Thierry CROUZET
Édition : ne pas changer pour rien
Édition : ne pas changer pour rien

Édition : ne pas changer pour rien

Au milieu des années 1990, j’avais un ami photographe à qui je conseillais sans cesse de passer au tout numérique. Il a rechigné, prétextant qu’il y aurait toujours de l’argentique. Tous les jours depuis dix ans, je discute avec des gens qui me disent qu’il y aura toujours du papier. Mais pourquoi ne pas regarder la réalité en face ? Pourquoi avoir peur du changement ?

Nous en sommes aujourd’hui avec l’édition électronique dans la même situation que la photographie à la fin des années 1990. Dans dix ans, il n’y aura plus de papier, sinon chez quelque bouquinistes. Avec cette prévision, je me trompe peut-être de quelques années, guère plus. Bien sûr que des catastrophes peuvent tout remettre en cause, mais nous approchons du point de bascule.

Les éditeurs l’ont compris. Ils paniquent, faisant preuve d’un corporatisme affligeant. J’aime rappeler que quand on a peur du changement, on a la peur et le changement. Et ils ne le digéreront pas. Il leur restera en travers de la gorge.

Ces propulseurs de notre intelligentsia, ces avant-gardistes autoproclamés, ces prétentieux défenseurs de la création contemporaine ont lâché prise. Ils ne veulent pas de notre présent. Vous avez les noms. Quand ils clament qu’ils publient ce qui se fait de mieux aujourd’hui, il faut relativiser à l’aune de ce que nous découvrons quand nous regardons leur marmite. Ils ne publient que ce qu’ils supportent, que ce à quoi ils sont coutumiers, l’altérité les effraye, surtout quand elle menace leurs revenus.

Partout dans le monde, les grandes manœuvres ont commencé. Les auteurs à succès refusent de signer leurs droits numériques dans des conditions inacceptables. Ils songent tout simplement à planter les éditeurs. À négocier en direct avec les plateformes comme Apple, Amazon, bientôt Google et autre Sony.

J’ai souvent parlé de cette étreinte fatale. J’ai fait sourire, maintenant nos chers éditeurs ont froid dans le dos. Ils ont le couteau sous la gorge. S’ils perdent leurs vedettes, ils sont morts. Ils le savent et ils leur répondent par des menaces incohérentes, celle d’un parent qui voit son enfant mener sa vie en toute indépendance.

Assisterons-nous à une guerre de tranchées ou au contraire à une grande négociation confraternelle autour d’une table dans un palace parisien ? Il ne faut pas rêver. Il n’y aura pas de transition pacifique vers le numérique. Les anciens s’accrocheront à leurs privilèges. Ils ne les cèderont qu’au compte-gouttes. Ils tenteront de freiner le mouvement irréversible, juste pour durer un peu plus. Ils nous empêcheront d’innover par tous les moyens, jouant du lobbying auprès des politiciens tout aussi largués qu’eux. Ils nous rejoueront la bataille d’Hadopi.

Qu’allons-nous devenir nous les activistes de l’édition électronique ? Sommes-nous prêts à participer à la bataille ou serons-nous submergés par la vague des nouveaux venus ? Être présent le premier n’a souvent que peu d’intérêt. Tout dépendra de ce que nous écrirons. Nous verrons bien si, quand les projecteurs passeront au-dessus de nos têtes, quelques-uns de nos écrits de pure player attireront l’attention. Nous aurons notre minute de gloire comme ces blogueurs qui soudain avaient inquiété les journalistes au milieu des années 2000. Qu’en ferons-nous ? Deux ou trois d’entre nous s’en gargariseront... Mais saurons-nous créer un mouvement énergisant pour la société ?

Le moment de vérité approche. Nombre de pure players se plaignent de leur isolement d’anonyme, du manque de curiosité des lecteurs, de la frilosité des critiques. Cela changera du jour au lendemain. Serons-nous encore debout ? Pour la plupart nous déchanterons. Tous ceux qui se réfugient derrière le paravent de l’avant-garde et de l’underground n’auront plus aucune raison de geindre. Nous devrons combattre avec nos mots. Nous n’aurons plus d’excuse.

Les gros arrivent avec leurs bestsellers, leurs martingales, leur populisme. Ils n’auront aucun intérêt à relever notre présence. Ils feront croire qu’ils inventent eux-mêmes. Nous aurons du mal à l’avaler. Il y aura de quoi se taper la tête contre les murs, mais il en va toujours ainsi pour les pionniers maladroits.

Les gros, c’est ce qui les fait gros, savent vendre et se vendre et si nous sommes où nous sommes c’est parce que nous ne savons pas le faire. Ils nous mimeront avec trois ans de retard, parfois dix. Ils feront croire aux journalistes qu’ils sont les premiers. Pour nous défendre, nous n’aurons que nos textes à poser à côté des leurs.

Nous ne combattrons pas pour autant à armes égales. Ils arriveront avec le public et l’argent gagné dans l’ancien monde. Ils nous coloniseront alors que nous avons tenté de croître organiquement dans le nouveau monde, sans guère nous appuyer sur l’ancien. Mais ne nous pressons pas d’annoncer que le combat sera déloyal. Soit nous aurons des choses à dire, des rêves à partager, soit nous resterons dans l’ombre pour l’éternité… et ce ne sera pas plus mal (si en plus d’être ennuyeux nous n’avons rien à dire).

