Thierry CROUZET
Des canailles nous gouvernent - preuve
Des canailles nous gouvernent - preuve

Des canailles nous gouvernent - preuve

Parce que j’ai publié un même ebook à différents prix, je serai bientôt considéré comme hors la loi. Tel est en tout cas le souhait des sénateurs s’il faut en croire le projet de loi qu’ils viennent de voter.

Toute personne [ ] qui édite un livre numérique dans le but de sa diffusion commerciale en France est tenue de fixer un prix de vente au public pour tout type d’offre à l’unité ou groupée. Ce prix est porté à la connaissance du public.

Si cette loi passe à l’Assemblée, je serai obligé de vendre en direct chez moi aussi cher que chez le plus cher des distributeurs, c’est-à-dire que le plus cher d’entre eux imposera sa volonté à tous les autres, et donc à tous les lecteurs. Je n’aurais donc plus le droit de diffuser gratuitement. Mais vendre gratis est-ce encore vendre ? Cette loi est absurde et ne tient pas compte de la particularité des objets dématérialisés. Une bande de canailles nous gouverne : je n’arrive à croire qu’ils sont aussi imbéciles qu’ils en ont l’air.

Le texte de ce projet de loi montre l’absurdité de la mesure envisagée, et donc la forces des lobbies qui la soutiennent :

Ce prix peut différer en fonction du contenu de l’offre, de ses modalités d’accès ou d’usage.

Qu’est-ce qu’une modalité d’accès ? Sur mon site, elle diffère de chez Apple. Je peux donc faire ce que je veux chez moi. Et puis rien ne m’empêchera d’ajouter une dédicace différente dans chaque ebook pour que le contenu diffère sans cesse. Ne vous inquiétez pas, vous pourrez à l’avenir payer les ebooks au prix que vous choisirez car chacun de ces ebooks sera personnalisé pour vous, ne serait-ce que grâce aux fonctions sociales qui les accompagneront.

Messieurs les Sénateurs pour qui travaillez-vous ? Pour le peuple (qui certes ne vous a pas élus) ou pour quelques entreprises qui vous graissent la patte ? Voulez-vous favoriser le développement de la culture, l’innovation éditoriale ou entendez-vous préserver les privilèges d’une profession, non pas celle des éditeurs qui se trompent de combat, mais celle des diffuseurs (qui les tiennent eux aussi par les couilles) ?

Thierry Crouzet @ 2010-11-02 16:12:22

Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

Keff @ 2010-11-02 16:13:36

RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

Woodi @ 2010-11-02 16:16:36

édition numérique/prix du livre RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

OpenLibre @ 2010-11-02 16:18:08

RT @woodi_log: édition numérique/prix du livre RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

Alain Michel Pennec @ 2010-11-02 16:20:44

RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

Yves KOSKAS @ 2010-11-02 16:32:04

RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://is.gd/gCCKP

Fredox @ 2010-11-02 16:33:56

Des canailles nous gouvernent - preuve (édition numérique/prix du livre) http://is.gd/gCCKP via @crouzet

ownicrew @ 2010-11-02 16:37:37

OwniCrew Des canailles nous gouvernent — preuve http://bit.ly/bhIsIK

Nicolas Vasse @ 2010-11-02 16:41:01

RT @ownicrew: #OwniCrew Des canailles nous gouvernent — preuve http://bit.ly/bhIsIK

Vincent Beneche @ 2010-11-02 17:14:55

Des canailles nous gouvernent — preuve http://goo.gl/fb/zObdh #coupdegueule #édition #ebook #expi #prixunique #une

Letizia Sechi @ 2010-11-02 17:38:11

Des canailles nous gouvernent – preuve http://bit.ly/bjWmRM

cedric naux @ 2010-11-02 17:53:46

Le prix unique du livre à l’épreuve du numérique .... RT @letiziasechi: Des canailles nous gouvernent – preuve http://bit.ly/bjWmRM

Martin @ 2010-11-02 18:10:07

ce sont de bonnes questions

merci pour votre blog

konexe @ 2010-11-02 18:11:05

"dans le but de sa dif­fu­sion com­mer­ciale en France" une diffusion commerciale n’implique pas le gratuit me semble t’il thierry.

