Thierry CROUZET
Un simple geste et vous ?
Un simple geste et vous ?

Un simple geste et vous ?

J’aime depuis longtemps la célèbre phrase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. » Pour réussir une telle prouesse à grande échelle, et non seulement dans son jardin, encore faut-il que le changement dépende de quelque chose de suffisamment simple, d’accessible, d’économique… pour que quiconque puisse agir.

Gandhi nous a offert la non-violence. Dans sa nouvelle L’homme qui plantait des arbres, Giono nous a proposé de planter des arbres pour altérer le climat. La fiction devient depuis réalité avec The Great Green Wall ou avec Allan Savory qui crée des pièges à carbone naturel.

Great Green Wall for the Sahara and Sahel Initiative
Great Green Wall for the Sahara and Sahel Initiative

Dans tous les cas, point de technologie complexe. Sinon nous ne pouvons pas agir. La seule technologie nécessaire est la communication : témoigner, former, raconter…

Avec L’homme qui lave les mains, je raconte un nouveau geste qui changera le monde bien au-delà du cadre hospitalier. C’est ma théorie, une idée défendue dans ce récit qui sera libéré sous licence Creative Commons-BY-SA au début de l’automne.

L’homme qui lave les mains
L’homme qui lave les mains

Le geste doit être simple.

Le geste doit être libre de droits.

Le geste doit être gratuit.

Le geste doit être versé dans la communauté.

Le geste doit être la propriété de tous.

Sinon il ne se passera rien.

Les technologies propriétaires, les œuvres propriétaires, les idées propriétaires ne changent pas le monde, elles en renforcent le modèle établi.

Internet change le monde, mais tous les sites propriétaires, toutes les applications propriétaires qui fructifient sur lui enraillent le changement. Ils nous empêchent de nous donner la main ou, pire, nous laissent croire que nous avons encore cette opportunité.

Je ne doute pas de notre capacité subversive, mais l’environnement propriétaire a le don de brimer la subversivité.

666 @ 2013-08-03 00:22:44

En se faisant l’avocat du diable, est-ce que l’homme qui sauve des milliards d’hommes en lavant les mains ne participe pas à la destruction globale de l’humanité (surpopulation -> pollution et changement climatique) ?

(Je m’attends à une réponse optimiste, la seule possible pour faire figure humaine : "on trouvera le moyen de vivre aussi nombreux etc", mais qui sera de l’ordre de la foi).

Thierry Crouzet @ 2013-08-03 08:31:41

Déjà il a peut-être indirectement sauvé la tienne de vie ce qui te permet d’écrire ça :-)

J’ai un ce moment quelqu’un de proche qui vient d’attraper une maladie nosocomiale, je pense qu’il aurait aimé que les toubibs se lavent les mains.

Sauver 10 millions de vie par ans, c’est gigantesque, mais au final c’est une goûte d’eau dans l’océan.

Le plus intéressant c’est que ce geste peut justement avoir des répercussions positives dans la prise de conscience... de l’hygiène des mains à l’hygiène du monde.

666 @ 2013-08-03 15:49:07

Petite illustration actuelle : surpopulation dans les piscines en Asie avec la canicule, image d’horreur, où l’homme n’a plus d’espace vital :

http://www.leparisien.fr/images/2013/07/31/3020887_piscine-1.jpg

http://www.leparisien.fr/diaporama/en-images-canicule-record-en-chine-31-07-2013-3020887.php

Je ne sais pas quel "geste simple" reste entre nos mains, quand l’espace est saturé ainsi, quand tout se transforme en pollution, même le simple fait de se baigner.

Thierry Crouzet @ 2013-08-03 16:07:27

Horrible... mais justement les humains doivent apprendre des gestes tout simples pour être moins grégaires :-)

Galuel @ 2013-08-16 11:02:18

Je cite :

l’environnement propriétaire

Le terme privateur est juste, alors que "propriétaire" est différent. Privateur de liberté ne signifie pas propriétaire. Voir la précision à ce sujet dans l’article wikipedia qui est fort mal positionné, en incohérence avec son contenu.

Exemples :

Jean est propriétaire de son système d’exploitation libre GNU/Linux Debian. De ce fait Jean est en droit de faire le geste de réaliser une copie de sa propriété, et de la transmettre librement à Jacques, qui devient de-facto propriétaire lui aussi d’un système d’exploitation libre.

François, propriétaire d’une instance de MS/Windows logiciel privateur, ne peut pas faire le geste équivalent réalisé Jacques, car ce logiciel le prive de toute liberté de transmission d’une copie à un tiers.

On notera d’ailleurs que Paul n’est pas en droit de venir sur l’ordinateur de Jean, pour y faire une copie, ou une modification du logiciel libre, sans l’accord explicite de Jean pour cela, car Jean exerce son droit de propriété sur son bien libre.

On voit donc parfaitement ici que propriété et privation de liberté sont deux notions différentes. Nous nous retrouvons dans le même cas que Richard Stallman a magnifiquement résumé dans la phrase "free as in free speech, not free as in free beer", qui était nécessaire car en Anglais free possède le double sens "libre" et "gratuit", différencié en Français.

La même raison doit nous faire comprendre que le terme "privateur" (de libertés) n’a pas le sens de "propriétaire".

Dans mon dernier post où je commente les 4 libertés économiques de la TRM, j’explique dans la liberté 1 que la propriété n’est pas un problème en soi, mais que c’est l’excès de propriété qui est un problème, l’excès ne pouvant se mesurer que relativement aux individus par rapport à une ressource donnée, qui impliquerait la violation de la clause Lockéenne.

Thierry Crouzet @ 2013-08-16 16:51:10

Stallman a dit une chose, on peut en penser une autre. Bien sûr que libre et propriétaire ne sont pas antagonistes... mais rien n’empêche de penser libre et non propriétaire... c"est le cas de la formule de Pittet. C’est le cas du concept de non violence de Gandhi. La notion de propriété est à mon sens un frein... comme celle de paternité quand il s"agit de présider à des changements de grande ampleur.

Je n’ai rien contre la propriété, je pense que dans certaines situations il est important d’y renoncer. Le Web inventé par Berners-Lee est libre et non propriétaire... c’est au-delà du free de Stallman.

Non propriétaire => propriété de tous. ça me paraît important.

From US... où on croise une connexion hasardeuse...

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