Thierry CROUZET
Vivre pour écrire ou écrire pour vivre
Vivre pour écrire ou écrire pour vivre

Vivre pour écrire ou écrire pour vivre

Je suis fatigué d’entendre dire qu’il faut offrir ses textes sous prétexte qu’ils sont publiés sur un blog et qu’il faut gagner sa vie autrement. Vous voulez donc que je ressorte la barque de mon père et que j’aille pêcher des anguilles devant chez moi ? Ou que je redevienne journaliste ? Ou que je redevienne salarié et m’agenouille devant un potentat ?

Alors on me conseille d’écrire des livres, de les vendre en librairie, de vivre ainsi (ce que j’ai longtemps fait). Cette proposition sous-entend que le blog est un genre inférieur. Je pense le contraire. Je pense qu’il est aujourd’hui le seul genre littéraire novateur et que le livre vivote sur une ancienne économie qui n’a plus aucun rapport avec la création.

Certains bloguent pour partager des idées (ils sont minoritaires – relayer les conneries de la presse n’est pas partager des idées). La plupart bloguent pour se promouvoir. Dans cette catégorie, les rares auteurs blogueurs tentent de vendre leurs livres et de se rappeler à la mémoire de leurs lecteurs. Comme le suggère François Bon, nous pouvons renverser le paradigme. Si je publie à l’avenir des livres, ce sera pour légitimer le blog.

Certes mon blog est mon atelier, mais il se trouve que je préfère les œuvres d’atelier à celles qui arrivent jusqu’au musée. De Flaubert, je préfère la correspondance. De nombreux peintres, je préfère les esquisses. Tout cela tient sans doute à mon rejet de l’idéalisme platonicien. Dans l’œuvre inachevée et en perpétuel devenir, il y a pour moi plus de vie que dans l’œuvre définitive. Le blog est une forme dynamique qui n’a aucune raison de rester accessoire.

Ce qui me paraît extraordinaire c’est que des lecteurs viennent me dire qu’ils ne sont pas prêts à payer ce qu’ils viennent de lire. Alors, ne lisez plus. À ce jour, je ne vous ai jamais demandé de l’argent, je ne le fais toujours pas, j’ai encore la chance de subvenir à mes besoins. Je mène cette réflexion pour tous les auteurs qui ont moins de chance que moi. Je pense à Pierre Fraser par exemple qui cherche en ce moment un travail et cesse de consacrer tout son temps à ses recherches. Je pourrais citer des auteurs plus connus, plus lus, qui sont dans la même situation.

Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans la logique du gagnant gagnant. Le lecteur gagne, l’auteur ne gagne pas. Qu’on ne me sorte pas cette histoire de notoriété. Ça marche pour celui qui a quelque chose à vendre à côté, pas pour celui qui se considère comme un auteur et qui considère le blog comme une forme noble.

Bien sûr nous gagnons tout de même sinon nous aurions arrêté depuis longtemps de bloguer. Nous nous nourrissons des interactions qui nous poussent en avant. C’est précieux. Mais, à force d’aller de l’avant, l’auteur risque de se retrouver dans le vide avec plus rien le soir dans son assiette.

Pourquoi ne serait-il pas possible de mener au XXIe siècle une vie d’auteur ? Je ne dis pas que tous les textes doivent être payants, ce serait une mauvaise idée, je pense juste que nous devons inventer une économie qui soutienne la création (pourquoi pas sur le modèle des AMAP comme le suggère julien). Il est vrai que les auteurs ont rarement gagné leur vie, ce n’est pas une raison pour se satisfaire de cette situation.

Quand on me dit de publier des livres et de les vendre à la Fnac, est-ce sérieux ? Regardez ce qui se vend ! Si l’on veut gagner avec une création, il faut produire ce que les gens attendent non ce qui les dérange. Il faut écrire pour les trentenaires dans la crise de la trentaine, pour les quadragénaires dans la crise de la quarantaine… ou il faut faire semblant d’être philosophe. Cela exige un talent marketing qui a peu de rapport avec la création et qu’un créateur possède rarement.

Après avoir analysé les déplacements des gens grâce à leur mobile, Albert-László Barabási vient de publier une étude qui montre que nous nous déplaçons presque tous de la même façon. Il y a bien deux groupes, les sédentaires et les nomades, mais tous se comportent de la même façon. Rares sont ceux qui échappent au mimétisme. Nous sommes en général prévisibles. Il ne s’agit pas là du mimétisme psychologisant de Girard. Simplement, nous nous ressemblons et agissons presque tous de la même manière, malgré notre cortex supérieur et notre conscience réflexive.

Quand je donne des exemples d’auto-organisation chez les animaux, on me renvoie notre humanité. Ben voilà, notre humanité est aussi en grande partie animale. Vous sentez-vous d’ailleurs si supérieurs aux animaux ? Moi, souvent, pas.

Si donc un auteur veut gagner sa vie en tant qu’auteur, il doit viser une des cibles naturelles qui se dessinent dans la société. La plupart des auteurs ne se posent pas de question. Certains visent juste par chance ou grâce à leur flair, d’autres visent à côté. Et j’aime ces bigleux, ceux qui dérangent, ceux qui nous poussent nous-mêmes à ne pas nous comporter comme les autres.

Ces auteurs n’ont souvent pas de succès. Nous avons cru que les choses changeraient avec le Web. Elles ont changé. Ces auteurs sont lus alors qu’ils ne l’étaient pas et qu’ils ne se faisaient pas entendre. Mais ils ne gagnent pas mieux leur vie qu’avant.

Les libres penseurs doivent-ils comme moi avoir la chance d’arriver à survivre des revenus annexes ? En sommes-nous toujours au XIXe avec Flaubert le rentier, au début du XXe avec Proust le rentier ? J’ai le regret de répondre par l’affirmative. Le Web n’a rien changé, il a même fait empirer la situation (et ne me sortez pas un cas particulier).

Les gens qui lisent quelqu’un ne voient même plus pourquoi ils le rémunèreraient. Ils lui demandent de fabriquer de la merde payante et de la mettre en boîte dans les rayons de la Fnac. Mais si ces auteurs que vous lisez descendent dans les égouts, ils cesseront d’écrire ce que vous lisez.

Je ne me poserais pas cette question pour nous tous si nous n’étions pas lus. Mais nous sommes lus, nous donnons donc quelque chose à moudre à ceux qui nous lisent, pourquoi ne nous récompenseraient-ils pas d’une manière qui nous aide à poursuivre notre travail ?