D’autre part comme je te l’ai twitté "Tout livre enrichi n’entrera pas dans ce cadre, tout comme les créations réalisées exclusivement pour un accès web." ce qui laisse supposer qu’une édition sans livre papier passe à travers, et si tu y colles du son et/ou des images aussi [;)], non ?

Thierry Crouzet @ 2010-11-02 18:16:57

Mais il y aura du papier à la demande dans tous les cas... ça veut rien dire sans livre papier. Et oui on peut toujours enrichir un ebook. Donc la question c’est bien pourquoi cette loi absurde? Qu’est-ce qu’il y a derrière?

konexe @ 2010-11-02 18:30:55

" Donc la ques­tion c’est bien pour­quoi cette loi absurde? Qu’est-ce qu’il y a derrière?"

ça nous sommes d’accord ...

Nessy Lupino @ 2010-11-02 19:11:12

@gliph Des canailles nous gouvernent - preuve http://ow.ly/33lur par @crouzet (lien valide)

lioneldujol @ 2010-11-02 21:32:48

[veille] Des canailles nous gouvernent — preuve http://dlvr.it/7wj6G

oblomoffff @ 2010-11-02 21:53:22

RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://bit.ly/b2KV6l

Galuel @ 2010-11-02 23:25:31

Je suis déjà équipé d’un Sabre et de quelques grenades. Je vais de ce pas me procurer un colt et des munitions.

NO PASARAN.

Guillaume @ 2010-11-03 05:38:31

RT @crouzet: Des canailles nous gouvernent - preuve http://bit.ly/b2KV6l

Yann Kastell @ 2010-11-03 08:17:14

Critique au vitriol du prix unique pour les #ebooks par @crouzet bien sûr !! http://bit.ly/97vMPi #prixunique

MARGUERITTE Gilbert @ 2010-11-03 21:17:40

@gliph Des canailles nous gouvernent - preuve http://ow.ly/33lur par @crouzet /via @nessyduloch /en effet!!!

B. Majour @ 2010-11-03 21:51:44

??????

Hou là !

"Toute personne [ ] qui édite un livre numérique dans le but de sa diffusion commerciale en France est tenue de fixer un prix de vente au public pour tout type d’offre à l’unité ou groupée. Ce prix est porté à la connaissance du public."

=

Toute personne [ ] qui édite un livre numérique dans le but de sa diffusion commerciale en France est tenue de fixer un prix de vente au public pour tout (CHAQUE) type d’offre à l’unité ou groupée. Ce prix est porté à la connaissance du public."

"Ce prix peut différer en fonction du contenu de l’offre, de ses modalités d’accès ou d’usage."

=

"Ce prix peut différer en fonction du contenu de l’offre, de ses modalités d’accès (ie des fichiers proposés et de leur complexité) ou d’usage."

Je ne vois pas vraiment où tu passes hors la loi, sur ce que tu as cité. (Même à prix zéro pour une version, tu peux, puisque tu es l’éditeur.)

Ni en quoi les sénateurs sont des canailles (troisième gros mot que tu utilises depuis quelques billets... tu prends un abonnement ? :o) )

Et, si tu avais cité les articles 3 et 4, tu verrais que cette loi tente à défendre l’éditeur sur tout le territoire français. Le prix que tu fixes (en tant qu’éditeur), pour chacune de tes modalités, s’applique à tous les revendeurs en France.

Et non pas : "Si cette loi passe à l’Assemblée, je serai obligé de vendre en direct chez moi aussi cher que chez le plus cher des dis­tri­bu­teurs".

C’est l’éditeur qui fixe le prix, pas le distributeur.

On a une tentative de prix unique, par fichier ou modalités d’accès et non pas, comme tu le dis un prix pour tous les supports et toutes les modalités d’accès.

Comme le prix unique d’un livre poche n’est pas identique à celui d’un hard cover... avec pourtant, le même texte à l’intérieur !

