Thierry CROUZET
J’aime toujours les libraires
J’aime toujours les libraires

J’aime toujours les libraires

J’ai déclaré mon amour aux libraires, j’ai reçu en retour une volée de bois vert. Après avoir écouté l’appel de Gérard Collard et avant de participer le week-end prochain Au futur du livre à Chenôve en Bourgogne, je me suis dit qu’il était important d’aller de l’avant. Que pouvons-nous faire pour aider ?

Les évidences

  1. Le livre numérique représente autour de 1 % du marché du livre en France. Il ne peut donc être accusé de la crise que traversent les librairies, pas encore. En revanche, nous prenons tous l’habitude de lire en ligne, ce temps de lecture est pris au temps que nous consacrions jadis aux livres et à la presse papier, et même à la TV. Mais d’après les chiffres du Motif, l’érosion du marché global du livre reste lente. Nous continuons de lire (au moins d’acheter des livres).
  2. En 2011, 450,5 millions de livres ont été vendus en France, soit une moyenne autour de 7 livres par Français.
  3. Amazon vendrait au moins 20 % des livres en France (je n’ai pas de source sûre, mais j’entends souvent des chiffres de cet ordre, et même supérieurs). Les Français achètent donc en moyenne un à deux livres par an sur Amazon. Vu autrement, c’est comme si 13 millions de Français achetaient en exclusivité en ligne.
  4. Amazon est donc le concurrent direct de tous les libraires et il doit impérativement être soumis aux mêmes règles fiscales et juridiques. Globalisation oblige, c’est quasi impossible. Le gouvernement doit donc accorder aux libraires les avantages qu’Amazon s’est lui-même octroyés. Sinon la concurrence déloyale se poursuivra. Et elle sera d’autant plus déloyale si les distributeurs continuent à avantager Amazon par rapport aux libraires indépendants.
  5. Même si le livre électronique ne pèse que 1 %, ce chiffre explosera comme il a déjà explosé dans de nombreux pays. C’est bientôt 20 % du marché qui sera numérique, et vite beaucoup plus. Ce fait ne peut être occulté, il faut s’y préparer. Dire que le livre n’est pas le disque n’est qu’un vœu pieux.

Le problème immédiat

Potentiellement, 20 % des Français ne mettent plus les pieds en librairie (sans doute beaucoup plus : les gros lecteurs achètent des dizaines de livres par an, les petits lecteurs achètent souvent ailleurs qu’en librairie, beaucoup de livres sont dédiés à l’éducation nationale...). Il faut donc faire revenir les lecteurs dans les librairies, ou tout au moins éviter qu’ils les désertent davantage.

Pourquoi des lecteurs achètent en ligne ?

  1. Continuité du média. On découvre les critiques sur les blogs ou dans la presse, on clique directement. Un seul geste. Acheter en ligne est rapide, simple, pratique.
  2. Les stocks des libraires en ligne sont gigantesques. Presque tous les livres sont immédiatement disponibles.
  3. Le bouche-à-oreille a toujours été le meilleur vecteur promotionnel pour les livres. Les réseaux sociaux le démultiplient. Beaucoup de lecteurs ne s’informent pas autrement, ne l’estiment pas nécessaire. Du réseau social, ils passent à la librairie en ligne.
  4. Les algorithmes de recommandation ont un effet addictif. Nous pousser à acheter ce que nos amis ont acheté, ça marche.
  5. En ligne, nous bénéficions automatiquement d’une remise de 5 %.

Pourquoi des lecteurs vont en librairie ?

  1. Pour l’ambiance propre à chaque librairie.

  2. Pour discuter avec les libraires et les lecteurs.

  3. Pour recevoir des conseils de lecture incarnés.

  4. Pour découvrir des coups de cœur, être attiré par des titres au hasard des déambulations.

  5. Pour rencontrer des auteurs et refaire le monde avec eux.

  6. Pour oublier l’écran de l’ordinateur et se réapproprier le réel.

  7. Pour agrémenter une balade en ville.

Mach pragmatisme / convivialité

Pour équilibrer le match, il faudrait commencer par en finir avec la remise des 5 %. Les prix doivent s’aligner, soit vers le haut, soit vers le bas. La loi sur le prix unique doit être durcie. Mais ces efforts d’alignement tant tarifaires que fiscaux ne feront guère de mal aux géants de la vente en ligne. Les lecteurs continueront à « courir » chez eux parce qu’ils y trouvent d’autres bénéfices.

