Thierry CROUZET
Pourquoi continuer avec un éditeur ?
Pourquoi continuer avec un éditeur ?

Pourquoi continuer avec un éditeur ?

Est-il temps de tourner définitivement le dos à l’édition traditionnelle ? Je n’ai pour le moment que des bribes de réponses, mais déjà quelques enseignements.

Si j’en crois mes stats Analytics via Cloudflare, 42 000 visiteurs uniques sont passés sur mon blog durant les 30 derniers jours, c’est-à-dire depuis la sortie d’Ératosthène.

Statistiques de mon blog sur les 30 derniers jours.
Statistiques de mon blog sur les 30 derniers jours.

Tous ont vu la bande-annonce du roman en haut de mes pages, seulement 400 l’ont visionnée durant cette période, soit un taux de conversion de 1 %, taux classique pour une publicité ordinaire, sauf que ce n’est pas une publicité ordinaire, mais la raison même de ce blog. Conclusion : la plupart des visiteurs se fichent bien de savoir où ils débarquent. Ils passent ma porte comme des malotrus, oubliant qu’ils entrent chez quelqu’un et non dans un vulgaire supermarché. Toute une éducation à refaire.

Quid des ventes de mon roman ? Je ne les connais pas exactement, puisque je suis le distributeur de la seule version électronique, soit le vendeur à travers immateriel.fr de 76 ebooks en un mois.

Ventes Amazon sur 30 jours.
Ventes Amazon sur 30 jours.

Si j’étais un auteur traditionnel, avec une part de marché ebooks supposée de 5 %, je devrais avoir vendu environ 1 500 livres papier. Cela en postulant une diligence de mon éditeur sur le terrain des libraires physiques égale à la mienne en ligne. Ça n’a pas été le cas, loin de là, d’autant que j’ai appris que la mise en place physique initiale n’avait pas été supérieure à 300 exemplaires (autant ne pas publier un livre dans ces conditions). Vous pouvez ainsi considérer que je suis un quasi-autoédité et que tout se joue depuis mon blog.

Pour obtenir une estimation plus réaliste de mes ventes papier, je pars du principe qu’Amazon représente environ 7 % du marché du livre (sur environ 12 % des biens culturels en général). Comme j’ai en gros vendu 26 livres chez Amazon, et sans doute un peu plus parce que mes stats sous-estiment la réalité en regard de mes observations sur le numérique, j’ai probablement vendu 371 livres papier (et sans doute moins vu la piètre mise en place). Au total, j’ai donc vendu en un mois environ 447 livres et ebooks, soit là encore un taux de conversion visiteurs blog vers livres de l’ordre de 1 %.

Je peux aussi déduire avec beaucoup de pincettes que le numérique représente au minimum 17 % de mes ventes, valeur intéressante à comparer avec mes revenus. Quand je vends un ebook, je gagne 60 % du prix public hors taxe, soit 5,64 €, j’ai donc gagné 428 € avec les ebooks. Dans le même temps, je touche 10 % du prix hors taxe des livres papier, soit 1,7 €. J’ai donc gagné 630 € avec le papier. Le numérique représente ainsi 40 % de mes revenus (valeur à coup sûr sous-estimée).

Une question surgit. Pourquoi continuer avec un éditeur ? Si j’avais vendu en impression à la demande Ératosthène dans les librairies en ligne, soit environ 20 % du marché, j’aurais gagné au moins autant que tous mes droits papiers actuels. Conclusion : pour un auteur présent en ligne comme moi, l’édition avec un éditeur mou n’a aucun intérêt. Elle ne m’apporte guère plus de lecteurs, pas plus de revenus, je perds une partie de mes droits sans parler de beaucoup de temps à négocier et discuter les bouts de gras.

Je précise que j’ai effectué la quasi-totalité du travail éditorial sur Ératosthène avec une amie rémunérée au pourcentage et non avec mon éditeur, donc que la version autoéditée n’aurait pas été franchement différente de la version actuelle, d’autant que j’ai monté le texte, dessiné la couverture, écrit la quatrième…

Donc, à l’avenir :

  1. Comme pour Ératosthène, il serait sage que je garde mes droits numériques parce que je fais moi-même le travail promotionnel sur le Web.
  2. Si je signe avec un éditeur, je dois avoir l’assurance qu’il se retroussera les manches, sinon je lui offre littéralement mes droits papiers ad vitam sans en tirer le moindre bénéfice. Cette assurance devra être contractuelle, avec une clause de rupture du contrat si l’éditeur n’atteint pas son objectif (qui doit être largement supérieur à ce dont je suis capable tout seul).