Sauf que le prix unique du livre (papier) a permis à de nombreux acteurs de survivre (un peu plus longtemps), et aurait permis cette survie durable sans l’arrivée du Web.

Maintenant, si tu avais dû t’étrangler sur cette "proposition" de loi, tu aurais pu t’interroger sur ceci :

Article 5 bis (nouveau)

L’article L. 132-5 du code de la propriété intellectuelle est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Lorsqu’une œuvre étant publiée sous forme imprimée est commercialisée sous forme numérique, la rémunération de l’auteur au titre de l’exploitation numérique est fixée en tenant compte de l’économie générée, pour l’éditeur, par le recours à l’édition numérique. »

qui peut être interprété de manière très très bizarre. (lorsque la rémunération de l’auteur ne devrait pas changer par rapport à une version papier de même modalité)

Sans compter qu’ici, le législateur va trop loin, il n’a pas à intervenir dans les relations contractuelles privées. Il n’a rien décrété pour la rémunération de l’auteur (aucun pourcentage fixe) avec les contrats d’éditions papier, pas plus qu’avec les formats numériques... donc à quoi rime cet ajout !

Surtout dans le code de la propriété intellectuelle ?

Mais bon, passons.

Tout ça pour te dire que : Non, les sénateurs ne sont pas des canailles. Ils travaillent : ils proposent des lois. C’est leur rôle.

Comme pour toutes propositions, elles peuvent être modifiées, améliorées, rediscutées.

Et rien n’empêche un citoyen de contacter un sénateur, avec toutes les règles de politesse que l’on doit à son lecteur. :-)

En s’assurant, avant que de crier à l’incompétence des autres ou d’invoquer leur canaillerie, qu’on a bien lu le texte et qu’on l’a bien interprété (pour un texte de loi c’est nécessaire, et les interprétations peuvent être multiples) afin de ne pas semer de fausses rumeurs démagogiques.

Démagogiques style : tous les gouvernants sont des pourris inféodés aux lobbies, tous les mecs sont des obsédés sexuels, tous ceux qui se cachent derrière des lunettes de soleil sont des gens fourbes et manipulateurs. :o)

Evidemment, s’il s’agissait d’en discuter et/ou d’écrire un billet d’humeur sur le sujet, l’objectif est atteint. ;-)

Bien cordialement

B. Majour

Galuel @ 2010-11-03 22:03:27

"C’est l’éditeur qui fixe le prix, pas le distributeur"

Ce serait bien de discuter de ce point fondamental.

C’est le salarié qui fixe son prix ou bien l’employeur ?

C’est le producteur de Lait qui fixe son prix ou bien le marché ?

Il y aurait plusieurs modalités de fixation du prix en fonction de l’activité ? Et donc puisque les activités changent tous les jours / mois / années / décennies, il faut légiférer en permanence ?

Curieux paradigme qui fait appel à quel articule Constitutionnel concernant les libertés fondamentales ?

Thierry Crouzet @ 2010-11-04 07:51:13

@B Majour Oui, c’est l’éditeur qui fixe le prix mais c’est le distributeur qui fixe la marge. S’il y a prix unique pour le client, il y a revenu variable en fonction des distributeurs qui peuvent pressuriser les éditeurs (situation actuelle pour le livre papier). C’est contre cette logique que je me bats.

Tu m’expliqueras ce qu’est une modalité d’accès. J’ai toujours pas compris et j’ai essayé de montrer que ça ne voulait rien dire dans le billet. Cette loi ne protège ni les auteurs ni les éditeurs.

Pourquoi a-t-on besoin d’une loi d’ailleurs sur le prix unique puisque l’idée d’unicité n’a aucun sens pour des objets numériques?

Tu es en train de me dire que nous pourrons faire ce que nous voudrons à l’avenir? Je l’ai compris :-) Donc cette loi quel est son but ?

B. Majour @ 2010-11-05 14:20:45

"@B Majour Oui, c’est l’éditeur qui fixe le prix mais c’est le dis-tri-bu-teur qui fixe la marge."