Traiter ces lecteurs d’imbéciles comme certains libraires l’ont fait dans le fil de commentaire de mon premier billet ne résoudra aucun problème. Pas plus qu’avancer des arguments fallacieux comme prétendre que la fin des librairies sera la fin des éditeurs indépendants ou des productions moins grand public. La diversité éditoriale n’a jamais été aussi grande qu’aujourd’hui, justement grâce au numérique, qui autorise la vente directe tant des livres que des ebooks.

J’ai suggéré aux libraires physiques de devenir numériques. Bernard Strainchamps a pointé vers le travail éditorial qu’il effectue en tant que libraire en ligne. Par ailleurs, des libraires commencent à se regrouper sur le Net pour peser face à Amazon : Paris Librairies, Librest.com, Lalibrairie.com, Leslibraires.fr… La prise de conscience s’installe, mais contrairement à ce que j’ai pu laisser croire, concurrencer Amazon sur son terrain ne suffira pas. Il faut être là où il n’est pas.

Peut-être faut-il s’inspirer d’un autre géant du numérique. Pourquoi Apple ne se contente pas de vendre en ligne et ouvre partout des Apple Store ? Parce que nous avons besoin de chaleur humaine, de nous toucher, de nous sentir, de nous aimer… et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Les disquaires ont disparu parce que les auditeurs retrouvaient les autres auditeurs et les musiciens en concert. Pour les auteurs, la meilleure salle de concert reste la librairie. Nous avons tous besoin d’un lieu de rencontre, d’une agora, bien plus que d’une simple boutique. Le libraire n’a jamais été un commerçant. C’est un connecteur, un faiseur de société.

Il doit privilégier le dialogue et rendre l’achat transparent, que le livre soit donné de la main à la main, envoyé à domicile ou par mail. Visiter une librairie doit redevenir une aventure où nous rencontrons d’autres lecteurs, des œuvres et leurs auteurs.

Un fan d’Apple a un jour déclaré qu’entrer dans un Apple Store, c’était comme entrer dans une église. J’ai toujours ressenti ça dans les librairies. Nous y communions un goût pour le temps long, pour la plonger dans la fiction, pour la prise de distance… Il existe bel et bien une mystique de la librairie. Et tant que nous écrirons, nous aurons besoin d’espace où les libraires seront nos grands prêtres.

On attend de vous quelque chose de fou, pas seulement de nous vendre des livres. On vient chercher chez vous plus que des objets. Vous nous offrez quelque chose d’immatériel et que paradoxalement le numérique ne véhicule encore que très mal. Travaillez ce bénéfice.

Au fait, j’aime aussi les livres papiers... C’est chez moi.

La mezzanine
La mezzanine

PS : La Quatrième Théorie s’achève par un éloge de l’artisanat contre les géants centralisateurs. Vous pouvez le lire comme un éloge de la librairie indépendante.

Jean-Basile Boutak @ 2013-04-08 15:43:36

Je partage ton avis, pratiquement à 100 %. Juste un truc : l’exemple de Bernard Strainchamps et de Feedbooks n’est pas le meilleur à mon avis. Car on ne peut pas dire qu’ils sont très curieux des créations numériques – je n’ai jamais vu un titre 100% numérique mis en avant chez eux – et leurs sélections manquent cruellement d’originalité. L’édition traditionnelle représente encore la majeure partie de la production, et c’est « normal » que ce soient eux qui prennent le plus de place. Mais il y a aussi les Pure-Players maintenant. Et il y a aussi de bonnes choses chez eux. Il me semble que ce que l’on demande justement aux libraires en ligne, c’est autre chose que le rayon de Auchan ou Carrefour.

Je n’ai absolument aucune action chez eux, mais il me semble qu’ePagine a une approche plus intéressante, plus « équilibrée », même si la majeure partie des livres mis en avant viennent des éditeurs « traditionnels ».