Encore une fois, votre existence, vos interférences constructives ou destructives, me suffisent aujourd’hui parce que je ne suis pas dans le besoin. Pensez à tous les autres blogueurs. Demain, voulez-vous n’avoir à lire que des rentiers ou que des spécialistes du marketing ?

Si je vis pour écrire, il me paraît normal que d’autres puissent aussi écrire pour vivre, et écrire un blog en particulier, car le blog est une terra incognita.

Je reste convaincu que nous devons combattre la rareté culturelle pour entrer dans l’économie de l’abondance. Je ne crois pas aux sites payants, surtout pour les sites d’actualité qui publient les mêmes actualités que les autres. Je pense en revanche que nous ne nous éloignerons du consumérisme destructeur que si nous adoptons un consumérisme culturel, un consumérisme alimenté par les œuvres des créateurs.

Le créateur est notre richesse, nous ne pouvons pas en faire un paria qui crève la faim. Il est inacceptable qu’un banquier gagne plus qu’un écrivain. Qu’un marketeux andouille réussisse à tirer profit de son blog alors qu’un penseur n’y arrive pas. Vous trouvez cette situation normale ? Les destructeurs de notre monde gagnent et pas ceux qui pensent son avenir et cherchent à y écrire ce qui se lira demain.

Je le redis. Nous en sommes dans la même situation qu’au XIXe siècle. J’ai encore l’espoir que le Web nous aide à sortir de cette impasse culturelle. Pour le moment, nous prenons un mauvais chemin.

Gnouros @ 2010-03-05 18:38:35

Le financement de la création intellectuelle est un réel problème, a fortiori avec le Web. C’est pourquoi elle réactive de vieux réflexes, consistant à calquer sur une économie de l’abondance (produits culturels - idées, textes, etc. - dont la valeur d’usage est aisément duplicable et facilitée par le web) un modèle de l’économie de la rareté (où la valeur d’usage n’est pas duplicable, ce qui permet de faire payer le support de l’idée, le support du texte, etc.).

Faire payer la lecture d’un article ? Mais qui empêchera celui qui l’a lu de le partager ensuite gratuitement à d’autres, et d’interdire ainsi que l’auteur soit rétribué davantage ? La loi ? La contrainte ? Hadopi ?

Payer les auteurs qui écrivent ? Mais par qui ? L’Etat ? Créer un fonctionnariat ? Une fondation ? Quels auteurs payer ? Tous ? Les méritants ? Comment déterminer ce mérite ?

Avoir une activité annexe ? Cela divise le temps disponible pour la recherche. Et comme vous le dites très justement, il est contre-productif d’écrire des textes de basse qualité juste pour se nourrir (quoique certains textes écrits par Russell à cette fin soient parmi ses meilleurs).

Comme vous, j’en conclus que les rentiers sont parmi les mieux lotis. J’attends avec impatience de gagner au loto.

Eric @ 2010-03-05 18:43:23

Quand on a des choses vraiment, vraiment intéressantes à dire, on peut en vivre. Mais il faut qu’elles le soient vraiment. Il faut qu’elles changent la vie des autres (et à commencer par la nôtre). Et si ces idées changent notre vie, pourquoi se soucier de gagner de plus d’argent?

Thierry Crouzet @ 2010-03-05 19:01:45

@Eric Flaubert et Proust ils n’avaient rien à nous dire. Il n’y a aucun lien entre la pertinence de ce qui est dit et le succès, au contraire. Les gens préfèrent ce qu’ils connaissent à ce qui les dérange. Et tu as vraiment quelque chose à dire quand peu de gens l’ont dit avant toi, donc quand il n’y a aucun consensus, aucun succès immédiat.

l’Ours @ 2010-03-05 19:34:54

Ajoute un bouton Paypal à ton blog, je suis sûr qu’une partie de tes lecteurs fera un don. Les mentalités évoluent plus vite que certains esprits reconnus mais ancrés à l’ancien temps.

Eric @ 2010-03-05 20:15:54

"Flaubert et Proust ils n’avaient rien à nous dire."

Tu nous as habitués à mieux! Dans ce cas, mets-toi au ping-pong.

Par ailleurs tu dis "Qu’un marketeux andouille réussisse à tirer profit de son blog alors qu’un penseur n’y arrive pas. Vous trouvez cette situation normale ?"

Oui, je trouve cette situation normale: le marketeux sait faire de l’argent. Le penseur sait penser.

Mais ce qui nous fait vivre ce n’est pas l’argent, c’est la pensée.

Thierry Crouzet @ 2010-03-05 20:25:26

Tu manges quoi?

Tu as raison : nous vivons aussi pour la pensée mais il y a pas de pensée si le penseur ne mange pas. Je ne dis pas qu’il doive être riche, juste alimenté.

Eric @ 2010-03-05 20:34:21

Bien sûr, il n’y a pas de penseur pur. Mais on ne peut pas se dire penseur et vouloir faire du business. Ou alors on le dit: je veux faire du business. Les deux ne sont peut-être pas incompatibles.

Il y a des blogueurs qui font ça très bien. Steve Pavlina, par exemple: il a un blog de développement personnel et parait-il il gagne beaucoup d’argent avec!

Eric @ 2010-03-05 20:44:59

Et n’oublions pas que dans l’histoire du droit d’auteur, très peu d’écrivain ont vécu de leur plume.

Balzac, le premier, est-ce qu’il en a vécu? Après, il y a des exceptions comme Simenon. Si on fait le total de tous les écrivains qui vivent vraiment de leur plume, ça ne doit pas faire beaucoup...

La plupart des écrivains ont deux métiers (http://www.scienceshumaines.com/la-condition-litteraire-la-double-vie-des-ecrivains_fr_15003.html)

BHL, par exemple, a vendu moins de 30 000 ex de ses derniers livres, malgré tout le battage. BHL est avant tout un industriel. Il siège au conseil d’administration de plusieurs sociétés (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Henri_L%C3%A9vy#cite_ref-0). Ce n’est que pour ses loisirs qu’il publie des livres.

Thierry Crouzet @ 2010-03-05 20:51:28

Tout ça te paraît normal et il te paraît normal que la situation s’aggrave à cause du Web ? Parce que maintenant on ne rémunère même plus les gens qu’on lit. Avant les auteurs gagnaient peu, maintenant sur le Web ils ne gagnent plus du tout.

Eric @ 2010-03-05 21:06:05

Je ne sais pas si ça s’aggrave! JK Rolling vend toujours autant de livres. Marc Edouard Nabe en vend toujours aussi peu. Maintenant il va les vendre directement sur le web sans passer par un éditeur: il va peut-être gagner plus.