D’autres considérations s’imposent

On le constate sur le graphique Amazon, après un pic provoqué par l’autopromotion, les ventes se tassent rapidement. Sans un déclenchement du buzz, je peux espérer au mieux doubler mes revenus en un an.

Pour que je puisse vivre de mon écriture tout en laissant mon blog accessible gratuitement, disons obtenir un revenu modeste de 20 000 €/ans, tout en travaillant en auteur pure-player, je devrais multiplier par dix mes ventes de livres, et du fait de la conversion en faire autant avec le trafic du blog, soit passer à 15 000 visiteurs uniques/jours ce qui est quasi inaccessible pour un blog techno-philosophico-littéraire (même s’il existe éventuellement un contre-exemple).

Ces chiffres m’apprennent d’autres choses.

  1. Mon éclectisme et celui de mon blog ne sont pas favorables à la promotion de mes textes longs. C’est la vie, je ne vais pas me changer ni changer la nature de ce que j’écris.
  2. D’une manière plus générale, un auteur ne peut se contenter d’une présence Web à travers un blog et les réseaux sociaux associés s’il espère s’offrir une audience un peu consistante sur ses textes longs.
  3. Le succès ne vient que du texte lui-même. L’audience instantanée, naturelle, acquise en ligne, déclenche un buzz de première génération, le 1 %. Tout dépend pour la suite du buzz de deuxième génération, celui engendré par les premiers lecteurs, puis par le buzz de troisième génération, engendré par les lecteurs de leurs lecteurs. Un blog n’aide pas à vendre des textes longs. Le blog ne contribue qu’à l’amorçage éventuel, tout simplement parce qu’il est une autre forme, un autre espace et qu’il implique une autre littérature.
  4. Je ne crois pas aux vertus de la lecture sérialisée de textes longs en plusieurs billets sur un blog. J’ai souvent noté un affaiblissement de l’audience quand les séries se prolongent épisode après épisode (phénomène guère surprenant puisqu’il se produit souvent avec les séries TV). Je pense mes textes longs pour l’immersion du lecteur, pas pour le saucissonnage, le feulleuton exige une autre écriture, intéressante, que j’explorerai un jour peut-être, mais c’est un autre exercice.
  5. Mettre un prix d’entrée à un texte long, hausse la marche, implique un engagement plus fort du lecteur qui, en lui-même, est significatif. Et qui, selon moi à ce jour, reste la seule estimation valable d’une audience. Une fois qu’un lecteur paye, il n’est pas là par hasard (même s’il ne lira pas obligatoirement, bien sûr).
  6. Quand je vois que 1 % de mon audience paye, je pourrais en déduire que ce que j’écris ne compte que pour 1 % de mon audience, ce serait ignorer la forme radicalement nouvelle propre au blog (reste que ne pas payer pose un problème à l’auteur).
  7. Quand je me plains devant certains auteurs de n’avoir vendu que 500 Ératosthène en un mois, ils ne me comprennent pas. C’est sûr que comparé à des auteurs du XIXe, c’est une audience respectable, mais dans notre monde elle a bien peu de poids, notamment financier.
  8. À mon stade du 1 %, j’ai bien raison de ne plus m’intéresser à mon audience Web. Même si je parvenais à la doubler ou à la tripler, je serai encore loin d’atteindre une masse critique. Le blog est un lieu d’expression, pas de promotion.
  9. Tant que je ne vends pas beaucoup, j’ai tout intérêt à me passer de la chaîne du livre et à la jouer en pure-player, jusqu’à ce qu’un de mes livres ait éventuellement du succès et me mette en position de force pour négocier.
  10. Je peux aussi m’attacher à un éditeur qui fera du travail au sol, sur le terrain physique, qui amplifiera mon travail et augmentera les chances qu’il se produise quelque chose. S’il en est incapable, signer un contrat d’édition avec lui n’a tout simplement aucun sens. Ça revient à faire un cadeau à une entreprise qui, en retour, ne fera rien d’autre qu’attendre que le succès vienne de lui même, éventuellement, sur ce livre, ou un autre, qui entraînera un mouvement de redécouverte des œuvres plus anciennes.