Eh bien non, avec le prix unique du livre papier, c’est l’éditeur qui calcule le prix de toute la chaîne.

Qu’il le vende, lui, en direct ou par le biais de la chaîne, pour le consommateur et lecteur c’est le même prix au bout de ladite chaîne. C’est marqué sur le livre.

Le libraire ou le diffuseur ne peut pas surajouter sa marge.

Elle est pré-calculée.

A l’identique, l’éditeur calcule toujours son point mort avant d’établir son prix. (Le point mort => mes dépenses s’élèvent à tant, je suis sûr de vendre X exemplaires sur deux trois ans, dépenses divisées par X = ma part incompressible pour que je rentre dans mes frais. Après, on rajoute la part de l’impression et de toute la diffusion. Si on en vend plus, on rentre dans l’espace bénéfice.)

Ce prix étant fixé. Le distributeur peut alors accepter, ou non, de transporter/diffuser l’objet suivant la marge que lui a calculée l’éditeur. (et si nombre de diffuseurs appartiennent à des groupes d’édition, ce n’est pas pour rien, ça permet de calculer en interne la part de chacun)

C’est pareil pour le prix des journaux. Au kiosque, le revendeur ne peut pas dire, ici, c’est trente centimes de plus. Les frais postaux des abonnements sont déjà inclus dans le prix.

Cette part "distribution" est déjà comprise dans le prix indiqué.

Le prix indiqué, un des points très important du projet de loi, que l’on passe allègrement tant il est évident : "Ce prix est porté à la connaissance du public."

Evident ?

A la réflexion, non.

Si le prix (fixé par l’éditeur) n’est pas porté à la connaissance du public, alors le diffuseur peut compresser la marge éditeur comme il le souhaite, ou augmenter le prix et se faire une bonne marge sur le dos du lecteur/acheteur. (c’est la cas de la grande distribution)

A noter que : si l’auteur était un tant soit peu malin, lui aussi indiquerait son point mort, et donc son prix, le reste étant du bénéfice pour les deux parties. Et qu’on ne me dise pas qu’un auteur est incapable de mesurer son temps à écrire.

Que permet un prix définitif porté à la connaissance du public ?

Simplement d’utiliser un comparateur de prix et de payer le juste prix.

Soit, celui décidé par l’éditeur pour chaque modalité. (chaque fichier, mais également dédicace, photo, ou ce que tu veux, c’est ce qui va limiter la profusion de prix : tu auras le prix de l’oeuvre plus des services annexes, dédicace écrite ou dédicace audio, photo ou film).

A ce niveau du prix, tu remarqueras l’article 4, qui dit une autre chose. Si tu fais une ristourne sur ton prix, cette ristourne s’applique à tous les revendeurs de ton oeuvre. Tu ne peux pas faire une ristourne à l’un et pas à l’autre... pour la même modalité.

Et une autre subtilité apparaît à l’article 3 : "le prix de vente"... "s’impose"... "aux acheteurs situés en France."

La subtilité porte sur "acheteurs situés"... ça veut dire qu’un revendeur étranger n’est pas autorisé à vendre ton oeuvre moins cher à des acheteurs situés en France (à distinguer d’acheteurs français). Pas possible d’obtenir, en France, la "Tune dans le caniveau" à 10 centimes d’euros dans un package, si l’éditeur ne l’a pas permis.

Jolie théorie. Dans la pratique et au niveau mondial, ça reste à voir.

Néanmoins, celui qui jouerait à ce jeu se mettrait hors la loi, sur le territoire français et on pourrait le poursuivre en justice.

Ça montre quand même une certaine volonté de défendre les éditeurs, et dans une autre mesure les auteurs (qui peuvent facilement devenir leurs propres éditeurs dans le monde numérique)

"Pour-quoi a-t-on besoin d’une loi d’ailleurs sur le prix unique puisque l’idée d’unicité n’a aucun sens pour des objets numériques?"