En fait, je pense que les revenus des écrivains tirés de leurs livres sont résiduels. A part des monstres comme Simenon ou San Antonio, c’est très peu.

J’ai essayé de revendre sur ebay un livre de Laurent Joffrin, même à la moitié de sa valeur, ça ne part pas! Et un livre d’Edwy Plenel, pareil.

Un conseil: écrit un livre de régime.

Henri A @ 2010-03-05 21:28:24

"Vivre pour écrire ou écrire pour vivre."

Vivre pour faire quelque chose de particulier ou faire quelque chose de particulier pour vivre.

Être en vie pour faire quelque de particulier ou faire quelque chose de quelconque pour subvenir à ses besoins.

L’affreux Jojo @ 2010-03-05 21:36:08

Merci pour cette réflexion.

Regarde peut-être du côté de certains "écrivains"/"penseurs" qui ont décidé de travailler dans le développement personnel. Je pense notamment à Thomas d’Ansembourg. Il y a derrière une certaine rémunération différente des schémas classiques. Bien entendu, il n’y a pas l’aspect "blog" chez lui.

Tu pourrais mettre en avant tes lectures via Amazon ou d’autres services de libraires.

Il est également possible de faire comme Smashing Magazine : avoir des sponsors et faire de la publicité pour eux. Cela ne te permettra pas de vivre mais déjà de supporter certains frais.

Eric @ 2010-03-05 22:05:18

Heu, non, je n’ai pas de conseil à donner. Un livre de cuisine: c’est les best sellers les plus courants, je crois. Mais on peut faire un best seller avec n’importe quoi. Exemple: Ekhart Tollé, il a écrit un livre très compliqué qui s’est retrouvé numéro des ventes (mais il a rencontré Oprah qui s’est entiché de lui, ce qui l’a propulsé).

Thierry Crouzet @ 2010-03-05 22:07:07

Tu parles d’un livre compliqué :-) De la soupe pour décérébrés ! Y’a pas plus bisounours.

Eric @ 2010-03-05 22:55:07

Et la Bible, tu trouves ça comment? Il y a trop de personnages et ça manque d’action?

J’essaie de te donner des exemples de livres réussis et tu critiques! Mais l’exemple d’Eckhart Tolle est intéressant: sans Oprah, il en aurait peut-être vendu 10. Si on transpose avec le blog, pour gagner de l’argent, il faut sans doute marketer le blog, faire appel à des agences, des intermédiaires. Comme l’auteur avec son éditeur.

Le Monolecte @ 2010-03-05 22:56:48

Merci Thierry pour ce salvateur coup de gueule.

Je n’arrive plus à écrire sur mon blog, non par manque d’idée mais par manque de fric. Pas du fric pour flamber, du fric pour payer le loyer, le chauffage. Dès fois, je renonce à écrire parce que je me pèle. J’ai tenté l’édition sur le net : modèle économique de voleurs où l’auteur ramasse les miettes et où l’acheteur est découragé par un prix final exorbitant et des délais d’Ancien Régime en diligence. L’édition classique... super écriture, dit-on, mais les markéteux ne voient pas comment me vendre.

Merde, fait chier!

En fait, peut-être que les lecteurs méritent ces bouquins de people tous merdiques pour lesquels ils sortent leur porte-monnaie et peut-être que j’ai mieux à faire que de continuer à me faire chier pour rien...

000 @ 2010-03-05 23:21:51

"je trouve cette situation normale: le marketeux sait faire de l’argent"

Le marketeux profite d’une situation où l’on accepte que l’argent se fasse ainsi.

Je vous trouve un peu fataliste, pour le coup.

Quand il s’agit de crier à la révolution contre Sarkozy, il y a du monde.

Mais pour le reste, rien ne change, avec votre acceptation du marketing.

S’il y a bien une révolution à faire, ce n’est pas de remplacer Sarkozy par une autre andouille d’une autre couleur ;

c’est de contrer, culturellement, ce qui valorise financièrement tel ou tel métier.

Marre que ce soit les intermédiaires qui gagnent tout, marketeux et distributeurs !

C’est aux créateurs de gagner le maximum, et c’est valable aussi bien dans l’agriculture que dans la création artistique.

Le Web 2.0 entretient un rapport incestueux avec le monde du marketing, ce qui conduit ce Web 2.0 à ne rien changer d’essentiel : ce sont toujours les intermédiaires qui empochent tout, et les créateurs se font baiser.

Ces faux révolutionnaires de Nicolas Voisin etc, ne font que prolonger un monde où les marketeux gagnent tout, sur le dos des créateurs de contenu.

C’est à eux qu’il faut couper la tête.

Marx 2.0 @ 2010-03-05 23:45:16

"si nous adoptons un consumérisme culturel"

C’est tout le modèle de la valorisation économique des activités qui est à redéfinir.

C’est la seule révolution politique proprement dite.

Aujourd’hui, qui gagne de l’argent ?

  • les commerçants, et davantage quand ils sont au maximum intermédiaires et au minimum artisans

  • les publicitaires

  • les banquiers

C’est à dire trois classes de parasites, qui ne créent rien d’essentiel, qui ne font qu’occuper des places dans la distribution entre le créateur et le consommateur.

L’agriculteur, qui produit la nourriture, ne gagne rien.

L’auteur, dans le modèle 2.0, ne gagne rien.

Voilà le seul scandale politique, bien plus grave que de savoir si Jean Sarkozy ou une autre crevure politicienne occupe un poste de parasite.

Le scandale, ce n’est pas Jean Sarkozy à l’EPAD, le scandale, c’est le créateur dépossédé de tout par l’intermédiaire, qu’il soit commerçant, marketeux, ou banquier.

Le Web permet de rapprocher le créateur du consommateur,

théoriquement le Web annonce la mort des parasites intermédiaires, ou du moins leur dévalorisation économique.

Mais les marketeux ont envahi le Web, et prolongent leur vieille valorisation en dépréciant les créateurs. C’est là le scandale.

Tous ces gens qui se couchent face à l’abusive valorisation économique des intermédiaires, avec Google au sommet, et toutes ces armées de pseudo-consultants qui vendent du vent et s’emparent des richesses.

L’affreux Jojo @ 2010-03-06 08:16:28

Quand je lis certains commentaires, je suis triste. Oui, certaines personnes gagnent bien leur vie. Mais ne confondons pas les personnes qui abusent et les personnes qui travaillent.

Les intermédiaires ne sont pas tous riches. Un revendeur (qui minimise donc sa part d’artisanat) n’est pas forcément riche. Un banquier n’est pas forcément riche. Les publicitaires ne le sont pas non plus.