Nous avons souvent appelé une révolution, elle arrive. Nous ramènera-t-elle à notre point de départ ? C’est un risque. La plupart des nouveaux venus ne verront que des opportunités de business. J’espère que dans le lot certains verront plus loin. Il ne s’agit pas d’abattre une vieille industrie, mais de construire un autre monde, avec d’autres idées, d’autres valeurs, d’autres rêves, oui, des rêves encore et toujours.

Qui partage ce souci ? Parfois je me sens seul même chez mes amis pure players. Je croise trop de frustrés de l’ancien régime, qui se réfugient dans notre microcosme pour digérer leur déception. Si demain notre bazar apparaît au grand jour, sans eux, ils nous gratifieront de déprimes mémorables. C’est ce qui se produira, soyez-en sûr. Voilà pourquoi il ne sert à rien d’être contre l’ancien système éditorial mais pourquoi il faut se battre pour un avenir que nous pouvons imaginer radieux.

Alors ceux qui sont venus au numérique par dépit, après avoir renoncé au compte d’auteur, fuiront vers un autre espace où ils continueront à se plaindre. Ici, en revanche, nous mènerons la bataille, avec des mots, avec des idées, avec des histoires, pour qu’un autre monde soit possible, pas seulement un monde utopique où les auteurs seraient mieux rémunérés.

Ne voici qu’un combat annexe. Notre seul défi, c’est de faire émerger des pensées stupéfiantes. De prouver que nous ne vivons pas une époque de décérébrés. Cette idée reçue s’amplifie depuis des décennies. La cause : les éditeurs justement. Ils sont coupables. Parce qu’ils ont trop longtemps détenu les clés d’une culture qu’ils ont laissé s’endormir, une culture qu’ils ont dévolu au seul divertissement doucereux, une culture dont ils nous ont persuadés qu’elle était la seule pensable, la leur.

Relisez leurs noms. Mettez en doute leurs propos comme leurs publications. Ils ne veulent pas d’un autre monde. Ne les croyez pas quand ils vous parlent d’une autre littérature. Ils ne veulent pas le changement. Alors certains se réveilleront peut-être à force de nous entendre crier. On a besoin de vous dans l’autre camp. Vous avez le droit de changer d’avis.

Arnaud @ 2010-10-07 11:39:02

"Les auteurs à suc­cès refusent de signer leurs droits numé­riques dans des condi­tions inac­cep­tables. Ils songent tout sim­ple­ment à plan­ter les éditeurs. À négo­cier en direct avec les pla­te­formes comme Apple, Ama­zon, bien­tôt Google et autre Sony."

Et finalement, ils négocient avec d’autres éditeurs... qui ne sont pas loin des anciens, voir parfois pire.

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/06/17/apple-renonce-a-censurer-une-version-d-ulysse-de-james-joyce_1374327_651865.html

Et les pure-player ne font-ils pas cette vielle édition à compte d’auteur? (mais une édition à compte d’auteur plus rapide, plus efficace, moins chère et peut être aussi plus menaçante pour l’édition tradi’)

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 11:41:55

Rien ne nous obligera, ou plutôt ne nous limitera, aux plate-formes. Elles ne seront qu’un canal de diffusion parmi d’autres. On diffusera aussi en direct sur nos blog, nos plate-formes d’auteurs regroupés par affinités.

Galuel @ 2010-10-07 12:07:41

On peut remplacer "édition" par beaucoup d’autres concepts, et arriver à la même conclusion.

Serge Meunier @ 2010-10-07 13:27:56

Bonjour Thierry,

Je ne suis pas d’accord avec vous et c’est afin de vous donner raison. Deux points de vue : oui des gros vont arriver et porter à maturité ce que vous et d’autres avez initié, en tâchant d’en profiter. Non, vous ne serez pas dans l’ombre car vous resterez ceux qui créent et inventent ; du moins, c’est à espérer. Pour le premier point de vue, c’est inévitable. Quant au second, c’est souhaitable afin justement que l’accaparement qui serea fait de l’élan ne devienne pas… "bof".

On a donc besoin de "vous"…

steph @ 2010-10-07 13:33:43

Ce n’est pas en tapant sur les éditeurs que la situation qui se profile (à leur désavantage sur le long terme) s’améliorera.

De fait, ce sont des éditeurs... Bah oui, c’est bien de rappeler une évidence.

Le monde digital leur échappe totalement (Ils peuvent se consoler en ce disant qu’ils ne sont pas les les seuls).

La technique leur échappe, les comportements leur échappe, les lecteurs leur échappe et ils cherchent des réponses sur des médias qui ont le même soucis, les mêmes problèmes et les même oeillières en guise de décodeur.

Des maisons comme publie.net et le bélial ont compris que le train de l’édition s’engage dans la grande courbe.

Donc, la raison n’est pas encore perdue. Il faut leur laisser le temps bien que plus ils attendent, plus ils vont se retrouver le bec dans l’eau (sans lecteurs et sans auteurs).

Se concentrer sur les éditeurs, c’est perdre (une partie de... ) son temps.

les deux autres cibles sont plus faciles d’accès, parce que leur comportement dépend d’affect plus compréhensibles, plus simples :

  • Les lecteurs : le prix.

  • Les auteurs : l’envie d’être lu.

Voilà, c’est sur ça qu’il faut agir.