Le territoire des éditeurs se resserre. Nous n’avons plus besoin d’eux pour être lus, seulement pour être lus davantage (probabilité, il faut l’admettre, quasi nulle). En revanche, s’il reste un domaine où nous avons besoin les uns des autres, c’est dans le travailler ensemble, parce que pour ma part les collaborations ont toujours été fructueuses et ont donné naissance à de vraies amitiés. Alors je n’ai pas encore dit non aux éditeurs, et c’est à eux de me faire changer d’avis, parce que de toute évidence j’ai de moins en moins besoin d’eux.

Georges VIGREUX @ 2014-09-23 16:21:00

Bonjour,

Excellent travail de réflexion et d’analyse, que j’approuve totalement, pour m’être fait les mêmes réflexions !

Je crois effectivement que les éditeurs vont devoir se remettre sérieusement en question. Ou mourir...

Aujourd’hui,

je crois avoir plus besoin d’un agent littéraire (ou de quelque chose

d’approchant) qui m’aidera à développer ma notoriété, que d’un éditeur

qui partagera ses moyens et son temps de promotion avec trop de

collègues...

Et encore, il faudrait que cet "agent littéraire"

soit un spécialiste des réseaux sociaux, de la e-reputation et de tous

ces concepts qui sont axés sur le développement du "bouche à oreille

numérique". Car c’est cela qui fonctionne maintenant (pour preuve : le

dernier album de U2, proposé gratuitement mais via un canal commercial :

iTunes).

Mais un éditeur, un vrai, c’est aussi quelqu’un capable de

prendre des risques lorsqu’il croit à un projet. Des risques financiers

qui se traduiront par des passages à l’antenne, des articles dans les

médias, etc.

Reste le cœur du problème: devenir un auteur à

succès, c’est un peu avoir du style, mais c’est surtout écrire ce que la

majorité des lecteurs (appelés "grand public") ont envie de lire.

Alors,

prêt à faire du Marc Levy pour avoir 12 millions de lecteurs ou à

épouser un chef d’état avant de le trahir, pour entrer dans la lumière ?

Cinquante nuances d’interrogations grises se bousculent dans ma tête ;-)

greg @ 2014-09-23 20:27:22

Merci pour Ce billet, Thierry! Ca me conforte un peu dans l’idée de continuer vers de l’auto-édition, et peut-être, comme tu dis, si ça marche, d’être en position de négocier avec un éditeur plus tard.

Frédéric Métailié @ 2014-09-24 16:41:56

Bonjour,

Je suis d’accord avec la nécessité de travailler avec un éditeur motivé et prêt à mouiller la chemise pour un texte dans lequel il croit.

Le travail d’un éditeur ne se limite pas à la correction des fautes et à l’impression et la diffusion d’un texte. L’apport principal d’un éditeur c’est un regard extérieur nécessairement critique sur un texte et des propositions pour éventuellement le modifier pour le tirer vers plus de qualité.

Je ne suis pas sûr que des ventes en numériques donnent du poids face à un éditeur surtout s’il s’agit de publier en version papier un livre déjà sorti en epub. En effet les exemplaires vendus en epub ne le seront pas en version papier. C’est déjà fait. (Je ne sais pas si je suis super clair là).

TheSFReader @ 2014-09-25 10:33:27

@Frederic Metailié

D’abord sur le fait que le travail d’édition (entre autre avec le regard extérieur d’un ou plusieurs autres intervenants) est important sur le texte (je suis plutôt d’accord sur ce fait), je ne vois pas en quoi il est nécessairement réservé à une "élite" d’éditeurs. Les éditeurs ne sont pas les seuls à savoir évaluer/critiquer/proposer...

Un auto-publieur a tout intérêt à trouver son propre circuit d’édition, s’il veut être crédible vis-à-vis des lecteurs. Mais nul besoin de maison d’édition pour cela.