Nouveau point qui m’amuse : l’unicité. :-)

Parce que numérique, tu crois à l’inexistence de l’unicité ?

Tu crois vraiment que "La Tune dans le caniveau" sera encore lu dans 100 ans ?

Dans cinquante, dans cinq, dans trois ans, six mois, six semaines ?

Un produit, qu’il soit numérique ou pas, a une durée de vie unique, au-delà de laquelle il disparaît, chassé par un autre produit analogue.

Au bout d’un moment, les ventes s’effondrent (regarde les archives de ton blog, je doute que les plus anciennes soient encore consultés comme tes derniers billets.), parce que l’homme a besoin de neuf (d’emballage neuf, mais c’est une autre histoire)

Et lorsque les ventes ne couvrent plus les frais de maintien d’un produit, on arrête la production.

L’unicité d’attention disparaît.

A la BNF (Bibliothèque Nationale de France), il y a plus de dix millions de livres.

(environ 14 millions, dont 600 000 en libre accès, http://www.bnf.fr/fr/la_bnf/bnf_en_chiffres.html)

Ça laisse rêveur... surtout si on estime qu’un bon lecteur pourra en lire 5 000 dans toute sa vie.

50 ans de vie, 100 livres par an.

Là aussi, tu as une unicité d’attention. Celle de la vie d’un homme, celle d’une journée de 24 heures et pas une seconde de plus.

Dont une partie consacrée à un travail.

Un travail destiné non pas à acquérir un moyen d’échange, mais à acheter le temps de travail d’autres personnes. " L’argent est ce qui permet d’acheter le temps des autres..." (http://www.syti.net/Topics2.html chapitre 6)

De nouveau, on touche à une unicité... ce que je peux gagner dans ma journée.

Sous-entendu, ce que je peux dépenser une fois tous mes autres besoins Maslowiens satisfaits.

Ce qui fixe l’unicité de mes dépenses "loisirs"... là encore, peu importe que le support soit unique ou multipliable à l’infini. Si on me demande un prix, on touche à l’unicité de mon portefeuille. Et on me demande de choisir, donc d’élire.

Ce n’est plus le cas avec le gratuit et, avec le gratuit numérique (inépuisable en théorie, cf. durée de vie d’un bien de consommation plus haut), je ne suis plus limité par mon pouvoir d’achat. Parce que c’est gratuit.

Mais dès qu’on parle argent, on entre dans les lois du marché, comme le dit Galuel.

Et je n’ai jamais dit qu’on pourrait faire ce que l’on veut dans une loi de marché. ;-)

Est-ce le patron ou l’employeur qui fixe le salaire ?

Non, c’est le marché, le marché de l’emploi qui fixe le salaire.

Est-ce le producteur de Lait qui fixe son prix ou bien le marché ?

Le marché, et la nature qui fait que les vaches ont ou non des petits, qu’elles ont ou non de l’herbe de qualité pour produire du lait. Donc des conditions climatiques idéales.

Sans oublier les conditions d’hygiènes, sinon le lait change de catégorie et son prix part à la baisse.

Trop de lait, trop d’auteurs et le marché est saturé, la rémunération chute.

Pas assez et les prix peuvent flamber.

Flamber ?

Mais au bénéfice de qui...

De celui qui indique le prix marqué sur l’emballage.

Le vrai pouvoir, il est là, dans "qui" inscrit le prix final.

Cette loi propose d’offrir cette possibilité à l’éditeur.

Ce qui obligera les distributeurs à négocier avec les éditeurs pour établir ce prix final, afin que toute la chaîne vive.

Bien sûr, ce n’est pas sans contrepartie, un prix unique (affiché) multiplié par le nombre de ventes, ça aide aussi à calculer les taxes qui vont avec

Cependant, l’idée est là, et même si quelques parties me paraissent sujettes à caution, d’autres sont bien là pour défendre les éditeurs, et s’assurer que la culture ne subisse pas la loi du marché, comme dans la grande distribution où nous sommes tous perdants, producteurs comme consommateurs.