Thierry Crouzet @ 2013-04-08 15:49:26

Exemple de mise en avant d’un pur numérique par Bernard :-)

http://fr.feedbooks.com/interview/56/peut-%C3%AAtre-%C3%A0-cause-de-cette-histoire-de-beaut%C3%A9

Sophie @ 2013-04-08 16:11:17

hé bien on se verra à Chenôve, garanti 100% chaleur humaine ;-)

Bernard Strainchamps @ 2013-04-08 16:18:07

@Jean-Basile Boutak

Heureusement qu’il y a plusieurs façon de procéder.

Il est vrai que j’interviewe de préférence des auteurs publiés dans des maisons d’édition avec qui je travaille depuis dix ans.

Mais je suis sûr que vous ne connaissez pas 10% des 150 auteurs interviewés en 15 mois sur Feedbooks http://fr.feedbooks.com/interviews

Et cherchez bien : il y a au moins 7 auteurs interviewés qui ont été publiés qu’en numérique !

Au niveau de la qualité des textes. Sans DRM, 100% numérique, créations numériques... cela ne veut rien dire pour moi. Absolument rien. Attention aux gros clichés.

Et aux pressions diverses et variées. Il existe un copinage 100% numérique, et c’est justement ce qui tue l’édition.

J’ai pris un chemin médian chez Feedbooks qui est assez loin de Bibliosurf, librairie sur laquelle je vendais au début que ce j’aimais : heureusement, que j’avais deux autres métiers à côté !

Mais feuilletez par exemple le blog de Feedbooks http://blog.feedbooks.com/fr/ . Vous verrez qu’il n’y a pas beaucoup de reproductions de communiqué de presse. Il y a au contraire une recherche tant sur le fond que sur la forme dans la limite de mes compétences et de ma culture.

Jean-Basile Boutak @ 2013-04-08 16:20:20

Je parlais surtout de la page d’accueil de Feedbooks, la plus importante, parce que c’est la première – et parfois la seule – chose qu’on regarde.

Cette interview, tout à fait intéressante il est vrai, a été mise en avant à quel endroit?? Parce qu’à partir de cette page, je ne vois aucun moyen de consulter d’autres articles du même genre... Du blog?? Pas facile d’y accéder à celui-là, il n’y a qu’un tout petit lien tout en bas de la page, faut le chercher, on ne tombe pas dessus par hasard. Et quand on le parcourt en diagonale, on ne peut pas dire qu’on croule sous les 100 % numériques. Aucun sur la première page, il me semble, et un sur la seconde.

OK, je veux bien croire qu’il n’y a pas absence totale de s’intéresser au 100 % numérique, mais au pire il y a un manque de volonté de mettre cela en avant (ainsi que le reste du contenu « éditorialisé », ce qui est dommage), au mieux il y a un grave problème de navigation sur leur site.

Bernard Strainchamps @ 2013-04-08 16:28:50

La médiation sera mise plus en avant prochainement.

Pour le reste, c’est par exemple le suivi de 90 blogs http://fr.feedbooks.com/store/editorial_reviews

l’espace autopublié que vous utilisez

et la présence sur de nombreuses applications de lecture.

100 % numérique, est-ce un tatouage, une marque de fabrication ? Qu’est-ce qui distingue dans la fabrique un éditeur papier du 100% numérique ? Au niveau de la fiction, je ne vois aucune différence... si ce n’est que souvent un éditeur "tradi" publie - dans l’année- 10 textes avec 5 employés quand un 100% numérique en publie 50 textes sans employé. Comment fait-il ?

Libraire, c’est filtrer.

Jean-Basile Boutak @ 2013-04-08 16:29:07

@Bernard

Nos commentaires se sont croisés.

