le PDG de "22 mars", fondateur du "pacte des pirates", qui veut que les artistes bossent gratos est un connard. Son modèle d’esclavagisme 2.0 ne triomphera pas.

Lui s’en met plein les poches en ouvrant des comptes Twitter pour des boites, mais l’artiste doit donner gratuitement. Il y a quelque chose de pourri au royaume 2.0

Quand le PDG de 22 mars redistribuera son bénéfice à tous les Internautes, il pourra parler partage et redistribution.

Lionel @ 2009-09-01 01:52:45

Tout d’abord, je ne fais preuve d’aucune gloutonnerie. La consommation outrancière, qu’elle soit ou non payante, est selon moi l’illustration d’une mortifère névrose.

De plus, mon histoire professionnelle me rattache à cette fameuse "industrie du contenu", que je n’ai pas d’intérêt immédiat à voir dépérir.

Les causes de sa décrépitude n’ont cependant rien à voir avec les présumés gloutons (leur gloutonnerie résultant du succès de la promotion de la névrose consommatoire par ceux-là mêmes qui disent vouloir la limiter).

Mon expérience professionnelle m’a aussi enseigné que les récents et policés défenseurs autoproclamés des créateurs sont, trop souvent, ceux qui les respectent le moins et qui, horresco referens, ni ne les lisent ni ne les entendent. Ce sont des ayants-droit sans cause.

Par ailleurs, qu’il y ait des faquins et des profiteurs de guerre des deux côtés de la barricade médiatique est un fait vérifié.

Cependant, à la fin des fins, mon sentiment est que «l’épice doit circuler».

000 @ 2009-09-01 12:11:08

"mon sentiment est que «l’épice doit circuler»"

La comparaison alimentaire rappelle aussi le danger de ne plus vouloir payer le juste prix des bons produits.

On le voit avec la bouffe industrielle.

Elle circule, oui, d’un bout à l’autre du monde. Pour réduire les coûts on réduit la qualité.

De même que certains en reviennent à payer le juste prix, en revenant chez les bons bouchers, ou dans les magasins bio,

de même, certains quitteront peu à peu cette industrialisation libre-échangiste du flux, pour retourner payer au juste prix les vraies créations.

La circulation maximale, c’est une chose.

La création de bons produits, une autre.

Lionel @ 2009-09-01 17:27:40

Pour que les gens puissent payer, il faut leur donner de l’argent ou créer les conditions qui leur permettent d’en gagner par eux-mêmes.

Pour qu’ils aient envie de payer, il faut les éduquer, au lieu de les fliquer, et l’éducation se fait par l’accès le moins filtré possible aux créations. Ce n’est pas la garantie d’un "meilleur" choix de leur part, c’est la possibilité de ce choix.

C’est en tendant vers la gratuité de l’exposition aux œuvres (par l’école, les bibliothèques, les musées, etc.), dans une société laissant aux citoyens suffisamment de revenus et de temps de cerveau disponible, que le marché de la culture a pu se développer.

Dans le domaine de la culture, la circulation maximale est une condition de la création de bons produits (et de leur vente éventuelle à ceux qui en auront acquis les moyens et le goût).

000 @ 2009-09-07 16:34:25

http://www.neteco.com/298076-marilyne-efstathopoulos-publibook-auto-edition-ple.html

Directrice du développement chez Publibook, Marilyne Efstathopoulos revient sur le positionnement et le modèle économique de ce spécialiste de l’auto-édition de livres par internet

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