Sinon, j’ai plusieurs exemples d’auteurs passés de la publication pure numérique vers le papier, avec succès, pour des livres déjà édités en numérique...

Outre Agnes Martin-Lugand, j’ai plusieurs auteurs moins médiatisés dans ma TL qui ont obtenus des contrats pour l’édition papier.

De la littérature de genre, certes, mais ça n’empêche... Jeff Balek, Lilian Peschet (appris ce matin).

Thierry Crouzet @ 2014-09-25 11:01:37

@Frédéric

Me semble que TheSFReader t’a pas mal répondu.

Tant que le marché du numérique fera moins de 25% du marché global, sortir en papier un ebook n’impliquera pas un grand manque à gagner, surtout que les acheteurs ebook et papier ne se recouvrent pas trop.

Reste que tu perds un peu de marge sur l’ebook. Oui, c’est vrai. C’est pour ça que je crois qu’il faut abandonner les à-valoir (en échance d’une clause de rupture). Et puis l’auteur gagne tout de suite sur les ebooks qu’il vend.

ça c’est valable pour les auteurs comme moi, présent en ligne, mais ceux qui ne le sont pas sont-ils encore des auteurs ?

Rien n’empêche que des projets soient montés en amont avec des éditeurs. Mais je suis contre, définitivement, cette idée de je t’envoie un manuscrit. Si j’ai un manuscrit je le publie, et que les éditeurs viennent après. En revanche, je veux bien discuter en amont de certains projet. Je n’aurais jamais écrit J’ai débranché si Fayard n’avait pas voulu le livre. Et là c’est une tout autre situation.

C’est moi qui ne sais pas si je suis clair. :-)

Jordane de MonBonPote @ 2014-09-25 11:07:33

Salut Thierry,

Ca m’a fait tilt ton analyse, car tu soulèves un point que peu de jeunes écrivains ne considèrent que trop peu ce sont les éditeurs "mous".

J’ai connu une écrivain qui, malgré le fait qu’elle ait reçu le prix du meilleur livre numérique, n’arrivait pas à faire décoller ses ventes car son éditeur préférait miser sur une autre écrivain, la délaissant au passage.

Elle se retrouvait ainsi à faire sa propre promo via son blog. Triste réalité. Est-ce que, comme pour la science, ne faudrait-il pas taper à la porte d’éditeurs situés dans d’autres pays, ou est-ce le même combat ?

Thierry Crouzet @ 2014-09-25 11:10:22

Comme j’écris qu’en français... et quand j’ai été traduit, assez rarement, je n’ai guère constaté de différence.

Camille Valleix @ 2014-09-25 11:35:53

Passionnant ! Beau blog qui plus est.

Mon épouse n’a pas voulu m’exposer au bon vouloir des éditeurs... et nous avons créé une maison d’édition sous forme associative. Nous avons trois ans et demi d’existence mais nous avons fait les choses à l’inverse de ce qu’il aurait fallu pour assurer le succès de mes oeuvres. J’explique : j’ai d’abord écrit, parce que j’en avais envie, ce que j’avais envie d’écrire ; ensuite nous avons cherché une infographiste - une amie s’est convertie à in-design -, puis un imprimeur et nous en avons trouvé un qui est devenu un ami. Nous nous sommes trouvés avec un stock d’ouvrages, d’autant que je suis prolifique (6 romans en trois ans). Faire appel à un distributeur ? Pas question, les libraires nous l’ont déconseillé formellement, nous aurions figuré en dernière position sur la liste des offices, et donc été mis immédiatement en réserve en attendant le retour l’année suivante ! Donc, il nous restait à faire la tournée des libraires ; ça tombait bien, nous sommes des nomades ; nous sommes aujourd’hui présents dans près de 200 librairies avec lesquelles nous avons des relations établies à raison de deux échanges téléphoniques par an au minimum. Parallèlement, par le bouche à oreille, nous avons hérité de très bons manuscrits que nous avons également publiés, de sorte que nous avons publié quatre autres auteurs et cinq ouvrages. Evidemment, la question essentielle qui se pose - car celle de la qualité de nos écrits ne se pose pas ! - est celle de la promotion. Rares sont les libraires qui prennent le temps de lire les auteurs inconnus ; la plupart livrent les ouvrages demandés par des consommateurs subvertis par la publicité. Nous sommes sur Dilicom, donc référencés chez Amazon, mais surtout nous avons créé un site marchand, que nous venons de refondre pour en faire un site également littéraire. Notre effort va maintenant porter sur la promotion. Pas d’attaché(e) de presse ! mais la recherche de critiques littéraires, de journalistes intelligents et honnêtes, d’émissions radio, bref activation des médias, ce qui est une gageure avec un projet qui n’entre pas dans le monde de la grande consommation - les oeuvres que nous publions sont porteuses de valeurs humaines fortes, destinées à assurer un mieux-être collectif et un développement personnel. On peut dire que nous faisons oeuvre d’agent littéraire, à notre modeste mesure. En tous cas, mon épouse, agrégée de lettres classiques et moi-même, écrivain ancien consultant international et coach, nous y mettons tout notre coeur.