Nous sommes absolument d’accord sur le fait que 100 % numérique, sans DRM, créations numériques, ne sont absolument pas des labels de qualité?! Et également 100 % d’accord qu’il y a un copinage de l’édition numérique qui est sans doute ni pire ni meilleure que le copinage de l’édition papier. L’édition numérique a reproduit les mêmes erreurs que l’édition papier. Un minimum de copinage est de toute manière inévitable : toi-même, tu dis que tu interviewes en priorité les gens que tu connais déjà. C’est déjà une forme de copinage, qui favorise certains au détriment des autres. C’est humain, je ne peux pas te le reprocher. Il en est de même sur les livres dont je parle sur mon blog, et plus je suis proche de l’auteur, plus je suis susceptible d’être gentil (je m’interdis néanmoins de mentir sur la qualité d’un livre, au pire je n’en parle pas).

Je réitère ma remarque sur l’accessibilité, l’ergonomie et le manque de mise en avant du blog. C’est dommage, alors que c’est ce que recherchent les lecteurs.

Bernard Strainchamps @ 2013-04-08 16:33:37

@Jean-Basile Boutak

Pour le blog et la médiation, elle passe encore avant d’autres développements en interne. C’est une petite équipe derrière Feedbooks et nous travaillons sur tous les fronts à la fois.

Jean-Basile Boutak @ 2013-04-08 16:37:18

@Bernard

On est aussi d’accord sur la surproduction de certains éditeurs numériques, et sur la qualité qui s’en ressent au final sur une bonne dose de titres. Ce n’est pas un secret – puisque je l’avais dit sur mon blog – que c’est ce qui m’a poussé à cesser ma collaboration avec l’un d’entre eux. Ce n’est pas général non plus. Pour ne prendre que l’exemple des éditeurs chez qui j’ai publié, Edicool et Éditions de Londres, ils n’en sont visiblement pas victimes. Après, leurs textes peuvent plaire ou non...

Finalement, on est d’accord sur pas mal de choses :-)

Charles Lemaire @ 2013-04-08 16:37:39

Si le libraire survivre, je crois surtout qu’il devrait arrêter de se prendre pour un Pape et se rappeler qu’il est un commerçant. Les librairies indépendantes sont des lieux tristes et moches où on est mal reçus, ou les employés au SMIC tapotent sur leur ordinateur quand vous leur demandez un livre, où le patron vomit les grands distributeurs Amazon et FNAC mais propose 99% de livres publiés par Hachette-Editis.

Que font les libraires pour le livre indépendant ?

Jean-Francois @ 2013-04-08 17:06:58

@Charles : c’est nul doute le commentaire le plus lucide que j’ai jamais lu sur le sujet. Vous dîtes tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Arrêtons de sacraliser les acteurs du livre et si on doit sacraliser des acteurs, sacralisons les auteurs et les lecteurs, les deux maillons de la chaîne du livre qui sont aujourd’hui les plus maltraités.

Thierry Crouzet @ 2013-04-08 17:26:39

C’est vrai que nous sommes maltraités... nous les auteurs, et pas même la gloire pour récompense... le SMIC ça serait un luxe pour beaucoup d’auteurs.

Villacampa @ 2013-04-08 17:28:57

@ Charles et Jean-François : C’est vrai que les lecteurs ne sont après tout QUE des consommateurs et les éditeurs QUE des entrepreneurs. C’est lucide aussi !

La chasse aux trolls est donc ouverte !

Le libraire qui survivre.

Jean-Hugues Villacampa, bouquiniste et libraire (QUE des éditeurs indépendants), organisateur de conventions, éditeur, gérant de trois fanzines gratuits,...

Angers

Thierry Crouzet @ 2013-04-08 17:34:37

Je défends les libraires parce qu’ils existent des endroits comme chez Villacampa... Beaucoup de libraire sont en route vers la librairie 2.0.

Jean-Francois @ 2013-04-08 17:35:32

@villacampa : ben oui, nous sommes tous dans une logique commerçante ? Quel est le problème ? Le "livre", contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, est un produit comme les autres. Et au contraire, je souhaite qu’il ne soit pas sacralisé mais démocratisé pour au moins avoir l’assurance que les gens ne perdront pas le goût de lire. Alors, papier ou numérique, qu’est-ce que ça peut faire ? Et si c’est sale de faire du commerce avec la littérature, eh bien mettons tous les livres gratuits. Un peu ras le bol de toute cette hypocrisie autour du "livre".