Et, au vu de ce qui précède, on comprend beaucoup mieux pourquoi toutes les liseuses adoptent des formats propriétaires pour leurs fichiers. Un format universel ne leur serait d’aucun profit.

Bien cordialement

B. Majour.

Thierry Crouzet @ 2010-11-05 14:59:36

La distribution ne rajoute pas, elle rogne la marge de l’éditeur. C’est comme ça qu’on a un prix unique du livre. Je n’ai jamais dit que la distribution surajouait aujourd’hui, c’est ce que je propose pour l’avenir.

PS : j’ai vendu pas mal de livres, distribués en librairie ou grande distrib, je sais un peu comment ça marche.

Je ne sais pas trop ce que tu cherches à prouver en déformant ce que je dis. J’ai l’impression vraiment de ne pas être clair.

On arrive tous les deux au point où le dialogue oral s’impose... quand tu veux, on fait un petit débat.

B. Majour @ 2010-11-12 15:44:23

"La distribution ne rajoute pas, elle rogne la marge de l’éditeur."

Oui, dans un sens tu as raison.

Si l’éditeur calcule mal sa marge, sans prendre en compte l’évolution du coût de la vie, les hausses salariales et surtout le prix du transport, alors évidemment sa marge va être rognée.

Parce que c’est le seul maillon qui peut se permettre de diminuer sa marge, de la rogner comme tu le dis. Si le prix du pétrole se répercute de 50 centimes (aller-retour) sur le prix d’un livre, le transporteur n’en fera pas cadeau à l’éditeur.

Calculer le prix d’une marchandise pour les cinq prochaines années (10 sur les contrats), ça reste de la haute voltige conceptuelle. Pas simple, pas impossible non plus.

C’est effectivement le revers de la médaille pour le prix unique du livre (et un point intéressant pour moi, puisque je ne l’avais pas regardé de cette manière)

Prendre en compte les aléas de la conjoncture.

Un revers de la médaille pour le prix unique du livre.

Mais pour le livre électronique ?

Avec une diffusion par Internet, le diffuseur peut sauter.

Lorsqu’il était incontournable et peu nombreux, il devient plus nombreux (ça resterait à démontrer ;-) ), mais avec nouvelle règle : on peut s’en passer et continuer à toucher un public international.

C’est là où je ne comprends pas pour et en quoi tu estimes que les sénateurs sont des canailles.

Tu t’appuies sur un raisonnement/une expérience "papier" pour en déduire que la proposition de loi prix unique sur le numérique est mauvaise ? En intégralité ? Et que tu vas être hors la loi...

"TCrouzet hors la loi ? Waow, voilà qui est intriguant. Regardons, si c’est vrai."

Tel est ce que je me suis dit.

Dans la proposition de loi tu as le mot "édite" et non "distribue" comme "le plus cher des dis-tri-bu-teurs" de ton billet. (J’avoue ne pas avoir capté le raccourci précédent, du distributeur qui rogne les marges, dans un premier temps, c’est plus clair maintenant ;-) )

Et, c’est sans doute vrai dans le domaine papier (parce que tu en as l’expérience, et que, par déduction logique, ton prix gravé sur le papier doit tenir compte du plus cher de tes distributeurs. Autre face cachée du prix unique papier).

Mais est-ce encore vrai dans le monde numérique où la diffusion n’est plus obligée à travers les canaux des diffuseurs attitrés ?

Peut-être dans le fait qu’un prix unique pourrait être inscrit pour l’éternité. Au mépris de l’inflation et des frais réels de maintien du site éditorial, mais ce n’est pas indiqué ainsi dans le projet de loi.

Aaah.

Tu penses aussi que les distributeurs vont pouvoir exiger de toi une rémunération supérieure au cours du temps, ce qui va manger ta marge ?

C’est vrai sur un imprimé papier... mais au niveau informatique, la hausse d’un distributeur, tu peux la répercuter à volonté. Il te suffit de changer le prix sur ton site éditorial.

Et eux aussi peuvent le changer sur leur site.