Chez nous, en Belgique, on dit clairement que la publicité est une des débouchés bouchés. C’est bien de faire des études d’art, de diffusion ou de communication mais il va falloir se battre et sauvagement pour avoir une place. Je n’appelle pas cela être riche.

Les banquiers riches ? Oui, certains dont les patrons et ceux qui peuvent travailler avec une grande part en prime (traders, agents de prêts, ...).

Mais riche, ne me dites pas que c’est l’équivalent de 2500€/mois (en Belgique)(Les salaires sont relativement différents entre la France et la Belgique par les taxations et les différences de rémunérations (voiture de société en Belgique "assez" courant)). C’est juste un bon salaire.

Les intermédiaires ? Laissez-moi rigoler. Ils ne sont pas tous riches. Loin de là. Allez regarder les indépendants, les représentants de commerce et compagnie. La vie qu’ils mènent n’est pas souvent flamboyante.

J’ose espérer que la/les personne(s) qui a/ont osé dire cela, n’est/ne sont pas indépendante(s). J’aimerai savoir sinon comment il(s) peut/peuvent dire cela.

Enfin, bon, c’est dommage de voir apparaitre cela sur un billet qui partait d’un problème réel et intéressant.

Thierry ne te décourage pas. Ce n’est pas forcément simple mais il existe une solution.

Thierry Crouzet @ 2010-03-06 08:42:29

@Eric Tu as raison. faut trouver une solution. On se fait un brain storm 17, 17 ou 18 à Paris si vous voulez... suis de passage.

@Monolecte Je pensais à toi en écrivant ce billet...

@000 "Le Web 2?0 entretient un rôle incestueux avec le marketing" On en est bien là.

@Jonas Je ne parle en général que de la force révolutionnaire d’Internet... mais cette force peut être aussi utilisée par les imbéciles. Il ne faut pas l’oublier, sinon nous allons nous faire massacrer... et le massacre a en fait commencé.

@L’affreux Jojo Je ne suis pas découragé, j’ai le couteau entre les dents comme toujours... je pense tout haut et cette pensée tout haut c’est le blog qui nous l’offre, il faut en profiter, la valoriser.

Rodolphe @ 2010-03-06 09:01:24

Quand les andouilles gagnent avec leur blog et que les créateurs crèvent la faim http://blog.tcrouzet.com/2010/03/05/vivre-pour-ecrire/

LaPeste @ 2010-03-06 09:14:04

J’ai adoré !!! RT @Monolecte: Vivre pour écrire ou écrire pour vivre | Un coup de gueule salutaire de @crouzet! http://icio.us/lix2do

buzz-tweet.com (fr) @ 2010-03-06 09:15:54

BT @monolecte Vivre pour écrire ou écrire pour vivre | Un coup de gueule salutaire de @crouzet! http://icio.us/lix2do

Marie Van Humbeeck @ 2010-03-06 09:40:04

A lire ! Vivre pour écrire ou écrire pour vivre | Un coup de gueule salutaire de @crouzet! http://icio.us/lix2do via @LaPeste et @Monolecte

Charles-A Goulois @ 2010-03-06 09:43:28

Joli RT @monolecte Vivre pour écrire ou écrire pour vivre | Un coup de gueule salutaire de @crouzet! http://icio.us/lix2do

Macs 2.0 @ 2010-03-06 10:10:05

"il va falloir se battre et sauvagement pour avoir une place"

Que tous ceux qui font des études de marketing ne deviennent pas riches, bien sûr.

Plus un métier est rentable, plus il y a de concurrents, et moins la bonne place est acquise.

Il n’empêche que les métiers de banquier, de publicitaire, de consultant, d’avocat, sont mieux valorisés financièrement que ceux d’agriculteur ou d’auteur.

Les avocats nourrissent les avocats : plus il y a d’avocats, plus il en faut pour se défendre contre eux. Circuit mafieux entretenant des parasites.

Ils ne sont qu’intermédiaires, et leur salaire de base est supérieur à celui des créateurs.

Un petit auteur ne va pas gagner en dix ans ce qu’un petit avocat gagne en un an.

Dans la blogosphère, les quelques millionnaires viennent souvent du monde de la pub.

Les intermédiaires se sont emparés de la marge maximale.

Au sommet, Google, intermédiaire suprême, devient roi du monde.

C’est un monde de macs exploitant des prostituées esclavagisées.

000 @ 2010-03-06 10:29:03

"riche, ne me dites pas que c’est l’équivalent de 2500€/mois"

La plupart des créateurs ne gagnent pas cela.

Tandis qu’un petit publicitaire ou un petit avocat trouve normal de gagner 2500 euro, et pense que ce n’est encore qu’un tout petit salaire.

Pourquoi est-ce que Thierry ne pourrait pas gagner 2500 euro par mois avec son blog, alors qu’un marketeux facture 80 000 euro trois semaines d’animation d’un réseau social ?

Pourquoi accepte-t-on cette facturation abusive des agences de marketing, tandis qu’on demande la gratuité aux auteurs ?

Thierry n’a même pas gagné 1000 euro par an avec son blog. Qui accepterait de travailler pour 1000 euro par an dans une agence de pub ?

pacco @ 2010-03-06 10:31:00

Thierry

Tu es dans une posture.

Tu finis par dire que tous les livres vendus à la FNAC sont des merdes et que tous les bidouilleurs de blogs sont des auteurs.

Tu mets de coté rapidement le fait que l’esquisse, n’est pas une ouvre en soit, mais un outils d’apprentissage ou une étape vers l’oeuvre.

Des couches successives de tentatives créatives ne constitue pas une oeuvre, Des bouts de réflexions, même brillantes ne font pas une pensée.

Bien sur que le blog est un genre inférieur, on n’y trouve que des esquisses, des tentatives, des post entassé les uns après les autres, comme des cubes de couleurs que des enfant plus ou moins vifs entassent dans l’espoir d’être considérés comme des surdoués.

Tu poses la question de ce qui se vend.

Pourquoi voudrait tu que ce qui ne se vends déja pas en librairie soit acheté sur le web ?

LE WEB serait donc un lieu magique qui une fois pénétré permettrait miraculeusement à l’homme de devenir plus fin dans ses choix, ses goûts et sa consommation ?

Les gros divertissement bien vulgaires vendront toujours plus que les essais obscures.

Certains ont lutés toutes leurs vie contre ce fait, d’autre en ont fait des modèles économiques.