Villacampa @ 2013-04-08 17:46:45

@JF.

Tout à fait d’accord.

Je ne parle pas du tout de ça.

Mais de ça : "...qu’il est un commerçant. Les librairies indépendantes sont des lieux tristes et moches où on est mal reçus, ou les employés au SMIC tapotent sur leur ordinateur quand vous leur demandez un livre, où le patron vomit les grands distributeurs Amazon et FNAC mais propose 99% de livres publiés par Hachette-Editis.

Que font les libraires pour le livre indépendant ?"

Que vous avez trouvé lucide.

Je suis sûrement vieux jeu mais je crois au libraire prescripteur, serviable (dans le sens service) ce qui n’empêche pas la boutique d’avoir un site (de vente aussi).

Le libraire dont parle Charles n’existe plus ou est en voie de disparition.

Jean-Francois @ 2013-04-08 17:48:48

@villacampa : ok, merci pour la précision et du coup je comprends mieux le sens de votre commentaire. Toutes mes excuses, pour ma mauvaise interprétation et mes respects :)

Villacampa @ 2013-04-08 17:53:56

Serviteur...

;)

Sylvain @ 2013-04-08 17:58:09

Bonjour,

"Traiter ces lecteurs d’imbéciles comme certains libraires l’ont fait dans le fil de commentaire de mon premier billet ne résoudra aucun problème. "

Je "connais" un libraire toulousain par lequel je me sentais insulté quand il critiquait amazon, du coup j’évite sa boutique, il parait que le client est roi, visiblement c’est un adage que certains libraires ne veulent pas respecter :o

Et si les libraires veulent être aimés, pourquoi pas ? Depuis que j’arpente les librairies de quartier (avant...) comme celles de centre-ville, il y en a plusieurs types :

  • celui qui vous méprise car vous êtes jeunes.

  • celui qui parle sans arrêt à ses clients préférés (du même âge canonique)

  • celui qui est derrière sa caisse enregistreuse/son pc

  • celui qui fait en permanence du rangement et de la manutention

  • celui qui est peu prolixe alors que vous vous intéresser à sa boutique/son job/etc.

et très, très rarement, un libraire qui me félicite pour mes goûts ou me recommande d’autres livres.

Dans les librairies, que j’adore, c’est hélas le maillon faible ! Même si je respecte tout le boulot qu’il fournit, je constate qu’il fait peu de social (logique), mais alors qu’on ne me parle pas du libraire-copain-conseiller parce que selon ma petite expérience, il est pas loin d’être un mythe, même si j’admets qu’il existe des exceptions (et quand il le fait avec des clients, parfois il change totalement d’attitude dès qu’un client lui semble moins sympathique - pour raisons diverses ? - )

Déjà que la boutique soit bien tenue, qu’on s’y sente comme dans la caverne d’Ali Baba, ce petit côté mystique bien sympathique, ma foi, ça n’est pas si mal. Et de temps en temps j’ai un bon tuyau : la cerise sur le gâteau.

Aldus @ 2013-04-08 21:43:45

Joël Hafkin de la Boite à Livres à Tours (25ème librairie de France) nous dit qu’il vend en moyenne 800 livres par jour en magasin, 20 sur son site internet. Depuis peu, il propose la livraison à domicile gratuite dans l’agglomération pour des achats au-delà de 30€. Service, service, on ne répétera jamais assez. Tout livre disponible en 48h assuré, c’est la clé, l’enjeu est chez les distributeurs. Parallèlement les librairies commencent à se mutualiser en marketplace avec des stocks réels face auquel Amazon ne pourra jamais lutter. Vous avez cité 4 initiatives qui loin d’être concurrentes sont parfaitement complémentaires et peuvent ramener aux stocks des libraires. Certains gros vendeurs sur Amazon peuvent les rejoindre avec des conditions de ventes meilleures, l’union fait la force. Pour la vente en ligne, c’est 15% seulement du total, 10% par Amazon. Mais cela peut représenter 40/50% pour certains éditeurs, on imagine le risque considérable auxquels ils sont soumis au niveau des remises; j’en parlais récemment avec des Presses Universitaires avec lesquels Amazon applique de temps en temps des déréférencements ciblés pour appuyer la menace. Prédation à tous les niveaux.