Google Books et Apple tapent exactement en plein dans le mille avec leurs plateformes :

facile d’accès pour les lecteurs, bouquin moins chers et très facile pour un auteur de publié un texte en quelques minutes..

La messe est-elle dite ?

Nicolas Ancion @ 2010-10-07 14:32:00

Bravo, Thierry, voilà un de tes plus beaux billets, plein d’élan.

Je ne crois pas que grand chose a bougé depuis dix ans, quand on annonçait que tout allait changer puis que tout le monde ou presque a fait marche-arrière, le temps a juste passé et le temps joue toujours en faveur du changement...

Le vieux papier ne va disparaître rapidement, il va se nicher, plus simplement, comme le théâtre n’a pas disparu avec l’arrivée du cinéma ni le manuscrit après l’arrivée de l’imprimerie. Il jouera un autre rôle. Tentons de jouer le nôtre, celui d’auteurs, quel que soit le support ;-)

JS @ 2010-10-07 14:58:24

Comment les livres papiers et numériques pourraient-ils être complémentaires ?

Je doute que le papier disparaisse.

Je viens de trouver http://www.editions-dialogues.fr/qui-sommes-nous/ qui propose du numérique, en complément. Je crois que ça a un rapport avec ce qui nous occupe là, mais est-ce une bonne idée qu’ils ont là ? Acheter le livre papier, avoir le numérique gratuitement… pourquoi pas ?

Serge Meunier @ 2010-10-07 15:22:33

Sûr que le papier ne disparaîtra pas, il sera probablement le matériau d’éditions de niche. Que le papier disparaisse est comme le phantasme-symptôme de la guéguerre numérique vs papier. Il y a je crois erreur des deux côtés…

D’une part - et vu de façon manichéenne puisqu’en fait les deux mondes s’interpénètrent et parfois cohabiterons - : une édition papier qui se cramponne à son mode de production-rémunération, lequel modèle est devenu pervers ces dernières décennies (voir les placés d’office en librairie et la trésorerie que cela engendre, le rachat en masse pour faire grimper la côte et monter dans le palmarès des super-marchés, etc). Mais le numérique, lui aussi, commet ses erreurs (de jeunesse) : un business-model d’où sont évacués des acteurs de la chaîne éditoriales qui n’ont plus qu’à crever tandis qu’on rémunère mieux les auteurs, certes, mais en un tout qui n’est pas cohérent. Il semble en effet que, demain, le numérique à maturité ce seront assez souvent des livres enrichis exigeant des mises en œuvres ne permettant pas la liberté que l’on croit : les auteurs seront mieux rémunérés, oui, mais moins que 30%; L’eldorado, par définition, n’est pas immuable. Il y a donc à mon avis pas humble du tout du boulot sur la planche, et s’aveugler, quel que soit le crédo que l’on ressent et professe, c’est s’aveugler. Que les inventeurs continuent donc d’inventer et pas un remplacement du numérique par le papier ; INVENTER

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 15:35:08

Les photographes disaient la même chose que toi.

Combien il en reste qui font du numérique (à mon avis 99% des photos réalisés aujourd’hui sont en numérique... si ce n’est plus). On peut donc dire qu’il n’y a plus d’argentique.

Ce n’est pas une question d’aveuglement mais de réalisme. Pour le reste, le combat est ailleurs et c’est bien le sujet de mon billet.

steph @ 2010-10-07 16:01:52

Le débat numérique vs papier est dépassé. Le papier subsisterait en tant que niche (comme les vynils, comme certains formats argentiques) mais il faut être clair, très clair :

Une niche ne fait pas vivre une industrie. Point. C’est une réalité.

La "nichification" de l’édition n’est pas son salut. Il ne sert à rien de s’auto-rassurer en se disant que le papier ne disparaitra pas. Autant allumer un cierge et serrer les fesses en espérant que...

Évidemment que le papier ne va pas disparaitre.

Ensuite, on l’évoque peu (parce qu’on est déjà des vieux cons) mais c’est aussi une question de génération. Parmi les 10-15 ans d’aujourd’hui, combien ont le réflexe papier ?

Ces futurs lecteurs vont-ils aller chercher des textes en librairie ou bien télécharger directement des copies sur leur smartphone ou ipad like offert à noël par des parents conscients de l’importance des NTI pour leurs têtes blondes ?

Il restera toujours des aficionados du papier, peu importe les raisons, mais la masse, elle, ne va pas s’embarrasser de ce débat de vieux schnocks, elle ira au plus pratique et au moins cher.

Les futurs lecteurs, les auteurs les rencontreront sur les plateformes en ligne bâties sur le modèle de l’appstore, de l’android market ou d’amazon.

Toute la chaine alimentaire de l’édition va devoir passer ce cap d’une part, et d’autre part affronter les nouveaux entrants disposant de liquidités colossales : google et apple.

Ils ne leur feront pas de cadeaux, pas plus que boites de télécoms qui ont perdu la bataille du contenu sur mobile et qui sont reléguées au rang de simples transporteurs de bits dans des tuyaux.

La transformation n’est pas nécessaire, elle est inévitable.

Tous les secteurs sont ou seront touchés, y compris l’édition scolaire.

EDIT :

J’ajouterais : c’est drôle que Thierry fasse la comparaison avec la photographie, parce que c’est la seule industrie "veille éco" qui a réussi la transition vers le numérique et qui s’est transformée de fond en comble. Les autres échouent ou sont en passe d’échouer.