Nous croyons qu’il y a un avenir pour le livre papier dans la mesure où les écrits sont bons mais nous allons passer tous nos ouvrages en e.book. Aujourd’hui en France les ventes de livres électroniques représentent 10 % des ventes, aux USA pas loin de 30, on voit quelle est la tendance.

Notre projet associatif est d’accompagner les néo-auteurs de l’idée à la vente. Nous avons maintenant une bonne expérience, dont nous pouvons les faire bénéficier. D’autant que nous sommes bénévoles, c’est le privilège des pensionnés de retraite qui veulent se rendre utiles.

Rendez-vous sur le site www.editionsvaleursdavenir.fr, si vous avez des idées nobles à faire passer. A bientôt ?

Cédric @ 2014-09-25 14:39:06

Bonjour Thierry,

Merci pour cette analyse. Je suis d’accord, un blog en tant que tel permet de s’exprimer et de gagner en visibilité.

Pour la promotion, c’est beaucoup plus efficace d’utiliser la liste d’e-mails récupérée via le blog.

Au plaisir

Thierry Crouzet @ 2014-09-25 15:09:14

Réponse à Frédéric http://blog.tcrouzet.com/2014/09/25/autopublier-manuscrit-soumettre-projet/

Ludovic @ 2014-09-27 16:50:25

Un éditeur devrait faire un boulot d’éditeur, pas juste d’encaisseur de quelques éventuelles royalties. Orienter l’auteur, le relire, le faire retravailler, travailler avec un correcteur, travailler la maquette. Puis la promotion, avec un distributeur, qui lui-même devra mouiller sa chemise pour les livres qu’il distribue. Aller voir les libraires, faire des salons. Mon éditeur tient aussi régulièrement des stands dans les endroits où les livres qu’il publie ont le plus de chance d’être achetés. Et ça fonctionne plutôt bien.

Reste que l’auto-distribution est celle qui semble le mieux fonctionner, et le plus rapporter en sonnant et trébuchant, pour les auteurs qui ne sont pas très connus : une conférence, une séance de lecture publique, un passage dans une librairie en présence de l’auteur provoquent bien plus de vente qu’un blog ou une présence dans un linéaire de librairie.

Enfin, un éditeur, ça devrait aussi être un gage de qualité. Si tu es publié chez machin plutôt que chez truc, ça veut dire que ton bouquin est plutôt comme si ou comme ça, et s’adresse plutôt à tel public qu’à tel autre. Reste à trouver le bon ! Et lui laisser aussi le temps de faire connaître le livre (n’est pas Valérie T. chaque auteur, et ne peut donc juste sortir un livre et attendre une couverture médiatique immédiate et des ventes qui décollent aussitôt !)

chris Simon @ 2014-10-06 15:51:18

Bien oui, Thierry, nous sommes bien d’accord. J’autopublie mes livres en numérique depuis début 2011 et chaque année, je vois mes gains doublés, triplés… X 5 depuis 2013 (je vends peu en papier, en partie parce que pour l’instant je n’ai qu’un livre en POD). L’autoédition progresse en France pour les raisons que tu indiques. L’autoédition est la seule voie pour les auteurs pour gagner leur vie avec leurs livres (je parle hors bestsellers qui sont des accidents, bien agréables, mais reste exceptionnels). Il faut donc miser sur la quantité de livres et sur le temps. Bonne journée.

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