Librairie Neverland @ 2013-04-09 11:43:03

"Le libraire n’a jamais été un commerçant. C’est un connecteur, un faiseur de société." Alléluia je commençais sérieusement à me demander si j ’étais complètement folle de croire cela seule dans mon coin!!! ^^ Ceci dit on nous traitent de pédants et de condescendant quand on commence à parler d’exception culturelle ^^ (j ’avais oser dire qu’un livre et un steak c’était pas forcément pareil) ce qui ne m ’empêche pas de penser que le problème plus général des petits commerces (que je défend aussi)touche à la fois les artisans-bouchers et les libraires...^^

Tout ça pour dire que ...vous voyez qu ’on peu discuter ;o)

A vrai dire dans toute cette discussion ce qui m ’attriste le plus c’est de lire des commentaires comme ceux de Sylvain: "méprisant avec les jeunes?" (j ’ai passer 40 mais je papote manga avec mes clientes collégiennes) "Parler sans arrêt a ses clients préférées du même âge canonique ?" Mes clients préférées ont tout âge et j ’avoue que quand je suis en train de conseiller un client je crois que le client suivant peut patienter un peu mais ce n ’est pas du mépris je réserve le même sort à tous mes clients ^^ "derrière sa caisse ou pc ?" Je saute jamais sur le client je sais que les gens (moi la première) on horreur de ça je laisse toujours 5 min avant de demander si on a besoin d’aide..."Faire du rangement..."Si le client me dit qu il regarde juste je continu oui sinon, évidemment je m ’en occupe..."Peu prolixe": bon là moi qui suis une grande bavarde je me sens encore moins concernée (j ’ai des clients qui me "reprochent" de passer trop d’heure dans la librairie à discuter!!! )

Bref à lire certains commentaires j ’ai l ’impression d’être une totale exception (limite une libraire idéale qui n ’existe pas)...et pourtant j ’en connais des tas comme moi alors j ’aimerais bien comprendre d ’ou vient ce décalage?? En fait j ’en aurais bien une petite idée mais on va encore dire que je suis mauvaise etc etc...je crois tout simplement que comme dans tous métier

y’a des bons et des mauvais...qu il faut pas confondre libraires et maison de la presse (et encore là aussi y a des exceptions) et qu ’enfin la taille de la librairie joue beaucoup...quand vous êtres déjà dans une mini FNAC...^^ (là je sens la volée de bois vers à mon tour de mes "camarades" :oD)

Tilekol @ 2013-04-12 20:50:50

Il y a quelques mois, j’ai essayé un nombre incalculable de fois de joindre M. Collard pour lui poser quelques questions à propos d’une série d’articles que je publiais sur mon blog à propos de la problématique Amazon et des libraires.

Malheureusement, il ne m’a jamais répondu.

Et lorsque je visionne sa vidéo, je constate que malheureusement il n’a pas compris - ainsi que ses collègues libraires - qu’Amazon avait une arme fatale, qui s’appelle "affiliation".

Lorsque je vois les librairies indépendantes, qui ont un fort capital de sympathie, ne pas utiliser elles-mêmes cette arme fatale- alors que ce n’est pas si difficile à mettre en place, je me dis qu’Amazon doit se marrer doucement.

L’affiliation, ce sont ces centaines, ces milliers de petits sites web ou blogs qui rabattent inlassablement et gratuitement des tonnes visiteurs vers le site Amazon. Comment ne pas mettre en place un tel système lorsqu’on ouvre une antenne de sa librairie en ligne ?

Dommage.

Thierry Crouzet @ 2013-04-12 23:31:32

J’ai évoqué cette possibilité en commentaire du premier billet...

Aimee Steau @ 2013-08-16 23:51:24

Merci de partager cet information! J’aime beaucoup le libraire! Je souhaite que plus les gens iraient aux libraires. Ils sont tres efficace. J’aime etudier au libraire!

Visibilité
Newsletters Me soutenir