C’est bien la preuve que la digitalisation n’est pas une fatalité.

JS @ 2010-10-07 16:26:58

Je ne pense pas que l’analogie Photo/Livre tienne.

Il s’agit de l’outil de publication, de diffusion, comparé à l’outil de création, d’expression. Rien à voir donc, et il me semble que l’analogie sur laquelle tu bâtis ton argumentaire ne soit pas une fondation solide, d’où la suite peu crédible, quand bien même elle est de bonne volonté, de bonne foi, je ne sais pas comment dire.

Plutôt la machine écrire et le stylo contre l’ordinateur, pour créer le texte. Après, le texte diffusé est papier ou numérique, selon.

Comme pour la photo, la photo a beau être 100% numérique, le livre photo est papier. Les textes des plus réfractaires au livre numérique sont tapés au clavier d’un MacBook il me semble.

Analogie facile, qui n’explique rien, Thierry, (comme souvent dans ces pages ! pas la première fois que j’interviens à cause de ça d’ailleurs et il m’arrive de pas intervenir tellement ça m’énerve) Même si ce qui suit tient plutôt la route, (cette fois disons ;o) mais n’a rien à voir avec l’analogie et du coup tout le propos est bancal, ce qui me paraît dommage, vu le combat.

Gilles Herman @ 2010-10-07 16:56:39

En vous lisant, je sens que la panique est de votre côté, parce que vous réalisez que, malgré tout vos efforts, les éditeurs en place que vous méprisez tant seront les mêmes dans 20 ans qu’aujourd’hui. J’entends le discours d’une personne frustrée qui n’aura pour seule satisfaction de pouvoir nous rabâcher avec des « Je vous l’avais bien dit ».

Vous prônez le ralliement intersectoriel mais vous n’affichez aucune ouverture. Le clou de votre diatribe étant la prophétisation de la disparition de l’imprimé... Dire qu’on se moque de ceux qui évoquent l’odeur du papier ! Deux extrêmes d’une même pensée.

Je n’ai pas de leçons à recevoir des excités du numérique qui pensent tout comprendre plus vite que tout le monde. Je préfère de loin voir mon travail comme un trait d’union entre deux mondes plutôt q’un coup de hache.

Gilles Herman

Éditeur de livres (imprimés et numériques)

Signataire de la pétition

Serge Meunier @ 2010-10-07 17:04:21

Je rejoins JS, j’allais faire la même remarque quant au numérique en photo. Mais, trêve de ce qui risque de confiner au pinaillage. Je le formule ainsi car, dès que l’on parle papier vs numérique, le moindre argument devrait ouvrir à un débat de trois jours. Or nous sommes tous pris ici où là, et la trotteuse d’avancer…

Je tiens toutefois à préciser : je suis issu des métiers du livre et passionné par le numérique. De là ma position qui est qu’autant les tenants du papier auraient tort de se murer en une citadelle, autant le numérique s’illusionne s’il croit brandir un modèle révolutionnaire en zappant au passage ce qui a été la chaîne du livre. Ce qui remplacera imprimeur, distributeur et libraire doit trouver non pas son remplaçant systématique, bien sûr - sinon il n’y aurait pas de révolution - mais des équivalents en "valeur".

L’imprimeur est concurrencé par le graphiste et le web-designer. Au passage, je plains les imprimeurs dont certains ont misé gros sur des presses high-tech sans voir venir. Le distributeur sera à mon avis remplacé demain par les plateformes professionnelles qui diffuseront le numérique y compris au sein de la librairie et donc en parallèle naturel au papier, le temps de remplacer éventuellement celui-ci. Les bornes universelles auxquelles je pense sont non encore inventées mais je les vois déjà en librairie. Le libraire enfin, en effet : lui aussi doit trouver une place et j’insiste à son sujet car il est pour ainsi dire la chair du livre dans nos villes…

Tout cela pour dire que prétendre que continuera une rémunération d’enfer pour l’auteur grâce au numérique, ça ne tient pas. Qu’elle soit meilleure, tant mieux ! Autre façon de l’exprimer : le numérique est David devant Goliath ou bien le roseau face au chêne. Je n’ai pas envie qu’il triomphe mais joue son rôle de lutin et de tête chercheuse. Affirmant cela, je sors donc du débat tel qu’il est souvent posé ; il me paraît autre que celui actuel et d’une problématique plus complexe…

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 17:51:06

@JS Savoir si l’analogie tient ou ne tient pas, ça ne se discute pas. Nous verrons bien. C’est une analogie, pas une démonstration, je ne sais pas ce que tu cherches à me faire dire.

En plus pour démonter mon analogie, j’ai bien l’impression que tu la renforces. Je ne compare par la photo au livre, mais l’argentique et le numérique, et le papier et le texte numérique.... je parle bien des supports et pas de ce que nous écrivons (a priori, ça ne change rien de ce côté quoique le numérique a tout changé en photo).

Et c’est uniquement ce que nous faisons qui m’intéresse. Il me semble que je dis bien que le combat n’est pas entre le vieux monde et le nouveau mais dans la nécessité d’inventer du neuf avec l’outil que nous venons de découvrir. Je trouve stupide de nier les nouvelles possibilités par un souci protectionniste.

@Gilles Herman Je ne me hasarde pas à savoir qui fera la pluie ou le beau temps dans 20 ans. Je m’en fiche. Je vois ce qui se passe, justement parce que trop de gens ont peur de ce qui pourrait se passer demain, du coup ils envisagent des solutions conservatives et dangereuses.