Tous n’ont pas fait de la merde, un grand nombre de réalisateurs ont pu continuer à faire des oeuvres personnelles parce qu’ils restaient conscient de l’étroitesse de leur marché et qu’il faisaient avec.

D’autre ont utilisés le système à des fins personnels, entre Titanic et Avatar, Cameron a investit trois ans de sa vie et son argent dans les fonds de l’océan avec une équipe de tournage et de scientifique à faire des documentaires tout en étant conscient que ça ne lui apporteraient ni gloire, ni fortune.

Le travail de l’auteur c’est d’écrire, celui du marketeur c’est de vendre.

Et ça sur le web, à la Fnac et quel que soit le support.

Un auteur qui n’en prend pas conscience ne vendra jamais.

Alors si tu veux continuer à écrire sans marketer ou sans te faire marketer c’est ton choix, mais ne soit pas étonné.

Même si il y a des auteurs qui écrivent de la merde et des marketeurs qui vendent de la merde, et que bien souvent ils s’accouplent pour se faire un max blé, qu’est ce qu’on en a à foutre ?

Fait nous une oeuvre qui touche, qui émerveille, qui transporte vraiment, il y se trouvera toujours quelqu’un qui se battra pour te la vendre et un autre pour te l’acheter.

Eric @ 2010-03-06 10:52:29

@Thierry,

Merci de ton invitation, mais je ne pense pas que je serai à Paris à ces dates là.

000 @ 2010-03-06 10:58:30

"Même si il y a des auteurs qui écrivent de la merde et des marketeurs qui vendent de la merde, et que bien souvent ils s’accouplent pour se faire un max blé, qu’est ce qu’on en a à foutre ?"

Pacco, avec ce raisonnement, tu acceptes aussi la nomination de Jean Sarkozy à l’Epad.

Tu prends, de façon fataliste, la situation du monde, et tu t’adaptes.

On peut aussi essayer, comme une forme de combat politique et culturel, de remettre en cause la valorisation économique abusive de certaines activités, tandis que d’autres sont sous-valorisées.

-

On peut s’élever contre la marge des supermarchés, et revaloriser le paysan.

On peut dire qu’il est abusif de facturer 80 000 euro trois semaines d’animation d’un réseau social, quand un blogueur ne gagne même pas 800 euro par an avec ses écrits.

000 @ 2010-03-06 11:06:05

Et puisque tu donnes des exemples côté cinéma,

on peut, de même, s’élever contre la sous-valorisation économique du scénario.

Le scénariste est exploité, parce que des gens comme toi trouvent cela normal, et s’adaptent, au lieu de combattre pour que ça change.

Le dénigrement du scénariste, aussi bien sur le plan économique que sur le plan de la reconnaissance publique, en dit long sur la dévalorisation de l’auteur.

Qui peut citer trois noms de scénaristes ?

Marília Moschkovich @ 2010-03-06 11:43:58

RT @LaPeste: J’ai adoré !!! RT @Monolecte: Vivre pour écrire ou écrire pour vivre | Un coup de gueule salutaire de @crouzet! http://icio.us/lix2do

Le Monolecte @ 2010-03-06 12:39:04

C’est après avoir lu ton papier que je me suis dit : à quoi bon continuer?

Et de savoir que tu l’as écrit en pensant à moi n’est franchement pas de nature à me remonter le moral.

Surtout que tu as bougrement raison.

Henri A @ 2010-03-06 13:08:45

A la fin, on se rend compte que chacun défend son bout de gras et comme chaque activité est un univers en soi, on voit le monde par son prisme.

Ecrivain pour l’un, scénariste pour l’autre, musique ( tant qu’à faire ), etc...

Ce n’est pas pour rien que j’ai remplacé "écrire" par "faire quelque chose de particulier", ceci étant le point de vu de celui qui "écrit".

Marco Cagnotti @ 2010-03-06 13:58:34

Vivre pour écrire ou écrire pour vivre http://bit.ly/c2gptP

Gras 2.0 @ 2010-03-06 14:34:27

Certes, Henri, mais tu ne peux nier que certaines professions se sont arrogées des salaires disproportionnés pour la moindre action.

En général, les professions qui font circuler l’argent.

Comme si, être un intermédiaire dans la circulation de l’argent, méritait une plus grosse part de gras, qu’être au départ de la production.

Le petit commerçant pépère dans sa boutique double ou triple le prix d’un produit qu’un paysan se crève à produire pour trois fois rien.

Le publicitaire qui vante ce produit roule en voiture de sport et a deux ou trois maisons secondaires.

Le trader qui joue avec les économies des autres empoche des millions de bonus.

La situation n’est pas égale, le départ de la chaîne est systématiquement exploité abusivement, par des professions qui ne sont pas vraiment utiles, qui se sont imposées sans raison véritable, du moins justifiant leurs revenus.

pacco @ 2010-03-06 15:03:15

000,

c’est absurde d’extraire une phrase pour me faire penser ce que je n’ai pas dis et ne pense pas.

Va au moins jusqu’au bout du paragraphe.

"parce que des gens comme toi" Je ne sais pas ce que c’est que des gens comme moi.

Ce que je sais, c’est que s’adapter, c’est affronter la réalité, se confronter au décalage qu’il existe entre l’idéal subjectif et infantile de nos désirs et la réalité du monde qui nous entoure.

Et tu auras beau exposer toutes les théories du possibles, évoquer la sous exploitation des scénaristes et des enfant chinois dans le monde, dans le cas qui nous intéresse la réalité se résume à une question :

"Comment un système basé sur la gratuité, proposant un procédé qui consiste à empiler des humeurs chroniques, destinés à une niche élitiste peu espérer générer du profit ?"

Il est plus facile de théoriser sur monde idéale en restant bien au chaud dans ses convictions, plus difficile de perdre ces illusions en affrontant la réalité afin d’essayer d’obtenir ce que l’on désir.

Parce que face à la réalité, le constat est effrayant, pour obtenir ce que l’on désir vraiment il faut être prêt à faire d’énormes sacrifices.

Les deux premiers sont la perte de son illusion de toute puissance et l’acceptation de "faire" sans aucune assurance de réussite.

Si un auteur n’est pas prêt à ces sacrifices, il ne vaut pas mieux qu’un marketeur qui fait de la merde, c’est juste un pisse papier qui veut être rémunéré en regard du temps qu’il passe.

A ma question "Comment un système basé sur la gratuité, proposant un procédé qui consiste à empiler des humeurs chroniques, destinés à une niche élitiste peu espérer générer du profit ?"