D’ailleurs, la loi étant applicable à tous les revendeurs (article 3), c’est donc chez toi qu’ils viendront pomper le prix. Sauf à se mettre en violation avec la loi.

Aahh.bis

Tu veux dire que tu vends un même fichier PDF au travers de plusieurs revendeurs à des prix différents ?

Oui, ça semble être le cas.

Quelque part, ça me semble légitime si les distributeurs rajoutent leurs propres DRM et/ou formatage afin de pouvoir lire l’oeuvre sur des liseuses dédiées. Tu n’es pas maître de ce service spécialisé.

Après, si c’est pour obtenir un banal fichier PDF, il me semble que loin d’être hors la loi, tu es plutôt dans l’esprit de la loi en montrant bien les marges que certains prennent, et en offrant la possibilité de le télécharger à moins cher : au prix éditeur !

Est-ce que modalité d’accès comprend aussi un revendeur particulier, qui offre d’autres avantages sur son site, un autre cadre d’achat, et/ou d’enrichissement du livre ?

Je dirais bien que oui. On ne s’attend pas à payer le même prix un lait-fraise au troquet du coin ou dans un palace 5 étoiles.

La modalité d’accès, le cadre n’est pas identique.

En même temps, il me semble nécessaire de protéger le consommateur et de lui indiquer qu’il peut obtenir l’oeuvre au juste prix chez l’éditeur. (L’indexation des différents prix par un moteur de recherche me semble ici évidente pour prouver sa bonne foi)

Et que, tel que le propose la loi, ce soit l’éditeur qui indique ce prix. Le rajout vient d’un service ajouté - réel ou inexistant, voilà qui resterait à prouver :-) - mais non d’un forcing contre l’éditeur pour qu’il compresse sa marge.

Néanmoins, je m’interroge quand même sur le nombre de revendeurs que l’on peut indiquer.

Toi, tu en as choisi moins d’une dizaine, je ne te raconte pas la liste déroulante si on touche à la centaine. :-)

Est-ce qu’un prix unique + prix du service ne serait pas plus évident à mettre en oeuvre ?

A chaque distributeur de placer sa propre marge, en sachant qu’il existe des comparateurs de prix, et qu’ils finiront, peu ou prou, à s’aligner.

Je ne sais pas si tu as noté l’article 5.

Mais on y parle des structures (de prêts/promotion) des livres, un point que je n’ai pas vu pour ta liste déroulante (la "Thune dans le caniveau".)

Dommage, parce qu’il y a là un marché à prendre, ou au moins à réfléchir. :-)

En même temps, c’est un tantinet amusant de voir une volonté de prix unique + prix du service, et aussitôt d’établir une remise commerciale sur les prix publics pour les "organismes promouvant le livre numérique".

C’est plutôt incohérent dans le concept.

Je ne sais pas trop ce que tu cherches à prouver en déformant ce que je dis. J’ai l’impression vraiment de ne pas être clair.

Je cherche avant tout à réfléchir. :-)

D’autres parlent tout haut, moi, j’écris tout bas.

Et j’ai besoin de bien plus de temps qu’à l’oral pour mettre ma réflexion au point.

Comprendre ce qui t’énervait assez pour traiter les sénateurs de "canailles" (lorsque je voyais le gros avantage de cette loi pour l’éditeur : piloter les prix de ses ouvrages), voilà qui m’intriguait.

Après et pour la suite de nos échanges, j’ai cherché des réponses à tes questions, suivant le principe de réflexion précédent. En gardant à l’esprit qu’il est plus facile de construire un échafaudage à deux, que seul.

"Je me nourris de vos commentaires" lit-on sur certains blogs, autant que l’on se nourrit de ce qui est dit sur les blogs. C’est mon cas avec ton blog, même si je réponds pas à tout. ;-)

Un dernier point, un (auto-)éditeur devrait aussi proposer un paiement par chèque pour ses oeuvres. Le modernisme, c’est bien, mais certains n’ont aucune confiance dans les systèmes de cartes bancaires et autres. Surtout sur Internet.

Bien cordialement

B. Majour

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