Alors débattons. Nous sommes tous près d’un Skype, nous appuyons sur enregistrer et nous avançons tranquillement nos arguments. Partants ou non-partant ? Et ne dîtes pas que je suis contre l’ouverture, que je refuse le débat.

Le blog est un lieu de débat, de conversation... pas un endroit où on expose une pensée définitive, mais justement une pensée en mouvement.

Serge Meunier @ 2010-10-07 17:58:25

PS : quand je dis "je sors du débat" ce n’est pas pour ne plus participer ni penser mais bien parce que, tel qu’il est posé quasiment sur tous les blogs, il lui manque la complexité à hauteur des enjeux en cours.

A suivre donc et pas pour une partie de ping-pong argumentée mais bien sur du long terme.

Bien à vous,

Serge

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 18:06:31

Mais justement pour le texte le numérique est aussi une matière première (François Bon ne cesse de le rappeler). Vraiment on s’est mal compris. C’est quoi justement qu’un commentaire ? Ces textes qui se glissent entre les textes sur des plans multiples. C’est pas de la matière ça ?

Quelle drôle vision de la littérature... comme si elle s’était arrêtée de vivre avec le papier.

Nicolas Ancion @ 2010-10-07 18:09:51

Attention, Serge, lorsqu’un auteur écrit sur clavier directement, son écriture n’existe plus qu’en numérique, tout comme en photo avec l’appareil numérique. Les textes peuvent être ensuite imprimés sur papier, les photos aussi, ils peuvent circuler sur écran, les photos de même. Cette page, par exemple est entièrement composée de textes et d’images numériques. Elle est diffusée gratuitement en grande quantité, instantanément et universellement (trois caractéristiques que le numérique permet et que les techniques mécaniques, en photo comme en écriture, ne permettaient pas vraiment).

L’analogie me semble non seulement tenir, elle me semble dépasser l’analogie, dans le contexte de cette page web. On peut dire que les deux pratiques (écriture et photo) sont diffusées en une seule matière (le bit, l’électricité, le pixel, la lumière, selon le lieu où l’on se place pour observer le phénomène).

Christian Liboiron @ 2010-10-07 18:10:03

Le billet est bien écrit il est vrai. Plus de l’ordre du pamphlet que de l’argumentation bien montée cette fois-ci.

Pourquoi "antagoniser" les acteurs du milieu. Je préfère de loin l’argumentation. Les réactions des éditeurs cités ne sont peut-être pas les bonnes. Soit, dites-nous pourquoi?

Je suis convaincu que les DRM devront être éventuellement abolis pour que le livre numérique puisse rayonner véritablement de toute les fonctions favorisées par la technologie et particulièrement celles des TI. Mais d’ici-là je crois que plusieurs étapes nous y mènera, mais les éditeurs ont également des responsabilités envers leurs auteurs. Je ne suis pas convaincu de l’efficacité du prix uniques non plus, j’en ai écrit un billet sur mon blogue.

Celà dit, j’aime bien l’expression d’Évangéliste maintenant attribué aux précurseurs des réseaux sociaux et du Web 2.0. Ces Évangélistes sont ceux qui tôt dans le développement des nouveaux modes de communications tentaient de convaincre les gens des communications, des relations publiques, des usagers en générale comme des décideurs d’adopter ces moyens de communications sociaux. Ces évangélistes ont démontrer l’importance du changement de paradigmed ans les communications, maintenant que leur message est passé, une pléthore de jeunes "gestionnaires de communauté" se proclament spécialistes. Les premiers doivent donc se féliciter d’avoir défricher le terrain, non?

On sait qu’on est loin d’une adoption complète et maîtrisé de ces moyens de communications. Des critiques sont émises sur les pratiques d’affaires qui ne collent plus à la réalité, mais il faut démontrer en quoi, comment et pourquoi.

konexe @ 2010-10-07 18:13:45

je ne comprends pas le débat dans les commentaire. En fait qu’il reste de l’édition papier dans x années ou pas, qu’il subsiste des niches ou pas, qu’importe ? Ce n’est pas l’idée. l’idée c’est la diffusion, la vitesse, le rêve. Quand on mène un combat on ne pose pas tout sur une table, on défend un rêve parce que le rêve, là, c’est d’être libre, de créer. Alors quand bien même le papier subsisterait il dans le futur, le propos est de trouver le moyen de faire passer les pensées, d’être augmentés par les autres, d’inventer dynamiquement, expérimenter !

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 18:20:01

Oui Lény (Konexe). Oui. J’ai fait l’analogie pour expliquer la peur panique qui s’empare des éditeurs, c’est la peur le sujet et notre devoir de construire autre chose. Mais on s’amuse à discuter de ce qui provoque la peur, de le remettre en question plutôt de ce qu’elle implique.... comme rêve justement.

steph @ 2010-10-07 18:33:56

"...du coup ils envi­sagent des solu­tions conser­va­tives et dangereuses..."

C’est exactement ce qui c’est produit lorsque Google a débuté la numérisation des fonds de bibliothèque.

Ils y sont allés sur le champ de bataille dans la cacophonie et la débandade la plus totale à coup de "c’est inacceptable", "google va nous tuer", "google est diabolique" il faut faire une loi pour protéger le patrimoine, j’en passe et des meilleurs...