Certains vont peut être trouver la solution, d’autre sûrement une alternative, et beaucoup continueront à se plaindre de l’injustice d’un monde qui ne se plie pas à leurs caprices.

Je reste convaincu que l’exemple concret d’une réussite est toujours plus efficace que des heures de débats sur l’échec.

Z @ 2010-03-06 15:26:20

Dites-donc, ça serait sympa de ne pas menacer de couper la tête des marketeux ;-)

Le marketing, vous vous en faites une idée à mon avis un peu mythique, en prenant la partie pour le tout, les quelques agences ultra-connues pour l’ensemble de la profession.

Le marketing, ce n’est ni plus ni moins qu’enrober un produit, une idée, un concept, pour les rendre bien "finis" et pouvoir les présenter avec succès au public visé.

Le marketing, ça ne fonctionne que quand :

  • soit le "produit" (ou l’idée, ou le concept) est vraiment bon

  • soit il est juste pile-poil adapté à une demande.

Je crois que le modèle de l’auteur contemporain est profondément en manque de marketing, justement. Vous voyez bien que vous avez des choses, et de belles choses à dire ! Que vous mériteriez de pouvoir en vivre. Mais il vous manque une sorte d’interface entre vous et le public, un modèle viable pour pérenniser la chose.

Je ne doute pas que cela viendra. Un des commentateurs proposait un bouton Paypal pour inciter à donner, pourquoi pas. L’économie du don, c’est peut-être un modèle d’avenir. Combien de beaux projets ou collectifs actuels fonctionnent ainsi ? Je pense à la Quadrature du Net il y a peu, à Wikipedia qui lève tous les dans des millions de $ à coups de dons de 5€, etc.

Alors au lieu de taper sur les marketeux en les assimilant au diable, réfléchissez, avec de bons marketeux (il y en a ! ) au meilleur modèle possible...

000 @ 2010-03-06 16:04:13

Le problème des marketeux c’est leur marge abusive.

Il y a davantage de marketeux qui gagnent plusieurs milliers d’euro par mois (sans parler des millionnaires), que d’auteurs, musiciens, scénaristes, gagnant la même somme.

On détourne les talents.

La créativité a mieux à faire, que de vendre des pots de yaourth.

000 @ 2010-03-06 16:23:25

@ Pacco

Le droit d’auteur a été inventé pour résoudre cela.

"En 1777, Beaumarchais fonde la première société d’auteurs pour promouvoir la reconnaissance de droits au profit des auteurs."

"Le but du droit d’auteur est d’apporter une solution séquentielle à la contradiction entre financement des auteurs et libre accès aux œuvres".

La naïveté infantile, c’est de croire qu’on peut se passer du droit d’auteur, que le concept de gratuité sur le Net est définitif, et force les auteurs à travailler pour rien.

-

Quant à la valorisation financière des filières, elle n’a rien de fatale.

Il y a cent ans, un publicitaire ne gagnait pas autant.

On peut très bien remettre en cause aujourd’hui le pouvoir financier du monde de la pub.

ephi @ 2010-03-06 19:19:45

x

B. Majour @ 2010-03-06 20:30:18

Bonjour

Amusant de voir qu’on en revient toujours aux mêmes problématiques : l’argent, ou le type de rémunération.

Un problème déjà traité de longue date... dans le monde informatique.

On le nomme Shareware, Freeware, Cardware, etcware.

On peut utiliser une partie du logiciel, ou la totalité en version shareware.

Si on est content, on paye... C’est le principe.

On peut aussi obtenir des mises à jours (gratuites, à tarif réduit), l’acquisition d’autres logiciels à tarif préférentiel, voire toute une suite pour le même prix. Etc.

Les packages marketings sont nombreux et divers.

Certes, au contraire du livre, l’utilisation d’un logiciel est pluriel. (ou supposé telle. Nombreux sont les logiciels utilisés une unique fois, mais présent au cas où.)

Cependant, le concept livreware peut être développé de la même manière.

On peut offrir tous ses écrits sur le même modèle.

1 ou 2 euros pour un livre, ou 10 euros pour toute ma production et 1 à 2 euros par nouveauté (nouveauté conséquente, utile par rapport au prix ? Production annuelle ? Les déclinaisons sont multiples.)

1 ou 2 euros pour un livre.

Oui, ça paraît peu... mais c’est le nombre d’accès/d’usages qui rémunèrent le Shareware, et qui entraînent sa diffusion.

Je souris toujours lorsqu’on m’objecte la copie sur Internet : ceux qui ne paieront pas.

Comme si un livre papier ne pouvait pas se prêter (à ses amis) ou se revendre.

Là, que l’on m’explique "où", je dis bien "Où" l’auteur reçoit rémunération lors de ces prêts entre amis, ou encore lorsque tout un chacun écume les bouquinistes et les systèmes d’enchères en ligne.

Ne parlons même pas des livres pilonnés à cause de la bêtise capitalistique qui a les yeux plus gros que le ventre (mais dont le coût des pilons est compris dans le prix du livre lui-même)

Où ?

Jamais.

Jamais il n’obtient un seul centime sur ces ouvrages-là. :-(

Au mieux !

Je dis bien au mieux l’auteur publié peut espérer toucher de l’argent pour un lecteur sur cinq, voire sur dix pour un livre papier !

Et quand il publie un livre papier (et qu’il a 10 % de droits d’auteur), il obtient quoi exactement comme tarif sur chacun de ses livres ???

10 % de 20 euros = 2 euros.

Oui, c’est peu !

Surtout quand le lecteur doit débourser 20 euros, lui. (l’équivalent de 10 livres pour l’auteur)

Deux ans de soutien à 10 euros.

Et croyez-moi, je suis partant pour soutenir un bon auteur de cette manière.

Surtout s’il m’ouvre toute sa production au format PDF/DOC, librement copiable pour récupération des infos dans ma base de données, ou autres usages.

Et si en plus il accepte la discussion, les commentaires (tiens, ça rappelle un blog :-) ), c’est génial.

Au niveau marketing, on appelle ça la fidélisation du client... chose que tout artisan sait et est obligé de pratiquer s’il veut survivre : l’échange, le dialogue, le contact avec le client.

Chose pour laquelle, nombre d’auteurs sont récalcitrants... alors qu’ils sont artisans eux aussi.

Va comprendre, Charles ! :-)

Maintenant, je ne crois pas trop aux cris du coeur de ceux qui voudraient être payés

  • lorsqu’ils offrent gratuitement tout leur contenu (l’option premium, ça existe, la mise en archive des anciens articles aussi, et les journaux font payer leur consultation. Les exemples de rémunérations sont nombreux).

Pire !!!

  • lorsqu’ils n’ont aucune adresse "indiqué sur le blog" où envoyer un éventuel chèque (un compte Paypal ?), que ce soit sous forme de donation, de remerciement ou de financement de recherche.

Je ne propose même pas l’offense d’une "option pub sur le site", qui est juste bonne pour les dindons de la farce.

(on est dans le même système que les droits d’auteurs... on touche des miettes lorsque les intermédiaires – intermédiaires qui n’apportent rien au produit - se rémunèrent à fond. Plus dramatique, on contribue à alourdir la facture pub que TOUT le monde paye ! D’où croyez-vous que les 1 centimes de dollar payé pour chaque recherche (sur Google & autres) sortent ?

Si ce n’est de notre poche. Un tiers du coût des produits part dans de la pub !)

Donc, non je n’y crois pas trop à ces faux cris du coeur, désolé.

Parce que celui qui n’en offre pas les moyens n’y a pas réfléchi !

Bilan : il ne le souhaite pas.

Evidente logique.

Et je rappelle, à tout hasard, qu’écrivain, c’est un métier !

Ça ne consiste pas seulement à écrire pour vivre et vivre pour écrire... c’est aussi savoir se vendre, démarcher pour obtenir des déboucher, animer un réseau d’amitiés, expérimenter et tester ses mots auprès de lecteurs tests pour mieux

concrétiser ce que l’on souhaite vraiment vendre. Cette partie rémunératrice (pour ceux qui veulent en vivre) qui doit représenter l’objectif final, le but à atteindre : le produit fini.

On ne peut que rire d’un marathonien incapable de courir, parce qu’il refuse d’endosser un maillot ou un short. Parce que c’est un clown !!!

Un métier, on l’accepte dans son intégralité, avec ses compromis, ou on en change.

Ou encore, on paye pour sous-traiter ce qui nous déplaît... quand on en a les moyens.

Quand on ne les a pas, on essaie de les trouver auprès de ses amis, connaissances ou lecteurs.

Ce qui suppose d’ouvrir les portes pour leur permettre d’entrer !

Et de placer cette tâche au sommet de son EPO : Etonnante pile d’objectifs. :-)

Bien cordialement

B. Majour

P.S. :

"Que puis-je donner, d’autre que ma reconnaissance et du respect à tous ceux qui m’ont donné gratuitement leur contenu?"

Et avec une adresse où envoyer un chèque, une carte postale, un colis ?

Sans argent ?

Simplement connecter le maximum de personnes sur ces gens-là.

Partager soi-même du contenu (des commentaires, des liens, de la ressource)

Car tel est le peuple des connecteurs, qu’un jour, l’un ou l’autre des connectés pourra payer ceux qui nous enrichissent.

S’ils nous en donnent la possibilité ! ;-)

Thierry Crouzet @ 2010-03-06 21:59:13

@ephi Des scrupules avec ton commentaire? C’est pour ça que tu l’as viré? Tu te souviens d’un manuscrit que j’ai écrit il y a 20 ans. Bravo. Tu te souviens aussi bien de tous les manuscrits que tu lis? Faut dire que celui là j’ai jamais réussi à le relire.

Depuis j’ai publié quelques livres...

Les gens comme-toi j’aime bien leur proposer un skype avec recording :-) Alors ?

Henri A @ 2010-03-06 22:02:56

N’oublions pas que nous vivons une période assez spéciale.

Il n’y a jamais eut autant de gens plus ou moins "cultivés" et en même temps une bonne partie de ces gens sont dans une situation précaire financièrement et familialement.

Donc, potentiellement il y a une demande et ce que dit "triple gras" plus haut se généralise à pratiquement tout, pour ce qui est de la rémunération , sauf les parasites habituels ( banques, intermédiaires, etc...).

000 @ 2010-03-06 22:47:36

@ Henri A

Mais justement !

On a ici le potentiel pour une transformation de la façon dont on gagne de l’argent.

Aujourd’hui, en période de chômage, on maintient des emplois absurdes, pour ne pas licencier.

On pousse à la production automobile, uniquement pour maintenir les emplois.

Quand on ferme une usine d’armements, la CGT proteste : des emplois sont perdus.

-

Rémunérer la production culturelle, c’est un potentiel de millions d’emplois propres.

Qu’on licencie sans scrupules les mecs qui fabriquent des voitures, et qu’à la place on les rémunère mieux s’ils jouent bien de la guitare.

Pourquoi maintenir des emplois inutiles, et refuser de payer des fonctions utiles ?

-

C’est ici le passage d’une économie de la croissance matérielle à une économie de la croissance culturelle.

steph @ 2010-03-07 13:59:32

Il n’existe pas de solution toute faite pour "gagner un peu de sous" en bloguant et surtout, il n’existe aucune solution individuelle. La réponse est probablement collective.

Je ne suis pas d’accord pour dire que le système est bloqué : les créateurs ne gagnent rien sur le net.

Il est possible de faire payer les lecteurs pour certains articles ou papiers, la question est : comment rendre ce paiement indolore, invisible ?

Un début de réponse ?

Mettre en commun un pool de blogs (le tiens, celui d’autres personnes, celui de volontaire, etc...) chacun avec ses différences, ses apports.

Le pot commun donne accès à une zone pour chaque lecteur potentiel qui en fait la demande ou s’inscrit. Chaque lecteur ainsi inscrit peut choisir de créditer son compte (en monnaie virtuelle : genre j’achète 500 crédits pour dix euros)

Lorsqu’il visite les blogs de la Blog’Alliance, il peut choisir de lire des articles non-payants ou payants, dans ce dernier cas, il va donc débiter son compte de crédits.

A la fin de chaque mois, il est possible de comptabiliser le nombre de crédits perçus pour chaque article déclaré payant par son auteur et de rétribuer ce dernier.

Il faut s’unir, plusieurs blogs, 15, 20, 50 ? se mettre d’accord sur la valeur d’un crédit, le plafond maxi d’un article, etc...

C’est, à mon avis, la seule piste à explorer.

Il n’y a pas de solution individuelle, pas de poule aux œufs d’or.

Si tout le monde cherche la solution dans son coin, dans une optique de "moi, moi, moi !" (les blogs sont assez nombrilistes => On se la raconte), personne n’avancera, personne ne trouvera parce qu’aucun lecteur n’est prêt à débourser un centime pour un auteur en particulier.