A chaque fois c’est pareil, la même histoire se répète, comme une boucle infinie, pour la musique, pour le cinéma, pour la télévision, pour les télécoms... Cela a donné quoi ? Des DRM pourris et Hadopi et un navire qui prend l’eau de toutes parts.

Là, nous sommes à l’heure des comptes : Qui a raflé la mise, qui fait du pognon sur un business détenu par les historiques de ces secteurs ?

Apple, Google, Amazon.

Alors, pourquoi les anciens de la photo argentique sont toujours sur pied ? ils ont survécus non ?

Parce qu’ils ont affronté ensemble, plus ou moins, la révolution numérique. Qu’ont-ils fait ces gens-là ?

Ils ont modifié toutes leurs gammes en commençant par le bas, changé leur discours, leur communication, imposés aux fournisseurs d’emboiter leur pas, multiplié les produits, ouvert de nouveaux services, re-designés des produits pour les adapter aux nouvelles cibles, ils ont cassé les prix, se sont alliés avec d’autres pour investir de nouvelles plateformes (sony), ont inventé de nouveau produits, ont investit de nouveaux terrains...

Canon, Nikon, Pentax, Sony, Fuji, Panasonic, Leica... Pratiquement tous sont encore vivants, pratiquement tous se portent bien, pratiquement tous envisage l’avenir de façon sereine, pratiquement tous ont développé leur chiffre d’affaire à un niveau supérieur à l’époque argentique.

Le numérique n’est pas une fatalité, c’est pas un truc qui vous tombe sur la tête, comme l’un des fléaux de l’ancien testament, vous éditeur, vous producteur ou autres, c’est une évolution.

Je ne veux pas tuer les éditeurs, j’aimerais qu’ils réalisent à quel point cette évolution est une chance, pour eux, pour tous.

Certains font cette démarche, beaucoup se drapent dans leurs principes ou leur dignité (l’odeur du papier, non mais franchement... j’ai jamais humé un livre avant de l’acheter).

Les éditeurs sont essentiels, ils sont une charnière, ils assurent la transmission. Les éditeurs ne doivent pas disparaitre, ils doivent évoluer, leur métier est en train de changer, leur façon de voir ou de concevoir ce métier change.

S’ils ne veulent pas changer, s’ils refusent de mettre à plat leur métier, de redéfinir leur rôle, d’investir la place, de proposer, d’expérimenter, ils se feront bouffer et les auteurs publieront leurs bouqui sur le bookstore d’apple avec un lien pour ceux qui veulent une édition papier sur mesure livrée en 24 heures.

Nicolas Ancion @ 2010-10-07 18:40:22

Je n’ai qu’un point de détail à corriger, c’est l’odeur du papier. Bien entendu, je ne hume pas les livres avant de les acheter mais je lis beaucoup de BD au lit (l’album n’est jamais très loin du nez) et je dois reconnaître que la plupart des encres PUENT atrocement. Mon fils refuse de lire certaines BD parce que leur odeur le dérangent ! Alors la bonne vieille odeur du livre, je m’assieds dessus avec mes deux fesses, je pense que la plupart de ceux qui l’évoquent ne prennent pas souvent un livre récent en main. Après trois ou quatre ans, de toute façon, il sent l’odeur de la pièce où on l’entrepose. Et donc, le plus souvent, la poussière ;-)

Serge Meunier @ 2010-10-07 18:40:32

@Thierry et les autres

Immense sujet, on pourrait y passer la nuit. Peur il y a en effet pour ce qui me concerne mais pas du numérique : le numérique, je l’attends…

Peur par contre que numérique vs papier, cela ne soit stérile, engendrant une Babel et c’est sous cet angle que je me permets de dire que le débat est biaisé : les uns et les autres se regardent en chiens de faïence - bien entendu les novateurs sont persuadés d’avoir raison…

Je crains tout simplement que le rêve de liberté véhiculé par le numérique ne résiste pas à la maturation par quoi passera le numérique. Le rêve rétrécira ; ce n’est pas une prophétie mais une intuition.

D’ailleurs, le rêve n’a pas à être dans l’élan du numérique lui-même pour ce qui nous concerne ici, n’est-ce pas, mais bien dans le texte.

Ceci étant, je reconnais ne pas être dans un dialogue mais l’affirmation d’un point de vue.

Serge

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 18:40:43

Bien sûr que nous avons besoin des éditeurs, pour leur deux fonctions d’édition et de diffusion. Il faut juste qu’il acceptent les changements, qu’ils les embrassent, qu’ils arrêtent de donner des leçons (j’ai pas résisté :-)).

Serge Meunier @ 2010-10-07 18:44:55

@Thierry

Je me fais l’avocat du diable : vous êtes certain de ne pas donner de leçon, vous ?

Thierry Crouzet @ 2010-10-07 18:54:54

Mais si je donne toujours des leçons :-)

C’est ma spécialité.

Je trouve juste gros que ceux qui en donnent sans cesse (les éditeurs) me l’interdisent (et avec moi à tous les blogueurs).

Tu peux écrire sur du papier tant que tu as du papier.

L’argentique des gens continueront à le pratiquer, l’écriture manuscrite aussi...

Mais déjà les auteurs de BD ne touchent plus beaucoup le papier (et je n’écris presque plus jamais avec un stylo). Ce n’est pas de pouvoir le faire éventuellement qui change quoi que ce soit.