EricMainville @ 2010-03-07 19:51:19

@Crouzet se demande comment gagner de l’argent avec son blog http://bit.ly/9Gt801 @pressecitron sait comment faire http://bit.ly/bQssGN

000 @ 2010-03-07 21:33:22

@ Eric Mainville

"Crouzet se demande comment gagner de l’argent avec son blog

pressecitron sait comment faire"

Non. Crouzet se demande comment vivre en tant qu’auteur en ligne.

Presse Citron n’est pas un auteur. Il surf sur tous les buzz du moment. C’est de la soupe. Du marketing vulgaire.

Pascal Gibert ??? @ 2010-03-08 09:54:15

Vivre pour écrire ou écrire pour vivre ? http://bit.ly/c4Ne5M @crouzet @Georglob http://ff.im/h8q0W

J @ 2010-03-08 10:40:31

Laissez moi vous dire qu’à vous lire tous (et boursouflure 000 particulièrement) l’impression générale qui s’en dégage est celle d’un petit clan aigri, pseudoélitiste, et extrêmement prétentieux.

Tout ceci enrobé d’une intolérance générale pour tout ce qui n’est pas exactement dans la ligne du parti.

Quant à cette idée de gagner de l’argent en bloggant qui se masque malhonnetement derrière l’appelation précieuse ’’que le blog devienne une forme noble’’, pas de quoi être fier!

000 @ 2010-03-08 11:20:43

Thierry sait très bien comment gagner de l’argent avec Internet.

Ici il cherche une voie pour en gagner autrement qu’en étant malhonnête (autrement qu’en faisant des sites bidons à mots clés pour Google, comme Bonweb ou Cozop).

C’est tout à son honneur de chercher une façon de gagner sa vie en tant qu’auteur de textes, plutôt qu’en tant que bidouilleur de mots clés.

L’objectif n’est pas de gagner de l’argent en soi.

L’objectif est de faire en sorte que les hommes gagnent de l’argent avec des activités nobles, plutôt qu’avec des arnaques marketing.

-

J, tu es un conservateur, et tu n’as toujours rien compris à la mentalité de ce blog.

Lis Le Peuple des Connecteurs.

On n’est pas dans la gestion, on n’est pas dans l’esprit versac.

On est dans l’expérimentation d’autres formes de vie sociale possible.

Si pour toi c’est irréel, c’est que tu n’as pas compris l’angle expérimental et aventurier de la chose.

Va lire tes copains d’HEC, ils ne manquent pas, les petits hommes gris enracinés dans le principe de réalité.

J @ 2010-03-08 12:47:23

je n’aime pas cette manière de considérer les choses du haut d’une tour supposée d’ivoire mais qui de fait n’est qu’une boursouflure hypertrophiée du moi.

ceci est de la même nature que les marketeux et autres différents de toi que tu dénonces.

il n’y a aucun intérêt à remplacer une forme de connerie suffisante par une autre.

000, tu es un con prétentieux... :)

Coca-Cola 2.0 @ 2010-03-08 13:44:17

J, si tu ne vois pas la différence entre gagner sa vie par son art, ou gagner sa vie par des arnaques marketing, c’est que tu es vraiment un âne.

Aujourd’hui, pour gagner leur vie, des blogueurs sont devenus animateurs de communauté Twitter pour Coca-Cola.

Ce faisant ils aident à promouvoir de la merde.

Leur vie se passe à vendre du Coca-Cola.

Derrière les nouveaux outils : Twitter, Facebook, ils en sont revenus au système TF1 : ils sont au service de Coca-Cola.

Ils se croient modernes parce qu’ils sont sur Twitter. En fait ils font la même chose que TF1.

Si tu ne vois pas le problème, de ce système où la création en ligne n’a pas de modèle économique, d’autres le voient, et c’est eux qui sont intéressants.

J @ 2010-03-08 14:32:24

Qui a dit que je ne voyais pas le problème?

Simplement ta manière d’aborder les choses pue la suffisance, l’aigreur, la prétention, l’intolérance, l’absence de vision à long terme, l’idéalisme immature, et j’en passe.

Je n’accorde pas plus de crédit à ceci qu’à TF1.

Deux manières de puer, c’est tout.

000 @ 2010-03-08 16:32:11

Le Peuple des connecteurs commence avec ce que tu appelles "immaturité".

L’intéressant chez Thierry c’est justement cette immaturité, vertu nietzschéenne, qui en fait un auteur, contrairement à toi, avec ton esprit de pesanteur. Ta vision des choses, "mature", on la connait, tellement qu’elle n’intéresse en rien : tu ressembles au passé.

On n’a pas besoin de te lire pour savoir ce qui est. On cherche des expériences de ce qui pourrait être. Et sur ce plan tu es sec, J.

Dès qu’on va plus loin que la critique des médias, dès qu’on aborde la question des comportements à changer, tu as peur.

Autant discuter avec Kissinger...

Ferocias Ferocias @ 2010-03-08 19:35:14

RT @EricMainville @Crouzet demande comment gagner 2 l’argent avec sn blog http://bit.ly/9Gt801 @pressecitron sait faire http://bit.ly/bQssGN

J @ 2010-03-08 19:56:02

Tu crois avoir le monopole de la vertu, de la culture de qualité, de la recherche du bien.

Cela fait de toi un dangereux malade, de ceux qui pavent l’enfer de bonnes intentions.

Qui crois tu donc impressionner avec tes citations et références pompeuses en tous sens?

Dépasse pour commencer tes quelques credo conceptuels étroits et répétitifs, ainsi que tes aigreurs egocentrées qui te masquent l’ambivalence des choses et des êtres, puisque tu as la prétention de faire de la ’’recherche’’.

Iza @ 2010-03-09 16:17:18

Bon, je reviens d’une période d’isolement de travail. Je n’ai pas encore lu le reste, mais je retiens de tout ça l’idée de l’AMAP pour écrivain...

beniz @ 2010-03-12 11:05:56

Le blog, les contenus inacheves, les esquisses etc... sont un peu comme la parole, ils flottent dans l air et dans la memoire. Mais qui paie pour ecouter un point de vue ? pour converser ?

Malheureusement, il est possible que le blog, c est a dire l atelier, ne soit pas l ecriture, le livre fini. Des lors les chemins de la remuneration ne sont pas les memes.

Essayez autre chose, par exemple http://yooook.net

Marin Favre @ 2012-10-11 21:44:36

Vivre pour écrire ou écrire pour vivre ? http://t.co/TIgo08Ti

MOHAMED BENMESSAOUD @ 2012-10-11 22:07:04

Vivre pour écrire ou écrire pour vivre ? http://t.co/TIgo08Ti

Visibilité
Newsletters Me soutenir