Nous développons sur le blog notamment une matière textuelle et intertextuelle purement numérique.

Serge Meunier @ 2010-10-07 19:02:58

@Thierry

C’est gonflé de se vivre donneur de leçon, non ? Je dis cela non pour de la provoc pure mais le fait que nous sommes ici sur du de-venir.

Les enjeux en cours demandent à mon avis à ne surtout pas trancher, garder le plus longtemps possible "les deux" en tension. J’emprunte l’image à la pratique de psychanalystes illustrant par là l’idée de synthèse à effectuer pour un changement de vie. En l’occurrence, à propos du numérique ET du papier, il s’agit d’un changement de civilisation…

Bien à vous,

Serge

steph @ 2010-10-07 19:53:58

J’aimerais quand même affirmer haut et claire que la littérature ne s’est jamais aussi bien portée, depuis ces dernières années. Je ne parle pas du livre, mais de la littérature, des textes.

La production est énorme, prodigieuse, beaucoup d’éditeurs ont quasiment fermé les soumissions, ils ne peuvent pas absorber la marée de textes qui les submerge.

Les webzines ont explosés, multipliés comme des petits pains, beaucoup vivotent encore, mais c’est un foisonnement. En corolaire, les appels à textes sont légion en ligne et les auteurs répondent présents, ils sont là, ils créent et proposent leurs textes (des nouvelles, des novellas, des short stories, des romans...).

Un bataillon d’inconnus qui laisse leur imagination délirer sur des AT proposés par des webzines aux noms aussi bizarres que marmite et micro-ondes, que l’armoire aux épices, etc...

Des forums, des critiques, des blogs d’auteurs, des extraits, des plate-formes telles que scribd, le ouaibe est envahi de textes, et dedans il y a des perles.

Des outils, pour les auteurs (scrinever, ywriter, etc...) pour les lecteurs, qui se développent ; des aides, des communautés qui se montent, etc...

Ceux qui expérimentent, comme Thierry, les textes twitter, les epubs, la BD qui vit là une totale révolution de son art.

Des concours, comme le Nanowrimo qui débute le 1er novembre, avec des milliers d’auteurs ( des vieux, des jeunes, des confirmés, des débutants ) qui ont un mois pour pondre 50 000 mots.

Je pense ne pas trop me tromper en affirmant qu’on a jamais vu un tel niveau de dynamisme en littérature.

Je sais pas, moi je trouve ça incroyable, et cela me donne des raisons de penser que les éditeurs ont une occasion historique.

Un vœux pieux : qu’ils ne ratent pas le virage !

S’ils le ratent, ce sera de leur faute, ils ont tout en main pour réussir leur transition.

lioneldujol @ 2010-10-07 20:25:21

[veille] Édition : ne pas changer pour rien http://dlvr.it/6j8Rz

breizh2008 @ 2010-10-07 20:29:55

RT @pierrechappaz: édition electronique : vers un remake d’hadopi? http://wik.io/Pisi6

Disparitus Unhuman @ 2010-10-07 20:35:25

RT @pierrechappaz: édition electronique : vers un remake d’hadopi? http://wik.io/Pisi6

ympondaven @ 2010-10-07 21:45:31

RT @pierrechappaz: édition electronique : vers un remake d’hadopi? http://wik.io/Pisi6

jean-lou bourgeon @ 2010-10-08 01:56:07

Édition : ne pas changer pour rien - http://blog.tcrouzet.com/2010/10/07/edition-pour-les-nuls/

pierre-yves revaz @ 2010-10-08 06:32:59

Édition : ne pas changer pour rien http://ow.ly/2QroP

Pilmix.org @ 2010-10-08 13:21:29

Édition : ne pas changer pour rien http://blog.tcrouzet.com/2010/10/07/edition-pour-les-nuls/ http://post.ly/12l86

Emma @ 2010-10-09 13:35:39

Je pense que JS et Serge Meunier ont du bon sens de te rappeler que ton analogie est foireuse, et que tu ne veuilles pas le voir dénote soit d’un manque de réflexion poussée, soit d’une volonté de faire comme ci. Qu’elle soit numérique ou argentique, on a continué à faire des photos, et les gens aiment avant tout avoir un support à ces photos, et le plus souvent un support "papier". Le numérique n’a pas tué ou remplacé le support. On a tous des tonnes de photos sur nos ordis, est-ce que ça remplace les livres photos ? les albums photos ? Est-ce que vous avez troqué tous vos albums photos par des cadres numériques ?

Elle est plutôt là ton analogie au passage, comparer le livre numérique au livre papier, c’est comme comparer le cadre numérique à un album/livre photo. Et là, certes les ventes explosent, m’enfin de mon coté je ne suis pas sûre que les gens préfèrent le cadre numérique...

Ensuite, je me demande qui a déjà lu un livre numérisé par google en entier. On s’en sert quand on fait une recherche, qu’on a un devoir à rendre, mais aller se taper la lecture d’un bouquin en entier, non.

Quand on est bébé, il existe des livre pour le bain, la tablette numérique imperméable va remplacer ça ?

Puis les premiers livres aux grosses pages cartonnées que bébé peut tourner mais aussi taper contre le sol : vous allez lui offrir des tablettes numériques qui résistent aux chocs ?

Viennent les tout premiers livres avec les pages fines : on offre une table numérique ?

Quand l’enfant apprend à lire à l’école : on demande à l’éducation nationale de troquer ses livres et ses cahiers contre des tablettes numériques et des ordinateurs ?

C’est ridicule. Personnellement je n’ai pas envie de lire un livre sur un écran, j’ai envie de pouvoir lire au lit, dehors, assise, sur le dos, sur le ventre, sur le coté, j’aime plier mon livre quand y’a du soleil, et ça aucune tablette graphique ne le remplacera (je suis la reine des gaffes, je la ferai tomber, elle se cassera, et adieu mes livre numériques). Puis ça abime les yeux. Enfin je dis ça j’ai jamais essayé, je suis une conne de réfractaire. Pas que j’ai pas envie de changement, je suis à fond pour tous les supports numériques, les clés usb, les mp3 and co.

Mais un livre numérique, pour moi, c’est comme une photo numérique : j’aurais toujours besoin d’un support papier, la tablette numérique ne me satisfera pas, tout comme le cadre numérique pour les photos ne me satisfait pas. Je devrais donc faire imprimer le livre, et vu comme ça, autant l’acheter de suite au format papier ;o)

Tout ça pour dire qu’on est éduqués depuis tout petits au livre papier, c’est ancré en nous, et en même temps, je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de mieux qu’un livre papier pour lire un livre. Mais vraiment lire un livre, un vrai livre, sans image, en entier, genre 300 pages.

Brice @ 2010-10-09 14:38:36

Je suis du même avis que JS, Steph et Emma, avec laquelle je suis d’accord à 100%.

Et je suis surpris par votre entêtement Thierry.

Thierry Crouzet @ 2010-10-09 15:23:45

Un blog a cela de particulier que les billets se suivent... et que je pense avoir répondu en détail avec http://blog.tcrouzet.com/2010/10/08/mon-meilleur-livre-mon-site/

Brice @ 2010-10-09 16:25:32

pour le lien (qui m’évite de lire l’intégrale de votre blog).

J’ai constaté que certains avaient déjà "répondu à votre réponse".

J’ajouterais juste que je pense qu’à terme le blog d’un auteur sera plus une vitrine qu’un produit.

Mais si tu es convaincu du contraire, je te souhaite simplement bonne chance.

Henri A @ 2010-10-09 17:58:33

"Enfin je dis ça j’ai jamais essayé, je suis une conne de réfrac­taire."

C’est un peu exagéré, quoique...

Il faisaient comment les bébés avant l’industrialisation du plastique ?

Pareil pour les bouquins pas cher supportant les chocs, etc...

Avant l’époque de l’invention de l’éducation nationale, qui pouvait se payer des livres ?

Etc...

Il y a une vingtaine d’années, j’expliquais à des potes instits, profs et autre choses du genre, qu’ils travailleraient bientôt de façon intensive avec les ordos grâce aux progrès technologiques et la démocratisations des prix.

J’ai très souvent entendu et pendant longtemps "JAMAIS je n’utiliserais ces machines...." ( avec l’intonation d’ Elie Semoun )

Depuis quelques années, ces gens là me gonflent le cul en permanence avec leurs problèmes sur leur ordo. Voilà.

Serge Meunier @ 2010-10-09 18:47:36

@Emma, et tous et toutes

Il existe des machines qui devraient permettre une impression quasiment à l’unité ; l’avantage est que, dans l’absolu, il y aurait peu de stock et donc de la fluidité.

Je défends pour ma part que le numérique et le papier ne doivent pas s’exclure - déjà, dans l’esprit - et le paradoxe apparent du numérique qui dématérialise est ainsi qu’il permettra de rematérialiser si besoin ou envie est !

L’idée est donc bien de ne pas encenser d’un côté et diaboliser de l’autre, être béât ici et fermer les yeux là. L’idée est de considérer deux modèles, comprendre les réticences de certains dont la bateau tangue…

Je ne sais pas vous, mais tout cela me paraît mouvant, complexe, in-fini. Il y a justement cette belle phrase de Lao Tseu : "Qui s’arrête se trompe".

steph @ 2010-10-10 13:16:03

Citation : "Je défends pour ma part que le numé­rique et le papier ne doivent pas s’exclure".

Exactement, l’un ne va pas exclure l’autre.

Les tablettes, c’est déjà de l’histoire ancienne.

La convergence, la fusion numérique/papier sera réalisé avec les polymères électroniques dotés d’encres interactives.

Des feuilles que vous pourrez tordre pour vous protéger du soleil, mouiller pour que votre bébé joue avec dans le bain, plier dans un sac, abandonner sur votre plan de travail plein de farine ou de sauce tomate parce que vous suiviez la recette téléchargée sur un site de cuisine.

Un coup de chiffon et hop...

L’armée américain expérimente actuellement des cartes d’état major plastifiées sur le terrain.

C’est pour demain donc.

Silvae @ 2010-10-11 18:55:12

Édition : ne pas changer pour rien http://ping.fm/esZpL

c. coursol @ 2010-10-11 19:49:59

Pas de révolution pacifique vers le numérique “@Silvae: Édition : ne pas changer pour rien http://ping.fm/esZpL”

florent taillandier @ 2010-10-12 09:40:01

Édition : ne pas changer pour rien (La fin du papier ?) >> http://ow.ly/2S5Mx

Pierre XAVIER @ 2010-10-16 07:30:33

Édition : ne pas changer pour rien - http://blog.tcrouzet.com/2010/10/07/edition-pour-les-nuls/

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